- papillonbleuEsprit éclairé
Chronique
Prime à la casse
Demain, les chefs d'établissement pourraient être intéressés financièrement aux performances de leur école, comme aujourd'hui de nombreux cadres dans le secteur privé. La semaine dernière, Luc Chatel, ministre de l'éducation, a lancé cette petite bombe. L'idée paraît de bon sens, portée par la vague d'individualisation des rémunérations dans les secteurs privé et public et le courant intellectuel de la " personnel economics " : mû par la perspective de gains financiers, le cadre serait davantage motivé pour atteindre les résultats assignés, entraînant son équipe dans un élan dynamisateur.
Concernant l'éducation, cette thèse théorique ne fait pas l'objet malheureusement d'un consensus scientifique. Confrontés à un fort turnover des personnels, les Etats-Unis ont expérimenté dans les années 1990 la distribution de bonus aux enseignants méritants et aux chefs d'établissement qui risquaient l'aventure des écoles ghettoïsées de centre-ville. Cette politique dispendieuse n'a pas atteint ses objectifs. Le lien entre intéressement financier et résultats des personnels de l'enseignement n'est pas mécanique. Les chercheurs se sont alors penchés sur le cas de ce secteur rétif aux récompenses financières. Qu'ont-ils découvert ? Les personnels de l'éducation ne sont pas mus prioritairement par l'appât du gain, sinon ils se seraient engagés dans un autre secteur.
Effets pervers
En fait, ce sont les incitations non financières qui motivent davantage ces personnels : de bons emplois du temps pour les enseignants, des propositions de formation continue, des fonds supplémentaires pour gérer leurs projets scolaires... Autre difficulté relevée par la recherche : la mesure des performances en éducation. Si le commercial peut se voir opposer des objectifs quantitatifs simples, l'acte d'éducation est plus difficile à enfermer dans quelques résultats chiffrés objectifs. L'intéressement souvent fondé sur des performances quantitatives aurait de plus des effets pervers.
Résultat, les pays qui pratiquent l'intéressement financier des cadres de l'éducation sont l'exception en Europe. C'est le cas de l'Angleterre qui, depuis 2008, a mis en place une rémunération au mérite des cadres de l'encadrement et des enseignants. Mais cet intéressement se révèle marginal dans la paie des chefs d'établissement, qui dépend principalement de la taille de l'école, de l'âge et des difficultés scolaires des élèves accueillis. Des primes sont de plus prévues pour tous les membres de l'établissement qui s'investissent particulièrement - encadrement, mais aussi enseignants porteurs de projets... C'est sur ce dernier point que le projet français tranche avec les pratiques européennes. Alors qu'à l'étranger l'évaluation des établissements scolaires, pensée depuis plus de vingt ans, s'articule autour du collectif, la réflexion française, prise de vitesse, sans examen de fond, se fourvoie aujourd'hui dans une vision individualiste des performances et de l'intéressement. Or l'éducation est un acte collectif porté par une équipe pédagogique, cette fameuse équipe que les parents rencontrent lors des rituelles " réunions enseignants ". Soyons vigilants à ce que cet intéressement individuel des chefs d'établissement ne devienne pas une prime à la casse des communautés éducatives.
Nathalie Mons, sociologue, spécialiste des politiques éducatives, université Paris-Est MLV
© Le Monde
Prime à la casse
Demain, les chefs d'établissement pourraient être intéressés financièrement aux performances de leur école, comme aujourd'hui de nombreux cadres dans le secteur privé. La semaine dernière, Luc Chatel, ministre de l'éducation, a lancé cette petite bombe. L'idée paraît de bon sens, portée par la vague d'individualisation des rémunérations dans les secteurs privé et public et le courant intellectuel de la " personnel economics " : mû par la perspective de gains financiers, le cadre serait davantage motivé pour atteindre les résultats assignés, entraînant son équipe dans un élan dynamisateur.
Concernant l'éducation, cette thèse théorique ne fait pas l'objet malheureusement d'un consensus scientifique. Confrontés à un fort turnover des personnels, les Etats-Unis ont expérimenté dans les années 1990 la distribution de bonus aux enseignants méritants et aux chefs d'établissement qui risquaient l'aventure des écoles ghettoïsées de centre-ville. Cette politique dispendieuse n'a pas atteint ses objectifs. Le lien entre intéressement financier et résultats des personnels de l'enseignement n'est pas mécanique. Les chercheurs se sont alors penchés sur le cas de ce secteur rétif aux récompenses financières. Qu'ont-ils découvert ? Les personnels de l'éducation ne sont pas mus prioritairement par l'appât du gain, sinon ils se seraient engagés dans un autre secteur.
