- minnieExpert
Je suis pp d'une classe de 6e et j'ai des gamins (et leurs familles) qui se plaignent de la façon d'enseigner.
Ils pratiquent l'oral en classe et notent une "trace écrite" sur le cahier. Ce sont toujours des phrases en situation. Mais point de grammaire. Jamais. Et quand je reprends les cours avec les élèves en ATP,je me rends bien compte que les mauvais élèves ne savent pas que IS/HAVE et DO sont des verbes qui fonctionnent toujours pareils quand on pose des questions. Ils ne savent pas conjuguer le verbe To do, To be.... (bon, certains n'y arrivent pas en français non plus...)
J'ai toute confiance dans ma collègue, elle me dit qu'on lui demande d'enseigner ainsi, que les récap' grammaire sont dans le livre.
Je voudrais votre avis sur cette manière de faire et si vous pensez que je peux, en ATP, refaire des points grammaire du genre "la phrase en anglais", "la question en anglais"....
What do you think about it?
Ils pratiquent l'oral en classe et notent une "trace écrite" sur le cahier. Ce sont toujours des phrases en situation. Mais point de grammaire. Jamais. Et quand je reprends les cours avec les élèves en ATP,je me rends bien compte que les mauvais élèves ne savent pas que IS/HAVE et DO sont des verbes qui fonctionnent toujours pareils quand on pose des questions. Ils ne savent pas conjuguer le verbe To do, To be.... (bon, certains n'y arrivent pas en français non plus...)
J'ai toute confiance dans ma collègue, elle me dit qu'on lui demande d'enseigner ainsi, que les récap' grammaire sont dans le livre.
Je voudrais votre avis sur cette manière de faire et si vous pensez que je peux, en ATP, refaire des points grammaire du genre "la phrase en anglais", "la question en anglais"....
What do you think about it?
- AstarteeNiveau 8
Personnellement, je suis tellement frustrée de ne pas pouvoir apporter de soutien personnel aux élèves les plus en difficulté que j'ai demandé à mon CDE à faire une heure d'étude sur le temps de midi pour les élèves volontaires (et d'autres que je conseillerai très fortement)
ça concernera principalement la grammaire je pense, parce qu'à l'oral ils sont à l'aise.
La seule façon que j'aie trouvé d'enseigner la grammaire de façon efficace, c'est de surligner dans leurs devoirs les formules qu'ils doivent savoir et qu'ils doivent corriger tous seuls.
Mais ça implique une participation active de l'élève par rapport à ses erreurs et des fois ça ne suffit pas.
Quand aux bases, j'essaie de les faire revoir, mais en première je peux pas non plus passer 15minutes à leur expliquer pourquoi on ne dit pas "for have" ni "have you a paper?". Je le marque sur leur copie mais là encore ça implique un retour actif sur leur travail pour s'améliorer.
Bref, je pense que je vais utiliser cette heure pour faire ce que je n'ai pas le temps de faire en cours proprement dit. Structurer leurs erreurs et leur expliquer clairement, en français, et de façon individuelle, pourquoi ils ne peuvent pas écrire telle ou telle chose.
ça concernera principalement la grammaire je pense, parce qu'à l'oral ils sont à l'aise.
La seule façon que j'aie trouvé d'enseigner la grammaire de façon efficace, c'est de surligner dans leurs devoirs les formules qu'ils doivent savoir et qu'ils doivent corriger tous seuls.
Mais ça implique une participation active de l'élève par rapport à ses erreurs et des fois ça ne suffit pas.
Quand aux bases, j'essaie de les faire revoir, mais en première je peux pas non plus passer 15minutes à leur expliquer pourquoi on ne dit pas "for have" ni "have you a paper?". Je le marque sur leur copie mais là encore ça implique un retour actif sur leur travail pour s'améliorer.
Bref, je pense que je vais utiliser cette heure pour faire ce que je n'ai pas le temps de faire en cours proprement dit. Structurer leurs erreurs et leur expliquer clairement, en français, et de façon individuelle, pourquoi ils ne peuvent pas écrire telle ou telle chose.
