Lecture analytique 6ème, comment procédez-vous ?

effectivement, ça doit prendre un temps fou...si je comprends bien, au final, ils ont sur leur feuille à la fois leur travail de recherche, et ensuite la correction?

oui. ils grattent bcp

Je suis la méthode Marchais (plutôt faire un exo d'écriture que s'acharner à rédiger la réponse à une question).

Mon problème, c'est de tout de même entraîner les élèves à exprimer une idée ou à soutenir son propos de manirèe argumentée.

Audrey a écrit:effectivement, ça doit prendre un temps fou...si je comprends bien, au final, ils ont sur leur feuille à la fois leur travail de recherche, et ensuite la correction?

Quand travail de recherche à faire il y a (type : tel et tel élève relèvent les idées importantes de tel paragraphe), je fais ça sur une autre feuille (j'ai un judicieux système de feuilles blanches pour le cours, et de feuilles de couleur pour les exos/recherches). Ça évite ainsi que ce soit la guerre sur leur feuille !

Audrey a écrit:effectivement, ça doit prendre un temps fou...si je comprends bien, au final, ils ont sur leur feuille à la fois leur travail de recherche, et ensuite la correction?

ça m'arrive aussi selon les séances et c'est intéressant aussi, je trouve : ça permet de voir la démarche, le questionnement qui a mené à une telle synthèse.
Tu n'écris que la synthèse, toi, Audrey ?

ce serait intéressant comme topic ça : que notez-vous dans le classeur ?

doctor who a écrit:

Mon problème, c'est de tout de même entraîner les élèves à exprimer une idée ou à soutenir son propos de manirèe argumentée.

Oui il faut qu'ils apprennent aussi à rédiger des réponses, à les développer et à justifier.

Celeborn a écrit:Je propose un COURS.

Donc on lit le texte, j'explique tout ce qu'il ne comprenne pas (on peut noter à ce moment du vocabulaire), et je fonctionne par un jeu de questions à l'oral. Et ensuite, je note le COURS, qui correspond généralement très bien à ce qu'on a échangé (et parfois, je modifie une phrase ou j'ajoute un détail intéressant apporté par un élève).

Ça, c'est le schéma de base, qui connaît des variantes, avec parfois recherche à l'écrit en cours sur une question précise.

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Lynette a écrit:

Celeborn a écrit:Je propose un COURS.

Donc on lit le texte, j'explique tout ce qu'il ne comprenne pas (on peut noter à ce moment du vocabulaire), et je fonctionne par un jeu de questions à l'oral. Et ensuite, je note le COURS, qui correspond généralement très bien à ce qu'on a échangé (et parfois, je modifie une phrase ou j'ajoute un détail intéressant apporté par un élève).

Ça, c'est le schéma de base, qui connaît des variantes, avec parfois recherche à l'écrit en cours sur une question précise.

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Tout pareil, vraiment.
Désolée mais je n'ai jamais compris l'intérêt du questionnaire qu'on donne à faire à l'élève. Pour moi, c'est un tue-l'amour de la littérature.
Je lis le texte (qu'ils n'ont pas vu avant), nous commençons par expliquer le vocabulaire et un élève reformule le texte, explique "ce qu'il se passe".
Ensuite, en leur posant des questions, je les amène sur les choses que je veux mettre en évidence. Cours dialogué, donc, une grande partie de l'heure (avec au passage des relevés que je leur demande).
Relecture du texte par les élèves.
Ensuite je demande à différents élèves de reformuler les remarques faites précédemment. Soit je garde leur phrase, soit je propose de l'améliorer (ou je demande à un autre élève de le faire).
En fait, on arrive à une synthèse qui est la mienne sans que je plaque mes propres mots.

Lornet a écrit: En revanche, dans mon autre 6e, comme ils s'écoutent sans écouter les autres, ça rend toute activité orale difficile. En faire participer un, c'est perdre presque tous les autres.

Ben moi, je n'ai pratiquement eu que des classes de ce genre ! Alors soit je ne sais pas gérer une classe, soit j'ai la poisse.