Effets pervers
En fait, ce sont les incitations non financières qui motivent davantage ces personnels : de bons emplois du temps pour les enseignants, des propositions de formation continue, des fonds supplémentaires pour gérer leurs projets scolaires... Autre difficulté relevée par la recherche : la mesure des performances en éducation. Si le commercial peut se voir opposer des objectifs quantitatifs simples, l'acte d'éducation est plus difficile à enfermer dans quelques résultats chiffrés objectifs. L'intéressement souvent fondé sur des performances quantitatives aurait de plus des effets pervers.
Résultat, les pays qui pratiquent l'intéressement financier des cadres de l'éducation sont l'exception en Europe. C'est le cas de l'Angleterre qui, depuis 2008, a mis en place une rémunération au mérite des cadres de l'encadrement et des enseignants. Mais cet intéressement se révèle marginal dans la paie des chefs d'établissement, qui dépend principalement de la taille de l'école, de l'âge et des difficultés scolaires des élèves accueillis. Des primes sont de plus prévues pour tous les membres de l'établissement qui s'investissent particulièrement - encadrement, mais aussi enseignants porteurs de projets... C'est sur ce dernier point que le projet français tranche avec les pratiques européennes. Alors qu'à l'étranger l'évaluation des établissements scolaires, pensée depuis plus de vingt ans, s'articule autour du collectif, la réflexion française, prise de vitesse, sans examen de fond, se fourvoie aujourd'hui dans une vision individualiste des performances et de l'intéressement. Or l'éducation est un acte collectif porté par une équipe pédagogique, cette fameuse équipe que les parents rencontrent lors des rituelles " réunions enseignants ". Soyons vigilants à ce que cet intéressement individuel des chefs d'établissement ne devienne pas une prime à la casse des communautés éducatives.
Nathalie Mons, sociologue, spécialiste des politiques éducatives, université Paris-Est MLV
© Le Monde
- Reine MargotDemi-dieu
et surtout ces primes satisfont l'intérêt personnel, or les fonctionnaires sont censés défendre l'intérêt général, et il arrive que ce qui est de l'intérêt du fonctionnaire (ex le policier municipal qui reçoit une prime en fonction du nombre d'amendes données) ne soit pas celui du public (recevoir des amendes non justifiées).
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- User5899Demi-dieu
Et de fait, voici la motion votée par les enseignants, les élèves et les parents du lycée voisin du mien, à l'issue du CA sur la DHG.
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
- DerborenceModérateur
Cripure a écrit:Et de fait, voici la motion votée par les enseignants, les élèves et les parents du lycée voisin du mien, à l'issue du CA sur la DHG.
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
Fallait oser !
- FourseasonsGrand sage
+ 1 Marquise ! Quand les gens vont-ils comprendre que le professeur est motivé par la réussite de ses élèves. Il faut juste lui donner les moyens de le faire correctement.
Cripure a écrit:Et de fait, voici la motion votée par les enseignants, les élèves et les parents du lycée voisin du mien, à l'issue du CA sur la DHG.
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
- JaneMonarque
Cripure a écrit:Et de fait, voici la motion votée par les enseignants, les élèves et les parents du lycée voisin du mien, à l'issue du CA sur la DHG.
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
Bravo !
- ProvenceEnchanteur
Jane a écrit:Cripure a écrit:Et de fait, voici la motion votée par les enseignants, les élèves et les parents du lycée voisin du mien, à l'issue du CA sur la DHG.
"Les représentants des Professeurs du lycée *** espèrent que leur vote de la répartition de la dotation horaire, par les suppressions de postes et le démantèlement des enseignements qu'elle induit, contribuera utilement à l'obtention par Monsieur le Recteur du niveau le plus élevé possible de sa prime "au mérite", ce dernier se mesurant désormais à la capacité de destruction.
Ils forment des voeux pour que les élèves, malgré les conditions d'études de plus en plus difficiles créées par ces mesures, sachent obtenir les meilleurs résultats possible à l'avenir, afin que leur chef d'établissement, à son tour, puisse bénéficier de sa prime de mérite.