- DaphnéDemi-dieu
Entre les consignes de l'inspection et la réalité avec les élèves il y a une marge ...... que j'ai allègrement franchie car en tant qu'élève je n'aurais pas pu apprendre avec les directives qu'on nous donne !!
Parce qu'entendre dire qu'il ne faut pas faire apprendre les verbes irréguliers vu que les élèves les découvriront au cours de leurs lectures :lol: :lol: , qu'on apprend sa langue sans apprendre la grammaire :lol: :lol: et patati et patala
Il y a un moment où il faut être pragmatique
Parce qu'entendre dire qu'il ne faut pas faire apprendre les verbes irréguliers vu que les élèves les découvriront au cours de leurs lectures :lol: :lol: , qu'on apprend sa langue sans apprendre la grammaire :lol: :lol: et patati et patala
Il y a un moment où il faut être pragmatique
- minnieExpert
Daphné a écrit:Entre les consignes de l'inspection et la réalité avec les élèves il y a une marge ...... que j'ai allègrement franchie car en tant qu'élève je n'aurais pas pu apprendre avec les directives qu'on nous donne !!
Oui, bon, là tu ne m'aides pas puisque j'enseigne en séparant grammaire et texte ce qui fera hurler le prochain inspecteur qui passera. J'en pleure d'avance!
Mais ce sont bien les directives? C'est ça?
- InvitéBNiveau 5
C'est parce que l'approche actuelle demande de faire de la grammaire sans en faire, toujours en contexte et ça doit rester très inductif, pas explicatif.
Mais même en faisant ça, je me suis fait taper dessus par ma tutrice parce que mes exercices de manipulation (après avoir dégagé un point de grammaire d'un texte) étaient hors texte...
Je t'assure qu'on a parfois peur de s'attarder sur de la grammaire à cause de ça.
Mais même en faisant ça, je me suis fait taper dessus par ma tutrice parce que mes exercices de manipulation (après avoir dégagé un point de grammaire d'un texte) étaient hors texte...
Je t'assure qu'on a parfois peur de s'attarder sur de la grammaire à cause de ça.
- MélisandeNeoprof expérimenté
D'après ce que mes deux collègues (et amies) d'espagnol et d'anglais m'ont dit, les nouvelles directives concernant les langues sont l'oral, l'oral, l'oral. Très peu d'écrit et quasiment pas de grammaire ni de vocabulaire. L'essentiel est que l'élève sache "parler" et peu importe que ce soit grammaticalement incorrect. Donc je dirai que ta collègue d'anglais suit les directives du CERCL (toujours d'après ce que j'en ai compris, hein ).
Toutefois, si mes deux collègues sont très enthousiastes concernant la nouvelle place donnée à l'oral, elles ne suivent pas complètement les directives puisqu'elles font quand même de la grammaire et du vocabulaire, mais elles le font "en cachette", comme l'a préconisé l'IPR de ma collègue d'espagnol : elles ne marquent ni dans leur cahier de texte, ni dans les cahiers des élèves, elles utilisent les livres, les workbooks pour faire tout cela. -_-'
J'ai l'impression, à les entendre parler, de retourner 12 ans en arrière, quand on nous expliquait à l'IUFM les méfaits des exercices de grammaire d'application et les bienfaits de la grammaire contextualisée ; le truc génial qui allait résoudre tous les problèmes des élèves. -_-'
Toutefois, si mes deux collègues sont très enthousiastes concernant la nouvelle place donnée à l'oral, elles ne suivent pas complètement les directives puisqu'elles font quand même de la grammaire et du vocabulaire, mais elles le font "en cachette", comme l'a préconisé l'IPR de ma collègue d'espagnol : elles ne marquent ni dans leur cahier de texte, ni dans les cahiers des élèves, elles utilisent les livres, les workbooks pour faire tout cela. -_-'
J'ai l'impression, à les entendre parler, de retourner 12 ans en arrière, quand on nous expliquait à l'IUFM les méfaits des exercices de grammaire d'application et les bienfaits de la grammaire contextualisée ; le truc génial qui allait résoudre tous les problèmes des élèves. -_-'
- guizHabitué du forum
Mélisande a écrit:D'après ce que mes deux collègues (et amies) d'espagnol et d'anglais m'ont dit, les nouvelles directives concernant les langues sont l'oral, l'oral, l'oral. Très peu d'écrit et quasiment pas de grammaire ni de vocabulaire. L'essentiel est que l'élève sache "parler" et peu importe que ce soit grammaticalement incorrect.
