- cannelle21Grand Maître
Pour travailler un sujet d'écriture avec mes quatrièmes, je cherche une nouvelle fantastique courte (très courte)... des idées?
- cannelle21Grand Maître
Tiens je ne connais pas celui là. Sinon j'avais trouvé "la photographie" de Sternberg.
Merci
Merci
- cannelle21Grand Maître
Voici le sujet que je compte leur donner. Je fais souvent des rédactions guidées. Ici trois points à évaluer en priorité: la description, le portrait, le discours direct.
- AzadHabitué du forum
[quote="cannelle21"] "la photographie" de Sternberg.[quote]
Tu m'as devancé...
Tu m'as devancé...
- MusyneNiveau 10
HP Lovecraft, La chose dans la clarté lunaire.
Morgan n'est pas un homme de lettres. En fait, il n'est même pas capable de parler anglais d'une façon correcte. C'est la raison qui m'a poussé à m'interroger sur ce qu'il a écrit, alors que les autres en ont n. Le soir où c'est arrivé, il était sent. Brusquement, un impérieux besoin d'écrire l'envahit; saisissant un stylo, il se mit à tracer les lignes suivantes :
« Je m'appelle Howard Phillips. J'habite 66, College Street, à Providence (Rhode Island). Le 24 novembre 1927, je ne sais évidemment pas en quelle année nous sommes en ce moment, je suis tombé dans un sommeil peuplé de rêves et je ne me suis plus jamais réveillé, Ces rêves ont commencé dans un marais sombre et couvert de brume, sous un ciel gris d'automne, et au nord d'une falaise escarpée couverte de lichens. Poussé par je ne sais quelle force obscure, j'escaladais la paroi d'un précipice vertigineux, lorsque mon attention fut attirée par les noires ouvertures béantes d'innombrables terriers qui s'enfonçaient profondément dans les entrailles du plateau rocheux. Pendant mon escalade, il m'apparut que certains endroits du passage que je prenais étaient si sombres qu'ils m'empêchaient de voir les terriers, à supposer qu'il y en eût. En un lieu particulièrement obscur, je sentis la peur me gagner. C'était comme si une subtile et impalpable émanation était sortie du gouffre pour s'emparer de mon esprit. Dans la totale obscurité, je n'eus pas l'occasion de vérifier si mes appréhensions étaient fondées. Poursuivant mon effort, j 'émergeai enfin sur une plate-forme pierreuse couverte de mousse, éclairée par un pâle rayon de la lune, qui avait remplacé l'astre du jour déclinant. Il n'y avait autour de moi aucun signe de vie, mais je fus tout de suite sensible à un bruit singulier qui montait des bruissements du fétide marais d'où j'arrivais. Après avoir marché quelque temps, je découvris des rails rouillés et des poteaux rongés de vers qui supportaient encore des fils distendus de trolleybus. En suivant la voie, j'arrivais bientôt devant un tramway jaune. Il portait le numéro 1852. C'était un véhicule de type commun, à deux étages, et qui avait été utilisé régulièrement entre les années 1900 et 1910. Il était vide, en état de marche, prêt à partir. L'absence du chauffeur devait être sans doute de courte durée, Car le moteur tournait doucement, faisant tressauter le frein serré. Intrigué, je montai dans la cabine pour donner de la lumière. Il n'y avait aucune manette de contrôle. Abasourdi, j'allais m'asseoir dans une voiture, lorsque j 'entendis l'herbe clairsemée bruisser sur ma gauche. Deux silhouettes sombres apparurent dans le clair de lune. Ces deux créatures portaient les casquettes réglementaires de la compagnie des tramways, et il était évident qu'il s'agissait du contrôleur et du chauffeur de ce véhicule. Brusquement, l'un d'eux renifla avec une acuité bizarre, leva son visage vers le ciel, et se mit à hurler à la lune. L'autre se laissa immédiatement tomber à quatre pattes et courut en direction de la voiture. Je bondis dehors comme un fou, et filai à perdre haleine sur le plateau, jusqu'à ce que je m'écroule, épuisé, sur le sol. Ce n'était pas la vue du contrôleur courant à quatre pattes qui m'avait tant effrayé, c'était celle du chauffeur, car son visage n'était qu'un cône blanc terminé par un tentacule rouge sang.
J'avais beau savoir que ce n'était qu'un rêve, cela me fut infiniment désagréable. Depuis cette nuit d'épouvante, je n'ai cessé de prier pour me réveiller. En vain!
Je devins donc l'un des habitants de cet univers cauchemardesque. Ma première nuit se dissipa avec l'aube. J'errai sans but à travers des terres marécageuses et solitaires. Quand la nuit revint, j'errais encore, espérant me réveiller. Mais soudain écartant les roseaux, je vis l'ancien trolleybus, et, à côté de lui, une chose au visage en cône, qui levait la tête vers le ciel et hurlait à la lune. Et chaque jour il en est de même. Et chaque nuit je me retrouve en ce lieu d'horreur. J'essaye de rester immobile lorsque la nuit vient, mais je dois marcher dans mon sommeil, car chaque fois que j'ouvre les yeux, j'ai devant moi cette chose atroce, hurlant à la lune pâle. Et chaque fois je m'enfuis, courant comme un dément.
Dieu! quand vais-je me réveiller ? »
Voilà ce que Morgan a écrit. Je vais me rendre 66, College Street, à Providence, mais j'ai peur de ce que je pourrais y découvrir.
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Plus tard, peut-être !
Muse Inn : un bout de chez moi.
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