- JohnMédiateur
Le tribunal pour enfants de Laon a condamné à 4 mois de prison avec sursis l'adolescent de 17 ans qui avait affirmé à tort en septembre 2008 avoir été frappé par son professeur, lequel s'était ensuite suicidé.
Cette peine est légèrement inférieure aux réquisitions du procureur qui avait demandé 6 mois de prison avec sursis, lors de l'audience du 27 octobre, qui s'était tenue à huis-clos. Le tribunal a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de 18 mois et d'une obligation de suivre une formation pour l'adolescent poursuivi pour dénonciation calomnieuse, conformément à ce qu'avait requis par ailleurs le procureur.
Le 17 septembre 2008, l'adolescent scolarisé au collège César-Savart de Saint-Michel (Aisne) avait porté plainte contre son professeur de sciences, l'accusant de lui avoir donné un coup de poing dans une salle de classe où ils étaient seuls.
Placé en garde à vue le lendemain pendant huit heures à la gendarmerie de Saint-Michel, le professeur, âgé de 38 ans, s'était ensuite donné la mort par pendaison à son domicile. Son corps avait été retrouvé par les secours dans l'après-midi du 19 septembre.
En pleine procédure de divorce, l'enseignant avait laissé un mot chez lui annonçant qu'il allait mettre fin à ses jours, sans s'expliquer sur les raisons de son geste.
Fin octobre 2008, le collégien avait été mis en examen pour dénonciation calomnieuse après avoir finalement avoué son mensonge. Il avait été placé en liberté surveillée, avec obligation de rendre des comptes chaque mois à une éducatrice.
Cette peine est légèrement inférieure aux réquisitions du procureur qui avait demandé 6 mois de prison avec sursis, lors de l'audience du 27 octobre, qui s'était tenue à huis-clos. Le tribunal a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de 18 mois et d'une obligation de suivre une formation pour l'adolescent poursuivi pour dénonciation calomnieuse, conformément à ce qu'avait requis par ailleurs le procureur.
Le 17 septembre 2008, l'adolescent scolarisé au collège César-Savart de Saint-Michel (Aisne) avait porté plainte contre son professeur de sciences, l'accusant de lui avoir donné un coup de poing dans une salle de classe où ils étaient seuls.
Placé en garde à vue le lendemain pendant huit heures à la gendarmerie de Saint-Michel, le professeur, âgé de 38 ans, s'était ensuite donné la mort par pendaison à son domicile. Son corps avait été retrouvé par les secours dans l'après-midi du 19 septembre.
En pleine procédure de divorce, l'enseignant avait laissé un mot chez lui annonçant qu'il allait mettre fin à ses jours, sans s'expliquer sur les raisons de son geste.
Fin octobre 2008, le collégien avait été mis en examen pour dénonciation calomnieuse après avoir finalement avoué son mensonge. Il avait été placé en liberté surveillée, avec obligation de rendre des comptes chaque mois à une éducatrice.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- MéluEmpereur
Cette histoire est surtout très triste
_________________
"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- DaniNiveau 8
4 mois avec sursis.
C'est ce que vaut la vie d'un enseignant.
C'est ce que vaut la vie d'un enseignant.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Idem.Dani a écrit:4 mois avec sursis.
C'est ce que vaut la vie d'un enseignant.
Je suis écœurée.
- InvitéNGrand sage
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/11/24/suicide-d-un-enseignant-quatre-mois-avec-sursis-pour-l-eleve-calomniateur_1444282_3224.html
Sidérant ( je ne dis pas surprenant : plus rien ne me surprend ) :
Un extrait :
Le tribunal pour enfants de Laon a condamné, mercredi 24 novembre, à quatre mois de prison avec sursis l'adolescent de 17 ans qui avait affirmé à tort en septembre 2008 avoir été frappé par son professeur, lequel s'était ensuite suicidé. Cette peine est légèrement inférieure aux réquisitions du procureur, qui avait demandé six mois de prison avec sursis, lors de l'audience du 27 octobre, qui s'était tenue à huis clos. Le tribunal a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois et d'une obligation de suivre une formation.
