- eme2004Je viens de m'inscrire !
Bonsoir à tous
Je travaille actuellement sur la poésir avec mes élèves de 5ème. Je voudrais leur faire lire - à leur demande - des poèmes avec des rimes riches, mais à l'extrême. J'ai un poème de Clément Marot, "Pe'tit épître au roi", mais qui sera trop compliqué... En connaissez-vous d'autres, de quelque poète qu'il soit, et que je pourrais leur faire lire sans problème? il me semble aussi qu'il y en a chez Hugo, mais les titres ne me reviennent pas.
Merci d'avance pour votre aide!
Je travaille actuellement sur la poésir avec mes élèves de 5ème. Je voudrais leur faire lire - à leur demande - des poèmes avec des rimes riches, mais à l'extrême. J'ai un poème de Clément Marot, "Pe'tit épître au roi", mais qui sera trop compliqué... En connaissez-vous d'autres, de quelque poète qu'il soit, et que je pourrais leur faire lire sans problème? il me semble aussi qu'il y en a chez Hugo, mais les titres ne me reviennent pas.
Merci d'avance pour votre aide!
- ProvenceEnchanteur
Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime
Galamment de l'arène à la tour Magne à Nîmes
(Marc Monnier)
- bellaciaoFidèle du forum
J'ai celui-ci, mais ce n'est pas à ce point-là (il faut chercher du côté des vers holorimes, mais je ne sais pas si des poèmes entiers sont construits de cette manière) :
Clotilde
L'anémone et l'ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l'amour et le dédain
Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra
Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs cheveux
Passe il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux
Apollinaire (Alcools)
Il est difficile pour des 5ème. Sinon, connais-tu celui-ci ?
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre de Marbeuf
Clotilde
L'anémone et l'ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l'amour et le dédain
Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra
Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs cheveux
Passe il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux
Apollinaire (Alcools)
Il est difficile pour des 5ème. Sinon, connais-tu celui-ci ?
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre de Marbeuf
- ZazkFidèle du forum
Bonjour,
Petit clin d'oeil (c'est le cas de le dire !) : connaissez-vous les rimes "riches à l'oeil" d'Alphonse Allais ? Il réussit l'exploit de réunir des mots qui se terminent de la même façon ... mais qui ne riment pas !
Quelques exemples :
ALLAIS Alphonse : Rimes riches à l'oeil
L'homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m'entretient !
Alphonse ALLAIS (1854-1905)
Autre poème d'Allais à rimes riches à l'oeil (avec commentaire de l'auteur en italiques)
Etonnant le jury par sa science en dolmens
Le champion de footing du collège de Mens,
Gars aux vaillants mollets, durs tel l'acier de Siemens,
A passé l'autre jour de brillants examens.
Que je sois foudroyé sur l'heure, si je mens !
In corpore sano, vive Dieu ! sana mens.
PS J'entends murmurer quelques personnes dans l'assistance et prétendre que sur ces six vers, pas un ne rime. Ne vous ai-je point prévenu que ce petit poème était dû à M. Xavier Roux, le poète sourd-muet de Grenoble ?
En matière de rimes, les sourds, comme l'indique leur nom, ne connaissent que d'ophtalmiques satisfactions.
Distique d'un genre différent des précédents pour démontrer l'inanité de la consonne d'appui
Les gens de la maison Dubois, à Bone, scient
Dans la froide saison, du bois à bon escient.
(C'est vraiment triste, pour deux vers, d'avoir les vingt-deux
dernières lettres pareilles, et de ne pas arriver à rimer.)
Bon, ça ne répond pas vraiment à la question initiale de poèmes à rimes riches... mais c'est plutôt rigolo, non ?
Petit clin d'oeil (c'est le cas de le dire !) : connaissez-vous les rimes "riches à l'oeil" d'Alphonse Allais ? Il réussit l'exploit de réunir des mots qui se terminent de la même façon ... mais qui ne riment pas !
Quelques exemples :
ALLAIS Alphonse : Rimes riches à l'oeil
L'homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l'homme à l'humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n'agis qu'à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m'entretient !
Alphonse ALLAIS (1854-1905)
Autre poème d'Allais à rimes riches à l'oeil (avec commentaire de l'auteur en italiques)
Etonnant le jury par sa science en dolmens
Le champion de footing du collège de Mens,
Gars aux vaillants mollets, durs tel l'acier de Siemens,
A passé l'autre jour de brillants examens.
Que je sois foudroyé sur l'heure, si je mens !
In corpore sano, vive Dieu ! sana mens.
PS J'entends murmurer quelques personnes dans l'assistance et prétendre que sur ces six vers, pas un ne rime. Ne vous ai-je point prévenu que ce petit poème était dû à M. Xavier Roux, le poète sourd-muet de Grenoble ?
En matière de rimes, les sourds, comme l'indique leur nom, ne connaissent que d'ophtalmiques satisfactions.
Distique d'un genre différent des précédents pour démontrer l'inanité de la consonne d'appui
Les gens de la maison Dubois, à Bone, scient
Dans la froide saison, du bois à bon escient.
(C'est vraiment triste, pour deux vers, d'avoir les vingt-deux
dernières lettres pareilles, et de ne pas arriver à rimer.)
Bon, ça ne répond pas vraiment à la question initiale de poèmes à rimes riches... mais c'est plutôt rigolo, non ?
- CelebornEsprit sacré
« Parfum exotique » de Baudelaire.
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- bellaciaoFidèle du forum
J'aime beaucoup les poèmes d'Alphonse Allais. A rebours d'une travail sur la rime, c'est très intéressant. Merci.
- retraitéeDoyen
http://bric-a-brac.org/lettres/olorimes.php
- iconophileNiveau 8
Il faut chercher dans les productions de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle)
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