C'est exactement ça
Bon, après je précise que je fais à "ma sauce" aussi
- Spoiler:
- parce que je ne considère pas que des énoncés du genre "I am don't hungry, I not like tomatoes." soit de l'anglais - l'élève parle, on comprend ce qu'il veut dire mais non, ce serait irrespectueux envers la langue de dire que ça c'est de l'anglais.
_________________
“You know when you've found it, that's something I learned, coz' you feel it when they take it away” ...
- AstarteeNiveau 8
guizmogirl a écrit:
Bon, après je précise que je fais à "ma sauce" aussi
- Spoiler:
parce que je ne considère pas que des énoncés du genre "I am don't hungry, I not like tomatoes." soit de l'anglais - l'élève parle, on comprend ce qu'il veut dire mais non, ce serait irrespectueux envers la langue de dire que ça c'est de l'anglais.
Sais pas... c'est quoi une langue?
J'adore l'anglais, je prends beaucoup de plaisir à apprendre encore plein de nouvelles choses sur les niveaux de langues, les accents, les expressions...
mais en même temps, les anglais eux-mêmes produisent des énoncés type "he don't like it no more" qui ne seraient pas considéré comme de l'anglais par ton point de vue.
Le weekend dernier, je suis allée visiter le mémorial de Vimy avec un guide canadien qui nous faisait la visite. Il faisait énormément de fautes de temps, des fois de vocabulaire, beaucoup de grammaire "type". Mais la communication était là et il nous a fait un exposé très complet tout au long de la visite.
Et même si on peut toujours s'améliorer, je trouve que c'est effectivement la partie communication la plus importante, pas la partie correction grammaticale.
Par contre, à partir des erreurs faites, je trouve bien de pouvoir se donner le temps de s'interroger sur comment le rendre "plus anglais", et c'est ça qui manque en groupe classe.
- ZeldaHabitué du forum
Minnie je pense qu'effectivement ta collègue suit les directives actuelles.
Après, je crois qu'il faut aussi faire des choix: j'assume ma pratique et j'en paierai les conséquences quand l'ipr viendra m'inspecter, mais au moins je "crois" en ce que je fais, la sixième est un niveau tellement important pour l'apprentissage de l'anglais: si les élèves ne comprennent pas la langue à ce niveau, ils partent avec un sacré handicap.
Et faire beaucoup d'oral n'est pas incompatible avec une explication claire, pas inductive, de faits de langue, avec conjugaison des auxiliaires dans le cahier, et exercices de manipulation.
Pour apprendre une langue, il faut de la rigueur et des efforts, mais on dirait que c'est criminel de dire ça.
Après, je crois qu'il faut aussi faire des choix: j'assume ma pratique et j'en paierai les conséquences quand l'ipr viendra m'inspecter, mais au moins je "crois" en ce que je fais, la sixième est un niveau tellement important pour l'apprentissage de l'anglais: si les élèves ne comprennent pas la langue à ce niveau, ils partent avec un sacré handicap.
Et faire beaucoup d'oral n'est pas incompatible avec une explication claire, pas inductive, de faits de langue, avec conjugaison des auxiliaires dans le cahier, et exercices de manipulation.
Pour apprendre une langue, il faut de la rigueur et des efforts, mais on dirait que c'est criminel de dire ça.
- minnieExpert
OK.