L'adolescent, condamné pour dénonciation calomnieuse, "regrette considérablement les faits et il accepte cette peine qui lui paraît juste", a indiqué à la sortie du tribunal Mireille Des Rivières, avocate de l'adolescent. Lors d'un point-presse, Francis Lec, le conseil de la famille de la victime, a indiqué son intention d'interjeter appel de la décision pour faire "toute la lumière sur cette affaire". "Nous demandons en outre l'ouverture d'une information judiciaire pour établir s'il n'y a pas eu une complicité de dénonciation calomnieuse d'une adulte proche du professeur qui aurait instrumentalisé l'adolescent à des fins personnelles", a expliqué Me Lec, pour qui "l'adolescent ne peut porter seul la responsabilité de la mort de son professeur".
"Mon fils est sorti laminé de la garde à vue et s'est senti sali, mais la dénonciation de l'adolescent n'est qu'une raison partielle du suicide de mon fils et nous voulons la totale vérité sur l'ensemble des responsabilités", a souligné Jean Bubert, le père de la victime. Le 17 septembre 2008, l'adolescent scolarisé au collège César-Savart de Saint-Michel (Aisne) avait porté plainte contre son professeur de sciences, l'accusant de lui avoir donné un coup de poing dans une salle de classe où ils étaient seuls. Placé en garde à vue le lendemain durant huit heures à la gendarmerie de Saint-Michel, le professeur, âgé de 38 ans, s'était ensuite donné la mort par pendaison à son domicile. Son corps avait été retrouvé par les secours dans l'après-midi du 19 septembre
Sidérant ( je ne dis pas surprenant : plus rien ne me surprend ) :
Un extrait :
Le tribunal pour enfants de Laon a condamné, mercredi 24 novembre, à quatre mois de prison avec sursis l'adolescent de 17 ans qui avait affirmé à tort en septembre 2008 avoir été frappé par son professeur, lequel s'était ensuite suicidé. Cette peine est légèrement inférieure aux réquisitions du procureur, qui avait demandé six mois de prison avec sursis, lors de l'audience du 27 octobre, qui s'était tenue à huis clos. Le tribunal a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois et d'une obligation de suivre une formation.
L'adolescent, condamné pour dénonciation calomnieuse, "regrette considérablement les faits et il accepte cette peine qui lui paraît juste", a indiqué à la sortie du tribunal Mireille Des Rivières, avocate de l'adolescent. Lors d'un point-presse, Francis Lec, le conseil de la famille de la victime, a indiqué son intention d'interjeter appel de la décision pour faire "toute la lumière sur cette affaire". "Nous demandons en outre l'ouverture d'une information judiciaire pour établir s'il n'y a pas eu une complicité de dénonciation calomnieuse d'une adulte proche du professeur qui aurait instrumentalisé l'adolescent à des fins personnelles", a expliqué Me Lec, pour qui "l'adolescent ne peut porter seul la responsabilité de la mort de son professeur".
"Mon fils est sorti laminé de la garde à vue et s'est senti sali, mais la dénonciation de l'adolescent n'est qu'une raison partielle du suicide de mon fils et nous voulons la totale vérité sur l'ensemble des responsabilités", a souligné Jean Bubert, le père de la victime. Le 17 septembre 2008, l'adolescent scolarisé au collège César-Savart de Saint-Michel (Aisne) avait porté plainte contre son professeur de sciences, l'accusant de lui avoir donné un coup de poing dans une salle de classe où ils étaient seuls. Placé en garde à vue le lendemain durant huit heures à la gendarmerie de Saint-Michel, le professeur, âgé de 38 ans, s'était ensuite donné la mort par pendaison à son domicile. Son corps avait été retrouvé par les secours dans l'après-midi du 19 septembre
- CelebornEsprit sacré
Nateka, merci de regarder les sujets existants avant d'en poster un nouveau.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- InvitéNGrand sage
Dani a écrit:4 mois avec sursis.
C'est ce que vaut la vie d'un enseignant.
Je suppose aussi que c'est un collégien mineur jugé pénalement irresponsable ? si les parents portent plainte et que la vérité ( genre non assistance à personne en danger et/ou non enquête réelle et on hâtive ) éclate : je plains sincèrement les IR-responsables
- JohnMédiateur
Nateka, ne le prends pas mal, mais, malgré trois relectures, je ne comprends toujours pas ton raisonnement.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Reine MargotDemi-dieu
Saraswati a écrit:Idem.Dani a écrit:4 mois avec sursis.
