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- Invité31Sage
Je renoue actuellement avec ma passion pour la période révolutionnaire et je cherche une biographie de Robespierre, la plus neutre possible (je déteste Robespierre, disons-le franchement).
J'aurais évidemment aimé quelque chose de Mona Ozouf mais elle n'a rien écrit sur lui. Des idées ?
J'aurais évidemment aimé quelque chose de Mona Ozouf mais elle n'a rien écrit sur lui. Des idées ?
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Quand j'étais en hypokhâgne -- ce qui ne me rajeunit pas... -- il y avait deux incontournables, Jean Massin et Marc Bouloiseau, càd deux approches marxistes qui n'ont pas l'air de vous convenir si vous n'appréciez guère l'incorruptible Maximilien.
Plus nuancé, plus biographique et moins "politique" stricto sensu, le livre de Max Gallo, "Robespierre, histoire d'une solitude", aux éd. Perrin.
Ben oui, Gallo est devenu ce qu'il est devenu, mais son bouquin sur Robespierre se tient bien.
- Marie LaetitiaBon génie
Je n'ai pas l'impression qu'il y ait grand chose de nouveau sur le sujet, pas de bio récente en tout cas.
Il y en a une chez Payot (bonne maison d'éd. d'habitude) mais je ne connais ni l'auteur ni ce bouquin (peut-être une réédition d'ailleurs voire une réimpression).
Robespierre : 1758-1794, de Korngold, Ralph, Payot / 1981
Le mieux est peut-être de partir des biblio d'ouvrages généraux récents: le coll. Bouquin sous le direction de Furet ou dans celui-ci
Sinon, il y a des références intéressantes sur la page Mollat qui donneront peut-être des pistes sur Robespierre :
http://www.mollat.com/recherche/resultat.html#_target=content-folio&sub=advanced_search&form_titre=Révolution&form_sous_rayon=LH4D&sortBy=&ordre=&page=1&&isXHR=1&file=/consultations/navigation.html
Mais je suis pas spécialiste de cette période et Oiseaux Phénix a sans doute de meilleurs références pour cause de prépa leçon de culture générale...
Il y en a une chez Payot (bonne maison d'éd. d'habitude) mais je ne connais ni l'auteur ni ce bouquin (peut-être une réédition d'ailleurs voire une réimpression).
Robespierre : 1758-1794, de Korngold, Ralph, Payot / 1981
Le mieux est peut-être de partir des biblio d'ouvrages généraux récents: le coll. Bouquin sous le direction de Furet ou dans celui-ci
Sinon, il y a des références intéressantes sur la page Mollat qui donneront peut-être des pistes sur Robespierre :
http://www.mollat.com/recherche/resultat.html#_target=content-folio&sub=advanced_search&form_titre=Révolution&form_sous_rayon=LH4D&sortBy=&ordre=&page=1&&isXHR=1&file=/consultations/navigation.html
Mais je suis pas spécialiste de cette période et Oiseaux Phénix a sans doute de meilleurs références pour cause de prépa leçon de culture générale...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Invité31Sage
J'ai toujours eu beaucoup de mal avec la Terreur, bien sûr (même si celle-ci ne saurait évidemment se réduire au seul Robespierre, malgré tout ce qui a été dit) et notamment la loi de Prairial...
Je vais peut-être croiser deux approches, une marxiste et une plus "libérale" si j'ose dire. Evidemment Gallo suscite quelques réticences si j'ose dire... mais si vous me dites que son bouquin est bien, qui plus est moins politique, je vais le prendre.
Pour les ouvrages généraux, j'ai déjà lu Soboul et Ozouf/Furet, justement pour croiser les approches. Je vais voir chez Payot et sur la page de liens.
Merci beaucoup en tout cas. Si jamais vous voyez d'autres pistes, n'hésitez pas, j'ai un grand appétit de lecture en ce moment.