Le souci c'est que ça pénalise les plus faibles.... les autres pigent parce qu'ils comprennent tout de suite la grammaire de la langue, parce qu'ils ont des bases de grammaire française solides.
Quand je lis que c'est la communication qui prime je suis
Mais comment faites-vous pour comprendre ce qu'écrivent les mômes?
Le souci c'est que ça pénalise les plus faibles.... les autres pigent parce qu'ils comprennent tout de suite la grammaire de la langue, parce qu'ils ont des bases de grammaire française solides.
Quand je lis que c'est la communication qui prime je suis
Mais comment faites-vous pour comprendre ce qu'écrivent les mômes?
- DulcineaNiveau 9
+1000 Elsa.
A Minnie, j'ai fait de la grammaire anglaise en ATP cinquième en leur faisant écrire les conjug. et en les entraînant à se poser des questions au présent au futur et au prétérit. J'utilisais des couleurs pour identifier les différents mots de la phrase et on écrivait la réponse en dessous avec les couleurs et en faisant des flèches en dessous pour montrer que l'ordre n'est pas le même dans les questions et les réponses.
Il faut être visuel sur ce qu'il y a dans le cahier, faire des flèches, utiliser des couleurs, faire des choses basiques, de la trad. C'est tout l'inverse de ce que préconisent les IPR.
A Minnie, j'ai fait de la grammaire anglaise en ATP cinquième en leur faisant écrire les conjug. et en les entraînant à se poser des questions au présent au futur et au prétérit. J'utilisais des couleurs pour identifier les différents mots de la phrase et on écrivait la réponse en dessous avec les couleurs et en faisant des flèches en dessous pour montrer que l'ordre n'est pas le même dans les questions et les réponses.
Il faut être visuel sur ce qu'il y a dans le cahier, faire des flèches, utiliser des couleurs, faire des choses basiques, de la trad. C'est tout l'inverse de ce que préconisent les IPR.
- AstarteeNiveau 8
minnie a écrit:
Quand je lis que c'est la communication qui prime je suis
Mais comment faites-vous pour comprendre ce qu'écrivent les mômes?
Ben c'est bien ça qu'on leur apprend en cours de langue non? communiquer.
Forcément, si on doit chercher pendant des plombes ce que veut dire un élève, c'est qu'il y a un problème à ce niveau là. Donc communiquer veut AUSSI dire maitriser suffisamment la langue pour utiliser des formes appropriées... Il s'agit pas de faire des discours type "Moi tarzan, toi Jane" non plus -_-
Enfin, chacun met ce qu'il veut derrière, moi j'ai l'impression que les nouvelles directives tranchent tellement avec ce qui se faisait auparavant que beaucoup de monde n'arrive même pas à imaginer une utilisation du CECR un peu vivante et agréable, et le voit uniquement comme des directives à suivre de A à Z alors qu'il n'est qu'un outil.
- ZeldaHabitué du forum
Le CERCRL n'est pas le problème, comme tu le dis Astartee, c'est un outil d'évaluation. On en fait ce que veut (enfin, on devrait pouvoir garder du recul).
Le problème pour moi c'est l'acharnement des ipr à instaurer la méthode actionnelle avec aveuglement.
Le problème pour moi c'est l'acharnement des ipr à instaurer la méthode actionnelle avec aveuglement.
- ProvenceEnchanteur
Est-ce que les IPR vous imposent de ne parler qu'en anglais aux élèves? C'est apparemment le cas dans mon académie, d'après la collègue stagiaire de mon établissement.
- ZeldaHabitué du forum
Je ne sais pas, je n'ai pas encore été inspectée dans cette académie!
En tout cas, j'espère que non, car je n'arrive pas à faire tout le cours en anglais, d'ailleurs il faudrait que je me force...
En tout cas, j'espère que non, car je n'arrive pas à faire tout le cours en anglais, d'ailleurs il faudrait que je me force...
- ProvenceEnchanteur
Elsa a écrit:Je ne sais pas, je n'ai pas encore été inspectée dans cette académie!