C'est ce que vaut la vie d'un enseignant.
Je suis écœurée.
+1000. honteux. :colere:
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- liliepingouinÉrudit
tentative de traduction du post de Nateka :
- le collégien étant mineur, la peine est légère car la justice a considéré qu'il n'était pas pleinement responsable de ce qu'il a fait
- si les parents de l'enseignant décédé portent plainte, peut-être que d'autres responsables apparaîtront: l'administration coupable de non assistance à personne en danger, la police/gendarmerie pour enquête bâclée
- ces personnes qui ont lâché l'enseignant sont des personnes irresponsables au sens moral, mais sont les vrais responsables du suicide de l'enseignant. Et c'est elles que Nateka "plaint".
J'ai bon?
(Sinon, pour mon avis personnel, Je trouve cette affaire vraiment très très triste.
En revanche, je n'ai rien à dire sur le verdict. La calomnie est infâme, mais cet ado n'a pas directement tué son enseignant non plus.
Cet enseignant a manqué de soutien. Sa direction, les gendarmes auraient pu/dû le soutenir davantage)
- le collégien étant mineur, la peine est légère car la justice a considéré qu'il n'était pas pleinement responsable de ce qu'il a fait
- si les parents de l'enseignant décédé portent plainte, peut-être que d'autres responsables apparaîtront: l'administration coupable de non assistance à personne en danger, la police/gendarmerie pour enquête bâclée
- ces personnes qui ont lâché l'enseignant sont des personnes irresponsables au sens moral, mais sont les vrais responsables du suicide de l'enseignant. Et c'est elles que Nateka "plaint".
J'ai bon?
(Sinon, pour mon avis personnel, Je trouve cette affaire vraiment très très triste.
En revanche, je n'ai rien à dire sur le verdict. La calomnie est infâme, mais cet ado n'a pas directement tué son enseignant non plus.
Cet enseignant a manqué de soutien. Sa direction, les gendarmes auraient pu/dû le soutenir davantage)
_________________
Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- FrisouilleEnchanteur
Très triste.
- InvitéNGrand sage
Non je croyais l'ado plus jeune et je viens de voir les infos : je suis horrifiée vraiment : par la nonchalance affichée du procureur de l'aisne ...
et par l'âge et l'attitude du jeune con : 4 mois avec sursis : et pourquoi pas cent balles et un mars avec en plus une gentille claque sur la joue ( genre un djeu d'ado de djeun de 17 ans puisque c'est son âge ).
A la place de la femme ( j'ai cru comprendre qu'il était marié ) : je sors le flingue puisque la justice est incapable de prendre ses responsabilités ( à vomir l'intervention de la défense de la victime : à peine si elle ne souriait pas : je vais la mettre en garde à vue pendant ne serait ce qu'une heure et elle aussi elle se suicide séance tenante et sans avocat commis d'office !!!
Je suis très en colère car moi aussi j'ai été - et à 2 reprises - victime non reconnue d'acharnement collectif contre moi ( bouc émissaire chronique : femme, homo, agrégée et aimant à donner mon opinion et à être entendue ) .
Ce soir je hais mon métier et je hais mon rectorat !
C'était mon billet d'humeur de la soirée qui commence bien mal .
Le pire c'est que j'en ai entendu des gens baver sur les profs/fonctionnaires planqués, priviliégés et en sécurité : la bave du crapaud atteint la blanche colombe dans la real life et nous en avons la triste preuve ce soir encore.
Moi je dis : continuons comme ça : supprimons les profs, défendons les ados crétins, écoutons les parents déchaînés et encore plus crétins, donnons leur les meilleurs avocats du monde, inspectons d'office les profs qui déplaisent à leur hiérarchie ( hié RAT chie ? ), mettons les en congé d'office et mettons en cause leur parole : et nous allons droit dans le mur : de toute façon nous y sommes déjà et depuis longtemps : un suicide par jour ils veulent ces c-ons qui nous gouvernent ?
Heureusement que néoprofs existe car je n'ai même plus le droit d'exprimer ma colère à la maison ma compagne se prenant pour son père qui ne supportait pas que sa femme lui parle de son travail alors qu'il parlait du sien à longueur de soirée !" J'ai un métier" moi lui disait il persuadé que seuls les "ingénieurs" avaient quelques mérites dans cette société de la performance.
