se reconvertir ou attendre ?

Bonjour à tous,
Je suis documentaliste dans un collège ZEP d'Ile de France depuis 4 ans. Après mon année de stage en lycée qui s'était très bien passée, je suis arrivée dans ce nouveau poste bourrée d'illusions façon "Candy va enfin travailler toute seule comme une grande."
Depuis j'ai déchanté, de nombreux arrêts maladie, et une démotivation toujours plus grande. Je me sens complètement nulle dans ce métier, j'ai l'impression d'être une usurpatrice. Je ne sais pas ce qui me pèse le plus : les incivilités, le fait que tout le monde s'en balance du CDI...
Bref j'arrête là parce que je vais me plaindre pendant des pages sinon ! Ma question, c'est : un changement d'établissement peut-il tout changer ? ou ça déplace juste le problème ? Dans un an et demi j'aurais enfin mes points APV...
Pour l'instant je n'ai pas de projet clair de reconversion.
Enfin merci à ce forum où j'ai pu voir qu'il y avait d'autres documentalistes qui en avaient ras le bol !

étant documentaliste tu pourras passer pas mal de concours des bibliothèques (notamment territoriaux, avec ton expérience tu auras une chance de décrocher un poste).

Je ne saurais te dire, mais si tu as aimé ton année de stage dans ce lycée et que ça correspond à ce que tu veux vivre, je dirais demande ta mut (en lycée par ex)

Je dirais aussi la même chose : demande une mut pour vérifier que ce sont tes conditions d'exercice actuelles qui te pèsent et non le boulot lui-même. Mais des docs ici seront mieux placées que moi pour te répondre et te conseiller.

C'est diffcile de répondre en en sachant si peu.

J'aurais tendance à dire que c'est un job pour quelqu'un qui n'est pas enthousiaste, qui a envie de routine et n'a pas d'ambition. Comme tu le dis, le CDI, tout le monde s'en balance, est c'est vrai partout. Alors quand on y croit, la chute est rude...

Concernant une reconversion, moins on reste, mieux c'est. Après 10 ou 15 de pratique, c'est diffcile d'être crédible ailleurs. Et on a perdu la niak.

Pseudo a écrit: c'est un job pour quelqu'un qui n'est pas enthousiaste, qui a envie de routine et n'a pas d'ambition.

Pseudo a écrit: c'est un job pour quelqu'un qui n'est pas enthousiaste, qui a envie de routine et n'a pas d'ambition.

je veux devenir doc

Pseudo a écrit:C'est diffcile de répondre en en sachant si peu.

J'aurais tendance à dire que c'est un job pour quelqu'un qui n'est pas enthousiaste, qui a envie de routine et n'a pas d'ambition. Comme tu le dis, le CDI, tout le monde s'en balance, est c'est vrai partout. Alors quand on y croit, la chute est rude...

Concernant une reconversion, moins on reste, mieux c'est. Après 10 ou 15 de pratique, c'est diffcile d'être crédible ailleurs. Et on a perdu la niak.

C'est ce que tu penses Pseudo ? ou la façon dont tu penses qu'est considéré(e) le/la doc ?
J'en ai connu des supers enthousiastes. Je pense à Tatiana en particulier avec qui j'ai bossé presque tous les jours de l'année en 2004-2005. Ce fut une expérience intense, géniale, extrêmement enrichissante...

J'aurais tendance à dire cocorosie comme Marquise et Heather : le métier semble te plaire mais ce sont tes conditions actuelles qui t'usent. Après avoir bossé 9 ans en région parisienne et en voyant quelques collègues qui ont eu leur mut, d'un endroit à l'autre (en RP comme en province) le métier n'est absolument pas le même...
Une collègue et amie me racontait récemment que de septembre à décembre elle avait mis 3 mots dans le carnet, et ce, pour travail non fait... j'ai l'impression que nous ne sommes pas sur la même planète. L'an passé chaque soir je restais pour régler les incidents du jour...

Capessou a écrit:




C'est ce que tu penses Pseudo ? ou la façon dont tu penses qu'est considéré(e) le/la doc ?
J'en ai connu des supers enthousiastes. Je pense à Tatiana en particulier avec qui j'ai bossé presque tous les jours de l'année en 2004-2005. Ce fut une expérience intense, géniale, extrêmement enrichissante...

Je suis doc. J'ai été super enthousiaste. Trop, je pense, avec le recul. Je me suis beaucoup investie, j'ai beaucoup défendu la profession. C'est fini. Je ne peux plus.
C'est pour ça que je pense que l'enthousiasme est une mauvaise chose pour ce job. Car le retour est proche du zéro, et on s'use très vite.

