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- Presse-puréeGrand sage
sinon, c'est:
"Voyage à Cythère", de Baudelaire;
l'Odyssée
"odi et amo" de Catulle;
et "il pleure dans mon coeur" de Verlaine
"Voyage à Cythère", de Baudelaire;
l'Odyssée
"odi et amo" de Catulle;
et "il pleure dans mon coeur" de Verlaine
- FlofloNiveau 10
Pour moi, le seul et l'unique : "Mignonne, allons voir si la rose ..."
_________________
Les mots sont
La voix de l'émotion
Grand Corps Malade
- InvitéNGrand sage
Le Chat Qui ne Ressemble à rienLe chat qui ne ressemble à rien
Aujourd'hui ne va pas très bien.
Il va visiter le Docteur
Qui lui ausculte le coeur.
Votre coeur ne va pas bien
Il ne ressemble à rien,
Il n'a pas son pareil
De Paris à Créteil.
Il va visiter sa demoiselle
Qui lui regarde la cervelle.
Votre cervelle ne va pas bien
Elle ne ressemble à rien,
Elle n'a pas son contraire
A la surface de la terre.
Voilà pourquoi le chat qui ne ressemble à rien
Est triste aujourd'hui et ne va pas bien.
Robert Desnos
Aujourd'hui ne va pas très bien.
Il va visiter le Docteur
Qui lui ausculte le coeur.
Votre coeur ne va pas bien
Il ne ressemble à rien,
Il n'a pas son pareil
De Paris à Créteil.
Il va visiter sa demoiselle
Qui lui regarde la cervelle.
Votre cervelle ne va pas bien
Elle ne ressemble à rien,
Elle n'a pas son contraire
A la surface de la terre.
Voilà pourquoi le chat qui ne ressemble à rien
Est triste aujourd'hui et ne va pas bien.
Robert Desnos
- AlcyoneFidèle du forum
Pour construire un poème
Pour construire un poème
Il faut briser le temps
Il faut prendre les mots
Dans un autre panier
Ecouter les épées
Des oiseaux de l’aurore
Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer
Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde
Attendre que le froid
Gèle les bruits du coeur
Et contempler le mur
Où les signes regardent.
Georges Jean
Pour construire un poème
Il faut briser le temps
Il faut prendre les mots
Dans un autre panier
Ecouter les épées
Des oiseaux de l’aurore
Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer
Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde
Attendre que le froid
Gèle les bruits du coeur
Et contempler le mur
Où les signes regardent.
Georges Jean
- InvitéNGrand sage
Alcyone a écrit:Pour construire un poème
Pour construire un poème
Il faut briser le temps
Il faut prendre les mots
Dans un autre panier
Ecouter les épées
Des oiseaux de l’aurore
Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer
Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde
Attendre que le froid
Gèle les bruits du coeur
Et contempler le mur
Où les signes regardent.
Georges Jean
Merci : je ne connaissais pas
- InvitéNGrand sage
Déjeuner du matin de Prévert ...J'adore !
Et c'est un texte facile à mettre en scène pour le théâtre : une voix off, un décor dépouillé avec 2 acteurs : très facile . Je comptais le faire faire mais je n'ai pas eu le temps
Et c'est un texte facile à mettre en scène pour le théâtre : une voix off, un décor dépouillé avec 2 acteurs : très facile . Je comptais le faire faire mais je n'ai pas eu le temps
- marininhaHabitué du forum
El desdichado, je le trouve sublime (Nerval en général d'ailleurs), et Baudelaire (L'invitation au voyage, à une dame créole)....
- Hervé HervéFidèle du forum
nateka a écrit:L'orange bleue c'est un tableau de Man ray mais aussi un poème d'Eluard non ? qui a le texte en tête ?
La terre est bleue comme une orange...
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul ELUARD, L'Amour la poésie (1929)
- Hervé HervéFidèle du forum
Mignonne, allons voir si la rose de Ronsard
Une saison en enfer de Rimbaud
Les litanies de Satan de Baudelaire
Chanson d'automne de Verlaine
Guillevic pour l'ensemble de son oeuvre.
Je crois que je ne suis pas très original...
Une saison en enfer de Rimbaud
Les litanies de Satan de Baudelaire
Chanson d'automne de Verlaine
Guillevic pour l'ensemble de son oeuvre.
Je crois que je ne suis pas très original...
- kvasirNiveau 6
Les Djinns d'HUGO
On a jamais fait mieux
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
On a jamais fait mieux
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
_________________
"Si nous avons chacun un objet et que nous les échangeons nous aurons chacun un objet.
Si nous avons chacun une idée et que nous les échangeons nous aurons chacun deux idées. "
- InvitéNGrand sage
kvasir a écrit:Les Djinns d'HUGO
On a jamais fait mieux
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
Oui mais c'est long et ça me décourage de le lire en entier
- kvasirNiveau 6
Prends le temps, même mes élèves les plus rétifs à la poésie l'aiment bien (en même temps je le place à quasiment tous
_________________
"Si nous avons chacun un objet et que nous les échangeons nous aurons chacun un objet.