Fatiguée !!!
et par l'âge et l'attitude du jeune con : 4 mois avec sursis : et pourquoi pas cent balles et un mars avec en plus une gentille claque sur la joue ( genre un djeu d'ado de djeun de 17 ans puisque c'est son âge ).
A la place de la femme ( j'ai cru comprendre qu'il était marié ) : je sors le flingue puisque la justice est incapable de prendre ses responsabilités ( à vomir l'intervention de la défense de la victime : à peine si elle ne souriait pas : je vais la mettre en garde à vue pendant ne serait ce qu'une heure et elle aussi elle se suicide séance tenante et sans avocat commis d'office !!!
Je suis très en colère car moi aussi j'ai été - et à 2 reprises - victime non reconnue d'acharnement collectif contre moi ( bouc émissaire chronique : femme, homo, agrégée et aimant à donner mon opinion et à être entendue ) .
Ce soir je hais mon métier et je hais mon rectorat !
C'était mon billet d'humeur de la soirée qui commence bien mal .
Le pire c'est que j'en ai entendu des gens baver sur les profs/fonctionnaires planqués, priviliégés et en sécurité : la bave du crapaud atteint la blanche colombe dans la real life et nous en avons la triste preuve ce soir encore.
Moi je dis : continuons comme ça : supprimons les profs, défendons les ados crétins, écoutons les parents déchaînés et encore plus crétins, donnons leur les meilleurs avocats du monde, inspectons d'office les profs qui déplaisent à leur hiérarchie ( hié RAT chie ? ), mettons les en congé d'office et mettons en cause leur parole : et nous allons droit dans le mur : de toute façon nous y sommes déjà et depuis longtemps : un suicide par jour ils veulent ces c-ons qui nous gouvernent ?
Heureusement que néoprofs existe car je n'ai même plus le droit d'exprimer ma colère à la maison ma compagne se prenant pour son père qui ne supportait pas que sa femme lui parle de son travail alors qu'il parlait du sien à longueur de soirée !" J'ai un métier" moi lui disait il persuadé que seuls les "ingénieurs" avaient quelques mérites dans cette société de la performance.
Fatiguée !!!
- EmeraldiaÉrudit
Très triste et écoeurant qu'un enseignant ait encore passé du temps en garde-à-vue à cause d'un petit con...Ca a contribué à son mal-être...
- frankensteinVénérable
Ben oui, pas d'autres mots ...tristesse et bétise.......Toute cette histoire aurait pu se terminer sans ce drame....
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- NuitsFidèle du forum
Il faudrait surtout remettre la parole de l'enfant, et l'enfant lui-même à sa juste place.
On est passé d'un extrême à l'autre...
On est passé d'un extrême à l'autre...
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- Invité13Habitué du forum
C'est pas très clair comme histoire J'ai mis en gras les passages qui apportent qq nouvelles infos.
A l'école du mensonge
Maxime C. et Jean-Luc Bubert n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Elève de troisième à 15 ans, le premier - habitué des sanctions disciplinaires - n'était guère dans son élément au collège César-Savart de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne).
Le second, âgé de 38 ans - dont quinze passés à enseigner la physique-chimie dans l'établissement -, était un professeur exigeant, prompt à distribuer heures de colle et avertissements.
Le 16 septembre 2008, irrité par un énième retard de l'adolescent, qu'il juge perturbateur, l'enseignant entame à la fin de son cours une mise au point, porte fermée. "Particulièrement pénible et insolent", inscrit-il dans le cahier de correspondance tendu de mauvaise grâce par Maxime. Il griffonne aussi une demande de rencontre avec les parents de l'élève, juste au-dessous d'une note similaire rédigée la veille par un de ses collègues. Maxime sort de cet humiliant tête-à-tête en pleurs, prêt à en distiller une version qui contribuera à muer en drame une péripétie scolaire.
Mercredi 27 octobre, jour de son procès à huis clos, le jeune homme aujourd'hui âgé de 17 ans - qui répondait de "dénonciation calomnieuse" - a "demandé pardon", selon son conseil Me Mireille Des Rivières. Mais, accusé à tort d'avoir brisé d'un coup de poing une dent de son élève, Jean-Luc Bubert n'était pas à la barre pour laver son honneur. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2008, à l'issue de sept heures de garde à vue durant lesquelles - seul comme lors de la confrontation avec Maxime - il a juré avoir simplement porté son index sur la joue de ce dernier afin qu'il le regarde lors de leur explication, le professeur est rentré chez lui et s'est pendu.