En tout cas, j'espère que non, car je n'arrive pas à faire tout le cours en anglais, d'ailleurs il faudrait que je me force...
Je pose la question parce que, honnêtement, les gamins ont l'air largués. Mais ce n'est pas trop l'année pour aller à l'encontre des directives des inspecteurs...
- ZeldaHabitué du forum
En fait je me suis mal expliquée: il me semble qu'on doit donner les consignes simples en anglais (et les faire traduire par les élèves pour vérifier qu'ils ont compris), et on doit aussi communiquer en anglais pour les situations de classe normales (saluer en début de cours, demander des volontaires pour distribuer des papiers, demander à quelqu'un de fermer les rideaux, d'allumer la lumière... etc)
En ce qui concerne les explications de grammaire ou un fait culturel précis, c'est normal de le faire en français car les élèves n'ont généralement pas (en tout cas pas tous) le vocabulaire pour comprendre en VO.
En ce qui concerne les explications de grammaire ou un fait culturel précis, c'est normal de le faire en français car les élèves n'ont généralement pas (en tout cas pas tous) le vocabulaire pour comprendre en VO.
- EdgarNeoprof expérimenté
Daphné a écrit:Entre les consignes de l'inspection et la réalité avec les élèves il y a une marge ...... que j'ai allègrement franchie car en tant qu'élève je n'aurais pas pu apprendre avec les directives qu'on nous donne !!
Parce qu'entendre dire qu'il ne faut pas faire apprendre les verbes irréguliers vu que les élèves les découvriront au cours de leurs lectures :lol: :lol: , qu'on apprend sa langue sans apprendre la grammaire :lol: :lol: et patati et patala
Il y a un moment où il faut être pragmatique
Je pense qu'il y a des temps OFF dans lesquels on peut revenir à la réalité du terrain. Il y a plusieurs années, lorsque j'étais confronté comme tous les professeurs d'anglais finalement, au fait que l'on se rend bien compte que tous les élèves ne comprennent pas exactement ce qui s'est passé pendant le cours, ni le sens de ce qu'ils ont écrit dans le cahier, j'avais interrogé l'IPR à ce sujet qui m'avait dit que l'on pouvait annoncer en frs les objectifs clairement en début de séquence, ainsi que donner les phrases clés dont les élèves pourraient avoir besoin, et enfin vérifier en fin de cours ce que les élèves ont compris de la trace écrite en passant par le français. Cela m'a permis de débloquer certaines situations qui devenaient totalement absurdes.
Avec le temps, on arrive à faire son panachage pour parvenir à aider les élèves. Je me souviens d'un jeune collègue, lors d'une formation, qui se targuait d'enseigner les verbes irréguliers aux élèves sans jamais leur faire apprendre : ils les découvraient soit-disant en contexte et en comprenaient les variations, ou quelque chose comme ça. Je lui en ai parlé ensuite car je voulais savoir sur combien de décennies il programmait son enseignement afin d'enseigner "naturellement" les VI que j'avais personnellement avalés d'un coup en un trimestre quand j'étais à l'école et dont je me souviens toujours (heureusement ! ) . Il y avait aussi eu à cette même formation un long silence très pesant quand une collègue avait annoncé qu'elle faisait faire des exercices à ses élèves, et sur le mot "exercices", ils se sont tous tus, mais un silence net, profond, inquiet : ça me faisait penser à ces réunions d'adorateurs du Diable, un peu comme dans Rosemary' Baby, quand un mot tabou a été prononcé par un membre, et qu'il risque de voir s'abattre sur lui un châtiment funeste. C'est très Education Nationale comme genre de psychoses. Il y a peut-être cela aussi dans des congrégations religieuses, ou dans des régimes totalitaires, il faudrait que je reprenne aussi Tristes Tropiques pour voir... Je ne sais pas. Au bout de 5 secondes de ce silence servile et ridicule, j'ai éclaté de rire sans pouvoir m'en empêcher, de nervosité, à voir leurs visages terrorisés à cause de celle qui avait transgressé le tabou et dont on se demandait si elle allait disparaître carbonisée sur place. Il faut prendre une grande inspiration et du recul, à mon avis.