Je vais peut-être croiser deux approches, une marxiste et une plus "libérale" si j'ose dire. Evidemment Gallo suscite quelques réticences si j'ose dire... mais si vous me dites que son bouquin est bien, qui plus est moins politique, je vais le prendre.
Pour les ouvrages généraux, j'ai déjà lu Soboul et Ozouf/Furet, justement pour croiser les approches. Je vais voir chez Payot et sur la page de liens.
Merci beaucoup en tout cas. Si jamais vous voyez d'autres pistes, n'hésitez pas, j'ai un grand appétit de lecture en ce moment.
- AbraxasDoyen
Soit l'Homme Robespierre, de Max Gallo, qui se lit facilement, et est disponible.
Soit l'un ou l'autre des livres de Mathiez, Robespierre terroriste ou Etudes sur Robespierre (mais c'est plus difficile à trouver). Mais Mathiez est un enthousiaste de la Terreur — moi aussi, d'ailleurs…
Soit l'un ou l'autre des livres de Mathiez, Robespierre terroriste ou Etudes sur Robespierre (mais c'est plus difficile à trouver). Mais Mathiez est un enthousiaste de la Terreur — moi aussi, d'ailleurs…
- IphigénieProphète
sinon vision littéraire:les Onze de Michon....
- InvitéInvité
+1Abraxas a écrit:Soit l'Homme Robespierre, de Max Gallo, qui se lit facilement, et est disponible.
Soit l'un ou l'autre des livres de Mathiez, Robespierre terroriste ou Etudes sur Robespierre (mais c'est plus difficile à trouver). Mais Mathiez est un enthousiaste de la Terreur — moi aussi, d'ailleurs…
- Invité31Sage
Merci beaucoup. Je n'ai encore jamais lu Michon et je comptais m'y mettre.
Sans polémique aucune, vous trouvez normal qu'on ait exécuté des gens sans leur donner la possibilité de se défendre (loi de Prairial) ?
Sans polémique aucune, vous trouvez normal qu'on ait exécuté des gens sans leur donner la possibilité de se défendre (loi de Prairial) ?
- InvitéInvité
et tu trouves normal que les libéraux (Girondins, physiocrates etc) aient instauré une loi martiale, combattu l'abolition de l'esclavage, autorisé la spéculation sur le grain alors qu'on crevait la dalle.
Robespierre obtenait régulièrement le soutien de l'assemblée quand il dirigeait; il n'était en rien un "dictateur". Et de toute façon, il ne décidait pas seul.
Aujourd'hui, la France n'est plus aussi démocratique. Quant à l'état de sa justice aujourd'hui, parlons-en! les magistrats en révolte car pas de séparation des pouvoirs, un budget parmi les plus faibles du Conseil de l'Europe, en sous-effectifs... problème avec la CEDH à cause de la garde à vue...
Quels progrès!
Robespierre obtenait régulièrement le soutien de l'assemblée quand il dirigeait; il n'était en rien un "dictateur". Et de toute façon, il ne décidait pas seul.
Aujourd'hui, la France n'est plus aussi démocratique. Quant à l'état de sa justice aujourd'hui, parlons-en! les magistrats en révolte car pas de séparation des pouvoirs, un budget parmi les plus faibles du Conseil de l'Europe, en sous-effectifs... problème avec la CEDH à cause de la garde à vue...
Quels progrès!
- Marie LaetitiaBon génie
Lorica, on ne peut pas justifier des massacres, quels qu'ils soient, et quelque soient les actes des Girondins.
On parle bien par ailleurs de la situation dans les années 1790 pas de celle d'aujourd'hui. Et il y aurait bcp à dire sur les magistrats, mais ce n'est pas le sujet.
On parle bien par ailleurs de la situation dans les années 1790 pas de celle d'aujourd'hui. Et il y aurait bcp à dire sur les magistrats, mais ce n'est pas le sujet.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Invité31Sage
Lorica a écrit:et tu trouves normal que les libéraux (Girondins, physiocrates etc) aient instauré une loi martiale, combattu l'abolition de l'esclavage, autorisé la spéculation sur le grain alors qu'on crevait la dalle.