Jean-Luc Bubert n'a pas précisé les raisons de son geste dans la lettre laissée à l'attention de son fils de 8 ans. Celui-ci vivait alors chez sa mère, Emmanuelle G., également enseignante au collège Savart et dont Jean-Luc Bubert était séparé depuis mai 2008. L'enquête a révélé qu'un juge aux affaires familiales devait statuer la semaine suivante sur la garde de l'enfant ; et les violences dont l'accusait Maxime C. condamnaient par avance Jean-Luc Bubert à renoncer au moins provisoirement à ce droit auquel il tenait.
Mercredi 24 novembre, Maxime C. a été condamné, par le tribunal des enfants de Laon, à quatre mois de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de formation ou de recherche d'emploi. Il doit également suivre un module de citoyenneté. Il encourait une peine maximale de deux ans et demi de prison ferme mais le procureur, tenant compte du fait que le jeune homme était jusqu'ici inconnu de la justice, avait requis six mois avec sursis.
Me Des Rivières avait plaidé que son jeune client "ne pouvait être tenu pour seul responsable" du suicide de son professeur. Car s'il a admis avoir d'abord agi par désir de vengeance, Maxime semble avoir été conforté dans son mensonge par plusieurs adultes. Entre autres, par son père en invalidité et sans travail, sous le toit duquel il vivait et qui a pris la fable du coup de poing pour argent comptant. L'enquête a par ailleurs révélé que l'attitude d'Emmanuelle G. n'a pas été neutre.
Alertée sur l'incident par ses propres élèves, l'ancienne concubine de Jean-Luc Bubert conseille à Maxime de porter plainte dès l'après-midi du 16 septembre 2008 durant un intercours. Elle téléphone au père de ce dernier pour l'encourager dans cette démarche "afin que l'affaire ne soit pas étouffée". Les faits lui paraissent graves et l'adolescent sincère, expliquera-t-elle aux enquêteurs qui l'entendent comme simple témoin après le suicide de Jean-Luc Bubert.
Ce jour-là, Emmanuelle G. conduit elle-même Maxime - en l'absence de son père - chez un praticien de sa connaissance qui établit le certificat médical avec ITT de cinq jours étayant la plainte déposée le lendemain matin à la gendarmerie locale par l'adolescent. "Son père ne trouvait pas de médecin", se justifie Emmanuelle G., devant les enquêteurs. Elle confesse néanmoins qu'en vue de l'audience chez le juge aux affaires familiales, elle était en quête de témoignages en bonne et due forme attestant du comportement supposé violent de Jean-Luc Bubert.
A l'annonce du suicide de Jean-Luc Bubert, Maxime s'enlise dans son mensonge jusque devant les caméras de télévision venues recueillir sa réaction. Il dit continuer à lui en vouloir de l'avoir frappé. Mais le suicide du professeur a semé l'effroi et la supercherie mise au point par Maxime s'évente.
Sur la Toile, une collégienne vite identifiée par les enquêteurs révèle que la dent du garçon est abîmée depuis les vacances d'été. D'autres élèves confirment. Une expertise dentaire ordonnée par la justice dévoile la bouche constellée de caries de Maxime dont une - assez ancienne - gâte depuis des mois la dent prétendument cassée par le coup de poing de Jean-Luc Bubert.
Placé en garde à vue pour "dénonciation de délit imaginaire ou partiellement inexacte" le 20 octobre 2008, le garçon édulcore sa version initiale des faits : le coup de poing de Jean-Luc Bubert était peut-être bien une gifle. Et, le fait que sa dent a été cassée auparavant n'exclut pas qu'il en ait perdu "peut-être un tout petit bout" le 16 septembre.
A la deuxième audition, il reconnaît que le professeur de physique-chimie lui a simplement relevé la tête de sa main et que sa dent n'en a pas souffert. Il n'a évoqué un coup de poing que "pour être plus crédible, puisque personne ne pouvait savoir si c'était vrai ou faux".