Il y a de toutes façons toujours un contingent d'élèves qui va bloquer, et qui ne va pas bloquer à cause de l'approche, mais à cause de leurs lacunes énormes dans la logique de la langue, dans la construction de la phrase, et ceci dépasse largement l'anglais. Tu auras beau faire des exercices structuraux, ça ne rentre pas, en tout cas ils ne vont pas transférer en situation. Nous avons quand même pour beaucoup d'entre-nous des élèves qui sont anormalement en difficulté d'apprentissage, il faut l'admettre. Que telle ou telle méthode n'arrange rien certes, c'est possible, mais tout le problème ne réside pas là, loin s'en faut. C'est un phénomène de société lié à l'ouverture frénétique du collège à toutes les catégories d'élèves, qu'ils aient le niveau ou pas pour suivre, et au nombre de divertissements disponibles aujourd'hui contre lesquels l'école ou un livre ne peuvent pas lutter.
Avec le temps, on arrive à faire son panachage pour parvenir à aider les élèves. Je me souviens d'un jeune collègue, lors d'une formation, qui se targuait d'enseigner les verbes irréguliers aux élèves sans jamais leur faire apprendre : ils les découvraient soit-disant en contexte et en comprenaient les variations, ou quelque chose comme ça. Je lui en ai parlé ensuite car je voulais savoir sur combien de décennies il programmait son enseignement afin d'enseigner "naturellement" les VI que j'avais personnellement avalés d'un coup en un trimestre quand j'étais à l'école et dont je me souviens toujours (heureusement ! ) . Il y avait aussi eu à cette même formation un long silence très pesant quand une collègue avait annoncé qu'elle faisait faire des exercices à ses élèves, et sur le mot "exercices", ils se sont tous tus, mais un silence net, profond, inquiet : ça me faisait penser à ces réunions d'adorateurs du Diable, un peu comme dans Rosemary' Baby, quand un mot tabou a été prononcé par un membre, et qu'il risque de voir s'abattre sur lui un châtiment funeste. C'est très Education Nationale comme genre de psychoses. Il y a peut-être cela aussi dans des congrégations religieuses, ou dans des régimes totalitaires, il faudrait que je reprenne aussi Tristes Tropiques pour voir... Je ne sais pas. Au bout de 5 secondes de ce silence servile et ridicule, j'ai éclaté de rire sans pouvoir m'en empêcher, de nervosité, à voir leurs visages terrorisés à cause de celle qui avait transgressé le tabou et dont on se demandait si elle allait disparaître carbonisée sur place. Il faut prendre une grande inspiration et du recul, à mon avis.
Il y a de toutes façons toujours un contingent d'élèves qui va bloquer, et qui ne va pas bloquer à cause de l'approche, mais à cause de leurs lacunes énormes dans la logique de la langue, dans la construction de la phrase, et ceci dépasse largement l'anglais. Tu auras beau faire des exercices structuraux, ça ne rentre pas, en tout cas ils ne vont pas transférer en situation. Nous avons quand même pour beaucoup d'entre-nous des élèves qui sont anormalement en difficulté d'apprentissage, il faut l'admettre. Que telle ou telle méthode n'arrange rien certes, c'est possible, mais tout le problème ne réside pas là, loin s'en faut. C'est un phénomène de société lié à l'ouverture frénétique du collège à toutes les catégories d'élèves, qu'ils aient le niveau ou pas pour suivre, et au nombre de divertissements disponibles aujourd'hui contre lesquels l'école ou un livre ne peuvent pas lutter.
- DaphnéDemi-dieu
Provence a écrit:Est-ce que les IPR vous imposent de ne parler qu'en anglais aux élèves? C'est apparemment le cas dans mon académie, d'après la collègue stagiaire de mon établissement.
