éducation à la sexualité en 4eme

Bonjour,
voilà j'ai 6 classes de 4eme, et arrivent les séances d'éducation à la sexualité. l'infirmière scolaire en fait pour 4 classes et je prends les 2 restantes pour une simple question de planning et parce qu'avec eux je suis assez en avance dans le programme.
Concrètement, j'aimerais utiliser la méthode de "brainstorming" qu'utilise l'infirmière et qui a l'air de bien fonctionner, j'ai trouvé sur eduscol les exemples d'activités, des thèmes.... bref je croule sous les doc, mais ce qu'il me manque surtout ce sont des témoignages directs : que faut il éviter? que faire pour que ça ne parte pas en eau de boudin? mes élèves sont pour la plupart très matures et je crains que ce soit déjà un peu tard pour certains, mais comment gérer cette hétérogénéité dans la maturité? je précise que je les ai par demi classes donc ils sont 14 maximum, situation idéale s'il en est...

Ma collègue de SVT pose une boite à question sur son bureau. Les élèves déposent les questions qu'ils souhaitent poser dans cette boite (anonymement) puis ma collègue fait le tri et répond aux questions la séance d'après.
Il me semble aussi qu'il lui arrive de séparer la classe en 2 groupes: les filles avec l'infirmière et les garçons avec elle puis elles échangent. Le fait de séparer les filles des garçons semblent davantage libérer la parole.

Nestya a écrit:Ma collègue de SVT pose une boite à question sur son bureau. Les élèves déposent les questions qu'ils souhaitent poser dans cette boite (anonymement) puis ma collègue fait le tri et répond aux questions la séance d'après.
Il me semble aussi qu'il lui arrive de séparer la classe en 2 groupes: les filles avec l'infirmière et les garçons avec elle puis elles échangent. Le fait de séparer les filles des garçons semblent davantage libérer la parole.

C'est indéniable sur ce thème là . Il est possible aussi de donner un questionnaire final pour mesurer l'impact de l'intervention ( qualité de l'écoute et réponses aux questions ).

Avec la boîte et les écrits anonymes, attends toi à quelques provocations ou questions osées...l'anonymat libère parfois un peu trop la parole .
Ce qui est intéressant aussi c'est de miser sur un duo d'intervenants mixtes. C'est ce que fait la cellule d'intervention en milieu scolaire de SOS homophobie et celà a prouvé son efficacité. En ce cas séparer filles et garçons ( surtout pour une unique séance ) ne s'impose pas mais il faut que les 2 intervenants aient préparé ensemble leur intervention.

Leur parler du préservatif, de la contraception, de l'avortement, des MST, de l'homosexualité, de l'interdiction de tout rapport forcé...

Je ne pense pas qu'il soit trop tard pour parler de tout cela

J'ai qq pistes avec notamment règles de parole en groupe, rappels à la loi (à répéter souvent) vrai / faux et idées reçues sur les 2 sexes, mais je crois que j'ai tt laissé au bahut. Je peux te copier ça lundi si ce n'est pas trop tard pour toi.

au passage, chez nous c'est le cesc qui s'occupe de ça, on fait des binômes (un formé au moins par binôme) et chaque binôme prends chq classe de 5° sur 4 heures.

Cette année plus de brainstorming chez nous, on leur passe un doc sur la sexualité des ados qui est passé sur TF1 il y a qq temps.

hophophop : oui, ça m'intéresse drôlement!!!!!

Ce qui est intéressant aussi c'est de miser sur un duo d'intervenants mixtes. C'est ce que fait la cellule d'intervention en milieu scolaire de SOS homophobie et celà a prouvé son efficacité. En ce cas séparer filles et garçons ( surtout pour une unique séance ) ne s'impose pas mais il faut que les 2 intervenants aient préparé ensemble leur intervention.

et bien ici, c'est l'infirmière et l'assistante sociale qui s'en chargent, donc 2 femmes, sauf que là :
1- je suis trop en avance avec ces 2 classes et on va louper le coche si on case la séance après les vacances de févier
2- 3 de mes élèves de 3eme, qui ont fait un travail remarquable pour leur exposé sur la contraception, vont venir "faire cours" à ces 2 classes de 4eme sur le sujet (qui est au programme au 4eme). Elles sont très motivées, et je ne veux pas qu'elles arrivent devant des élèves qui n'ont aucune base, ça risque de les déstabiliser et surtout il n'y aurait aucun dialogue, ce qui serait dommage...

Pour la boite à questions, j'y ai pensé, mais je n'aime pas du tout : on nous recommande le dialogue, la réflexion de groupe, l'opposition des représentations... et la boite à questions c'est exactement l'inverse, un simple monologue en fait... Bref pas terrible...

Leur parler du préservatif, de la contraception, de l'avortement, des MST, de l'homosexualité, de l'interdiction de tout rapport forcé...

Je ne pense pas qu'il soit trop tard pour parler de tout cela Wink

entièrement d'accord, bien sûr, ce que je voulais dire c'est que je suis tombée de très très haut quand ils m'ont retourné leurs évaluations diagnostiques sur ce thème : soit je vieillis très vite, soit ils sont vraiment très précoces... et quand bien même ce ne serait que fantasmes, je me demande vraiment comment et où ils ont appris tout ça et ça m'inquiète un peu je dois bien l'avouer...

Il me semble aussi qu'il lui arrive de séparer la classe en 2 groupes: les filles avec l'infirmière et les garçons avec elle puis elles échangent. Le fait de séparer les filles des garçons semblent davantage libérer la parole.

ça malheureusement je ne peux pas : je n'ai déjà que des demi groupes, donc 14 élèves maximum, et en plus dans ces 2 classes il y a une très très grande majorité de garçons : je ne peux pas "bloquer" une heure pour 2 filles seulement (enfin je le ferais bien mais la chef ne va pas vouloir!)

