- ChocolatGuide spirituel
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/15/reinventer-le-college-unique_1440206_3232.html
La question est dans le titre...
Quelques extraits de l'article:
"La solution n'est donc pas dans un retour à une école d'un soi-disant âge d'or, où la destinée sociale des élèves se décidait dès la préadolescence. Recréer des filières au sein du collège unique, c'est établir un système discriminant pour les élèves des milieux les plus démunis. C'est, de fait, rompre avec une saine concurrence scolaire et donner un avantage comparatif inique aux familles favorisées. Mais c'est surtout en termes de cohésion sociale et d'unité nationale que de telles mesures pourraient se révéler dangereuses. Car, en sus des compétences académiques, l'enseignement vise aussi à transmettre un bagage culturel partagé, à permettre des rencontres improbables entre les enfants d'une même génération, quelle que soit leur origine sociale. Les Etats-Unis l'avaient bien compris qui, pionniers, instaurèrent dès les années 1920, la common school, version américaine de notre collègue unique."
"Certains modèles scolaires d'école unique développés dans les pays scandinaves ou jusque dans les années 2000 au Japon et en Corée, semblent à la fois plus efficaces et plus égalitaires que le système français.
Ces pays présentent une caractéristique commune qui s'incarne dans une valeur fondatrice de leur institution scolaire : s'appuyant sur le principe de l'éducabilité et combattant l'idéologie du don - selon laquelle certains élèves peuvent réussir et d'autres pas -, ils exigent de l'école dite obligatoire qu'elle fasse réussir tous les élèves."
"Tous les élèves évoluent dans des classes hétérogènes et profitent d'une pédagogie adaptée à la gestion de tels contextes. Il peut s'agir d'actions de tutorat au sein de la classe entre les élèves, comme au Japon ou en Corée qui créa le projet d'"école ouverte". Cette gestion des contextes hétérogènes peut aussi passer par une aide personnalisée apportée à chacun, fort différente des actions de remédiation qui, dispensées chez nous de façon parcimonieuse, stigmatisent plus qu'elles n'aident les élèves."
Comment peut-on, en tant que sociologue, proposer d'importer des solutions qui viennent de pays culturellement et démographiquement très différents de la France? :shock:
La question est dans le titre...
Quelques extraits de l'article:
"La solution n'est donc pas dans un retour à une école d'un soi-disant âge d'or, où la destinée sociale des élèves se décidait dès la préadolescence. Recréer des filières au sein du collège unique, c'est établir un système discriminant pour les élèves des milieux les plus démunis. C'est, de fait, rompre avec une saine concurrence scolaire et donner un avantage comparatif inique aux familles favorisées. Mais c'est surtout en termes de cohésion sociale et d'unité nationale que de telles mesures pourraient se révéler dangereuses. Car, en sus des compétences académiques, l'enseignement vise aussi à transmettre un bagage culturel partagé, à permettre des rencontres improbables entre les enfants d'une même génération, quelle que soit leur origine sociale. Les Etats-Unis l'avaient bien compris qui, pionniers, instaurèrent dès les années 1920, la common school, version américaine de notre collègue unique."
"Certains modèles scolaires d'école unique développés dans les pays scandinaves ou jusque dans les années 2000 au Japon et en Corée, semblent à la fois plus efficaces et plus égalitaires que le système français.
Ces pays présentent une caractéristique commune qui s'incarne dans une valeur fondatrice de leur institution scolaire : s'appuyant sur le principe de l'éducabilité et combattant l'idéologie du don - selon laquelle certains élèves peuvent réussir et d'autres pas -, ils exigent de l'école dite obligatoire qu'elle fasse réussir tous les élèves."
"Tous les élèves évoluent dans des classes hétérogènes et profitent d'une pédagogie adaptée à la gestion de tels contextes. Il peut s'agir d'actions de tutorat au sein de la classe entre les élèves, comme au Japon ou en Corée qui créa le projet d'"école ouverte". Cette gestion des contextes hétérogènes peut aussi passer par une aide personnalisée apportée à chacun, fort différente des actions de remédiation qui, dispensées chez nous de façon parcimonieuse, stigmatisent plus qu'elles n'aident les élèves."