Pour ce qui est du vocabulaire, voici comment j'ai procédé ce matin avec une fable de La Fontaine (pas évident, La Fontaine, pour de 6e) : j'ai lu la fable en entier en mettant le paquet sur l'intonation pour qu'ils saisissent au mieux le sens, puis, avant même d'expliciter le vocabulaire, je leur ai demandé de me résumer l'histoire. C'est rare qu'ils ne comprennent rien du texte, même s'il y a plusieurs mots compliqués. Ensuite, seulement, je donne des définitions importantes, en les ramenant toujours au contexte précis (ce n'est donc pas un travail de vocabulaire pour moi, mais bien une étape indispensable de la lecture analytique... application quasi à la lettre de l'épreuve de lexicologie du Capes et de l'agreg de lettres modernes !). Et on note à l'écrit ces définitions pour qu'il en reste une trace. Ce matin, cela m'a pris beaucoup de temps, mais aussi parce qu'ils étaient très agités.
Mais c'est la première fois que je procède ainsi ; d'habitude, je donne le texte en avance et ils cherchent le vocabulaire à la maison.

V.Marchais a écrit:Perso, je trouve ça très bien, qu'ils cherchent eux-mêmes, Melyan. C'est important d se dépatouiller avec le dictionnaire, tu as raison. Mais je n'aime pas, dans les petites classes au moins, déflorer le texte avant le cours : cela risque de faire disparaître les réactions à chaud sur lesquelles je compte, surtout si les élèves ont du mal et se mettent dans l'idée que, de toute façon, ce texte, il est trop dur (alors que le même texte lu par le professeur passe très bien).
Quand je lis le texte, il peut m'arriver d'expliquer un mot au passage. Mais peu. La lecture professorale permet de s'appuyer sur le ton, les inflexions (et accessoirement une lecture juste qui n'écorche pas la moitié des mots) et le nombre de mots inconnus qui reste ne fait normalement pas obtacle à la compréhension globale. On peut alors travailler sur le texte comme prévu (tout à l'oral ou presque en ce qui me concerne) et à la fin, de préférence, nous consacrons un moment à l'étude du vocabulaire, avec un dictionnaire par table. Pour le type de questions et de recherche, voir un exemplaire de TDL : définitions, synonymes, familles de mots, champs lexicaux avec nuances d'intensités...
Le travail à la maison sur le voca, ici, c'est le réemploi dans des phrases du vocabulaire étudié, qui offre deux avantages :
- fixer un peu le voca (alors qu'honnêtement, la recherche elle-même, j'ai un doute, même si c'est une étape nécessaire) ;
- vérifier son appropriation par l'élève et corriger, en expliquant pourquoi ça ne va pas, J'ai bu de l'onde...

Merci V.Marchais pour ta réponse. J'ai essayé aujourd'hui, c'était plutôt pas mal : j'ai distribué le texte, procédé à la "lecture professorale" et d'emblée, j'ai eu des remarques des élèves que nous avons approfondies puis nous sommes passés à la synthèse illico. Du coup, le travail avec le dico est passé à la trappe.
Concernant le TDL, comme je commence les remplacements cette année, je n'ai pas de manuel (sauf celui utilisé en classe), le CDI a 2 TDL de 5ème mais aucun de 6ème. J'ai fait le tour de mes collègues, idem : seulement celui de 5ème, dommage...La démarche est-elle la même dans les 2 niveaux?

doctor who a écrit:J'ai un collègue qui fait chercher à ses élèves de lycée des définitions en contexte des mots compliqués, d'un poème par exemple. Il leur donne la liste ("onyx", pnyx", "crédence", "bibelot", etc.) et débrouillez-vous. Je trouve ça intelligent parce que les élèves trouve des sens approchant, ne perdent pas de temps à tout vérifier. Si dico il y a, c'est un peu plus tard.

Bonsoir DR Who, je ne comprends pas trop la démarche de ton collègue, peux-tu préciser STP ?

Tu te sers de l'environement thématique et syntaxique, ainsi que de l'analyse morphologique.

