Marre de voir qu'on me croit disponible 24/24 pour mon boulot...

Je suis retournée au collège aujourd'hui, shootée aux médocs, le moral dans les baskets après mon fiasco agrégatif, et j'ai ouvert mon casier...
J'y ai trouvé le bulletin du 1er trimestre d'un élève de 6è, dont je n'ai toujours pas réussi, malgré plusieurs relances, à rencontrer les parents. J'avais demandé à mon adjoint, comme convenu si je n'arrivais pas à voir les parents avant mon départ pour l'agreg, de téléphoner à la famille afin de remettre lui-même le bulletin.

Sur le bulletin, un post-it: "Rencontre avec la famille O. jeudi 27 janvier, à 17h. Merci d'être présente."
Sèchement, comme ça.
Le jeudi, je finis mes cours à 16h.

Je suis allée dans le bureau de l'adjoint, lui ai expliqué que je ne serai pas au rv. J'ai eu droit à des remarques sur le fait que le bulletin, au 27 janvier, n'avait toujours pas été remis. J'ai dû lui dire que si je devais dormir au collège, ou venir quand j'avais 40° de fièvre, il aurait fallu m'expliquer ça avant que je passe mon capes. Je lui ai rappelé que j'avais toujours fait mon boulot correctement, qu'il ne pouvait rien me reprocher. Il a répondu: "C'est quand même bizarre, il a suffi que je passe un seul appel pour que la famille accepte ma demande de rv." Je lui ai demandé s'il sous-entendait quoi que ce soit sur mon sérieux. "Non non, bien sûr...". Je lui ai dit qu'il avait déjà bien de la chance que je sois là, vu qu'hier soir, j'avais 38°, et que là, j'étais blindée d'ibuprofène et de doliprane. Je lui ai dit que s'il voulait prendre des rv en mon nom, il pouvait au moins me téléphoner pour le faire et s'assurer de mes disponibilités. Là, il s'est souvenu d'un truc: "Oh, mais... tu passais l'agreg, je n'allais pas t'appeler pendant que tu passais l'agreg. Ça s'est bien passé au fait? -Non. Désolée, je ne serai pas là au rv. Bonsoir."

J'en ai marre. Vraiment marre.

Je te comprends audrey

L'adjoint ne se rend pas compte : lui il a un logement de fonction sur place et place ses pauses comme il le souhaite sur sa journée. Et puis il n'a pas à mettre en doute tes bonnes intentions !

Vous vous tutoyez ?

Il nous tutoie. J'ai longtemps résisté en continuant à dire vous... là, j'arrive enfin à gérer le "tu" tout en disant clairement et sèchement ce que je pense.
Mais je déteste ce tutoiement qui n'a de convivial que sa façade.
Le pire? il nous claque la bise le matin.

Audrey a écrit:Il nous tutoie. J'ai longtemps résisté en continuant à dire vous... là, j'arrive enfin à gérer le "tu" tout en disant clairement et sèchement ce que je pense.
Mais je déteste ce tutoiement qui n'a de convivial que sa façade.
Le pire? il nous claque la bise le matin.

je ne supporte pas ce type de comportement déjà. La bise, le tutoiement ( passe encore en école primaire où les directions sont aussi des collègues profs ) dans le cadre d'une relation hiérarchique. Celà ne peut, selon moi, que nuire à l'impartialité que requiert une telle fonction .

J'ai eu une cde comme ça : entré dans son "clan" de magouilleurs, tu avais droit à l'usage de ton prénom et du tu. Je n'acceptais pas et pourtant c'était la règle de son jeu hypocrite et manipulateur. Je n'ai jamais tutoyé un cde, et pourtant j'en ai cotoyé amicalement à l'extérieur des bahuts et je garde un souvenir extraordinaire de ma première cde qui m'a appris mon métier avec rigueur, exigence et ( parfois trop mais de sa part je l'acceptais ) autorité.