Les professeurs ne réclament, eux, aucune prime de mérite pour faire réussir leurs élèves, ce qui est leur métier. Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une, tant leur action quotidienne pèse peu dans le fonctionnement de l'instruction publique."
Bravo !
Bravo bis!
- MHGNiveau 7
Waou, c'est pas mal ! En effet, il faut oser. Ça doit être la boucherie dans ce lycée...
- MHGNiveau 7
Bon c'est imprimé... je vais publier ça en salle des profs...
- User5899Demi-dieu
Oui, dans mon coin, c'est 12 postes de moins dans leur bahut, 7 dans le mien, et encore 7 à trente kilomètres. Vous savez, la réforme du lycée qui va tout améliorer...MHG a écrit:Waou, c'est pas mal ! En effet, il faut oser. Ça doit être la boucherie dans ce lycée...
- DaphnéDemi-dieu
C'est très bien
Je parle de la motion, pas de la réforme du lycée
Je parle de la motion, pas de la réforme du lycée
- frankensteinVénérable
Hum, c'est vite dit......(prime au mérite)...Personne n'avait toutefois songé à leur en prévoir une...
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- AuroreEsprit éclairé
"Or l'éducation est un acte collectif porté par une équipe pédagogique, cette fameuse équipe que les parents rencontrent lors des rituelles " réunions enseignants ". Soyons vigilants à ce que cet intéressement individuel des chefs d'établissement ne devienne pas une prime à la casse des communautés éducatives. "
Finir là-dessus enlève toute crédibilité à "l'auteure" de l'article. On tape sur le méchant gouvernement, puis on ressort ces mêmes meirieuseries que Châtel ne renierait en rien. De l'art de faire semblant de s'intéresser au sort des profs pour récupérer la mise, car on sait pour qui elle roule, l'experte "sociologue"avec ce discours éculé, mais toujours en vigueur chez la plupart des CdE, le PS, l'UNSA, ou les Cahiers pédago...
Finir là-dessus enlève toute crédibilité à "l'auteure" de l'article. On tape sur le méchant gouvernement, puis on ressort ces mêmes meirieuseries que Châtel ne renierait en rien. De l'art de faire semblant de s'intéresser au sort des profs pour récupérer la mise, car on sait pour qui elle roule, l'experte "sociologue"avec ce discours éculé, mais toujours en vigueur chez la plupart des CdE, le PS, l'UNSA, ou les Cahiers pédago...
- AuroreEsprit éclairé
Et puis c'est bien gentil de parler avec lyrisme du "désintéressement" des enseignants qui ne penseraient qu'à "éduquer" les zapprenants, mais "l'auteure" ne pipe mot des 20% de pouvoir d'achat perdus en 20 ans par les professeurs. Faudrait que quelqu'un se dévoue et la renseigne là-dessus...
Au fait, c'est elle la "sociologue" !
Au fait, c'est elle la "sociologue" !
- LeclochardEmpereur
Aurore a écrit:Et puis c'est bien gentil de parler avec lyrisme du "désintéressement" des enseignants qui ne penseraient qu'à "éduquer" les zapprenants, mais "l'auteure" ne pipe mot des 20% de pouvoir d'achat perdus en 20 ans par les professeurs. Faudrait que quelqu'un se dévoue et la renseigne là-dessus...
Au fait, c'est elle la "sociologue" !
Nouvel article pour le Dictionnaire des Idées reçues:
Professeur: Toujours désintéressé.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AuroreEsprit éclairé
Leclochard a écrit:Aurore a écrit:Et puis c'est bien gentil de parler avec lyrisme du "désintéressement" des enseignants qui ne penseraient qu'à "éduquer" les zapprenants, mais "l'auteure" ne pipe mot des 20% de pouvoir d'achat perdus en 20 ans par les professeurs. Faudrait que quelqu'un se dévoue et la renseigne là-dessus...
Au fait, c'est elle la "sociologue" !
Nouvel article pour le Dictionnaire des Idées reçues:
Professeur: Toujours désintéressé.
Voilà un désintéressement qui arrange bien nos gestionnaires ! :lol:
Une chose qui est certaine : la sociologie de cour n'est jamais mieux portée...