Alors pas enthousiaste, je le suis devenue... en seulement quatre ans. La routine je ne la ressens pas encore complètement. Et pour le moment ma seule ambition est de rentrer chez moi le soir sans ruminer pendant des heures ma journée.
Pourquoi ce boulot me pèse ? Je n'arrive pas à monter des projets avec les collègues (avec qui je ne m'entends pas), donc honnêtement je me fais ch... car faire garderie des élèves de perm' c'est pas passionnant meme si ca ravit la vie sco. Alimenter une base que personne ne consulte... J'ai vraiment l'impresion de travailler pour rien. J'ai bien des séances d'initiation sixième en solo, mais je vois que cela les ennuie profondément.
Enfin voila le contexte, plus la CDE (ancienne CPE !) qui s'inquiète surtout de savoir si je serais prete à changer mon emploi du temps s'il y a trop de perm'.
Un métier qui me semblait super sur le papier, mais qui tient bcp à la personnalité aussi et je dois pas être suffisament avenante et diplomate.

Peut être qu'un poste en collège ou lycée avec d'autres collègues doc' ...mais là je rêve un peu.

Cocorosie, mute. Le changement a du bon... Change de collègues et tente de les impliquer dans des projets... ça c'est sûr que ça ne doit pas être facile...


Pseudo, je comprends mieux tes mots...
Je suis prof de lettres, j'ai été très enthousisate, je ne le suis plus depuis quelques années. On verra ce que ça donnera l'an prochain quand je vais reprendre.
En tous cas, j'ai des collègues de français qui elles aussi ont été très enthousiastes et le sont encore... En ce qui les concerne c'ets leur enthousiasme qui les "sauvent" de nos conditions parfois assez difficiles.

Moi aussi je me suis toujours énormément investie et depuis la venue de mes filles, je trouve enfin un équilibre entre vie professionelle et vie personelle et je m'investits forcément moins dand le boulot (mais c'est super dur)...
Trouver le juste équilibre : rester tout de même enthousiaste (sinon comment continuer à bosser avec plaisir ?) mais s'économiser et moins en faire (surtout quand on a la qualité d'être perfectionniste ce qui devient vite un défaut) sont je pense les clefs pour durer...

Tu envisages aussi une reconversion Pseudo ?

cocorosie a écrit:Alors pas enthousiaste, je le suis devenue... en seulement quatre ans. La routine je ne la ressens pas encore complètement. Et pour le moment ma seule ambition est de rentrer chez moi le soir sans ruminer pendant des heures ma journée.
Pourquoi ce boulot me pèse ? Je n'arrive pas à monter des projets avec les collègues (avec qui je ne m'entends pas), donc honnêtement je me fais ch... car faire garderie des élèves de perm' c'est pas passionnant meme si ca ravit la vie sco. Alimenter une base que personne ne consulte... J'ai vraiment l'impresion de travailler pour rien. J'ai bien des séances d'initiation sixième en solo, mais je vois que cela les ennuie profondément.
Enfin voila le contexte, plus la CDE (ancienne CPE !) qui s'inquiète surtout de savoir si je serais prete à changer mon emploi du temps s'il y a trop de perm'.
Un métier qui me semblait super sur le papier, mais qui tient bcp à la personnalité aussi et je dois pas être suffisament avenante et diplomate.

Peut être qu'un poste en collège ou lycée avec d'autres collègues doc' ...mais là je rêve un peu.

J'ai longtemps cru que si j'arrivais dans un bahut avec un "bonne" équipe, ça changerait tout.

Je suis finalement dans ce bahut. Ca m'a achevée. Il y a (avait surtout, mais des choses sont toujours possibles, encore) une très bonne ambiance dans l'équipe. Mais... les projets que l'on peut monter reste très limités, sont souvent répétitifs (combien d'expos de panneaux idiots ai-je vu passées...) et dépendent énormemment des collègues, de ce qu'ils veulent, de leur vision des choses. Et ensuite, on fait la pute. Désolée, mais c'est beaucoup comme ça.
Je comprends les collègues de disciplines qui ne vont pas se creuser la tête et passer un temps fou à préparer des projets avec le cdi et qui reconduisent ce qui marche d'une année sur l'autre. Je comprends les contraintes d'argent, d'emploi du temps, de programme, etc... Je comprends mais ça ne me remonte pas le moral.