Pour en revenir au sujet de ta colère : laisse tomber. Dis toi que tu as eu raison de ne pas te laisser faire et hop là - au moins ce soir- tente de faire le vide et de penser à autre chose. Nous en avons déjà parlé : tu as trop de conscience professionnelle et pour te détacher, ne te laisse pas culpabiliser !

Audrey tu exagères. D'abord prof ce n'est même pas un boulot, c'est au mieux un hobby. Tu ne le savais pas ?

Mais Audrey tu ne vis pas dans ton casier toi ?

non, y a trop de bordel dedans. Je ne pourrais même pas y rentrer un cheveu...

Bah voilà c'est de ta faute Audrey... faut pas être bordélique du casier !

Je trouve que tu lui as bien expliqué les choses...

Devoir courir après les parents ne présage pas un rdv constructif (si rdv fini par arriver)... mais bon sait-on jamais...

Tout mon soutien, même si on ne se connaît pas. Et si tu es malade, tu te fais arrêter: si l' institution nous savais gré de nous détruire la santé pour elle, on le saurait. Il faut faut faire comprendre à l' administration qu' il y a des limites. Je me suis laissé imposer une année un conseil de disc dans la classe dont j' étais PP le soir d' une épreuve d' agreg, avec train à prendre et tout le bazar. Plus jamais ça. Maintenant c' est ma peau d' abord. Et pour l' agreg, tu sais pas ce que tu as fait: l' année où je l' ai eue, je suis sortie des écrits convaincue que c' était fichu. Aère toi, prends un peu de temps pour toi, prends du recul...et tu n' es pas à l' abri d' une bonne surprise. En attendant la priorité c' est toi. C' est pas le boulot. Et traite ton pp adjoint avec tout le mépris qu' il semble mériter. courage!

Loise a écrit:Bah voilà c'est de ta faute Audrey... faut pas être bordélique du casier !

Je trouve que tu lui as bien expliqué les choses...

Devoir courir après les parents ne présage pas un rdv constructif (si rdv fini par arriver)... mais bon sait-on jamais...

J'ia d'ailleurs dit à mon principal adjoint: "Dis donc... c'est facile de dire que j'aurais dû voir les parents avant, mais eux, là, ils se sont inquiétés d'avoir le bulletin trimestriel fin janvier seulement? Non. Pourquoi moi, je devrais culpabiliser du fait qu'ils m'ont posé un lapin, et qu'ils ne proposent comme horaire de rendez-vous que des 8h30, 15h15, et autres horaires où je bosse? Faut arrêter là!"

Tu n'as aucun scrupule à avoir... le rendez vous a été pris sans te consulter, tu n'es pas disponible, c'est le problème de l'adjoint, et il remet lui même le bulletin aux parents, point. Il ne faut pas donner l'impression qu'on est corvéable à merci et disponible sur claquement de doigt!!! On explique bien aux parents en début d'année qu'ils ne peuvent pas débarquer sans prendre rdv auparavant avec le prof par l'intérmédiare du carnet, mais apparemment ton adjoint n'a même pas cette éducation de base .....

Audrey a écrit:non, y a trop de bordel dedans. Je ne pourrais même pas y rentrer un cheveu...

j'avais lu ''y rentrer un chevaux'' :aac: vite dodo

on peut polluer ton topic ?

moi marre de la direction de mon établissement. On est au courant de rien et toujours en retard.

plains toi. Moi, je ne sais même pas où je vais faire cours dans 2 mois... (travaux)

Audrey, tu as très bien fait de refuser le rendez-vous imposé par le principal-adjoint. Tu n'es pas à sa disposition ni à celle des parents. Courage.

Schéhérazade a écrit:Tout mon soutien, même si on ne se connaît pas. Et si tu es malade, tu te fais arrêter: si l' institution nous savais gré de nous détruire la santé pour elle, on le saurait. Il faut faut faire comprendre à l' administration qu' il y a des limites. Je me suis laissé imposer une année un conseil de disc dans la classe dont j' étais PP le soir d' une épreuve d' agreg, avec train à prendre et tout le bazar. Plus jamais ça. Maintenant c' est ma peau d' abord. Et pour l' agreg, tu sais pas ce que tu as fait: l' année où je l' ai eue, je suis sortie des écrits convaincue que c' était fichu. Aère toi, prends un peu de temps pour toi, prends du recul...et tu n' es pas à l' abri d' une bonne surprise. En attendant la priorité c' est toi. C' est pas le boulot. Et traite ton pp adjoint avec tout le mépris qu' il semble mériter. courage!