Ce dossier bouclé pourrait se rouvrir sous peu, suscitant de nouvelles mises en cause. A l'issue du jugement, mercredi 24 novembre, Me Francis Lec, avocat du père et du frère de Jean-Luc Bubert, devait annoncé son intention de déposer une plainte contre "X..." avec constitution de partie civile pour "poursuivre la recherche de la vérité". Pour la famille de l'enseignant décédé, Maxime C. ne doit pas être "un bouc émissaire". "Certes, son mensonge a été déterminant, note Me Lec, mais des majeurs qui ont pu en avoir connaissance ne l'ont pas dénoncé à temps."
Patricia Jolly
A l'école du mensonge
Maxime C. et Jean-Luc Bubert n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Elève de troisième à 15 ans, le premier - habitué des sanctions disciplinaires - n'était guère dans son élément au collège César-Savart de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne).
Le second, âgé de 38 ans - dont quinze passés à enseigner la physique-chimie dans l'établissement -, était un professeur exigeant, prompt à distribuer heures de colle et avertissements.
Le 16 septembre 2008, irrité par un énième retard de l'adolescent, qu'il juge perturbateur, l'enseignant entame à la fin de son cours une mise au point, porte fermée. "Particulièrement pénible et insolent", inscrit-il dans le cahier de correspondance tendu de mauvaise grâce par Maxime. Il griffonne aussi une demande de rencontre avec les parents de l'élève, juste au-dessous d'une note similaire rédigée la veille par un de ses collègues. Maxime sort de cet humiliant tête-à-tête en pleurs, prêt à en distiller une version qui contribuera à muer en drame une péripétie scolaire.
Mercredi 27 octobre, jour de son procès à huis clos, le jeune homme aujourd'hui âgé de 17 ans - qui répondait de "dénonciation calomnieuse" - a "demandé pardon", selon son conseil Me Mireille Des Rivières. Mais, accusé à tort d'avoir brisé d'un coup de poing une dent de son élève, Jean-Luc Bubert n'était pas à la barre pour laver son honneur. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2008, à l'issue de sept heures de garde à vue durant lesquelles - seul comme lors de la confrontation avec Maxime - il a juré avoir simplement porté son index sur la joue de ce dernier afin qu'il le regarde lors de leur explication, le professeur est rentré chez lui et s'est pendu.
Jean-Luc Bubert n'a pas précisé les raisons de son geste dans la lettre laissée à l'attention de son fils de 8 ans. Celui-ci vivait alors chez sa mère, Emmanuelle G., également enseignante au collège Savart et dont Jean-Luc Bubert était séparé depuis mai 2008. L'enquête a révélé qu'un juge aux affaires familiales devait statuer la semaine suivante sur la garde de l'enfant ; et les violences dont l'accusait Maxime C. condamnaient par avance Jean-Luc Bubert à renoncer au moins provisoirement à ce droit auquel il tenait.
Mercredi 24 novembre, Maxime C. a été condamné, par le tribunal des enfants de Laon, à quatre mois de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de formation ou de recherche d'emploi. Il doit également suivre un module de citoyenneté. Il encourait une peine maximale de deux ans et demi de prison ferme mais le procureur, tenant compte du fait que le jeune homme était jusqu'ici inconnu de la justice, avait requis six mois avec sursis.
Me Des Rivières avait plaidé que son jeune client "ne pouvait être tenu pour seul responsable" du suicide de son professeur. Car s'il a admis avoir d'abord agi par désir de vengeance, Maxime semble avoir été conforté dans son mensonge par plusieurs adultes. Entre autres, par son père en invalidité et sans travail, sous le toit duquel il vivait et qui a pris la fable du coup de poing pour argent comptant. L'enquête a par ailleurs révélé que l'attitude d'Emmanuelle G. n'a pas été neutre.
Alertée sur l'incident par ses propres élèves, l'ancienne concubine de Jean-Luc Bubert conseille à Maxime de porter plainte dès l'après-midi du 16 septembre 2008 durant un intercours. Elle téléphone au père de ce dernier pour l'encourager dans cette démarche "afin que l'affaire ne soit pas étouffée". Les faits lui paraissent graves et l'adolescent sincère, expliquera-t-elle aux enquêteurs qui l'entendent comme simple témoin après le suicide de Jean-Luc Bubert.