Oui nous aussi on essaie de faire des binômes mixtes ds la mesure du possible.
En fait, l'émission doit permettre aux élèves de libérer un peu la parole (dur au début, je le sais par expérience car l'éducation à la sexualité et au respect de l'autre est un truc que je fais depuis qq années sous des formes différentes, certaines années ce sont les 4h de l'année où je me sens le + utile - j'avoue). Mais si jms on tombe sur une classe de timides, on passe par les questions anonymes, toujours mieux que rien.

Sinon en effet titeprof il y a bcp de fantasme et / ou d'expérience.... du porno, en fait ! (jms pu regarder une seule minute de film porno, d'où mon choc la 1ère fois que j'ai participé" à ces séances, vraiment, j'étais... outrée !) Souvent assez peu d'expérience véritable, du moins en 5°.

Au fait, si jms tu ne vois rien sur ce post lundi, tu n'hésites pas à me rappeler par MP surtout !

merci beaucoup, je n'hésiterai pas, je suis preneur de tout ce qu'on peut m'apporter.
(au fait ce sont des 4eme, pas des 5eme, mais ça ne change pas rand chose)

En fait, l'émission doit permettre aux élèves de libérer un peu la parole (dur au début, je le sais par expérience car l'éducation à la sexualité et au respect de l'autre est un truc que je fais depuis qq années sous des formes différentes, certaines années ce sont les 4h de l'année où je me sens le + utile - j'avoue). Mais si jms on tombe sur une classe de timides, on passe par les questions anonymes, toujours mieux que rien.

ce film dure combien de temps? on peut le trouver sur le net?
pour la timidité, aucun souci : ce sont deux classes très trèèèès vivantes, mais l'ambiance est bonne, ce sont de gentils gamins, qui ont la parole très facile (j'ai déjà pu le constater, j'ai commencer depuis 2 semaines la partie "Reproduction").
Binôme mixte : je ne vois même pas à qui je pourrais demander : ma stagiaire, ma collègue, l'infirmière, le médecin scolaire, l'AS, la CPE... toutes des femmes! on est dans un collège très féminin! :lol:

Tu sais je suis prof de français. Chez nous tout le monde s'y met (motivations très différentes, mais tous motivés pour ça, car bahut défavorisé où les gosses pensent devoir demander l'autorisation de leur parents pour se marier, ne PEUVENT pas voir leur épanouissement personnel sans mariage + enfants, tant et à tel âge, bref des représentations étriquées ds lesquels ceux qui ne se retrouvent se sentent prisonniers). N'importe quel collègue de n'importe quelle matière peut faire l'affaire.

Les profs d'EPS se sentent souvent impliqués, développent des points auxquels on ne penserait pas forcément (hygiène...), tu peux peut-être demander à l'un d'eux ?

Le film je ne sais plus mais il tient sur un dvd de 120 minutes, et nous l'avons chapitré pour montrer séquence après séquence. Je peux peut-être même t'en récupérer une copie, mais si je te l'envoie tu auras sans doute commencé tes séances de ton côté, non ?

et bien mes séances ont lieu vendredi 4 février, mais de toute façon, 120min, c'est déjà 2 fois le temps que j'ai en tout!!! (je n'ai qu'une heure par classe, on va dire 1h30 avec une moitié de séance la semaine d'après éventuellement).
ce n'est pas grave, je pense que la parole fera beaucoup, il me faudra juste la cadrer un peu : pour vous montrer l'ambiance, le plus timide de cette classe est arrivé la semaine dernière avec un T shirt : Kama sutra illustré...

Oups, on dirait que je t'ai un peu oublié.

Alors je te recopie les "règles de groupe à respecter" que l'on distribue et commente à nos élèves en début de séquence :

On n'est pas en cours mais on est tout de même au collège... il convient donc de se mettre d'accord sur certaines règles !
- il faut tenter de parler correctement, sans utiliser de mots vulgaires, sauf si on ne connaît que ce terme là pour exprimer son idée
- On ne parle jamais de soi directement lorsqu'on pose des questions : on n'ets pas là pour parler de sa sexualité mais de la sexualité en général
- On respecte la parole de l'autre, on l'écoute attentivement et on ne le juge pas ; on ne l'attaque pas sur ce qu'il vient de dire. on peut donner un avis contraire sans agresser la personne.
- Tout ce qui se dit dans la classe restera dans la classe ; les intervenants s'y engagent
- Ce sont les élèves qui font le débat et qui apportent les réponses aux questions de leurs camarades : les intervenants ne sont là que pour recentrer le débat et apporter quelques précisions, notamment concernant la loi.

J'ai également un questionnaire de fin de séquence pour évaluer l'"efficacité" de l'intervention, et un doc "idées reçues" pour déblayer le terrain de ce côté là + un "vrai faux sexualité et loi".

Tu me dis ce qui t'intéresse dans ce que je viens de citer et je te le recopie.

Ce sont les élèves qui font le débat et qui apportent les réponses aux questions de leurs camarades : les intervenants ne sont là que pour recentrer le débat et apporter quelques précisions, notamment concernant la loi.

Et ça n'a jamais amené de dérives ? :shock:

Si... plein de dérives qui nous semblent un peu inévitables mais vite recadrées. sans doute parce que notre public n'est pas si dur qu'on le croit dans notre bahut ;-)

Disons que les dérives sont l'expression un peu brute de leurs propres idées reçues... dont nous avons besoin pour justement y mettre un terme (enfin c'est notre ambition, je dis pas qu'on a 100 % de réussite, mais je pense sincèrement qu'on a une influence en terme de tolérance sur au moins 60 % des gamins).