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- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Bonsoir jolie guerrière,
Effectivement, c'est bien joli.
Et je m'efforce de m'y conformer....
Après des années d'oubli, ce petit texte m'est revenu la semaine dernière.
J'assistais alors à un oratorio philosophique sur la recherche du bonheur (vaste débat!)
Trois excellents comédiens enchaînaient des extraits de Houellebecq, Voltaire, et donc Baudelaire, le tout joliment mis en valeur par un étonnant violoniste contemporain.
Nous étions trente dans la salle...
Tout le monde aurait déjà trouvé son bonheur ?
Le mien m'a quitté depuis longtemps, il ne reviendra pas.
Alors je m'enivre, de vin, de poésie ou de vertu.
A ma guise.
bizzzz du soir, S-I-L
Effectivement, c'est bien joli.
Et je m'efforce de m'y conformer....
Après des années d'oubli, ce petit texte m'est revenu la semaine dernière.
J'assistais alors à un oratorio philosophique sur la recherche du bonheur (vaste débat!)
Trois excellents comédiens enchaînaient des extraits de Houellebecq, Voltaire, et donc Baudelaire, le tout joliment mis en valeur par un étonnant violoniste contemporain.
Nous étions trente dans la salle...
Tout le monde aurait déjà trouvé son bonheur ?
Le mien m'a quitté depuis longtemps, il ne reviendra pas.
Alors je m'enivre, de vin, de poésie ou de vertu.
A ma guise.
bizzzz du soir, S-I-L
- InvitéNGrand sage
Shakespeare : tu es sans doute trop romantique.
Une chanson que je te conseille : Berry Le bonheur
https://www.youtube.com/watch?v=4i6PfF4kX7U
J'édite : comment sais tu que je suis une guerrière
Une chanson que je te conseille : Berry Le bonheur
https://www.youtube.com/watch?v=4i6PfF4kX7U
J'édite : comment sais tu que je suis une guerrière
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Bonjour Nateka,
vous avez sans doute raison, je fais partie des derniers romantiques.
Je me suis trompé de siècle.
Mille fois merci pour la chanson, jolie surprise ce matin pendant ma pause :abh:
J'ai plein de taf, il faut que j'y retourne.
bizzzz
S-I-L
vous avez sans doute raison, je fais partie des derniers romantiques.
Je me suis trompé de siècle.
Mille fois merci pour la chanson, jolie surprise ce matin pendant ma pause :abh:
J'ai plein de taf, il faut que j'y retourne.
bizzzz
S-I-L
- val09Neoprof expérimenté
Je suis une inconditionnelle de ce poème de Kipling (il est d'ailleurs encadré dans la chambre de mon fils )
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres la perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres la perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
_________________
Plus vraiment "néo" : prof de LM depuis 2001
- InvitéNGrand sage
J'aime beaucoup ce poème If aussi :
https://www.dailymotion.com/video/x45fym_if-de-rudyard-kipling-chante-par-be_creation
https://www.dailymotion.com/video/x45fym_if-de-rudyard-kipling-chante-par-be_creation
- ChloreNiveau 7
Hommage à la vie
C’est beau d’avoir élu
Domicile vivant
Et de loger le temps
Dans un cœur continu,
Et d’avoir vu ses mains
Se poser sur le monde
Comme sur une pomme
Dans un petit jardin,
D’avoir aimé la terre,
La lune et le soleil,
Comme des familiers
Qui n’ont pas leurs pareils,
Et d’avoir confié
Le monde à sa mémoire
Comme un clair cavalier
A sa monture noire,
D’avoir donné visage
À ces mots : femme, enfants,
Et servi de rivage
À d’errants continents,
Et d’avoir atteint l’âme
À petits coups de rame
Pour ne l’effaroucher
D’une brusque approchée.
C’est beau d’avoir connu
L’ombre sous le feuillage
Et d’avoir senti l’âge
Ramper sur le corps nu,
Accompagné la peine
Du sang noir dans nos veines
Et doré son silence
De l’étoile Patience,
Et d’avoir tous ces mots
Qui bougent dans la tête,
De choisir les moins beaux
Pour leur faire un peu fête,
D’avoir senti la vie
Hâtive et mal aimée,
De l’avoir enfermée
Dans cette poésie.