Comment peut-on, en tant que sociologue, proposer d'importer des solutions qui viennent de pays culturellement et démographiquement très différents de la France? :shock:
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- CelebornEsprit sacré
Et comment peut-on raconter des choses aussi fausses sur le système coréen, qui est hyper-concurrentiel ?
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ChocolatGuide spirituel
Aussi!
Il m'est tombé sous la main presque par hasard - j'étais en train de travailler sur autre chose.
Mais du coup je n'arrive plus à bosser, parce que je passe de à :colere: .
J'ai donc décidé de partager ma colère avec vous, parce que c'est tout de même incroyablement culotté, comme article!
Et je reste polie...
Il m'est tombé sous la main presque par hasard - j'étais en train de travailler sur autre chose.
Mais du coup je n'arrive plus à bosser, parce que je passe de à :colere: .
J'ai donc décidé de partager ma colère avec vous, parce que c'est tout de même incroyablement culotté, comme article!
Et je reste polie...
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- CelebornEsprit sacré
Elle est vraiment formidable, cette rhétorique du "le collège unique est un échec, mais c'est parce qu'il n'est pas assez unique". Avec sa variante : "le collège unique est un échec, mais le reste, c'est pire".
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- ProvenceEnchanteur
Recréer des filières au sein du collège unique, c'est établir un système discriminant pour les élèves des milieux les plus démunis. C'est, de fait, rompre avec une saine concurrence scolaire et donner un avantage comparatif inique aux familles favorisées.
Donc les petits pauvres sont forcément des quiches à l'école? En revanche, les mettre en concurrence avec les petits riches (qui, bien sûr, sont brillants par nature) va leur permettre de le devenir aussi?
Pour des gens qui se prétendent soucieux de défendre des idées d'égalité, je trouve que le déterminisme social prend une bien grande importance dans ce "raisonnement" par ailleurs complètement tiré par les cheveux.
Ça y est, je suis de mauvaise humeur.
- DaniNiveau 8
"Pourquoi ce sont toujours ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus?"
Et si nous commencions collectivement, par arrêter de nous laisser marcher dessus dans les établissements?
Sorties scolaires débiles, réunionite, autoritarisme d'un chefaillon qui est tout seul, projets qui ne verront jamais le jour...
Ca nécessite action collective et solidarité avec celui qui osera l'ouvrir le premier contre le chefaillon.
Le jour où la profession aura recouvré la dignité perdue, les journaleux n'oseront plus proférer de telles inepties.
Et si nous commencions collectivement, par arrêter de nous laisser marcher dessus dans les établissements?
Sorties scolaires débiles, réunionite, autoritarisme d'un chefaillon qui est tout seul, projets qui ne verront jamais le jour...
Ca nécessite action collective et solidarité avec celui qui osera l'ouvrir le premier contre le chefaillon.
Le jour où la profession aura recouvré la dignité perdue, les journaleux n'oseront plus proférer de telles inepties.
- GrypheMédiateur
Bonjour Dani, ne mets-tu pas beaucoup de choses dans le même sac ?
Dans mon établissement, 95 % des sorties scolaires sont organisées par les enseignants, pas par la direction.
Par ailleurs, et dans l'état actuel de l'organisation du système éducatif, pas de chef d'établissement = pas d'inscription d'élèves, donc pas d'élèves, pas d'emploi du temps et pas de listes de classes. Ce sont juste quelques exemples.
Dans mon établissement, 95 % des sorties scolaires sont organisées par les enseignants, pas par la direction.
Par ailleurs, et dans l'état actuel de l'organisation du système éducatif, pas de chef d'établissement = pas d'inscription d'élèves, donc pas d'élèves, pas d'emploi du temps et pas de listes de classes. Ce sont juste quelques exemples.
- DaniNiveau 8
Je n'ai pas dit que toutes les sorties scolaires étaient débiles. En revanche je souhaiterais (euphémisme) ne pas être victime de représailles quand je refuse de participer à une sortie scolaire débile, qui peut en effet avoir pour origine un collègue. Ca implique de reconnaître la liberté de conscience pour chaque enseignant, et plus simplement encore le respect de ses obligations de service.
Pour ton deuxième paragraphe, je n'ai pas bien saisi...
Pour ton deuxième paragraphe, je n'ai pas bien saisi...