- JPhMMDemi-dieu
Dans un monde où l’appât rapace du gain financier est devenu l'ultime vertu et la capacité à faire beaucoup d'argent le seul critère de réussite, des gens qui ne sont pas mus par le moteur financier sont au mieux incompris, au pire passablement haïs.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LeclochardEmpereur
JPhMM a écrit:Dans un monde où l’appât rapace du gain financier est devenu l'ultime vertu et la capacité à faire beaucoup d'argent le seul critère de réussite, des gens qui ne sont pas mus par le moteur financier sont au mieux incompris, au pire passablement haïs.
On peut aussi penser que beaucoup de gens font bien leur travail par conscience professionnelle ou par goût pour leur métier. J'ai toujours été frappé par le souci que les dames de service avaient de bien faire, alors que leur salaire est indécemment bas.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- JPhMMDemi-dieu
Je suis bien d'accord avec toi.Leclochard a écrit:JPhMM a écrit:Dans un monde où l’appât rapace du gain financier est devenu l'ultime vertu et la capacité à faire beaucoup d'argent le seul critère de réussite, des gens qui ne sont pas mus par le moteur financier sont au mieux incompris, au pire passablement haïs.
On peut aussi penser que beaucoup de gens font bien leur travail par conscience professionnelle ou par goût pour leur métier. J'ai toujours été frappé par le souci que les dames de service avaient de bien faire, alors que leur salaire est indécemment bas.
Mais sont-elles considérées comme des parangons ou des modèles de réussite ?
Faire bien son travail n'est pas estimable dans le paradigme contemporain.
Le renversement des valeurs est total, et nous sommes parmi les derniers irréductibles.
Un exemple, que j'ai toujours trouvé frappant : l'expression "travailler pour la gloire". Jadis (un jadis lointain, je te l'accorde) rien n'était plus estimable que la gloire, et travailler pour la gloire était synonyme de grandeur. Aujourd'hui, "travailler pour la gloire" est une expression qui dénote une forme de mépris sur le travail en question, puisqu'elle ne rapporte rien, en termes financiers. Renversement total donc.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LeclochardEmpereur
JPhMM a écrit:Je suis bien d'accord avec toi.Leclochard a écrit:JPhMM a écrit:Dans un monde où l’appât rapace du gain financier est devenu l'ultime vertu et la capacité à faire beaucoup d'argent le seul critère de réussite, des gens qui ne sont pas mus par le moteur financier sont au mieux incompris, au pire passablement haïs.
On peut aussi penser que beaucoup de gens font bien leur travail par conscience professionnelle ou par goût pour leur métier. J'ai toujours été frappé par le souci que les dames de service avaient de bien faire, alors que leur salaire est indécemment bas.
Mais sont-elles considérées comme des parangons ou des modèles de réussite ?
Très bonne question. Ca rejoint ce dont on parle sur l'autre file: que veut dire réussir ? Le préjugé supériorité de "l'intellectuel" sur le "manuel" est là. Il y a toute une hiéarchie qui ne correspond pas à l'utilité sociale, d'ailleurs.
Faire bien son travail n'est pas estimable dans le paradigme contemporain.
Le renversement des valeurs est total, et nous sommes parmi les derniers irréductibles.
Un exemple, que j'ai toujours trouvé frappant : l'expression "travailler pour la gloire". Jadis (un jadis lointain, je te l'accorde) rien n'était plus estimable que la gloire, et travailler pour la gloire était synonyme de grandeur. Aujourd'hui, "travailler pour la gloire" est une expression qui dénote une forme de mépris sur le travail en question, puisqu'elle ne rapporte rien, en termes financiers. Renversement total donc.
Tout à fait. C'est le genre de mot qu'on n'emploie plus. Comme "honneur" ou "dignité".
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- JPhMMDemi-dieu
Gloire.
Tempérance.
Dignité.
Honneur.
Courage.
Générosité.
Bonté.
Simplicité.
Humanisme.
Culture.
...
La liste est longue. Et les vertus sont rares.
(Je ne parle pas de vertus chrétiennes, bien sûr).
Tempérance.
Dignité.
Honneur.
Courage.
Générosité.
Bonté.
Simplicité.
Humanisme.
Culture.
...
La liste est longue. Et les vertus sont rares.
(Je ne parle pas de vertus chrétiennes, bien sûr).
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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