1939-1945
Jules Supervielle
C’est beau d’avoir élu
Domicile vivant
Et de loger le temps
Dans un cœur continu,
Et d’avoir vu ses mains
Se poser sur le monde
Comme sur une pomme
Dans un petit jardin,
D’avoir aimé la terre,
La lune et le soleil,
Comme des familiers
Qui n’ont pas leurs pareils,
Et d’avoir confié
Le monde à sa mémoire
Comme un clair cavalier
A sa monture noire,
D’avoir donné visage
À ces mots : femme, enfants,
Et servi de rivage
À d’errants continents,
Et d’avoir atteint l’âme
À petits coups de rame
Pour ne l’effaroucher
D’une brusque approchée.
C’est beau d’avoir connu
L’ombre sous le feuillage
Et d’avoir senti l’âge
Ramper sur le corps nu,
Accompagné la peine
Du sang noir dans nos veines
Et doré son silence
De l’étoile Patience,
Et d’avoir tous ces mots
Qui bougent dans la tête,
De choisir les moins beaux
Pour leur faire un peu fête,
D’avoir senti la vie
Hâtive et mal aimée,
De l’avoir enfermée
Dans cette poésie.
1939-1945
Jules Supervielle
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Merci Chlore, belle intention.
Ce soir, mes souvenirs se font un peu insistants, je sens que ça part en vrille, comme trop souvent ces dernières semaines.
Je n'ai que cela à vous offrir...je m'en excuse.
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;
Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Gérard de Nerval, Les Chimères (1854)
S-I-L
Ce soir, mes souvenirs se font un peu insistants, je sens que ça part en vrille, comme trop souvent ces dernières semaines.
Je n'ai que cela à vous offrir...je m'en excuse.
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;
Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Gérard de Nerval, Les Chimères (1854)
S-I-L
- PasseroseNeoprof expérimenté
Un poème de Prévert (Paroles) redécouvert par hasard dans un manuel :
Le miroir brisé
Le petit homme qui chantait sans cesse
Le petit homme qui chantait dans ma tête
Le petit homme de la jeunesse
A cassé son lacet de soulier
Et toutes les baraques de la fête
Tout d’un coup se sont écroulées
Et dans le silence de cette fête
Dans le désert de cette fête
J’ai entendu ta voix heureuse
Ta voix déchirée et fragile
Enfantine et désolée
Venant de loin et qui m’appelait
Et j’ai mis ma main sur mon cœur
Où remuaient
Ensanglantés
Les sept éclats de glace de ton rire étoilé
Le miroir brisé
Le petit homme qui chantait sans cesse
Le petit homme qui chantait dans ma tête
Le petit homme de la jeunesse
A cassé son lacet de soulier
Et toutes les baraques de la fête
Tout d’un coup se sont écroulées
Et dans le silence de cette fête
Dans le désert de cette fête
J’ai entendu ta voix heureuse
Ta voix déchirée et fragile
Enfantine et désolée
Venant de loin et qui m’appelait
Et j’ai mis ma main sur mon cœur
Où remuaient
Ensanglantés
Les sept éclats de glace de ton rire étoilé
- Mamz'elleNiveau 7
Il souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Petit village de Quito, tu n’es pas pour moi.
J’ai besoin de haine, et d’envie, c’est ma santé.
Une grande ville, qu’il me faut.
Une grande consommation d’envie.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme sont les tourbillons.
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide.
Malédiction sur toute la terre, sur toute la civilisation, sur tous les êtres à la surface de toutes les planètes, à
cause de ce vide !
Il a dit, ce monsieur le critique, que je n’avais pas de haine.
Ce vide, voilà ma réponse.
Ah ! Comme on est mal dans ma peau !
J’ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l’amour, sur le pain de gloire qui est dehors,
J’ai besoin de regarder par le carreau de la fenêtre,
Qui est vide comme moi, qui ne prend rien du tout.
J’ai dit pleurer : non, c’est un forage à froid, qui fore, fore, inlassablement,
Comme sur une solive de hêtre deux cents générations de vers qui se sont légué cet héritage : « Fore… Fore. »
C’est à gauche, mais je ne dis pas que c’est le cœur.
Je dis trou, je ne dis pas plus, c’est de la rage et je ne peux rien.
