- HamletteFidèle du forum
Suis-je la seule à avoir autant de mal avec le fait d'enseigner en seconde ?
Je ne parle pas tant du public lui-même - même s'il est parfois déstabilisant de les récupérer si néophytes face à l'interprétation des textes et si peu autonomes : cela reste un défi très intéressant.
Mais je n'arrive pas à m'approprier le programme.
- lire écrire publier, et le travail de l'écrivain : une mine d'or a priori ! Plein de choses intéressantes à faire en perspective ! Et pourtant Dieu que je m'ennuie ! Je cherche à leur faire prendre conscience de certaines choses, et je finis découragée. Une séquence amène à travailler sur des exemples (brouillons d'écrivains, lettres d'écrivains, interview d'écrivains, ah j'en baille), et j'ai le sentiment que ces exemples sont très réducteurs. Je sais que beaucoup ne consacrent pas une séquence pleinement à ces objets d'étude, je crois que je vais faire pareil.
- le mouvement littéraire et culturel du 19è ou du 20è : indispensable, de faire passer la notion de mouvement à nos élèves si peu conscients de ce qu'est la littérature ! Et pourtant, je suis toujours écoeurée de ce que je fais du romantisme par exemple. Passé à la moulinette d'une séquence, ça devient un truc chiant comme la pluie ("alors, le romantisme, c'est le thème de la nature, du moi, de la mort, et gnagnagna et gnagnagna")... Alors qu'en première, même si on appauvrit forcément les Lumières, je trouve que ça fait davantage sens... Peut-être parce que je maîtrise davantage le contexte historique et social ? Je ne sais...
Quant au reste : je réalise (avec effroi) que je suis dérangée par le caractère trop vague des OE... Ai-je tant besoin qu'on m'indique la route à suivre ? J'ai l'impression que le programme de première est plus clair, à la fois plus cadré et plus riche (la contrainte stimule l'imagination).
J'ai bien conscience que ma manière de lire ce programme doit présenter des failles : je n'ai surtout pas envie qu'on me réponde sur le ton "Ma pauvre Mushroom tu n'y es pas du tout, ahlala ces jeunes..." ou qu'on me dise que tout cela n'est dû qu'à mes lacunes en matière de littérature et de didactique (qui ne font aucun doute) !
Je me demande juste si certains ont déjà éprouvé ce désintérêt pour le programme de seconde, et le cas échéant comment ils se le sont appropriés.
Je ne parle pas tant du public lui-même - même s'il est parfois déstabilisant de les récupérer si néophytes face à l'interprétation des textes et si peu autonomes : cela reste un défi très intéressant.
Mais je n'arrive pas à m'approprier le programme.
- lire écrire publier, et le travail de l'écrivain : une mine d'or a priori ! Plein de choses intéressantes à faire en perspective ! Et pourtant Dieu que je m'ennuie ! Je cherche à leur faire prendre conscience de certaines choses, et je finis découragée. Une séquence amène à travailler sur des exemples (brouillons d'écrivains, lettres d'écrivains, interview d'écrivains, ah j'en baille), et j'ai le sentiment que ces exemples sont très réducteurs. Je sais que beaucoup ne consacrent pas une séquence pleinement à ces objets d'étude, je crois que je vais faire pareil.
- le mouvement littéraire et culturel du 19è ou du 20è : indispensable, de faire passer la notion de mouvement à nos élèves si peu conscients de ce qu'est la littérature ! Et pourtant, je suis toujours écoeurée de ce que je fais du romantisme par exemple. Passé à la moulinette d'une séquence, ça devient un truc chiant comme la pluie ("alors, le romantisme, c'est le thème de la nature, du moi, de la mort, et gnagnagna et gnagnagna")... Alors qu'en première, même si on appauvrit forcément les Lumières, je trouve que ça fait davantage sens... Peut-être parce que je maîtrise davantage le contexte historique et social ? Je ne sais...
Quant au reste : je réalise (avec effroi) que je suis dérangée par le caractère trop vague des OE... Ai-je tant besoin qu'on m'indique la route à suivre ? J'ai l'impression que le programme de première est plus clair, à la fois plus cadré et plus riche (la contrainte stimule l'imagination).