@lex a écrit: c'est extrêmement difficile de gérer la parole quand ils sont à 30...

oui , j'imagine !!!!!!!!!

lapetitemu a écrit:Pour ce qui est du vocabulaire, voici comment j'ai procédé ce matin avec une fable de La Fontaine (pas évident, La Fontaine, pour de 6e) : j'ai lu la fable en entier en mettant le paquet sur l'intonation pour qu'ils saisissent au mieux le sens, puis, avant même d'expliciter le vocabulaire, je leur ai demandé de me résumer l'histoire. C'est rare qu'ils ne comprennent rien du texte, même s'il y a plusieurs mots compliqués. Ensuite, seulement, je donne des définitions importantes, en les ramenant toujours au contexte précis (ce n'est donc pas un travail de vocabulaire pour moi, mais bien une étape indispensable de la lecture analytique... application quasi à la lettre de l'épreuve de lexicologie du Capes et de l'agreg de lettres modernes !). Et on note à l'écrit ces définitions pour qu'il en reste une trace. Ce matin, cela m'a pris beaucoup de temps, mais aussi parce qu'ils étaient très agités.
Mais c'est la première fois que je procède ainsi ; d'habitude, je donne le texte en avance et ils cherchent le vocabulaire à la maison.

C'est ce que je fais aussi en gros: je leur lis le texte (j'ai le même genre d'élèves que Véronique) et je demande d'abord ce qu'ils ont ressenti (je recueille leurs réactions) avant de les interroger sur les mots leur ont posé problème. Ils font des hypothèses de sens. Je note la bonne définition au tableau, tout en leur demandant à chaque fois de me donner la nature du mot (que l'on note ensuite dans le répertoire de vocabulaire).
Puis questions sur le texte, synthèse écrite au tableau, et en fin de séance, comme Véronique, je case souvent un exercice d'expression écrite.
Une fois/ semaine, interro rapide de vocabulaire.
Une fois/ séquence, une grosse interro de vocabulaire, où ils doivent à chaque fois redonner nature, définition et un exemple pertinent. Je note aussi l'orthographe.

marquisedemerteuil a écrit:ben ils cherchent à l'écrit, puis on échange oralement à partir de leurs découvertes, et on construit la correction ensemble (mais évidemment il y avait des choses que je voulais qu'ils trouvent). Sinon, il y a des surprises aussi et des choses que je mets dans la correction au tableau que je n'avais pas prévues.

Par contre ça prend du temps c'est vrai mais en dehors de ça je ne vois pas trop ce que je pourrais faire à l'écrit...

C'est un peu comme ça que je procédais jusqu'à maintenant.

melyan a écrit:J'ai essayé aujourd'hui, c'était plutôt pas mal : j'ai distribué le texte, procédé à la "lecture professorale" et d'emblée, j'ai eu des remarques des élèves que nous avons approfondies puis nous sommes passé à la synthèse illico.

Super, Melyan !

Melyan, TDL 6e et TDL 5e, c'est la même démarche. Il y a juste la grammaire en plus en 5e.
Qu'est-ce que tu cherches, exactement ? Si ton CDI n'a pas le bouquin, tu ne vas pas l'acheter. Dis-moi de quoi tu as besoin et je t'envoie le fichier.

De mon côté, voilà comment ça se déroule:
- Je lis le texte
- je demande s'il y a des mots difficiles. Si oui, je demande aux autres élèves d'expliquer le mot, ou en bout de course, le fais moi-même, ce qui arrive rarement. Je fais écrire les définitions de certains mots que j'ai ciblés en préparant le texte.
- je demande un "résumé" du texte, en insistant sur les questions: qui? où? quand? quoi?
- je demande aux élèves ce qu'ils pensent du texte: "Alors, qu'est-ce qu'il y a d'intéressant/ surprenant/ frappant dans ce texte?Qu'est-ce qui vous plaît? Quel effet vous a-t-il fait quand je l'ai lu?" A partir de là, on creuse de plus en plus, le tout en quasi totale improvisation. J'ai en tête les points clés, les notions importantes à aborder, mais je n'ai pas forcément de plan écrit.
-Je me débrouille toujours pour amener les élèves à réfléchir sur un point particulier à l'écrit, mais jamais je ne les fais répondre à toute une série de questions à l'écrit. Par exemple, pour "La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf", j'ai fait deux colonnes au tableau, en demandant aux élèves sur leur feuille de le compléter, en mettant d'un côté les paroles de la grenouille qui gonfle, et de l'autre celles de "sa soeur" qui lui répond. Visuellement, tous ont pu constater que la grenouille qui gonfle parle de moins en moins, jusqu'au moment où ça fait "boum!" (qu'on a d'ailleurs écrit en bas du tableau...ça les a aidés à retenir le sens du travail mené grâce au tableau!). Ce que je leur fait faire à l'écrit, c'est très ciblé. Cela porte sur une méthode particulière que je veux leur faire acquérir (relevé d'un champ lexical par exemple) ou sur un point qui ne peut pleinement être observé, compris ou fixé qu'en l'écrivant (la structure du chiasme par exemple). La formulation des réponses, je la travaille à l'oral, en n'hésitant pas à leur faire reformuler leur phrase s'il n'y a pas de verbe par exemple, ou lors des corrections de devoirs.
- Je leur demande ce que nous avons dit d'important sur le texte, et je copie au tableau la synthèse que j'ai rédigée à l'avance, en ajoutant ou en retirant des choses selon les remarques faites en classe.