Bien sûr que non. Je n'en ai pas parlé du reste. Mais cela ne justifie pas à mes yeux la loi de Prairial.
J'ai bien nuancé aussi en disant que Robespierre ne décidait pas seul, évidemment (et il y aurait sans doute beaucoup à dire sur Couthon je pense).
Mas je trouve abominable de priver les accusés du droit de se défendre... Beaucoup ont eu la tête coupée sans que leur culpabilité soit prouvée, c'est qui me gêne fortement.
- AbraxasDoyen
Lynette, on ne fait pas de révolution sans casser les œufs.
Lorsque les Blancs, Vendéens et autres, attrapaient des Bleus, comme on disait, ils ne leur faisaient pas de procès non plus.
Et outre Robespierre, le vrai archange de la Révolution, c'est Saint-Just. Lisez les discours de l'un et de l'autre : Robespierre, c'est le raisonnement qui entraîne ; Saint-Just, c'est la passion. À eux deux, ils dominaient l'ensemble de l'humain.
Lorsque les Blancs, Vendéens et autres, attrapaient des Bleus, comme on disait, ils ne leur faisaient pas de procès non plus.
Et outre Robespierre, le vrai archange de la Révolution, c'est Saint-Just. Lisez les discours de l'un et de l'autre : Robespierre, c'est le raisonnement qui entraîne ; Saint-Just, c'est la passion. À eux deux, ils dominaient l'ensemble de l'humain.
- Marie LaetitiaBon génie
Abraxas a écrit:Lynette, on ne fait pas de révolution sans casser les œufs.
Lorsque les Blancs, Vendéens et autres, attrapaient des Bleus, comme on disait, ils ne leur faisaient pas de procès non plus.
Et outre Robespierre, le vrai archange de la Révolution, c'est Saint-Just. Lisez les discours de l'un et de l'autre : Robespierre, c'est le raisonnement qui entraîne ; Saint-Just, c'est la passion. À eux deux, ils dominaient l'ensemble de l'humain.
Si l'État se conduit comme des brigands, quel sort peut-il espérer ? Cette argumentation ne peut tenir. Ou alors c'est fonder un régime sur des bases contestables et prêtes à s'écrouler dès le départ.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AbraxasDoyen
Tous les régimes sont construits sur des bases "contestables", comme vous dites — relisez le Discours sur l'origine de l'inégalité, puis le Contrat social, dans l'ordre.
Et se maintient par des voies tout aussi contestables — lisez Gabriel Naudé, Considérations sur les coups d'Etat (1640) — ou Hobbes.
Ou Mitterrand — le Coup d'état permanent.
Le reste, c'est Candy au pays des bisounours.
La Révolution n'avait pas à se soucier de légitimité : les faits en soi sont toujours légitimes, puisqu'ils sont.
Quand on a coupé une tête, que ce soit celle de Charles Ier ou celle de Louis XVI, on ne s'occupe pas de savoir s'il faut la recoller.
Et se maintient par des voies tout aussi contestables — lisez Gabriel Naudé, Considérations sur les coups d'Etat (1640) — ou Hobbes.
Ou Mitterrand — le Coup d'état permanent.
Le reste, c'est Candy au pays des bisounours.
La Révolution n'avait pas à se soucier de légitimité : les faits en soi sont toujours légitimes, puisqu'ils sont.
Quand on a coupé une tête, que ce soit celle de Charles Ier ou celle de Louis XVI, on ne s'occupe pas de savoir s'il faut la recoller.
- Invité31Sage
Mais si les faits ne sont pas prouvés, ils ne sont pas.
On sait très bien qu'ils ont parfois été inventés de toutes pièces...