J'ai bien conscience que ma manière de lire ce programme doit présenter des failles : je n'ai surtout pas envie qu'on me réponde sur le ton "Ma pauvre Mushroom tu n'y es pas du tout, ahlala ces jeunes..." ou qu'on me dise que tout cela n'est dû qu'à mes lacunes en matière de littérature et de didactique (qui ne font aucun doute) !
Je me demande juste si certains ont déjà éprouvé ce désintérêt pour le programme de seconde, et le cas échéant comment ils se le sont appropriés.
- ysabelDevin
Un conseil : prends les textes que tu as envie de faire et regarde comment y intégrer les OE. Enfin, c'est comme cela que je procède pour tout.
Et puis pour certains OE je coupe, je taille (lire, publier - je ne le fais jamais - et le travail de l'écrivain j'intègre rapidement quand je fais naturalisme/réalisme)
Je trouve justement que nous avons bcp de liberté en 2de - d'autant qu'il n'y a pas d'examen.
Et puis pour certains OE je coupe, je taille (lire, publier - je ne le fais jamais - et le travail de l'écrivain j'intègre rapidement quand je fais naturalisme/réalisme)
Je trouve justement que nous avons bcp de liberté en 2de - d'autant qu'il n'y a pas d'examen.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Libé-RationGuide spirituel
J'adore la seconde ! Pas d'examen, et tout à faire : culture littéraire, méthode, expression...
Sans vouloir passer pour une dirigiste, je me dis que c'est dans cette classe, avec ces élèves-là qu'on est vraiment le professeur qui forme les esprits...
Bon, j'arrête, OK...
Sans vouloir passer pour une dirigiste, je me dis que c'est dans cette classe, avec ces élèves-là qu'on est vraiment le professeur qui forme les esprits...
Bon, j'arrête, OK...
- Invité6Habitué du forum
je trouve qu'en seconde on a également une liberté plus grande, car il n'y a pas le même stress qu'en 1ère où chaque heure pour pouvoir boucler le programme et préparer correctement les élèves.
J'aime aussi pouvoir faire des séances plus "sympas", qui sortent un peu du cours sur un texte avec question.
Quant au programme, ben, je l'aime bien, je trouve que c'est vraiment l'occasion d'éveiller les yeux d'élèves parfois très naîfs sur le monde, leur univers...
En revanche, je n'aime pas la pression qu'il y a à préparer les élèves à des épreuves qu'ils devront si ce n'est maîtriser, du moins connaître théoriquement, en arrivant en 1ère ! Je me dis que ce sera à cause de moi s'ils savent, ou ne savent pas faire une dissertation, un commentaire...
J'aime aussi pouvoir faire des séances plus "sympas", qui sortent un peu du cours sur un texte avec question.
Quant au programme, ben, je l'aime bien, je trouve que c'est vraiment l'occasion d'éveiller les yeux d'élèves parfois très naîfs sur le monde, leur univers...
En revanche, je n'aime pas la pression qu'il y a à préparer les élèves à des épreuves qu'ils devront si ce n'est maîtriser, du moins connaître théoriquement, en arrivant en 1ère ! Je me dis que ce sera à cause de moi s'ils savent, ou ne savent pas faire une dissertation, un commentaire...
- SolyaneNiveau 2
Bien moi, c'est l'inverse, je viens de passer un long moment à ma première séquence consacré au travail de l'écriture et lire, écrire, publier parce que pour moi, elle n'est pas encore trop littéraire... Même si tout n'a pas été parfait, (elle est beaucoup trop longue, la lecture cursive a été un échec (comme un roman de Pennac) je les ai vus un peu évoluer et commencer à s'intéresser. Je viens de passer au théâtre... je vais faire Electre et leur ai donné en lecture cursive "les Fourberies de Scapin"... je commence par l'histoire du théâtre avant de faire un groupement de texte sur la comédie (relation maitre/valet) et j'enchainerai avec le tragédie moderne) je vais attaquer à parler de dissertation (en travaillant le paragraphe argumentatif)
Je dirai que par rapport à la première, on est plus libres donc, j'en profite pour parler et essayer d'autres choses, d'autres textes moins classiques mais je parle beaucoup de ce qui les attend en première afin qu'ils voient où on va et pourquoi ils travaillent...