Les seules fois où je donne une ou deux questions à travailler aux élèves, c'est quand nous n'avons pas pu terminer l'étude du texte dans les temps prévus...dans ce cas, j'exige des réponses correctement rédigées pour le cours suivant, et nous retravaillons lors de cette séance la formulation des réponses.

EDIT: Voilà pourquoi c'est difficile pour moi de pondre une séquence pour la BDD. A part mes cours de grammaire, c'est plutôt free style...

V.Marchais a écrit:Melyan, TDL 6e et TDL 5e, c'est la même démarche. Il y a juste la grammaire en plus en 5e.
Qu'est-ce que tu cherches, exactement ? Si ton CDI n'a pas le bouquin, tu ne vas pas l'acheter. Dis-moi de quoi tu as besoin et je t'envoie le fichier.

Merci V.Marchais pour ta réponse et ta proposition. J'ai réservé le manuel au CRDP (sorti pour le moment).
J'aimerais bien consulter la rubrique sur le vocabulaire de la poésie s'il te plaît. S'il y a quelque chose sur le vocabulaire des animaux, ça m'intéresse aussi.
Je te remercie d'avance !

Moi si je ne procède pas à une lecture analytique telle que j'en ai parlé, je lis le texte ou choisis un bon lecteur...Je demande le sens général, de quoi ça parle, s'il y a des mots qu'ils ne comprennent pas, leurs impressions, puis je reviens sur ce qui leur aurait échappé (dc j'ai qd même mon cours ss la main pour ne pas oublier certaines choses)...et on bâtit le cours à partir de tout ça...

Au final, ça ressemble à un commentaire composé en deux ou trois parties avec une conclusion (qu'ils ont à retenir, ex définition d'une légende, qu'est ce qu'un texte descriptif etc.).


Les rares fois où je donne un questionnaire, c'est quand j'utilise par ex leur manuel et que je trouve qu'ils ont besoin de travailler la lecture de consignes...(qd j'ai constaté qu'un DS, souvent le DS bilan, s'est mal passé pour certains car ils ont mal compris les questions).

[quote="val09"]

Audrey a écrit:

ce serait intéressant comme topic ça : que notez-vous dans le classeur ?

J'ai lancé le topic.....sans grand succès jusqu'à présent.....

[quote="melyan"]

val09 a écrit:

Audrey a écrit:

ce serait intéressant comme topic ça : que notez-vous dans le classeur ?

J'ai lancé le topic.....sans grand succès jusqu'à présent.....

Pourtant quand on commence à enseigner, on se prend bien la tête avec toutes ces démarches...

Quelqu'un aurait-il un exemple de synthèse par rapport à un texte ? Je suis perdue...

Garance a écrit:Quelqu'un aurait-il un exemple de synthèse par rapport à un texte ? Je suis perdue...

Pourquoi te dis-tu perdue ??
Par ex, pour ma part, au tableau, je note le titre de la séance, les objectifs... Le vocabulaire difficile s'ils demandent... Puis, lecture, on discute sur le sens du texte, quelles sont leurs impressions, j'oriente aussi si des choses plus précises leur ont échappé puis la synthèse (qui peut être notée en deux fois si besoin est) : elle ressemble à un commentaire composé simplifié avec I, II, puis la conclusion (qu'ils ont à retenir)...

En 1h, vous avez le temps de lire le texte, expliquer le vocabulaire et le faire noter, expliquer le texte et faire une synthèse et faire un exercice d'expression écrite ! Je suis admirative ! Je n'y arrive pas !