Quelle est pour vous la qualité cardinale de l'enseignant ?

L'enthousiasme et l'humour pour tout ce qui touche à la gestion et à l'ambiance de classe. La rigueur et la clarté pour le volet pédagogique.

Celeborn a écrit:

Emeraldia a écrit:
Certes mais avoir des connaissances ss savoir les transmettre...cela ne fait pas un bon pédagogue...

C'est toujours mieux que savoir transmettre sans avoir de connaissances

L'un comme l'autre feraient de bien mauvais profs... Il n'y a qu'à voir certains profs de fac, soporifiques, qui ne tiendraient pas 5 minutes ds le secondaire...

Juliet2007, je me retrouve dans tes propos !

La vocation ! (non patapé !)

Plus sérieusement, je pense à quatre choses :

- être passionné, ou pour le moins intéressé par ce que l'on fait,

- avoir deux doigts d'humour, car j'ai pu remarquer que détendre une atmosphère de classe aidait ensuite au travail,

- être juste, de toute façon dès qu'on est face à un public jeune, c'est primordial,

- et surtout avoir de l'autorité, sans quoi je pense aussi que tout le reste s'effondre.

La patience.

Il en faut beaucoup.

La capacité de séduction.
Quant à savoir ce qui fait la séduction… Un certain côté protéiforme — pour les uns, la main de fer dans le gant de fer, et pour d'autres dans le velours. Dans tous les cas, l'extrême maîtrise du langage (y compris du langage corporel). Ce qui implique une connaissance très fine de sa discipline (ce qui se conçoit bien…), et la capacité à s'enthousiasmer — même quand on ne l'est pas. Bref, plus je vieillis, plus je me dis qu'il faudrait donner aux profs une technique très aboutie de jeu théâtral.

Juliet2007 a écrit:L'enthousiasme et l'humour pour tout ce qui touche à la gestion et à l'ambiance de classe. La rigueur et la clarté pour le volet pédagogique.

+1.

La droiture et l'humour.

Partant du principe que les compétences nous les avons de par notre qualification et formation, je dirais qu'aujourd'hui il nous faut une énorme dose de patience et de flegme pour tenir, peut-être plus en collège qu'en lycée si j'en juge par mon expérience personnelle.

Emeraldia a écrit:

marquisedemerteuil a écrit:

Emeraldia a écrit:Je suis d'accord avec Marquise. Le relationnel est primordial...Ensuite, je dirai : la clarté et la patience...

ce qui est inquiétant, c'est que ça passe avant les connaissances et les compétences disciplinaires...

Certes mais avoir des connaissances ss savoir les transmettre...cela ne fait pas un bon pédagogue...

la pédagogie oui, le relationnel qui passe avant le cours, non. c'est ce que je voulais dire...

la bienveillance et la confiance en soi.

Abraxas a écrit:La capacité de séduction.
Quant à savoir ce qui fait la séduction… Un certain côté protéiforme — pour les uns, la main de fer dans le gant de fer, et pour d'autres dans le velours. Dans tous les cas, l'extrême maîtrise du langage (y compris du langage corporel). Ce qui implique une connaissance très fine de sa discipline (ce qui se conçoit bien…), et la capacité à s'enthousiasmer — même quand on ne l'est pas. Bref, plus je vieillis, plus je me dis qu'il faudrait donner aux profs une technique très aboutie de jeu théâtral.

+10

Abraxas a écrit:La capacité de séduction.
Quant à savoir ce qui fait la séduction… Un certain côté protéiforme — pour les uns, la main de fer dans le gant de fer, et pour d'autres dans le velours. Dans tous les cas, l'extrême maîtrise du langage (y compris du langage corporel). Ce qui implique une connaissance très fine de sa discipline (ce qui se conçoit bien…), et la capacité à s'enthousiasmer — même quand on ne l'est pas. Bref, plus je vieillis, plus je me dis qu'il faudrait donner aux profs une technique très aboutie de jeu théâtral.

La capacité de séduction, certainement !
Mais soit je dois en manquer considérablement :lol: ou un certain public n'y est pas du tout sensible parce que ça ne marche pas à tous les coups et surtout pas partout

la zénitude....en plus de tout le reste

Patience, compréhension, rigueur et clarté...Surtout ces deux dernières.
Et puis mieux vaut aimer les grandes causes deséspérées!

D'accord avec vos propositions.
La mienne : l'endurance ...

D'accord avec tout ce qui a été dit. S'il fallait choisir, rigueur et bienveillance.

Mais en bonne prof de philo, je m'interroge sur les présupposés du sujet : si la question est "quelle est la qualité qu'il faut avoir AVANT de s'engager", je dirais la volonté de bien faire, c'est tout. Le reste peut venir (ou pas, peut-être) après. Je suis très différente en cours et dans la vraie vie et c'est plutôt les qualités développées dans mon métier qui m'aident dans la vie que l'inverse (je suis terrrrriblement timide mais de moins en moins grâce au boulot).

lene75 a écrit: si la question est "quelle est la qualité qu'il faut avoir AVANT de s'engager", je dirais la volonté de bien faire, c'est tout.

