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- VioletEmpereur
Je voudrais me servir de Platon pour parler des correspondances chez Baudelaire.
Il me semble que le plus pertinent serait de partir du mythe de la caverne... mais mes souvenirs de philo remontent à très très très loin...
Y aurait-il une âme charitable pour me l'expliquer simplement, clairement et efficacement ? histoire que je ne dise pas d'âneries lundi...
Il me semble que le plus pertinent serait de partir du mythe de la caverne... mais mes souvenirs de philo remontent à très très très loin...
Y aurait-il une âme charitable pour me l'expliquer simplement, clairement et efficacement ? histoire que je ne dise pas d'âneries lundi...
- AudreyOracle
Un ptit lien...
http://www.vox-populi.net/article.php3?id_article=179
http://www.vox-populi.net/article.php3?id_article=179
- VioletEmpereur
Merci Audrey ! Site génial et très clair !
Tu es adorable car tu viens souvent en aide pour les questions de boulot, c'est très sympa ! J'apprécie.
Tu es adorable car tu viens souvent en aide pour les questions de boulot, c'est très sympa ! J'apprécie.
- RuthvenGuide spirituel
Si possible on ne dit pas mythe de la caverne, mais allégorie de la caverne.
Un cours :
http://www.netprof.fr/Voir-le-cours-en-video-flash/Philosophie/Terminale/Platon-allegorie-de-la-caverne,3,5,28,1.aspx
L'article Wiki est utilisable (même si l'origine pythagoricienne est discutable) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne
Un cours :
http://www.netprof.fr/Voir-le-cours-en-video-flash/Philosophie/Terminale/Platon-allegorie-de-la-caverne,3,5,28,1.aspx
L'article Wiki est utilisable (même si l'origine pythagoricienne est discutable) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne
- RuthvenGuide spirituel
Je viens de voir que c'était pour évoquer les correspondances baudelairiennes ; le rapprochement avec le platonisme fait question sur ce point car il y a une profonde ambiguïté dans le rapport de Baudelaire à la nature :
Baudelaire n’a pas une attitude univoque à l’égard de la nature ; les Fleurs du Mal sont traversés par un double courant antithétique – que l’on trouve déjà dans les écrits hermétiques.
• D’une part, un antinaturalisme gnostique qui fait de la nature un lieu de souillure
Exemple : « Elévation »
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Ce poème se fonde sur un principe d’élévation – proche de l’anagogie néoplatonicienne ; il s’agit de retrouver sa vraie patrie. Cette élévation se fait au-delà de la nature (montagnes, bois, astres…) vers un lieu intelligible et conduit à considérer – dans une perspective gnostique – la nature comme le lieu des « miasmes morbides ». On pourrait croire qu’il s’agit simplement là d’un spiritualisme anti-naturaliste ; cependant la fin du poème laisse planer l’ambiguïté inhérente au corpus baudelairien. La nature n’est pas simplement ce lieu détestable, elle est aussi un lieu où se dit une parole qu’il s’agit de décoder (le langage des fleurs).
• D’autre part, une perspective quasi-panthéiste où la nature devient signifiante :
Exemple : « Correspondances »
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
La présentation de la nature comme un temple tend à faire de celle-ci le lieu de la révélation d’une transcendance ou d’une altérité ; le symbole est justement ce qui donne tout en voilant. Or le second quatrain et les deux tercets n’évoquent pas cette altérité mais une simple relation horizontale entre les qualités sensibles ; par ces relations horizontales apparaît l’unité fondamentale de l’univers. Il n’est donc plus question d’une quelconque transcendance.
Baudelaire n’a pas une attitude univoque à l’égard de la nature ; les Fleurs du Mal sont traversés par un double courant antithétique – que l’on trouve déjà dans les écrits hermétiques.
• D’une part, un antinaturalisme gnostique qui fait de la nature un lieu de souillure
Exemple : « Elévation »
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Ce poème se fonde sur un principe d’élévation – proche de l’anagogie néoplatonicienne ; il s’agit de retrouver sa vraie patrie. Cette élévation se fait au-delà de la nature (montagnes, bois, astres…) vers un lieu intelligible et conduit à considérer – dans une perspective gnostique – la nature comme le lieu des « miasmes morbides ». On pourrait croire qu’il s’agit simplement là d’un spiritualisme anti-naturaliste ; cependant la fin du poème laisse planer l’ambiguïté inhérente au corpus baudelairien. La nature n’est pas simplement ce lieu détestable, elle est aussi un lieu où se dit une parole qu’il s’agit de décoder (le langage des fleurs).
• D’autre part, une perspective quasi-panthéiste où la nature devient signifiante :
Exemple : « Correspondances »
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
La présentation de la nature comme un temple tend à faire de celle-ci le lieu de la révélation d’une transcendance ou d’une altérité ; le symbole est justement ce qui donne tout en voilant. Or le second quatrain et les deux tercets n’évoquent pas cette altérité mais une simple relation horizontale entre les qualités sensibles ; par ces relations horizontales apparaît l’unité fondamentale de l’univers. Il n’est donc plus question d’une quelconque transcendance.
- VioletEmpereur
Merci Ruthven.
Mais dans le dernier tercet de correspondances, l'évocation des parfums n'appelle-t-elle pas aussi à un vertige des sens qui amène une certaine extase vers le spirituel ? (avec l'idée de l'encens et son rapport au sacré par exemple)
Mais dans le dernier tercet de correspondances, l'évocation des parfums n'appelle-t-elle pas aussi à un vertige des sens qui amène une certaine extase vers le spirituel ? (avec l'idée de l'encens et son rapport au sacré par exemple)
- RuthvenGuide spirituel
Dans la Caverne, il y a une hiérarchisation (sensible/intelligible) et une relation mimétique (et de dégradation ontologique). Est-ce réellement le cas chez Baudelaire, au moins dans les correspondances verticales ? N'y a-t-il pas une richesse irréductible du sensible ? Dans quelle mesure peut-on associer l'Idéal baudelairien et l'Idée ou la Forme platonicienne (cf. La beauté) ? (Je n'ai pas les réponses ! Désolé !).
- CircéExpert
Je connais Violet, tu vas l'angoisser là !!
T'inquiète pas Violet, y'a pas un élève qui te posera la question !!!
T'inquiète pas Violet, y'a pas un élève qui te posera la question !!!
- RuthvenGuide spirituel
Violet a écrit:Merci Ruthven.
Mais dans le dernier tercet de correspondances, l'évocation des parfums n'appelle-t-elle pas aussi à un vertige des sens qui amène une certaine extase vers le spirituel ? (avec l'idée de l'encens et son rapport au sacré par exemple)
Mais ce sacré est un sacré sensible : vertige de l'esprit et des sens mais au coeur même du sensible. J'ai du mal à voir là une anagogie platonicienne, qui généralement passe par le dépassement du sensible - ou lorsqu'elle passe par le sensible c'est seulement par l'expérience amoureuse qui nous donne à voir l'idée de beauté (qui est l'idée la plus manifeste ou brillante dans le sensible). Cette extase ne nous arrache pas à notre monde mais me semble au contraire une expérience quasiment panthéiste. (Je ne connais pas très bien Baudelaire).
- RuthvenGuide spirituel
Violet a écrit:
Désolé ! C'est mon drame, je pose toujours des tas de questions pour lesquelles je n'ai pas de réponse évidente.
- VioletEmpereur
Ne sois pas désolé...
C'est juste que je me sens mille fois moins intelligente et cultivée que toi... (j'ai une admiration sans bornes pour les profs de philo ! )
C'est juste que je me sens mille fois moins intelligente et cultivée que toi... (j'ai une admiration sans bornes pour les profs de philo ! )
- thrasybuleDevin
je n'osais pas intervenir mais j'avais un petit doute sur le rapport avec Baudelaire...il faut voir du côté du côtédu néoplatonisme à la sauce mystico-illuministe de Swedenborg ... il n'y a pas , en effet, de dégradation ontologique dans les correspondances verticalesRuthven a écrit:Dans la Caverne, il y a une hiérarchisation (sensible/intelligible) et une relation mimétique (et de dégradation ontologique). Est-ce réellement le cas chez Baudelaire, au moins dans les correspondances verticales ? N'y a-t-il pas une richesse irréductible du sensible ? Dans quelle mesure peut-on associer l'Idéal baudelairien et l'Idée ou la Forme platonicienne (cf. La beauté) ? (Je n'ai pas les réponses ! Désolé !).
- CircéExpert
Violet, positive, tu es mille fois plus intelligente et cultivée que tes élèves, c'est le principal non?
Et puis, on fait pas des concours entre nous, si ?
Parce que je suis bonne dernière moi, je n'ai jamais été à l'université!!!
Et puis, on fait pas des concours entre nous, si ?
Parce que je suis bonne dernière moi, je n'ai jamais été à l'université!!!
- VioletEmpereur
Circé, tu peux me traduire ce que disent Ruthven et Thrasy ?
- CircéExpert
Violet a écrit:Circé, tu peux me traduire ce que disent Ruthven et Thrasy ?
J'y pane rien rassure-toi...et dire que j'ai eu 19 à mon épreuve de philo...ben il m'en reste pas grand chose!
- VioletEmpereur
Bon ce soir tout s'embrouille dans ma tête... je bosserai ça demain après-midi... et je reviendrai sûrement poser mes questions...
- CircéExpert
Oui, pis tu t'embêtes drôlement je trouve...l'année prochaine t'auras le choix entre le réalisme et le naturalisme, yeah !!!!!!!
Je veux ma mut' en collège !!!!
Je veux ma mut' en collège !!!!
- VioletEmpereur
euh là, c'est pour mes 1°...
Je veux leur expliquer les correspondances.
Horizontales, c'est ok.
Verticales, j'ai plus de mal... (j'avais déjà posté l'an dernier )
Je veux leur expliquer les correspondances.
Horizontales, c'est ok.
Verticales, j'ai plus de mal... (j'avais déjà posté l'an dernier )
- CircéExpert
Ah, t'es sur la poésie !!
Bon courage ma belle, moi j'ai pas commencé et j'en pleure d'avance.
Complique pas trop, à moins que tu aies une classe de génies...ce qui n'est pas mon cas, ils ne connaissaient même pas Mme de Montespan.
Bon courage ma belle, moi j'ai pas commencé et j'en pleure d'avance.
Complique pas trop, à moins que tu aies une classe de génies...ce qui n'est pas mon cas, ils ne connaissaient même pas Mme de Montespan.
- olive-in-oilSage
Circé a écrit:Ah, t'es sur la poésie !!
Bon courage ma belle, moi j'ai pas commencé et j'en pleure d'avance.
Complique pas trop, à moins que tu aies une classe de génies...ce qui n'est pas mon cas, ils ne connaissaient même pas Mme de Montespan.
C'est dire !!!!!!!! Ils n'ont jamais vu "Angélique et le roi" !! Quelle honte !
- CircéExpert
olive-in-oil a écrit:Circé a écrit:Ah, t'es sur la poésie !!
Bon courage ma belle, moi j'ai pas commencé et j'en pleure d'avance.
Complique pas trop, à moins que tu aies une classe de génies...ce qui n'est pas mon cas, ils ne connaissaient même pas Mme de Montespan.
C'est dire !!!!!!!! Ils n'ont jamais vu "Angélique et le roi" !! Quelle honte !
Ben figure toi que c'est ce que je leur ai dit: "Z'avez jamais vu les Angéliques ?????" "Euh non M'dame, c'est qui ??" "Bande d'ignares!!!!"
- VioletEmpereur
ça, c'est pire que tout ! Je ne pige pas grand-chose à Platon mais je connais Peyrac !
- CircéExpert
Violet a écrit:ça, c'est pire que tout ! Je ne pige pas grand-chose à Platon mais je connais Peyrac !
Et celui qui jouait le rôle de Nicolas m'a laissé un souvenir impérissable....
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- Platon, République, VII, L'allégorie de la caverne (explication et commentaire)
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