J’ai sept ou huit sens. Un d’eux : celui du manque.
Je le touche et le palpe comme on palpe du bois.
Mais ce serait plutôt une grande forêt, de celles-là qu’on ne trouve plus en Europe depuis longtemps.
Et c’est ma vie, ma vie par le vide.
S’il disparaît, ce vide, je me cherche, je m’affole et c’est encore pis.
Je me suis bâti sur une colonne absente.
Qu’est-ce que le Christ aurait dit s’il avait été fait ainsi ?
Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l’homme il ne reste rien,
Il meurt bientôt, il était trop tard.
Une femme peut-elle se contenter de haine ?
Alors aimez-moi, aimez-moi beaucoup et me le dites,
M’écrivez, quelqu’une de vous.
Mais qu’est-ce que c’est, ce petit être ?
Je ne l’apercevrais pas longtemps.
Ni deux cuisses ni un grand cœur ne peuvent remplir mon vide.
Ni des yeux pleins d’Angleterre et de rêve comme on dit.
Ni une voix chantante qui dirait complétude et chaleur.
Les frissons ont en moi du froid toujours prêt.
Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihileur.
Mon vide est ouate et silence.
Silence qui arrête tout.
Un silence d’étoiles.
Quoique ce trou soit profond, il n’a aucune forme.
Les mots ne le trouvent pas,
Barbotent autour.
J’ai toujours admiré que des gens qui se croient gens de révolution se sentissent frères.
Ils parlaient l’un de l’autre avec émotion : coulaient comme un potage.
Ce n’est pas de la haine, ça, mes amis, c’est de la gélatine.
La haine est toujours dure,
Frappe les autres,
Mais racle ainsi son homme à l’intérieur continuellement.
C’est l’envers de la haine.
Et point de remède. Point de remède.
Henri Michaux, in Ecuador, 1929. Poème autobiographique à la Michaux...
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Petit village de Quito, tu n’es pas pour moi.
J’ai besoin de haine, et d’envie, c’est ma santé.
Une grande ville, qu’il me faut.
Une grande consommation d’envie.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme sont les tourbillons.
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide.
Malédiction sur toute la terre, sur toute la civilisation, sur tous les êtres à la surface de toutes les planètes, à
cause de ce vide !
Il a dit, ce monsieur le critique, que je n’avais pas de haine.
Ce vide, voilà ma réponse.
Ah ! Comme on est mal dans ma peau !
J’ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l’amour, sur le pain de gloire qui est dehors,
J’ai besoin de regarder par le carreau de la fenêtre,
Qui est vide comme moi, qui ne prend rien du tout.
J’ai dit pleurer : non, c’est un forage à froid, qui fore, fore, inlassablement,
Comme sur une solive de hêtre deux cents générations de vers qui se sont légué cet héritage : « Fore… Fore. »
C’est à gauche, mais je ne dis pas que c’est le cœur.
Je dis trou, je ne dis pas plus, c’est de la rage et je ne peux rien.
J’ai sept ou huit sens. Un d’eux : celui du manque.
Je le touche et le palpe comme on palpe du bois.
Mais ce serait plutôt une grande forêt, de celles-là qu’on ne trouve plus en Europe depuis longtemps.
Et c’est ma vie, ma vie par le vide.
S’il disparaît, ce vide, je me cherche, je m’affole et c’est encore pis.
Je me suis bâti sur une colonne absente.
Qu’est-ce que le Christ aurait dit s’il avait été fait ainsi ?
Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l’homme il ne reste rien,
Il meurt bientôt, il était trop tard.
Une femme peut-elle se contenter de haine ?
Alors aimez-moi, aimez-moi beaucoup et me le dites,
M’écrivez, quelqu’une de vous.
Mais qu’est-ce que c’est, ce petit être ?
Je ne l’apercevrais pas longtemps.
Ni deux cuisses ni un grand cœur ne peuvent remplir mon vide.
Ni des yeux pleins d’Angleterre et de rêve comme on dit.
Ni une voix chantante qui dirait complétude et chaleur.
Les frissons ont en moi du froid toujours prêt.
Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihileur.
Mon vide est ouate et silence.
Silence qui arrête tout.
Un silence d’étoiles.
Quoique ce trou soit profond, il n’a aucune forme.
Les mots ne le trouvent pas,
Barbotent autour.
J’ai toujours admiré que des gens qui se croient gens de révolution se sentissent frères.
Ils parlaient l’un de l’autre avec émotion : coulaient comme un potage.
Ce n’est pas de la haine, ça, mes amis, c’est de la gélatine.
La haine est toujours dure,
Frappe les autres,
Mais racle ainsi son homme à l’intérieur continuellement.
C’est l’envers de la haine.
Et point de remède. Point de remède.
Henri Michaux, in Ecuador, 1929. Poème autobiographique à la Michaux...
_________________
"Le sommet de la courbe du raté" ; "Comment faire un bout de chemin en société ? En baisant la gueule des débiles..."
- Mamz'elleNiveau 7
Démons féminins de l'excitation de l'encre du désir, triangulaire visage en poils de tentation, où percent, où coulent cent regards de pluie, cent regards accrocheurs, de regards pour regards en retour. petite araignée noire, naine en crachant lentement, pour arrêter le temps un instant."
Michaux.
Sinon, j'aime beaucoup "Enivrez-vous" également.
Michaux.
Sinon, j'aime beaucoup "Enivrez-vous" également.
_________________
"Le sommet de la courbe du raté" ; "Comment faire un bout de chemin en société ? En baisant la gueule des débiles..."
- cathemisNiveau 10
Deux poèmes qui m'ont marquée lorsque j'étais élève :
Colloque sentimental (Verlaine)
Contre les bûcherons de la forêt de Gastine (Ronsard)
La Fontaine, Apollinaire...
Il y en a tellement !
Colloque sentimental (Verlaine)
Contre les bûcherons de la forêt de Gastine (Ronsard)
La Fontaine, Apollinaire...
Il y en a tellement !
- menerveOracle
"El Desdichado" Nerval
"Demain dès l'Aube" Hugo
" Je vis, je meurs" Louise Labbée
"Que sont mes amis devenus" Villon
"Demain dès l'Aube" Hugo
" Je vis, je meurs" Louise Labbée
"Que sont mes amis devenus" Villon
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
menerve a écrit: "El Desdichado" Nerval"Demain dès l'Aube" Hugo
" Je vis, je meurs" Louise Labbée
"Que sont mes amis devenus" Villon
Celui-là, je l'ai posté y a pas longtemps.... :| en page quatre, un jour où j'étais encore en pleine forme...
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Quand vogue la galère...restons en mer.
J'aime beaucoup celui-ci, d'ailleurs remarquablement mis en musique par Sting.
"CHRISTMAS AT SEA"
The sheets were frozen hard, and they cut the naked hand;
The decks were like a slide, where a seamen scarce could stand;
The wind was a nor'wester, blowing squally off the sea;
And cliffs and spouting breakers were the only things a-lee.
They heard the surf a-roaring before the break of day;
But 'twas only with the peep of light we saw how ill we lay.
We tumbled every hand on deck instanter, with a shout,
And we gave her the maintops'l, and stood by to go about.
All day we tacked and tacked between the South Head and the North;
All day we hauled the frozen sheets, and got no further forth;
All day as cold as charity, in bitter pain and dread,
For very life and nature we tacked from head to head.
We gave the South a wider berth, for there the tide-race roared;
But every tack we made we brought the North Head close aboard:
So's we saw the cliffs and houses, and the breakers running high,
And the coastguard in his garden, with his glass against his eye.
The frost was on the village roofs as white as ocean foam;
The good red fires were burning bright in every 'long-shore home;
The windows sparkled clear, and the chimneys volleyed out;
And I vow we sniffed the victuals as the vessel went about.
The bells upon the church were rung with a mighty jovial cheer;
For it's just that I should tell you how (of all days in the year)
This day of our adversity was blessed Christmas morn,
And the house above the coastguard's was the house where I was born.
O well I saw the pleasant room, the pleasant faces there,
My mother's silver spectacles, my father's silver hair;
And well I saw the firelight, like a flight of homely elves,
Go dancing round the china-plates that stand upon the shelves.
And well I knew the talk they had, the talk that was of me,
Of the shadow on the household and the son that went to sea;
And O the wicked fool I seemed, in every kind of way,
To be here and hauling frozen ropes on blessed Christmas Day.
