Un enseignant retraité, spécialiste du monde arabe, rend ses palmes académiques

Tunisie. Choqué, il renonce aux Palmes académiques

27 janvier 2011

Professeur à la retraite, Jean-Yves LeGallic a été fait chevalier dans l'ordre des Palmes académiques en 1994. Il demande aujourd'hui sa radiation, afin de protester contre les propos tenus par Michèle Alliot-Marie sur les événements en Tunisie.

Le 11janvier dernier, devant l'Assemblée nationale, Michèle Alliot-Marie proposait l'aide de la France aux forces de police tunisiennes. Des paroles indignes pour Jean-Yves Le Gallic, retraité de l'Éducation nationale depuis 2001 et spécialiste du monde arabe. Lui qui a fait toute sa carrière au service du ministère des Affaires étrangères, a adressé un courrier à la ministre et rendu son diplôme de l'ordre des Palmes académiques.

«Un encouragement à tuer»

Élevé au titre de chevalier le26juillet 1994, cet ancien professeur a renoncé à cette distinction afin de montrer son désaccord: «La démocratie implique l'expression, la contestation de l'ordre gouvernemental. On peut s'affronter mais rien ne justifie la mort d'un manifestant. Au moment où Michèle Alliot-Marie fait sa proposition d'assistance policière à Ben Ali, il y a déjà vingt morts. Cette proposition devient donc un encouragement à tuer encore plus, c'est indécent». Le ministère des Affaires étrangères, lui, a bien accusé réception de la lettre et du diplôme.

Professeur sous Kadhafi

Jean-Yves Le Gallic, 65 ans, connaît bien le monde arabe pour y avoir vécu pendant25ans. Il parle d'ailleurs l'arabe dialectal de la Libye, de l'Égypte et du sultanat d'Oman. En 1968, il occupe son premier poste à l'étranger, en Libye. Il a alors 23 ans. Professeur de français jusqu'en 1974, il est ensuite inspecteur de français jusqu'en 1980, sous le régime de Mouammar Kadhafi. «Durant ces années, je visitais la Tunisie deux fois par an. J'ai connu la côte avant les hôtels». Nommé directeur du lycée Al Horreya Bab El Louk, il passe ensuite six ans auCaire, avant de rentrer en Bretagne, à Quimper, en 1986.

Sept ans au Sultanat d'Oman

Avide de connaissances, il s'inscrit à l'université à Brest et passe DEUG, licence et maîtrise d'histoire-géographie. Le Capes en poche, il repart pour le Moyen-Orient et pose ses valises à Mascate, capitale du Sultanat d'Oman. «Là-bas, j'étais attaché culturel et directeur du centre culturel français. Il s'agit d'un centre d'apprentissage du français pour les adultes». Il y séjourne de 1993 à 2000. Originaire de Saint-Mayeux et résidant aujourd'hui à Saint-Servais, Jean-Yves Le Gallic suit l'actualité au Maghreb avec attention. Il s'y rend encore régulièrement et a passé cinq semaines en Tunisie en septembre dernier, quelques mois tout juste avant la Révolution du jasmin.

* Catherine Nicol

Quel panache ! Et ça va nuire à qui ?

Lui aussi les a rendues :

http://www.appeldesappels.org/spip.php?article574


Notre héros !
Chapeau bas.

j'aimerais bien que les recteurs et les préfets rendent leur prime.

Lornet a écrit:Lui aussi les a rendues :

http://www.appeldesappels.org/spip.php?article574


Notre héros !
Chapeau bas.

Très belle lettre.