Ce jour-là, Emmanuelle G. conduit elle-même Maxime - en l'absence de son père - chez un praticien de sa connaissance qui établit le certificat médical avec ITT de cinq jours étayant la plainte déposée le lendemain matin à la gendarmerie locale par l'adolescent. "Son père ne trouvait pas de médecin", se justifie Emmanuelle G., devant les enquêteurs. Elle confesse néanmoins qu'en vue de l'audience chez le juge aux affaires familiales, elle était en quête de témoignages en bonne et due forme attestant du comportement supposé violent de Jean-Luc Bubert.
A l'annonce du suicide de Jean-Luc Bubert, Maxime s'enlise dans son mensonge jusque devant les caméras de télévision venues recueillir sa réaction. Il dit continuer à lui en vouloir de l'avoir frappé. Mais le suicide du professeur a semé l'effroi et la supercherie mise au point par Maxime s'évente.
Sur la Toile, une collégienne vite identifiée par les enquêteurs révèle que la dent du garçon est abîmée depuis les vacances d'été. D'autres élèves confirment. Une expertise dentaire ordonnée par la justice dévoile la bouche constellée de caries de Maxime dont une - assez ancienne - gâte depuis des mois la dent prétendument cassée par le coup de poing de Jean-Luc Bubert.
Placé en garde à vue pour "dénonciation de délit imaginaire ou partiellement inexacte" le 20 octobre 2008, le garçon édulcore sa version initiale des faits : le coup de poing de Jean-Luc Bubert était peut-être bien une gifle. Et, le fait que sa dent a été cassée auparavant n'exclut pas qu'il en ait perdu "peut-être un tout petit bout" le 16 septembre.
A la deuxième audition, il reconnaît que le professeur de physique-chimie lui a simplement relevé la tête de sa main et que sa dent n'en a pas souffert. Il n'a évoqué un coup de poing que "pour être plus crédible, puisque personne ne pouvait savoir si c'était vrai ou faux".
Ce dossier bouclé pourrait se rouvrir sous peu, suscitant de nouvelles mises en cause. A l'issue du jugement, mercredi 24 novembre, Me Francis Lec, avocat du père et du frère de Jean-Luc Bubert, devait annoncé son intention de déposer une plainte contre "X..." avec constitution de partie civile pour "poursuivre la recherche de la vérité". Pour la famille de l'enseignant décédé, Maxime C. ne doit pas être "un bouc émissaire". "Certes, son mensonge a été déterminant, note Me Lec, mais des majeurs qui ont pu en avoir connaissance ne l'ont pas dénoncé à temps."
Patricia Jolly
- Reine MargotDemi-dieu
je trouve que cet article a le mérite de nous donner de plus amples informations - les circonstances du divorce du prof et le rôle de l'ex-femme- mais par contre il a tendance à présenter le prof et l'élève sur un pied d'égalité, la parole de l'un contre celle de l'autre...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Invité13Habitué du forum
marquisedemerteuil a écrit:je trouve que cet article a le mérite de nous donner de plus amples informations - les circonstances du divorce du prof et le rôle de l'ex-femme- mais par contre il a tendance à présenter le prof et l'élève sur un pied d'égalité, la parole de l'un contre celle de l'autre...
Je ne crois pas, il relate les différentes versions selon les auditions. Le point de vue est celui de l'enquête policière et c'est normal dans ce cas que toutes les versions s'expriment. D'autant plus que l'article montre que l'enseignant n'avait en définitive rien fait.
- Reine MargotDemi-dieu
c'est surtout la 1ere phrase" ils 'nétaient pas les meilleurs amis du monde" qui me gêne en fait, car on n'est pas là pour ça...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Invité13Habitué du forum
Oui tout à fait, l'accroche est maladroite.
- Après le suicide d'un collégien en Savoie en février 2013, les parents déposent une plainte pour qu'un juge se saisisse de l'affaire
- Un collégien de 11 ans se suicide après avoir reçu deux heures de colle
- Landes : 31 parents d'élèves condamnés pour dénonciation calomnieuse d'un enseignant.
- Un père porte plainte contre un enseignant après le suicide de sa fille
- Lyon : Mort d'un collégien de 11 ans après une chute d'un mur d'escalade
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum