- hophophopSage
Tout est ds le titre, je cherche depuis qq temps un poème à faire apprendre à mes 6° sur ce thème pour accompagner mon 1er chapitre sur L'Ile du crâne... Mais ce que je trouve fait vraiment bébé.
Des idées ?
Des idées ?
- ThalieGrand sage
Un extrait de La fée et la Péri de Hugo, magnifique...
LA FEE
Viens, bel enfant ! je suis la Fée.
Je règne aux bords où le soleil
Au sein de l'onde réchauffée
Se plonge, éclatant et vermeil.
Les peuples d'Occident m'adorent :
Les vapeurs de leur ciel se dorent,
Lorsque je passe en les touchant ;
Reine des ombres léthargiques,
Je bâtis mes palais magiques
Dans les nuages du couchant.
Mon aile bleue est diaphane ;
L'essaim des Sylphes enchantés
Croit voir sur mon dos, quand je plane,
Frémir deux rayons argentés.
Ma main luit, rose et transparente ;
Mon souffle est la brise odorante
Qui, le soir, erre dans les champs ;
Ma chevelure est radieuse,
Et ma bouche mélodieuse
Mêle un sourire à tous ses chants.
J'ai des grottes de coquillages ;
J'ai des tentes de rameaux verts ;
C'est moi que bercent les feuillages,
Moi que berce le flot des mers.
Si tu me suis, ombre ingénue,
Je puis t'apprendre où va la nue,
Te montrer d'où viennent les eaux ;
Viens, sois ma compagne nouvelle,
Si tu veux que je te révèle
Ce que dit la voix des oiseaux.
Mes élèves ont écrit à partir de ces strophes le portrait d'une personnage merveilleux en imitant la structure des phrases, cela leur a beaucoup plu.
LA FEE
Viens, bel enfant ! je suis la Fée.
Je règne aux bords où le soleil
Au sein de l'onde réchauffée
Se plonge, éclatant et vermeil.
Les peuples d'Occident m'adorent :
Les vapeurs de leur ciel se dorent,
Lorsque je passe en les touchant ;
Reine des ombres léthargiques,
Je bâtis mes palais magiques
Dans les nuages du couchant.
Mon aile bleue est diaphane ;
L'essaim des Sylphes enchantés
Croit voir sur mon dos, quand je plane,
Frémir deux rayons argentés.
Ma main luit, rose et transparente ;
Mon souffle est la brise odorante
Qui, le soir, erre dans les champs ;
Ma chevelure est radieuse,
Et ma bouche mélodieuse
Mêle un sourire à tous ses chants.
J'ai des grottes de coquillages ;
J'ai des tentes de rameaux verts ;
C'est moi que bercent les feuillages,
Moi que berce le flot des mers.
Si tu me suis, ombre ingénue,
Je puis t'apprendre où va la nue,
Te montrer d'où viennent les eaux ;
Viens, sois ma compagne nouvelle,
Si tu veux que je te révèle
Ce que dit la voix des oiseaux.
Mes élèves ont écrit à partir de ces strophes le portrait d'une personnage merveilleux en imitant la structure des phrases, cela leur a beaucoup plu.
- JPhMMDemi-dieu
Le vampire, de Baudelaire ?
Un peu trop... peut-être pour des sixièmes ? mais non mais non :diable:
Un peu trop... peut-être pour des sixièmes ? mais non mais non :diable:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- hophophopSage
Hum... je préfère celui de Thalie, même s'il va nécessiter à coup sûr un gros travail de voc dont je me serais bien passé tout de suite là maintenant ...
Merci à tous les 2 pour votre aide !
Merci à tous les 2 pour votre aide !
- JPhMMDemi-dieu
Le Roi des Aulnes (Erlkönig)
Johann Wolfgang Goethe
Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent ?
C'est le père avec son enfant,
Il serre le garçon dans ses bras,
Il le tient fermement, il le garde au chaud
Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ?
Mon fils, c'est une traînée de brouillard.
Toi cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de bien jolis jeux avec toi,
Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage
Et ma mère possède tant d'habits d'or
Mon père, mon père, n'entends-tu pas
Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement ?
Calme-toi, reste calme, mon enfant,
Le vent murmure dans les feuilles mortes
Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles doivent d'attendre déjà
Mes filles mènent la ronde nocturne,
Elles te bercent, dansent et chantent
Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre ?
Mon fils, mon fils, je le vois bien,
Les saules de la forêt semblent si gris.
Je t'aime, ton joli visage me touche,
Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utiliserai la force !
Mon père, mon père, maintenant il me saisit
Le Roi des Aulnes me fait mal.
Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant
Il parvient au village à grand effort
Dans ses bras l'enfant était mort.