Les bases qu'on alimente pour personne, les projets dont on rêve mais qu'on arrive jamais à monter, la méconniassance (voire le mépris) de notre rôle et de celui du CDI, c'est récurent.

Capessou a écrit:
Tu envisages aussi une reconversion Pseudo ?

Je n'ose même pas te répondre.

Bien sur que je veux me reconvertir. Mais l'envisager n'est pas tout à fait suffisant...

Merci pour vos réponses. Je vais essayer de tenir jusqu'à la mut' dans un an et demi, et aviser à ce moment là. Sans enthousiasme et avec un bon traitement...Je suis en arrêt et dois recommencer lundi, j'angoisse déjà d'affronter le regard des élèves, des collègues et de faire comme si tout allait pas trop mal.

Ma collègue documentaliste en lycée est sur tous les fronts : elle permet aux professeurs principaux de dédoubler les classes pour l'accompagnement individualisé - et les profs principaux la bénissent - , elle participe aux TPE ... Le CDI n'est pas très fourni car l'établissement est récent, mais je la trouve très impliquée et active (c'est d'ailleurs la première fois que je connais la documentaliste de l'établissement et discute régulièrement avec elle).

Ruthven a écrit:Ma collègue documentaliste en lycée est sur tous les fronts : elle permet aux professeurs principaux de dédoubler les classes pour l'accompagnement individualisé - et les profs principaux la bénissent - , elle participe aux TPE ... Le CDI n'est pas très fourni car l'établissement est récent, mais je la trouve très impliquée et active (c'est d'ailleurs la première fois que je connais la documentaliste de l'établissement et discute régulièrement avec elle).

J'espère qu'elle fait aussi le café et les photocopies :lol!:

Pseudo a écrit:

Ruthven a écrit:Ma collègue documentaliste en lycée est sur tous les fronts : elle permet aux professeurs principaux de dédoubler les classes pour l'accompagnement individualisé - et les profs principaux la bénissent - , elle participe aux TPE ... Le CDI n'est pas très fourni car l'établissement est récent, mais je la trouve très impliquée et active (c'est d'ailleurs la première fois que je connais la documentaliste de l'établissement et discute régulièrement avec elle).

J'espère qu'elle fait aussi le café et les photocopies :lol!:

Pourquoi ? L'aide à la recherche documentaire, ce n'est pas le boulot du documentaliste ?

Ruthven a écrit:

Pseudo a écrit:

Ruthven a écrit:Ma collègue documentaliste en lycée est sur tous les fronts : elle permet aux professeurs principaux de dédoubler les classes pour l'accompagnement individualisé - et les profs principaux la bénissent - , elle participe aux TPE ... Le CDI n'est pas très fourni car l'établissement est récent, mais je la trouve très impliquée et active (c'est d'ailleurs la première fois que je connais la documentaliste de l'établissement et discute régulièrement avec elle).

J'espère qu'elle fait aussi le café et les photocopies :lol!:

Pourquoi ? L'aide à la recherche documentaire, ce n'est pas le boulot du documentaliste ?

Si. Mais je n'en vois justement pas beaucoup trace dans ton message d'origine. "Permettre aux pp de dédoubler des classes", ou même "participer au tpe" quand on sait ce dont il s'agit la plupart du temps, ça n'a rien à voir (mais peut-être pas chez toi, mais il serait alors intéressant de nous donner l'exemple d'un travail de tpe vraiment formateur et où la doc a vraiment joué son rôle).
Quand à considérer le fait que tu parles avec elle comme une preuve de sa compétence et de son dynamisme... Cela me laisse pantoise...

Pseudo a écrit:Quand à considérer le fait que tu parles avec elle comme une preuve de sa compétence et de son dynamisme... Cela me laisse pantoise...

Pas mieux !

Pour le dédoublement de classe, les élèves ont une fiche de recherche à faire sur les filières ou les débouchés ou sur le travail méthodologique ; quant aux TPE, elle fait la même chose que les autres enseignants (elle oriente les élèves dans leur recherche).

Sur le statut des TPE, c'est une autre histoire ; c'est du flan, mais c'est le principe même qui est du flan : le rôle de la doc n'est pas plus formateur que celui des autres profs !

Et effectivement, je n'ai rencontré que très occasionnellement les documentalistes des lycées précédents ; c'est la première fois que je peux discuter de ce qui peut être utile ou non aux élèves comme lecture au CDI (bref, j'entendais discuter au sens professionnel, pas demander des nouvelles du petit dernier).