S'il n'y avait que ça, j'aurais dû m'en tirer.

on t'a clairement mis des bâtons dans les roues et tu n'as pas été soutenue, ni dans ton étb, ni par l'IUFM, c'est tout. et l'état actuel du métier (où le prof est censé tenir les classes les plus pénibles avant d'enseigner) n'arrange rien.

une bonne droite et un bon sens de l'humour.... :lol:
(je rejoins volontiers Abraxas...c'est le côté "théatral" du métier qui m'a d'abord attiré...)

lene75 a écrit:Mais en bonne prof de philo, je m'interroge sur les présupposés du sujet : si la question est "quelle est la qualité qu'il faut avoir AVANT de s'engager", je dirais la volonté de bien faire, c'est tout.

Je suppose qu'une qualité cardinale est une qualité charnière, nécessaire à la fonction d'enseignant, et suffisante à l'ambition de son exercice (mais non suffisante à son exercice, bien sûr).

marquisedemerteuil a écrit:on t'a clairement mis des bâtons dans les roues et tu n'as pas été soutenue, ni dans ton étb, ni par l'IUFM, c'est tout. et l'état actuel du métier (où le prof est censé tenir les classes les plus pénibles avant d'enseigner) n'arrange rien.

C'est vrai, mais j'avais quand même un grave problème. Avoir un tel bazar avec des élèves normaux, ça tient du surnaturel. On dépassait le stade des petits bavardages, hein. C'était du bon gros bordel, avec cris d'animaux, élèves qui se lèvent, jouent avec la lumière, s'interpellent en braillant, se lancent des trucs...

Et ça ce n'est de la faute de personne, sinon de la mienne.

Abraxas a écrit:La capacité de séduction.
Quant à savoir ce qui fait la séduction… Un certain côté protéiforme — pour les uns, la main de fer dans le gant de fer, et pour d'autres dans le velours. Dans tous les cas, l'extrême maîtrise du langage (y compris du langage corporel). Ce qui implique une connaissance très fine de sa discipline (ce qui se conçoit bien…), et la capacité à s'enthousiasmer — même quand on ne l'est pas. Bref, plus je vieillis, plus je me dis qu'il faudrait donner aux profs une technique très aboutie de jeu théâtral.

Au lycée.
Avec des 6e, ce n'est pas la principale qualité d'un enseignant.

marquisedemerteuil a écrit:on t'a clairement mis des bâtons dans les roues et tu n'as pas été soutenue, ni dans ton étb, ni par l'IUFM, c'est tout. et l'état actuel du métier (où le prof est censé tenir les classes les plus pénibles avant d'enseigner) n'arrange rien.

+1

J'ai pensé à toi, carabas, en écrivant ça, et ça ne modifie pas ma position. Justement, on t'a enfoncée en supposant probablement que tu n'avais pas les qualités requises au lieu de t'aider à les acquérir, ce qui devrait quand même être le rôle minimal d'une formation ! C'est comme si moi je supposais que je ne peux rien pour les élèves qui ne savent pas déjà tout dès le début de l'année... bah si c'était le cas, je servirais à quoi, moi ? Ou comme si, pour savoir qui est capable d'être pilote de ligne, on mettait les gens aux commandes d'un avion sans aucune formation ni aucun entraînement et qu'on ne garde que les survivants en supposant que les autres n'auraient jamais pu apprendre faute d'avoir les qualités pour...

Pour moi, rigueur et confiance (en soi et en nos compétences). Si le prof est hésitant, les élèves le sentent et en profitent. Si le prof est "brouillon", ils en profitent aussi.

Quant au côté théâtral, je suis tt à fait d'accord. Le prof est avt tt un acteur, il ne doit en aucun cas se montrer au collège dans comme la "vraie vie", au risque de laisser paraître ses faiblesses (et on en a tous). Arrivé au collège, il endosse le rôle du prof et doit s'y tenir tte la journée (ne pas chercher à faire "copain copain" avec les élèves)

Et moi aussi, carabas, pendant mon année de stage, j'ai eu bien plus grave que des bavardages : des élèves d'un lycée lambda (pas ZEP) qui se levaient, qui se jetaient des projectiles, qui me répondaient de façon désagréable, qui refusaient de faire ce que je demandais, qui sortaient de ma salle en plein cours en claquant la porte, des quasi-insultes, des provocations, des bruits d'animaux aussi, de la musique sur les portables, j'en ai même un qui a montré son cul en plein cours... mais j'ai été soutenue, encouragée, par des gens qui supposaient que si j'avais réussi le concours et puisque j'avais la volonté, c'est que j'avais les qualités pour enseigner, et aujourd'hui, comme je le disais sur un autre fil, je fais cours dans un silence religieux, avec des élèves qui lèvent la main pour prendre la parole, qui renoncent à bavarder quand ils croisent mon regard au moment où ils s'y apprêtent, etc. Espérons que ça dure ! J'ai encore un peu de mal avec les classes difficiles mais je me dis que ça va venir quand je vois le chemin déjà parcouru.