En principe on doit leur parler le plus possible en anglais mais des explications peuvent se faire aussi en français.
Enfin ça me rappelle :lol: une mère d'élève à qui j'essayais de faire comprendre poliment que son fils n'était pas très doué, bref qu'il avait du mal à comprendre et elle de me jeter à la figure : "mais bien sûr qu'il ne comprend rien, vous lui parlez toujours anglais"
Heuh désolée mais c'est mon travail quand même
- ProvenceEnchanteur
Daphné a écrit:Provence a écrit:Est-ce que les IPR vous imposent de ne parler qu'en anglais aux élèves? C'est apparemment le cas dans mon académie, d'après la collègue stagiaire de mon établissement.
En principe on doit leur parler le plus possible en anglais mais des explications peuvent se faire aussi en français.
Enfin ça me rappelle :lol: une mère d'élève à qui j'essayais de faire comprendre poliment que son fils n'était pas très doué, bref qu'il avait du mal à comprendre et elle de me jeter à la figure : "mais bien sûr qu'il ne comprend rien, vous lui parlez toujours anglais"
Heuh désolée mais c'est mon travail quand même
:lol:
Dans le cas que j'évoquais, le moindre mot de français semble banni, y compris pendant les explications de grammaire. Je vais redemander à ma collègue!
- DaphnéDemi-dieu
Non, on peut donner des explications en français et on doit procéder à la traduction du texte en fin de séance "afin de dissiper les dernières brumes" dans la tête de l'élève dixit un IPR.
- EdgarNeoprof expérimenté
Provence a écrit:Daphné a écrit:Provence a écrit:Est-ce que les IPR vous imposent de ne parler qu'en anglais aux élèves? C'est apparemment le cas dans mon académie, d'après la collègue stagiaire de mon établissement.
En principe on doit leur parler le plus possible en anglais mais des explications peuvent se faire aussi en français.
Enfin ça me rappelle :lol: une mère d'élève à qui j'essayais de faire comprendre poliment que son fils n'était pas très doué, bref qu'il avait du mal à comprendre et elle de me jeter à la figure : "mais bien sûr qu'il ne comprend rien, vous lui parlez toujours anglais"
Heuh désolée mais c'est mon travail quand même
:lol:
Dans le cas que j'évoquais, le moindre mot de français semble banni, y compris pendant les explications de grammaire. Je vais redemander à ma collègue!
Ce peut être le cas, puisque on demande parfois de ne plus faire du tout de RSL ou PRL. Donc le seul moment où l'on passait éventuellement par le frs peut être supprimé. Il y a des variations entre académies, dont il faut faire attention, et compte -tenu de la vitesse avec laquelle les théories se font et se défont, on a parfois à peine le temps d'avoir mis en place quelque chose dans une académie que cela est déjà obsolète dans l'autre. Obéissance, mais réflexion et recul, avec le sourire.
Pour ce qui de mon cas, je suis dans le même que Daphné.
- mariposaNiveau 6
je suis T1 alors j'ai été baignée de démarche actionnelle et de grammaire en situation l'année dernière...
je trouve que ça permet de créer des situations de cours intéressantes mais on ne peut pas se dire que le gamin maîtrisera langue en lisant juste les structures. ma tutrice n'hésitait pas à donner des exercices et mêmes des petites fiches de grammaire avec exercices d'application. j'essaie de faire dans chaque séquence une interro de cours en plus de la tâche finale.
bref je tâtonne un peu et j'essaie de faire ma sauce pour que les élèves apprennent au mieux.
je trouve que ça permet de créer des situations de cours intéressantes mais on ne peut pas se dire que le gamin maîtrisera langue en lisant juste les structures. ma tutrice n'hésitait pas à donner des exercices et mêmes des petites fiches de grammaire avec exercices d'application. j'essaie de faire dans chaque séquence une interro de cours en plus de la tâche finale.
bref je tâtonne un peu et j'essaie de faire ma sauce pour que les élèves apprennent au mieux.
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