Si nous avons chacun une idée et que nous les échangeons nous aurons chacun deux idées. "
- InvitéNGrand sage
Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi
Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
«Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir;
Et grenouilles de se plaindre.
Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.»
Les Grenouilles qui demandent un Roi
Livre III - Fable 4 LA FONTAINE
MORALE.
On connaît ce qu'on possède,
On ne sait pas ce qu'on aura;
Pour guérir on prend un remède,
Le remède vous tuera ;
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi
Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
«Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir;
Et grenouilles de se plaindre.
Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.»
Les Grenouilles qui demandent un Roi
Livre III - Fable 4 LA FONTAINE
MORALE.
On connaît ce qu'on possède,
On ne sait pas ce qu'on aura;
Pour guérir on prend un remède,
Le remède vous tuera ;
- AlcyoneFidèle du forum
kvasir a écrit:Les Djinns d'HUGO
On a jamais fait mieux
Les Djins d'Hugo! Je ne connaissais pas ce poème et vraiment, j'aime beaucoup!
Quel rythme, c'est magnifique!
A mon tour, un poème que j'aime pour sa musicalité et son imaginaire :
Lul de Faltenin de Guillaume Apollinaire
Sirènes j'ai rampé vers vos
Grottes tiriez aux mers la langue
En dansant devant leurs chevaux
Puis battiez de vos ailes d'anges
Et j'écoutais ces choeurs rivaux
Une arme ô ma tête inquiète
J'agite un feuillard défleuri
Pour écarter l'haleine tiède
Qu'exhalent contre mes grands cris
Vos terribles bouches muettes
Il y a là-bas la merveille
Au prix d'elle que valez-vous
Le sang jaillit de mes otelles
A mon aspect et je l'avoue
Le meurtre de mon double orgueil
Si les bateliers ont ramé
Loin des lèvres à fleur de l'onde
Mille et mille animaux charmés
Flairant la route à la rencontre
De mes blessures bien-aimées
Leurs yeux étoiles bestiales
Eclairent ma compassion
Qu'importe ma sagesse égale
Celle des constellations
Car c'est moi seul nuit qui t'étoile
Sirènes enfin je descends
Dans une grotte avide J'aime
Vos yeux Les degrés sont glissants
Au loin que vous devenez naines
N'attirez plus aucun passant
Dans l'attentive et bien-apprise
J'ai vu feuilloler nos forêts
Mer le soleil se gargarise
Où les matelots désiraient
Que vergues et mâts reverdissent
Je descends et le firmament
S'est changé très vite en méduse
Puisque je flambe atrocement
Que mes bras seuls sont les excuses
Et les torches de mon tourment
Oiseaux tiriez aux mers la langue
Le soleil d'hier m'a rejoint
Les otelles nous ensanglantent
Dans le nid des Sirènes loin
Du troupeau d'étoiles oblongues
Apollinaire
Sirènes j'ai rampé vers vos
Grottes tiriez aux mers la langue
En dansant devant leurs chevaux
Puis battiez de vos ailes d'anges
Et j'écoutais ces choeurs rivaux
Une arme ô ma tête inquiète
J'agite un feuillard défleuri
Pour écarter l'haleine tiède
Qu'exhalent contre mes grands cris
Vos terribles bouches muettes
Il y a là-bas la merveille
Au prix d'elle que valez-vous
Le sang jaillit de mes otelles
A mon aspect et je l'avoue
Le meurtre de mon double orgueil
Si les bateliers ont ramé
Loin des lèvres à fleur de l'onde
Mille et mille animaux charmés
Flairant la route à la rencontre
De mes blessures bien-aimées
Leurs yeux étoiles bestiales
Eclairent ma compassion
Qu'importe ma sagesse égale
Celle des constellations
Car c'est moi seul nuit qui t'étoile
Sirènes enfin je descends
Dans une grotte avide J'aime
Vos yeux Les degrés sont glissants
Au loin que vous devenez naines
N'attirez plus aucun passant
Dans l'attentive et bien-apprise
J'ai vu feuilloler nos forêts
Mer le soleil se gargarise
Où les matelots désiraient
Que vergues et mâts reverdissent
Je descends et le firmament
S'est changé très vite en méduse
Puisque je flambe atrocement
Que mes bras seuls sont les excuses
Et les torches de mon tourment
Oiseaux tiriez aux mers la langue
Le soleil d'hier m'a rejoint
Les otelles nous ensanglantent
Dans le nid des Sirènes loin
Du troupeau d'étoiles oblongues
Apollinaire
- InvitéNGrand sage
J'aime bien Appolinaire
L'écrevisse c'est sympa aussi ...
L'écrevisse c'est sympa aussi ...
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Apollinaire, "Mai"
Claudel, "Ballade"
Laforgue, "Complainte d'un autre dimanche"
Rimbaud, "Bonne pensée du matin"
Valéry, "L'Abeille"
Mais c'est vraiment dur de choisir....
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Et "El Desdichado", effectivement !!!