Non plus ? :diable:
Johann Wolfgang Goethe
Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent ?
C'est le père avec son enfant,
Il serre le garçon dans ses bras,
Il le tient fermement, il le garde au chaud
Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ?
Mon fils, c'est une traînée de brouillard.
Toi cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de bien jolis jeux avec toi,
Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage
Et ma mère possède tant d'habits d'or
Mon père, mon père, n'entends-tu pas
Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement ?
Calme-toi, reste calme, mon enfant,
Le vent murmure dans les feuilles mortes
Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles doivent d'attendre déjà
Mes filles mènent la ronde nocturne,
Elles te bercent, dansent et chantent
Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre ?
Mon fils, mon fils, je le vois bien,
Les saules de la forêt semblent si gris.
Je t'aime, ton joli visage me touche,
Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utiliserai la force !
Mon père, mon père, maintenant il me saisit
Le Roi des Aulnes me fait mal.
Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant
Il parvient au village à grand effort
Dans ses bras l'enfant était mort.
Non plus ? :diable:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CelebornEsprit sacré
La Loreley D'Apollinaire.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- JohnMédiateur
Juste pour le plaisir :
Jason et Médée
A Gustave Moreau.
En un calme enchanté, sous l'ample frondaison
De la forêt, berceau des antiques alarmes,
Une aube merveilleuse avivait de ses larmes,
Autour d'eux, une étrange et riche floraison.
Par l'air magique où flotte un parfum de poison,
Sa parole semait la puissance des charmes ;
Le Héros la suivait et sur ses belles armes
Secouait les éclairs de l'illustre Toison.
Illuminant les bois d'un vol de pierreries,
De grands oiseaux passaient sous les voûtes fleuries,
Et dans les lacs d'argent pleuvait l'azur des cieux.
L'Amour leur souriait, mais la fatale Epouse
Emportait avec elle et sa fureur jalouse
Et les philtres d'Asie et son père et les Dieux.
Jason et Médée
A Gustave Moreau.
En un calme enchanté, sous l'ample frondaison
De la forêt, berceau des antiques alarmes,
Une aube merveilleuse avivait de ses larmes,
Autour d'eux, une étrange et riche floraison.
Par l'air magique où flotte un parfum de poison,
Sa parole semait la puissance des charmes ;
Le Héros la suivait et sur ses belles armes
Secouait les éclairs de l'illustre Toison.
Illuminant les bois d'un vol de pierreries,
De grands oiseaux passaient sous les voûtes fleuries,
Et dans les lacs d'argent pleuvait l'azur des cieux.
L'Amour leur souriait, mais la fatale Epouse
Emportait avec elle et sa fureur jalouse
Et les philtres d'Asie et son père et les Dieux.
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En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ThalieGrand sage
Si tu le choisis, envoie-moi un mail, je t'enverrai ce que j'ai fait. Les élèves devaient apprendre il me semble une strophe au minimum et s'ils apprenaient les 3 ils avaient 20.hophophop a écrit:Hum... je préfère celui de Thalie, même s'il va nécessiter à coup sûr un gros travail de voc dont je me serais bien passé tout de suite là maintenant ...
Merci à tous les 2 pour votre aide !
- V.MarchaisEmpereur
Je pensais aussi à Hérédia : sur la femme fatale, Le Sphynx est magnifique. J'en ai déposé une étude détaillée sur Dictame. Mais c'est à faire en 4e/3e, pas en 6e.
Un autre sonnet pas trop difficile, alors, de Baudelaire, sur le même thème :
Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit ;
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.
Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi !
Un autre sonnet pas trop difficile, alors, de Baudelaire, sur le même thème :
Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit ;
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.
Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi !
- ErgoDevin
J'aurais adoré t'avoir comme prof quand j'étais en 6ème. L'Ile du crâne !!hophophop a écrit:Tout est ds le titre, je cherche depuis qq temps un poème à faire apprendre à mes 6° sur ce thème pour accompagner mon 1er chapitre sur L'Ile du crâne... Mais ce que je trouve fait vraiment bébé.
J'aurais bien suggéré Christabel de Coleridge mais pour plein de raisons, ça ne va pas être possible.
Bon courage pour ce 1er chapitre en tout cas!
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- hophophopSage
Le choix reste difficile.
Soit c'est vraiment bébé, soit c'est quand même ... particulièrement difficile. Je vais poursuivre mes recherches je crois...
Soit c'est vraiment bébé, soit c'est quand même ... particulièrement difficile. Je vais poursuivre mes recherches je crois...
