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papillonbleu
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Plusieurs régions espagnoles suspendent le recrutement des enseignants Empty Plusieurs régions espagnoles suspendent le recrutement des enseignants

par papillonbleu Ven 18 Fév 2011, 15:47
Plusieurs régions espagnoles suspendent le recrutement des enseignants
Seule l'Andalousie a passé outre les consignes de restrictions budgétaires et ouvre 3 000 postes


Après le privé, c'est au tour des administrations publiques, endettées, de restreindre l'emploi en Espagne. Vendredi 18 février, ils étaient entre 50 000 et 100 000 étudiants, selon les syndicats, à attendre avec inquiétude l'annonce officielle, par les régions, du nombre de places ouvertes cette année aux concours de professeurs des écoles maternelles et primaires.

Depuis une semaine, les déclarations des communautés autonomes, compétentes en matière d'éducation, laissent craindre le pire. Six d'entre elles - Madrid, Murcie, Castille-la-Manche, Canaries, Cantabrie et Asturies - ont annoncé ces derniers jours leur intention de suspendre les recrutements pour cause de coupes budgétaires. Seuls la Catalogne, avec plus de 1 200 places, le Pays basque (1 500), les Baléares, la Galice et l'Andalousie (3 000) ont annoncé leur intention de maintenir les examens.

Pour les syndicats, on est encore bien trop loin des 20 000 postes ouverts il y a deux ans. Mais les régions espagnoles soulignent qu'elles n'ont guère le choix si elles veulent respecter les objectifs fixés par Madrid.

Le budget de l'Etat pour 2011 fixe en effet un taux de remplacement des emplois publics de 10 %, sauf pour les fonctionnaires de l'éducation nationale, pour lesquels il est de 30 %, ce qui signifie qu'un maximum de trois départs à la retraite sur dix peuvent être couverts cette année.

Plutôt que d'ouvrir un nombre de places restreint (Madrid envisageait moins de 400 postes au lieu des 2 200 prévus initialement et les Canaries, moins de 60), plusieurs communautés autonomes ont préféré annuler purement et simplement les concours, au risque de provoquer la colère et le désespoir de milliers d'étudiants qui se préparent depuis deux ans.

Seule l'Andalousie a osé affronter le gouvernement en passant outre les restrictions budgétaires pour annoncer mercredi le recrutement, comme prévu, de 3 000 enseignants.

Les syndicats majoritaires du secteur ont salué une décision qui permet de " transformer des emplois précaires en emplois stables ", de nombreux postes d'enseignants étant actuellement occupés par du personnel temporaire. Le Syndicat des professeurs intérimaires d'Andalousie (SADI), lui, a manifesté sa préoccupation : si seule l'Andalousie organise un concours massif de professeurs, des candidats de toute l'Espagne risquent de s'y présenter, compliquant l'accès aux postes pour les locaux et menaçant l'emploi des intérimaires andalous. La question, en revanche, ne se pose ni en Catalogne ni au Pays basque, où l'obligation de maîtriser la langue co-officielle limite, de facto, le nombre et la provenance des candidats.

Endettement des régions

Depuis plusieurs jours, la polémique ne cesse d'enfler, d'autant que l'éducation était l'une des priorités du gouvernement pour sortir de la crise. Or les syndicats craignent une augmentation du ratio élèves-enseignants qui nuirait à la qualité de l'enseignement, et ils menacent de convoquer des manifestations dans toutes les régions qui ne proposeraient pas de postes. Vendredi, les communautés autonomes devaient rendre leur verdict et certaines, comme Madrid, envisageaient d'ouvrir finalement quelques postes.

Reste que selon le quotidien El Pais, le budget global alloué à l'enseignement devrait afficher une baisse globale de 5 % en 2011. Le ministre de l'éducation, Angel Gabilondo, a demandé de respecter la décision " de nombreuses communautés autonomes en situation difficile ". L'endettement des régions, estimé à 105 milliards d'euros, soit 10 % du produit intérieur brut espagnol, est un problème pour le gouvernement qui a du mal à contrôler leurs dépenses. Or les marchés craignent que leur autonomie ne compromette l'engagement de Madrid à ramener son déficit à 6 % en 2011 (contre 9,2 % en 2010).

Sandrine Morel

© Le Monde
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