Pour ma part je considère que la loi Prairial, qui permettait de juger un homme sans témoin, donc sans preuve, est profondément aux antipodes de l'idéal défendu aux origines par Robespierre. C'est bien pour comprendre cela que je cherche à lire sur le sujet.
Et puis cette argumentation est très proche, pour ne pas dire identique, à celle qui a servi de justification aux totalitarismes ultérieurs. Je ne dis pas que la Terreur portait en elle les germes de ces derniers, attention; je cherche seulement à comprendre, je n'affirme rien, n'étant encore une fois pas spécialiste, ni même historienne. Je n'ai pas lu le livre de Mitterrand, il faudrait que je le fasse un jour.
Abraxas, vous parlez comme mon mari, qui n'a jamais su me convaincre ni me persuader sur ce point. Olympe de Gouges par exemple ne méritait pas d'être guillotinée et ses revendications étaient légitimes -Condorcet ne les aurait pas reniées.
Même le procès de Danton est contestable.
Lorica, au passage, je n'ai jamais dit ou pensé que tout allait très bien de nos jours, soyons clair...
On sait très bien qu'ils ont parfois été inventés de toutes pièces...
Pour ma part je considère que la loi Prairial, qui permettait de juger un homme sans témoin, donc sans preuve, est profondément aux antipodes de l'idéal défendu aux origines par Robespierre. C'est bien pour comprendre cela que je cherche à lire sur le sujet.
Et puis cette argumentation est très proche, pour ne pas dire identique, à celle qui a servi de justification aux totalitarismes ultérieurs. Je ne dis pas que la Terreur portait en elle les germes de ces derniers, attention; je cherche seulement à comprendre, je n'affirme rien, n'étant encore une fois pas spécialiste, ni même historienne. Je n'ai pas lu le livre de Mitterrand, il faudrait que je le fasse un jour.
Abraxas, vous parlez comme mon mari, qui n'a jamais su me convaincre ni me persuader sur ce point. Olympe de Gouges par exemple ne méritait pas d'être guillotinée et ses revendications étaient légitimes -Condorcet ne les aurait pas reniées.
Même le procès de Danton est contestable.
Lorica, au passage, je n'ai jamais dit ou pensé que tout allait très bien de nos jours, soyons clair...
- PseudoDemi-dieu
Langue-pendue est un robespierriste. Il a fait son mémoire de maitrise ou de dea, je ne sais plus, sur le monsieur. Et lui l'adore !
Si ça te tente, il est d'une érudition à ce sujet absolument stupéfiante (enfin, moi, il me stupéfie). Je peux vous mettre en contact.
Si ça te tente, il est d'une érudition à ce sujet absolument stupéfiante (enfin, moi, il me stupéfie). Je peux vous mettre en contact.
- Invité31Sage
J'ai édité mon précédent message, pour information.
Pseudo, c'est très gentil, merci Je crois que je vais d'abord me lancer dans la lecture des discours et des livres mentionnés ici, et éventuellement je te ferai signe ensuite (oui je suis un peu timide... )
Pseudo, c'est très gentil, merci Je crois que je vais d'abord me lancer dans la lecture des discours et des livres mentionnés ici, et éventuellement je te ferai signe ensuite (oui je suis un peu timide... )
- PseudoDemi-dieu
Lynette a écrit:J'ai édité mon précédent message, pour information.
Pseudo, c'est très gentil, merci Je crois que je vais d'abord me lancer dans la lecture des discours et des livres mentionnés ici, et éventuellement je te ferai signe ensuite (oui je suis un peu timide... )
Lui aussi est timide. Mais quand tu le lances sur la révolution, la terreur et Robespierre, c'est bien mieux qu'un livre. En plus, son appart est une bibliothèque. Il a un nombre d'ouvrages sur le sujet absolument...terrifiant.
Et c'est histoire d'échanger quelques mails, hein. Déjà.
- Marie LaetitiaBon génie
Abraxas a écrit:Tous les régimes sont construits sur des bases "contestables", comme vous dites — relisez le Discours sur l'origine de l'inégalité, puis le Contrat social, dans l'ordre.
Et se maintient par des voies tout aussi contestables — lisez Gabriel Naudé, Considérations sur les coups d'Etat (1640) — ou Hobbes.
Ou Mitterrand — le Coup d'état permanent.
Le reste, c'est Candy au pays des bisounours.
La Révolution n'avait pas à se soucier de légitimité : les faits en soi sont toujours légitimes, puisqu'ils sont.
Quand on a coupé une tête, que ce soit celle de Charles Ier ou celle de Louis XVI, on ne s'occupe pas de savoir s'il faut la recoller.
les bases désignent les valeurs fondatrices. Or à part les tyrannies, aucun régime ne peut se permettre d'ériger l'assassinat politique en valeur.
La monarchie d'Ancien régime avait des garde-fous qui la maintenait bien à l'écart de la tyrannie. Puisque vous me conseillez des lectures, lisez aussi ce qui se rapporte au thème du Bien Commun, depuis Boèce de Dacie. C'est une réflexion fondamentale et beaucoup plus féconde que les systèmes politiques nés depuis le fin du XVIIe siècle, de mon point de vue. De manière générale, je crois que notre monde actuel gagnerait beaucoup à réfléchir en terme de bien commun.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Lynette a écrit:Mais si les faits ne sont pas prouvés, ils ne sont pas.
On sait très bien qu'ils ont parfois été inventés de toutes pièces...
Pour ma part je considère que la loi Prairial, qui permettait de juger un homme sans témoin, donc sans preuve, est profondément aux antipodes de l'idéal défendu aux origines par Robespierre. C'est bien pour comprendre cela que je cherche à lire sur le sujet.
Et puis cette argumentation est très proche, pour ne pas dire identique, à celle qui a servi de justification aux totalitarismes ultérieurs. Je ne dis pas que la Terreur portait en elle les germes de ces derniers, attention; je cherche seulement à comprendre, je n'affirme rien, n'étant encore une fois pas spécialiste, ni même historienne. Je n'ai pas lu le livre de Mitterrand, il faudrait que je le fasse un jour.
Abraxas, vous parlez comme mon mari, qui n'a jamais su me convaincre ni me persuader sur ce point. Olympe de Gouges par exemple ne méritait pas d'être guillotinée et ses revendications étaient légitimes -Condorcet ne les aurait pas reniées.
Même le procès de Danton est contestable.
Lorica, au passage, je n'ai jamais dit ou pensé que tout allait très bien de nos jours, soyons clair...
je crois que si tu veux comprendre Robespierre, il faut plutôt lire des oeuvres en amont, du XVIIIe siècle, sur la pensée des Lumières.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- InvitéInvité
N'oublions pas non plus qu'en 1793, la France est en guerre contre toute l'Europe, guerre provoquée par les royalistes et les Brissotins (Robespierre s'y étant opposé)
j'aime bien faire des comparaisons. Les USA se disent aujourd'hui en guerre contre le terrorisme et ont une flopée de lois liberticides, aucun droit pour celui qu'on suspecte de terrorisme.
Si je fais ces comparaisons, c'est parce que les démocraties sont les héritières des droits de l'homme, des Lumières et des principes qui en découlent et elles n'ont pourtant pas pas encore trouvé le gouvernement idéal et incorruptible.
Et je suis persuadée, après avoir lu pas mal de bio de Robespierre, que cet homme n'a pas volé son surnom.
j'aime bien faire des comparaisons. Les USA se disent aujourd'hui en guerre contre le terrorisme et ont une flopée de lois liberticides, aucun droit pour celui qu'on suspecte de terrorisme.
Si je fais ces comparaisons, c'est parce que les démocraties sont les héritières des droits de l'homme, des Lumières et des principes qui en découlent et elles n'ont pourtant pas pas encore trouvé le gouvernement idéal et incorruptible.