Oh cinq, c'est trop cruel :injuste:
Oh cinq, c'est trop cruel :injuste:
- InvitéNGrand sage
Oh ça fait longtemps que je ne compte plus ...Je n'en mets jamais plus de 5 en même temps, comme ça je suis sûre de ne pas avoir de reproche
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Amis poètes bonsoir,
Charmantes collègues,
Rien de plus que la saisie éphémère d'un instant :
J'affectionne particulièrement les haïkus, ou comment être ému par cette poésie qui occupe si peu de place...
Un sentiment diffus à la clé, une tonalité musicale.
Démonstration :
Tout en larmes
Assis il raconte
Sa mère l'écoute
(Hasuo)
Je lève la tête
L'arbre que j'abats
Comme il est calme
(Issekiro)
Tout le monde dort
Rien entre
La lune et moi
(Seifujo)
Le faucon lisse
Ses plumes
Première pluie d'hiver
(Kyorai)
Et un dernier, irrégulier (5-10-5), pour le plaisir...
kare eda ni
karasu no tomaritaru ya
aki no kure
(Sur une branche nue
Un corbeau s'est posé
Crépuscule automnal)
(Bashô)
Cette brièveté dans l'expression, à l'instar des techniques picturales Japonaises, permet (sous une apparente désinvolture) de cerner l'image avec une miraculeuse précision.
Instantanés, photographies au millième de seconde...
Que votre nuit soit douce
S-I-L
Charmantes collègues,
Rien de plus que la saisie éphémère d'un instant :
J'affectionne particulièrement les haïkus, ou comment être ému par cette poésie qui occupe si peu de place...
Un sentiment diffus à la clé, une tonalité musicale.
Démonstration :
Tout en larmes
Assis il raconte
Sa mère l'écoute
(Hasuo)
Je lève la tête
L'arbre que j'abats
Comme il est calme
(Issekiro)
Tout le monde dort
Rien entre
La lune et moi
(Seifujo)
Le faucon lisse
Ses plumes
Première pluie d'hiver
(Kyorai)
Et un dernier, irrégulier (5-10-5), pour le plaisir...
kare eda ni
karasu no tomaritaru ya
aki no kure
(Sur une branche nue
Un corbeau s'est posé
Crépuscule automnal)
(Bashô)
Cette brièveté dans l'expression, à l'instar des techniques picturales Japonaises, permet (sous une apparente désinvolture) de cerner l'image avec une miraculeuse précision.
Instantanés, photographies au millième de seconde...
Que votre nuit soit douce
S-I-L
- jehanneNiveau 8
"Le Balcon" Baudelaire
"J'ai tant rêvé de toi" Desnos
L'Hymne à la Volupté de La Fontaine ("Ô douce Volupté...")
Le sonnet 6 des "Regrets"
"Les Amis inconnus" de Supervielle ("Il vous naît un ami...")
"J'ai tant rêvé de toi" Desnos
L'Hymne à la Volupté de La Fontaine ("Ô douce Volupté...")
Le sonnet 6 des "Regrets"
"Les Amis inconnus" de Supervielle ("Il vous naît un ami...")
- InvitéNGrand sage
Quand on aime il faut partir de Blaise Cendrars lu par Lavilliers
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Yo!
Baudelaire, toujours, encore.
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)
cédété
S-I-L
Baudelaire, toujours, encore.
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)
cédété
S-I-L
- InvitéNGrand sage
Shakespeare-in-love a écrit:Yo!
Baudelaire, toujours, encore.
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)
cédété
S-I-L
C'est superbe ! Merci
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
Bonsoir jolie guerrière,
Effectivement, c'est bien joli.
Et je m'efforce de m'y conformer....
Après des années d'oubli, ce petit texte m'est revenu la semaine dernière.
J'assistais alors à un oratorio philosophique sur la recherche du bonheur (vaste débat!)
Trois excellents comédiens enchaînaient des extraits de Houellebecq, Voltaire, et donc Baudelaire, le tout joliment mis en valeur par un étonnant violoniste contemporain.
Nous étions trente dans la salle...
Tout le monde aurait déjà trouvé son bonheur ?
Le mien m'a quitté depuis longtemps, il ne reviendra pas.
Alors je m'enivre, de vin, de poésie ou de vertu.
A ma guise.
bizzzz du soir, S-I-L
Effectivement, c'est bien joli.
Et je m'efforce de m'y conformer....
Après des années d'oubli, ce petit texte m'est revenu la semaine dernière.
J'assistais alors à un oratorio philosophique sur la recherche du bonheur (vaste débat!)
Trois excellents comédiens enchaînaient des extraits de Houellebecq, Voltaire, et donc Baudelaire, le tout joliment mis en valeur par un étonnant violoniste contemporain.
Nous étions trente dans la salle...
Tout le monde aurait déjà trouvé son bonheur ?
Le mien m'a quitté depuis longtemps, il ne reviendra pas.
Alors je m'enivre, de vin, de poésie ou de vertu.
A ma guise.
bizzzz du soir, S-I-L
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