T'es adorable Schéhérazade....mais j'ai rendu copie blanche et je n'ai donc pas pris la peine de passer la seconde épreuve écrite...alors si, c'est mort. Mais ce qui est fait est fait...
Je viens d'avoir mon meilleur ami au téléphone qui me dit que je devrais aller voir le médecin, même si je n'ai pas de fièvre, et ne pas avoir de scrupules à me faire arrêter une semaine, après la grippe, l'agreg, ce re-début de grippe....
Mais j'arrive pas à m'y résoudre. Je me vois pas dire à mon médecin: "je suis crevée... j'en ai marre de bosser comme une tarée pour me faire traiter comme de la merde par mes chefs....j'ai 3 paquets de copies en retard....et un brevet blanc la semaine prochaine..."...

et puis oui, Mica, si tu veux polluer, pollue..... eux le font avec des tas de conneries, alors on a bien le droit de polluer pour se plaindre de leur bêtise et de leur méchanceté crasse...

Tu es objectivement malade et HS, fièvre ou pas. Les médecins commencent à bien savoir ce que l' on vit. Et tu dois prendre le temps pour toi de retrouver un minimum de forme, de sérénité, justement pour être bien et bien travailler pour tes élèves. On se laisse trop culpabiliser dans ce métier, c' est terrifiant.
Pour l' agrég, je suis très ennuyée pour toi. Si je comprends bien, ton établissement n' a rien fait pour te faciliter la tâche. Je ne commence pas à parler des pires CDE auxquels j' ai eu affaire. J' y serais encore demain. Mais ce que j' ai vécu m' a aidé à prendre du recul. De toute façon, plus tu es consciencieuse, plus on te sent soucieuse de bien faire, scrupuleuse, plus tu es une proie facile: tu remarqueras que les CDE ne s' en prennent jamais à des fainéants notoires, sur lesquels ils n' ont aucune prise. Il faut apprendre à faire comprendre à ceux qui cherchent à jouir de leur pouvoir sur toi, de leur capacité à te prendre en défaut ou à te culpabiliser, que tu ne leur permettras pas d' entrer dans ce petit jeu de massacre. Et ton principal adjoint a l' air de cette mauvaise engeance. Tu as très bien fait de lui signifier qu' il y a des limites. En tout cas je te comprends. Je te souhaite de retrouver le plus vite possible du bien-être. Et de pouvoir refaire des projets: tu as perdu une bataille, tu n' as pas perdu la guerre! Prends soin de toi, porte toi bien.

Audrey a écrit:
Mais j'arrive pas à m'y résoudre. Je me vois pas dire à mon médecin: "je suis crevée... j'en ai marre de bosser comme une tarée pour me faire traiter comme de la merde par mes chefs....j'ai 3 paquets de copies en retard....et un brevet blanc la semaine prochaine..."...

L'année dernière, fin mai, j'ai fondu en larmes la main sur la porte et le sac de cours à la main en sortant de chez moi. Alors qu'objectivement, je n'avais pas de raisons particulières, hormis la fin d'année charrette en lycée. J'ai atterri en reniflant dans le bureau de ma toubib qui m'a dit que clairement, je n'allais pas faire cours comme ça, que ça ne rendrait service ni à moi, ni aux élèves, et elle m'a mis une journée d'arrêt. Les médecins se rendent compte en général qu'on est des êtres humains, qu'on travaille sur de l'humain, et qu'on n'est pas forcément les feignasses que certains se plaisent à croire que nous sommes. Alors si tu as besoin de recharger les batteries, eh bien f*** le reste !