They lit the high sea-light, and the dark began to fall.
"All hands to loose topgallant sails," I heard the captain call.
"By the Lord, she'll never stand it," our first mate Jackson, cried.
..."It's the one way or the other, Mr. Jackson," he replied.
She staggered to her bearings, but the sails were new and good,
And the ship smelt up to windward just as though she understood.
As the winter's day was ending, in the entry of the night,
We cleared the weary headland, and passed below the light.
And they heaved a mighty breath, every soul on board but me,
As they saw her nose again pointing handsome out to sea;
But all that I could think of, in the darkness and the cold,
Was just that I was leaving home and my folks were growing old.
By Robert Louis Stevenson (1850-94).
_______________________________
J'aime beaucoup celui-ci, d'ailleurs remarquablement mis en musique par Sting.
"CHRISTMAS AT SEA"
The sheets were frozen hard, and they cut the naked hand;
The decks were like a slide, where a seamen scarce could stand;
The wind was a nor'wester, blowing squally off the sea;
And cliffs and spouting breakers were the only things a-lee.
They heard the surf a-roaring before the break of day;
But 'twas only with the peep of light we saw how ill we lay.
We tumbled every hand on deck instanter, with a shout,
And we gave her the maintops'l, and stood by to go about.
All day we tacked and tacked between the South Head and the North;
All day we hauled the frozen sheets, and got no further forth;
All day as cold as charity, in bitter pain and dread,
For very life and nature we tacked from head to head.
We gave the South a wider berth, for there the tide-race roared;
But every tack we made we brought the North Head close aboard:
So's we saw the cliffs and houses, and the breakers running high,
And the coastguard in his garden, with his glass against his eye.
The frost was on the village roofs as white as ocean foam;
The good red fires were burning bright in every 'long-shore home;
The windows sparkled clear, and the chimneys volleyed out;
And I vow we sniffed the victuals as the vessel went about.
The bells upon the church were rung with a mighty jovial cheer;
For it's just that I should tell you how (of all days in the year)
This day of our adversity was blessed Christmas morn,
And the house above the coastguard's was the house where I was born.
O well I saw the pleasant room, the pleasant faces there,
My mother's silver spectacles, my father's silver hair;
And well I saw the firelight, like a flight of homely elves,
Go dancing round the china-plates that stand upon the shelves.
And well I knew the talk they had, the talk that was of me,
Of the shadow on the household and the son that went to sea;
And O the wicked fool I seemed, in every kind of way,
To be here and hauling frozen ropes on blessed Christmas Day.
They lit the high sea-light, and the dark began to fall.
"All hands to loose topgallant sails," I heard the captain call.
"By the Lord, she'll never stand it," our first mate Jackson, cried.
..."It's the one way or the other, Mr. Jackson," he replied.
She staggered to her bearings, but the sails were new and good,
And the ship smelt up to windward just as though she understood.
As the winter's day was ending, in the entry of the night,
We cleared the weary headland, and passed below the light.
And they heaved a mighty breath, every soul on board but me,
As they saw her nose again pointing handsome out to sea;
But all that I could think of, in the darkness and the cold,
Was just that I was leaving home and my folks were growing old.
By Robert Louis Stevenson (1850-94).
_______________________________
- AudreyOracle
Sur quel album? Songs from the labyrinth? Mais ça me fait penser à une chanson qui se trouve sur "the soul cages"...
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Non, dans son dernier album "if on a winter's night", un petit bijou à écouter au coin du feu, quand le vent hurle au dehors.
- AudreyOracle
J'avais hésité à l'acheter... Mais je n'ai pas de cheminée...
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
https://www.youtube.com/watch?v=lxZNTZhloiQ
voili, voilou....je vous fais une place devant la mienne.
voili, voilou....je vous fais une place devant la mienne.
- AudreyOracle
Ah oui, mais là, cheminée, sting et adorable monsieur...ça risque de provoquer de drôles de choses chez moi..attention! LOL
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Audrey a écrit:Ah oui, mais là, cheminée, sting et adorable monsieur...ça risque de provoquer de drôles de choses chez moi..attention! LOL
Pas d'inquiétudes, je suis un gentleman. :acf:
Et puis vous serez de corvée de bois, ce qui est déjà beaucoup moins sexy!
bizzz
S-I-L
- AudreyOracle
Qui a dit que je m'inquiétais? C'est plutôt au monsieur de s'inquiéter en fait! LOL Et puis j'aime bien aller chercher du bois moi...
- PasseroseNeoprof expérimenté
Un nouveau poème :
La mort n'est rien,
je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez,
pensez à moi,
priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort 1910
Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin
La mort n'est rien,
je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez,
pensez à moi,
priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort 1910
Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin
- GolouNeoprof expérimenté
Quand le ciel bas et lourd pèse comme une couvercle... de Baudelaire.
Juste celui là... Moi c'est Baudelaire et Baudelaire et parfois Baudelaire.
Juste celui là... Moi c'est Baudelaire et Baudelaire et parfois Baudelaire.
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mon recueil de poèmes
ma petite autobio
- InvitéNGrand sage
C'est la mort lente
Pour celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas
C'est la mort lente
Pour celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider
C'est la mort lente
Pour celui qui devient esclave de l'habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Pour celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
C'est la mort lente
Pour celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
C'est la mort lente
Pour celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour
Pour celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves
Pour celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Pablo Neruda
Pour celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas
C'est la mort lente
Pour celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider
C'est la mort lente
Pour celui qui devient esclave de l'habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Pour celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
C'est la mort lente
Pour celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
C'est la mort lente
Pour celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour
Pour celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves
Pour celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Pablo Neruda
- InvitéNGrand sage
N'y va pas
tout est combiné d'avance
le match est truqué
et quand il apparaîtra sur le ring
environné d'eclairs de magnésium
ils entonneront à tue-tête le Te Deum
et avant même que tut te sois levé de ta chaise
ils te sonneront les cloches à toute volée
ils te jetteront à la figure l'éponge sacrée
et tu n'auras pas le temps de lui voler dans les plumes
ils se jetteront sur toi
et il frappera au-dessous de la ceinture
et tu t'écrouleras
les bras stupidement en croix
dans la sciure
et jamais plus tu ne pourras faire l'amour.
Prévert, combat avec l'ange
tout est combiné d'avance
le match est truqué
et quand il apparaîtra sur le ring
environné d'eclairs de magnésium
ils entonneront à tue-tête le Te Deum
et avant même que tut te sois levé de ta chaise
ils te sonneront les cloches à toute volée
ils te jetteront à la figure l'éponge sacrée
et tu n'auras pas le temps de lui voler dans les plumes
ils se jetteront sur toi
et il frappera au-dessous de la ceinture
et tu t'écrouleras
les bras stupidement en croix
dans la sciure
et jamais plus tu ne pourras faire l'amour.
Prévert, combat avec l'ange
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Cinquième et dernier.
There's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too tough for him,
I say, stay in there, I'm not going
to let anybody see
you.
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I pour whiskey on him and inhale
cigarette smoke
and the whores and the bartenders
and the grocery clerks
never know that
he's
in there.
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too tough for him,
I say,
stay down, do you want to mess
me up?
you want to screw up the
works?
you want to blow my book sales in
Europe?
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too clever, I only let him out
at night sometimes
when everybody's asleep.
I say, I know that you're there,
so don't be
sad.
then I put him back,
but he's singing a little
in there, I haven't quite let him
die
and we sleep together like
that
with our
secret pact
and it's nice enough to
make a man
weep, but I don't
weep, do
you?
C. Bukowski
There's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too tough for him,
I say, stay in there, I'm not going
to let anybody see
you.
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I pour whiskey on him and inhale
cigarette smoke
and the whores and the bartenders
and the grocery clerks
never know that
he's
in there.
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too tough for him,
I say,
stay down, do you want to mess
me up?
you want to screw up the
works?
you want to blow my book sales in
Europe?
there's a bluebird in my heart that
wants to get out
but I'm too clever, I only let him out
at night sometimes
when everybody's asleep.
I say, I know that you're there,
so don't be
sad.
then I put him back,
but he's singing a little
in there, I haven't quite let him
die
and we sleep together like
that
with our
secret pact
and it's nice enough to
make a man
weep, but I don't
weep, do
you?
C. Bukowski
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