- GrypheMédiateur
C'est que j'avais l'impression que tu sous-entendais qu'un établissement pouvait très bien fonctionner sans direction. Mais j'avais probablement lu ton message trop vite.Dani a écrit:Pour ton deuxième paragraphe, je n'ai pas bien saisi...
- ChocolatGuide spirituel
Dani a écrit:"Pourquoi ce sont toujours ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus?"
Et si nous commencions collectivement, par arrêter de nous laisser marcher dessus dans les établissements?
Sorties scolaires débiles, réunionite, autoritarisme d'un chefaillon qui est tout seul, projets qui ne verront jamais le jour...
Ca nécessite action collective et solidarité avec celui qui osera l'ouvrir le premier contre le chefaillon.
Le jour où la profession aura recouvré la dignité perdue, les journaleux n'oseront plus proférer de telles inepties.
Parmi les enseignants que je connais et fréquente, ceux qui ne se laissent pas marcher dessus sont largement majoritaires.
Nous avons par ailleurs la chance d'avoir des chefs qui ne jouent pas gratuitement aux chefaillons pour le moment (de toute façon cela ne marcherait pas) et des sorties scolaires débiles, il n'y en a pas.
Je ne crois très sincèrement pas que ce que tu déplores résume les solutions envisageables afin que la profession d'enseignant recouvre sa dignité, puisque les problèmes et dysfonctionnement sont pensés en haut-lieu; les pseudo-solutions proposées aussi.
Et j'ai de plus en plus l'impression que les "experts" qui ont accès aux hautes sphères décisionnelles du MEN sont d'une incompétence de plus en plus inquiétante, sans oublier le fait qu'ils sont trop souvent totalement déconnectés des réalités du terrain!
Il doivent vraiment aimer s'écouter parler, pour aborder les questions qui nous préoccupent tous en choisissant une entrée... sans sortie!
Edit: pour dissiper un malentendu
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- DaniNiveau 8
Tu affirmes que "les enseignants que tu connais ne se laissent pas marcher dessus". Magnifique.
Les messages ici même où les enseignants se plaignent de leurs conditions de travail sont pourtant innombrables, à commencer par celui sur les incivilités quotidiennes, qui représente des dizaines de pages.
Or, cela est inacceptable.
Cela traduit une situation où en réalité, on FAIT SEMBLANT d'enseigner.
On se fatigue énormément pour couvrir les inciviltés, et on obtient comme résultat un taux d'illettrisme faramineux, en lien avec un taux de réussite des candidats au bac qui lui ne cesse de croître.
Bien évidemment les attaques contre notre fonction sont pensées en "haut lieu". Ai-je dit autre chose ?
Mais elles ne portent que si ceux qui sont attaqués courbent l'échine, ce qu'ils font dans leur large majorité. Epargne-nous la description de ton établissement, s'il te plaît. Essaie simplement d'appréhender GLOBALEMENT une situation. Lis par exemple l'Ecole de la lâcheté de MT Maschino.
Cela te permettra de cesser d'exonérer la profession de ses responsabilités, qui sont considérables.
Libre à toi bien sûr de m'agresser.
Surtout si cela te soulages.
.
Les messages ici même où les enseignants se plaignent de leurs conditions de travail sont pourtant innombrables, à commencer par celui sur les incivilités quotidiennes, qui représente des dizaines de pages.
Or, cela est inacceptable.
Cela traduit une situation où en réalité, on FAIT SEMBLANT d'enseigner.
On se fatigue énormément pour couvrir les inciviltés, et on obtient comme résultat un taux d'illettrisme faramineux, en lien avec un taux de réussite des candidats au bac qui lui ne cesse de croître.
Bien évidemment les attaques contre notre fonction sont pensées en "haut lieu". Ai-je dit autre chose ?
Mais elles ne portent que si ceux qui sont attaqués courbent l'échine, ce qu'ils font dans leur large majorité. Epargne-nous la description de ton établissement, s'il te plaît. Essaie simplement d'appréhender GLOBALEMENT une situation. Lis par exemple l'Ecole de la lâcheté de MT Maschino.
Cela te permettra de cesser d'exonérer la profession de ses responsabilités, qui sont considérables.
Libre à toi bien sûr de m'agresser.
Surtout si cela te soulages.