Et je suis persuadée, après avoir lu pas mal de bio de Robespierre, que cet homme n'a pas volé son surnom.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Abraxas a écrit:
Quand on a coupé une tête, que ce soit celle de Charles Ier ou celle de Louis XVI, on ne s'occupe pas de savoir s'il faut la recoller.
L'intérêt de couper la tête d'un roi, c'est que l'on rompt, c'est le cas de le dire, avec la problématique des "deux corps du roi" (voir le génialissime ouvrage de Kantorowicz)
- Invité31Sage
Lorica: au point de faire exécuter les parents de son filleul (le fils de Desmoulins), ainsi que certains de ses anciens amis, sans témoins et sans preuve (Danton)...
Mais c'est bien parce que je veux comprendre le plus complètement possible ce personnage que j'ai posé cette question. Je me dis que la réalité, la vérité, s'il est encore possible de l'approcher après tout ce qui a été dit et écrit sur lu, doit se situer quelque part entre ce que dantonistes et hébertistes puis les différentes écoles d'historiens en ont dit. Bref, je vous suis vraiment reconnaissante pour toutes ces pistes que j'ai hâte d'explorer.
Marie Laetitia, je ne comprends pas bien quelles oeuvres tu me conseilles de lire: si ce sont les oeuvres des Lumières, je pense bien les connaître en particulier Diderot, Voltaire ou Rousseau mais aussi Condorcet -même si cela fait longtemps que je ne les ai pas relus. J'aime aussi la littérature de cette époque (Lesage), y compris libertine, son théâtre. Je connais moins sa poésie.
Sur tout cela j'ai lu quelques ouvrages de Starobinski.
Pour l'aspect historique, les ouvrages généraux que j'ai cités plus haut: Ozouf/Furet et Soboul.
Mais c'est bien parce que je veux comprendre le plus complètement possible ce personnage que j'ai posé cette question. Je me dis que la réalité, la vérité, s'il est encore possible de l'approcher après tout ce qui a été dit et écrit sur lu, doit se situer quelque part entre ce que dantonistes et hébertistes puis les différentes écoles d'historiens en ont dit. Bref, je vous suis vraiment reconnaissante pour toutes ces pistes que j'ai hâte d'explorer.
Marie Laetitia, je ne comprends pas bien quelles oeuvres tu me conseilles de lire: si ce sont les oeuvres des Lumières, je pense bien les connaître en particulier Diderot, Voltaire ou Rousseau mais aussi Condorcet -même si cela fait longtemps que je ne les ai pas relus. J'aime aussi la littérature de cette époque (Lesage), y compris libertine, son théâtre. Je connais moins sa poésie.
Sur tout cela j'ai lu quelques ouvrages de Starobinski.
Pour l'aspect historique, les ouvrages généraux que j'ai cités plus haut: Ozouf/Furet et Soboul.
- Invité31Sage
Palombella Rossa a écrit:Abraxas a écrit:
Quand on a coupé une tête, que ce soit celle de Charles Ier ou celle de Louis XVI, on ne s'occupe pas de savoir s'il faut la recoller.
L'intérêt de couper la tête d'un roi, c'est que l'on rompt, c'est le cas de le dire, avec la problématique des "deux corps du roi" (voir le génialissime ouvrage de Kantorowicz)
Quel ouvrage ?
Merci d'avance.
- InvitéInvité
Pour commencer avec Robespierre: Max Gallo.
Pour une approche "robespierriste" sans marxisme, voir peut-être les ouvrages de Sophie Wahnich et Yannick Bosc
Je vois que Sophie Wahnich a publié La liberté ou la mort — Essai sur la Terreur et le terrorisme (2003).
Pour une approche "robespierriste" sans marxisme, voir peut-être les ouvrages de Sophie Wahnich et Yannick Bosc
Je vois que Sophie Wahnich a publié La liberté ou la mort — Essai sur la Terreur et le terrorisme (2003).
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