- JohnMédiateur
Hophophop, on t'en a suggéré huit
A mon avis, il ne te reste plus qu'à en écrire un toi même
Franchement Apollinaire, Baudelaire cité par V. Marchais ou Jason et Médée, ça demande un peu d'explications, mais ça ne devrait pas être totalement infaisable, si ? Bon, malheureusement, ça dépend aussi des classes...
A mon avis, il ne te reste plus qu'à en écrire un toi même
Franchement Apollinaire, Baudelaire cité par V. Marchais ou Jason et Médée, ça demande un peu d'explications, mais ça ne devrait pas être totalement infaisable, si ? Bon, malheureusement, ça dépend aussi des classes...
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- V.MarchaisEmpereur
Difficile, Le Revenant ? "Et je te donnerai ma brune / des baisers froids comme la lune"... Y a pire, tout de même. Tu mets une note pour alcôve et livide, tu prends quelques minutes pour élucider la syntaxe du dernier tercet, en faisant observer la répétition de compléments introduits par "par", et ça devrait rouler.
Je sais bien que le niveau monte, mais tout de même...
Je sais bien que le niveau monte, mais tout de même...
- ErgoDevin
Il y a l'apprenti sorcier de Goethe mais c'est long...à moins d'en faire apprendre des bouts par groupes, mais je ne sais pas si c'est possible.
Ou leur faire écrire?...même si les compétences sont différentes...
Ou leur faire écrire?...même si les compétences sont différentes...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- hophophopSage
Bon je vous semble difficile (mes élèves le sont aussi ;-)). Mais effectivement à priori je garde le tien V.
Je dis juste que je poursuis mes recherches (en fait c'est aussi parce que j'aurais voulu qqchose de + explicite par rapport au thème, mais finalement c'est sans doute pour ça que je me retrouve avec du "bébé"). Bref, ne m'en veuillez pas, je continue à chercher, ça veut pas dire que vous ne m'avez pas aidée !!
Je dis juste que je poursuis mes recherches (en fait c'est aussi parce que j'aurais voulu qqchose de + explicite par rapport au thème, mais finalement c'est sans doute pour ça que je me retrouve avec du "bébé"). Bref, ne m'en veuillez pas, je continue à chercher, ça veut pas dire que vous ne m'avez pas aidée !!
- SergeMédiateur
V.Marchais a écrit:Je pensais aussi à Hérédia : sur la femme fatale, Le Sphynx est magnifique. J'en ai déposé une étude détaillée sur Dictame. Mais c'est à faire en 4e/3e, pas en 6e.
Un autre sonnet pas trop difficile, alors, de Baudelaire, sur le même thème :
Comme les anges à l’œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit ;
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d’une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu’au soir il fera froid.
Comme d’autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l’effroi !
- henrietteMédiateur
Sinon, il y a aussi La ronde sous la cloche d' Aloysius Bertrand dans Gaspard de la nuit :
Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean. Ils évoquèrent l'orage l'un après l'autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres.
Aussitôt la lune courut se cacher derrière les nuées, et une pluie mêlée d'éclairs et de tourbillons fouetta ma fenêtre, tandis que les girouettes criaient comme des grues en sentinelle sur qui crève l'averse dans les bois.
La chanterelle de mon luth, appendu à la cloison, éclata ; mon chardonneret battit de l'aile dans sa cage ; quelque esprit curieux tourna un feuillet du Roman de la Rose qui dormait sur mon pupitre.
Mais soudain gronda la foudre au haut de Saint-Jean. Les enchanteurs s'évanouirent frappés à mort, et je vis de loin leurs livres de magie brûler comme une torche dans le noir clocher.
Cette effrayante lueur peignait des rouges flammes du purgatoire et de l'enfer les murailles de la gothique église, et prolongeait sur les maisons voisines l'ombre de la statue gigantesque de Saint-Jean.
Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l'orage.
Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean. Ils évoquèrent l'orage l'un après l'autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres.
Aussitôt la lune courut se cacher derrière les nuées, et une pluie mêlée d'éclairs et de tourbillons fouetta ma fenêtre, tandis que les girouettes criaient comme des grues en sentinelle sur qui crève l'averse dans les bois.
La chanterelle de mon luth, appendu à la cloison, éclata ; mon chardonneret battit de l'aile dans sa cage ; quelque esprit curieux tourna un feuillet du Roman de la Rose qui dormait sur mon pupitre.
Mais soudain gronda la foudre au haut de Saint-Jean. Les enchanteurs s'évanouirent frappés à mort, et je vis de loin leurs livres de magie brûler comme une torche dans le noir clocher.
Cette effrayante lueur peignait des rouges flammes du purgatoire et de l'enfer les murailles de la gothique église, et prolongeait sur les maisons voisines l'ombre de la statue gigantesque de Saint-Jean.
Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l'orage.
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