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- Reine MargotDemi-dieu
ça me tente bien de lire ce M.T Maschino d'après ce que je viens de lire sur google...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
marquisedemerteuil a écrit:ça me tente bien de lire ce M.T Maschino d'après ce que je viens de lire sur google...
tu connais pas?
j'étais en 1ere quand j'ai lu "vos enfants ne m'intéressent pas " et "voulez-vous vraiment des enfants idiots"
je vois que les questions se posent toujours...
- ThalieGrand sage
...et qui est surtout assez nul. Une collègue est partie un an en Corée il y a 3 ans pour suivre son mari et une partie de son entreprise. Tous les français vivaient dans le même immeuble donc elle a pu voir tous les niveaux scolaires. Les parents lui ont demandé de donner des cours à leurs enfants car l'école était, comment dire, vraiment faiblarde par rapport à ce que les collégiens français avaient l'habitude de faire. Notamment ce qui était très amusant c'est le nombre de fêtes dans ces écoles, tout et n'importe quoi était prétexte à fêtes, tous les anni des enfants etc. au collège/lycée. Une école très américanisée.Celeborn a écrit:Et comment peut-on raconter des choses aussi fausses sur le système coréen, qui est hyper-concurrentiel ?
- DaphnéDemi-dieu
Je préfère éviter ce genre de lecture parce que sinon :colere:
- ChocolatGuide spirituel
Dani a écrit:Tu affirmes que "les enseignants que tu connais ne se laissent pas marcher dessus". Magnifique.
Les messages ici même où les enseignants se plaignent de leurs conditions de travail sont pourtant innombrables, à commencer par celui sur les incivilités quotidiennes, qui représente des dizaines de pages.
Or, cela est inacceptable.
Cela traduit une situation où en réalité, on FAIT SEMBLANT d'enseigner.
On se fatigue énormément pour couvrir les inciviltés, et on obtient comme résultat un taux d'illettrisme faramineux, en lien avec un taux de réussite des candidats au bac qui lui ne cesse de croître.
Bien évidemment les attaques contre notre fonction sont pensées en "haut lieu". Ai-je dit autre chose ?
Mais elles ne portent que si ceux qui sont attaqués courbent l'échine, ce qu'ils font dans leur large majorité. Epargne-nous la description de ton établissement, s'il te plaît. Essaie simplement d'appréhender GLOBALEMENT une situation. Lis par exemple l'Ecole de la lâcheté de MT Maschino.
Cela te permettra de cesser d'exonérer la profession de ses responsabilités, qui sont considérables.
Libre à toi bien sûr de m'agresser.
Surtout si cela te soulages.
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Je ne t'ai pas agressée.
Mais je me suis relue en rentrant et j'ai compris d'où venait cette supposition: en te répondant, j'ai continué mon coup de gueule par rapport à cet article, et la dernière phrase concernait les experts qui sévissent en haut-lieu, et non pas toi.
Désolée pour ce malentendu.
Ceci étant dit, je ne suis pas d'accord avec la caricature du prof qui courbe l'échine.
J'ai donné l'exemple de mon établissement parce que malgré l'absence de chefaillons, nous nous heurtons à des tas d'absurdités que les chefs subissent parfois avec nous; il ne faut tout de même pas oublier qu'ils étaient profs, avant d'être chefs; les accuser systématiquement de tous les maux est un raccourci que je ne cautionne pas.
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- frankensteinVénérable
Je ne crois pas que les CDE soient responsables de ces folies ( et c'est le bon "substantif"). Ils obéissent aux "ordres" et aux "directives" comme tous les maillons de la chaîne...
Et que penser de certains de nos syndicats (majoritaires) qui cautionnent toutes ces aberrations quand ils ne les encouragent pas ?
Effrayant ! et démoralisant...
Et que penser de certains de nos syndicats (majoritaires) qui cautionnent toutes ces aberrations quand ils ne les encouragent pas ?
Effrayant ! et démoralisant...
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- Les experts du Haut conseil de l'éducation "ne savent toujours pas de quoi ils parlent"
- Pourquoi les garçons sont-ils moins forts à l'école que les filles ?
- Vincent Peillon à l'Assemblée nationale : il y a "ceux qui sont du côté du progrès", et "ceux qui sont du côté de la conservation, quand ce n'est pas la conservation des privilèges".
- Sur les enseignants. Il leur sera beaucoup pardonné parce qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent !
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