Bref, tout n'est pas parfait dans ma classe mais ça va un peu mieux qu'en début d'année... je dirai qu'on aura pris notre rythme de croisière en janvier (avant c'était après la Toussaint mais tout évolue ) mais c'est quasiment tous les ans la même chose... ça ira mieux dans quelques temps.
Courage...
Je dirai que par rapport à la première, on est plus libres donc, j'en profite pour parler et essayer d'autres choses, d'autres textes moins classiques mais je parle beaucoup de ce qui les attend en première afin qu'ils voient où on va et pourquoi ils travaillent...
Bref, tout n'est pas parfait dans ma classe mais ça va un peu mieux qu'en début d'année... je dirai qu'on aura pris notre rythme de croisière en janvier (avant c'était après la Toussaint mais tout évolue ) mais c'est quasiment tous les ans la même chose... ça ira mieux dans quelques temps.
Courage...
- EGnyNiveau 4
Perso, le programme a commencé à me convenir à partir du moment où j'ai fait des textes qui me plaisaient et que je ne m'imposais plus les "sacro-saints-textes-qu'il-faut-absolument-avoir-lu-au-lycée". Ma tutrice m'a été pour cela d'un grand secours...
Par contre, moi, c'est la mentalité qui me gène. Comme le dit Alarica, on sent de la part des élèves et des parents qu'il faut tout avoir vu en seconde, que c'est la classe déterminante, et que si certains trainent sur le bord du chemin, ce qui arrive toujours, ça sera de notre faute s'ils ratent leur bac l'année d'après. Cette pression m'acable parfois même si je la ressens moins cette année que dans mon établissement précédent...
Par contre, moi, c'est la mentalité qui me gène. Comme le dit Alarica, on sent de la part des élèves et des parents qu'il faut tout avoir vu en seconde, que c'est la classe déterminante, et que si certains trainent sur le bord du chemin, ce qui arrive toujours, ça sera de notre faute s'ils ratent leur bac l'année d'après. Cette pression m'acable parfois même si je la ressens moins cette année que dans mon établissement précédent...
- PoupsSage
C'est très agréable d' enseigner en seconde !En plus, onpeut faire plein de choses avec les ados! Tout dépend aussi des classes que l'on a....
Je partage un peu l'avis de Lunelaure....Je pense également que le programme des secondes est aussi clair que celui des premières...Il ya une continuité ....
Courage Mushroom !
Je commence en général par des textes ou un objet d'étude qui me plaisent !
Exp: je fais le portrait satirique ( Eloge et blâme) , j'enseigne par le théâtrequi me permet de voir différentes formes de comique...ils reinvesstissent la notion de satire ....
il ya beaucoup de méthodologie à faire !Les modules sont faits entre autres pour cela...
Je partage un peu l'avis de Lunelaure....Je pense également que le programme des secondes est aussi clair que celui des premières...Il ya une continuité ....
Courage Mushroom !
Je commence en général par des textes ou un objet d'étude qui me plaisent !
Exp: je fais le portrait satirique ( Eloge et blâme) , j'enseigne par le théâtrequi me permet de voir différentes formes de comique...ils reinvesstissent la notion de satire ....
il ya beaucoup de méthodologie à faire !Les modules sont faits entre autres pour cela...
- HamletteFidèle du forum
Merci pour vos réponses !
Je crois effectivement que je devrais me concentrer sur les textes, et choisir ceux qui me "plaisent". Je me suis trop cassée les dents en choisissant des textes pour les faire entrer dans les OE, ou encore pour faire quelque chose d'adapté au niveau (supposé) de mes élèves.
Exemple : je suis en train de faire "grâce et dénuement". Thème de l'altérité, et récit pas trop long pour ne pas les décourager... Mais l'intérêt littéraire n'est pas incroyable finalement, je m'ennuie déjà... et eux, ça ne va pas tarder.
Je crois effectivement que je devrais me concentrer sur les textes, et choisir ceux qui me "plaisent". Je me suis trop cassée les dents en choisissant des textes pour les faire entrer dans les OE, ou encore pour faire quelque chose d'adapté au niveau (supposé) de mes élèves.
Exemple : je suis en train de faire "grâce et dénuement". Thème de l'altérité, et récit pas trop long pour ne pas les décourager... Mais l'intérêt littéraire n'est pas incroyable finalement, je m'ennuie déjà... et eux, ça ne va pas tarder.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum