Que faire en cas d'échec de l'atelier relais ?

Washington est un élève de 4e, que j'avais l'an dernier en 5e et que j'ai eu la joie de ne pas retrouver sur mes listes de classes à la rentrée.
Comme il était relativement surprenant qu'il ne soit jamais passé par la classe relais, il a fini par aller en atelier relais.
Il était censé y rester 8 semaines puis ensuite intégrer à mon grand désespoir la classe dont je suis PP.
Super CPE en avait parlé avec lui, l'idée ne le rebutait pas (vous me direz, on s'en fiche, mais dans le genre emm****, Washington est hors compétition, sans être violent).

Sauf que voilà, à l'atelier relais, cette session, ils en ont déjà viré deux (et pourtant, vu ceux qu'on leur a déjà envoyés, ils en ont vus...) et Washington ne va probablement pas y finir les 8 semaines. Le changement de classe est ce qu'on fait quand on réintègre l'élève après la relative réussite de l'atelier relais. Là, pas de réussite, pas de changement de classe.

Avez-vous déjà été confrontés au retour d'élèves pour lesquels l'atelier relais n'a strictement rien changé voire a fait empiré les choses ?
Si oui, à part l'issue que nous connaissons tous (l'exclusion définitive de l'établissement), avez-vous des exemples de ce qui a pu fonctionner ?

Aucun conseil, mais des brassées de courage et de bisous !

Une idée qui fait rire quand j'en parle, mais je persiste à y croire, ne serait-ce que parce que c'est l'ultime degré de liberté (avant l'expulsion définitive) : le saut de classe.
On met Washington en 3e. Dans le pire des cas, il va en seconde l'an prochain.

Pour vendre cela à la direction, il y a moyen de trouver les mots sympa : projet innovant, solution personnalisée, confiance dans l'élève, qui bien sûr construira lui-même ses savoirs. Il y a une objection, bien sûr, c'est : "a-t-il le niveau pour suivre en 3e ?", mais si la réponse est : "autant que pour suivre en 4e", l'objection tombe d'elle-même.

En plus, un saut de classe, cela doit plaire à la Cour des comptes.

Exactement le même problème ici, à ce détail près que le zozo est revenu de classe relai pleins de bonnes résolutions... envolées au bout d'un mois.

Pas de placement qui se justifie.

On a un problème. Le même en fait.

C'est "marrant", j'en parlais avec une collègue ce matin, qui a un élève de 6e de la classe dont elle est PP qui est en classe relais. Et je lui disais: "tiens, je serais curieuse qu'on en reparle quand il reviendra...parce que pour avoir vu l'évolution d'une 20aine d'élèves en classe relais, j'ai vraiment l'impression que ça sert à rien et que le gamin n'est pas mieux quand il revient."
Pour la classe relais, j'ai l'impression que ça sert surtout à dire "on a fait tout ce qui était en notre pouvoir, on s'en lave les mains".

Pourtant, l'an dernier, pour l'atelier relais, j'avais vu des effets positifs pour deux élèves (incapables de tenir en place avant d'y aller et revenant avec un projet et beaucoup plus posés).

boah, ça sert aux enseignants qui peuvent souffler pendant quelques semaines... C'est tout. Hahum...

Mais ce n'est pas toi qui parlais justement de centre éducatif fermé en cas d'échecs répétés (après des renvois définitifs de plusieurs bahuts, je crois ou un truc comme ça?). J'en parlais hier avec l'agent de prévention, au bout d'un moment il faut savoir reconnaître que l'on a fait tout ce que l'on pouvait et que le sort d'un élève n'est plus de notre ressort... On ne peut plus rien pour lui.

Sauf ceux qui sont en classe relais.

C'est vrai que c'est un point important que j'omets: ça fait respirer les profs et la classe.

8 semaines sans Washington, par exemple, ça fait du bien à tout le collège. ^^

Le dealer de drogue officiel d'une de mes classes de 4ème (collège ZEP, APV) il y a deux ans était censé faire 6 semaines en classe relais. Au bout d'une semaine, il avait transformé la classe relais en succursale de son lucratif commerce, il a été renvoyé. Il est revenu chez nous, puis, il a alterné différents stages (dans un magasin de sport, dans une imprimerie, dans une boutique de pompes funèbres ) parce que impossible de le garder en classe, et puis finalement il a fêté ses 16 ans en mai (deux redoublements à son actif) et il a arrêté l'école....

Mehitabel a écrit:Le dealer de drogue officiel d'une de mes classes de 4ème (collège ZEP, APV) il y a deux ans était censé faire 6 semaines en classe relais. Au bout d'une semaine, il avait transformé la classe relais en succursale de son lucratif commerce, il a été renvoyé. Il est revenu chez nous, puis, il a alterné différents stages (dans un magasin de sport, dans une imprimerie, dans une boutique de pompes funèbres ) parce que impossible de le garder en classe, et puis finalement il a fêté ses 16 ans en mai (deux redoublements à son actif) et il a arrêté l'école....

Un petit reportage sur France5, peut-être ?

Cripure a écrit:

Mehitabel a écrit:Le dealer de drogue officiel d'une de mes classes de 4ème (collège ZEP, APV) il y a deux ans était censé faire 6 semaines en classe relais. Au bout d'une semaine, il avait transformé la classe relais en succursale de son lucratif commerce, il a été renvoyé. Il est revenu chez nous, puis, il a alterné différents stages (dans un magasin de sport, dans une imprimerie, dans une boutique de pompes funèbres ) parce que impossible de le garder en classe, et puis finalement il a fêté ses 16 ans en mai (deux redoublements à son actif) et il a arrêté l'école....

Un petit reportage sur France5, peut-être ?

En voilà une idée! Si encore il avait couché avec une de ses profs en classe relais, je ne dis pas, mais là ce n'est pas vraiment vendeur