- InvitéInvité
Je suis en train de finaliser ma séquence sur la poésie lyrique en 3ème, qui partirait du mythe d'Orphée pour aller vers des textes où le poète évoque la perte d'un être cher (qui retrouve une existence par le poème). J'ai déjà préparé :
- un powerpoint sur les tableaux ayant pour thème le mythe d'Orphée
- une étude de deux poèmes évoquant Léopoldine par Hugo
- un extrait de Lettera Amorosa de Char
- un poème d'Eluard écrit à la mort de Nush
J'aimerais un poème ou deux de plus, de préférence plus anciens (j'avais pensé à Roubaud mais c'est encore du moderne). Je suis sûre qu'il y en a pléthore car c'est une thématique très souvent reprise, mais rien ne me vient à l'esprit
Quelqu'un a-t-il une idée ?
- un powerpoint sur les tableaux ayant pour thème le mythe d'Orphée
- une étude de deux poèmes évoquant Léopoldine par Hugo
- un extrait de Lettera Amorosa de Char
- un poème d'Eluard écrit à la mort de Nush
J'aimerais un poème ou deux de plus, de préférence plus anciens (j'avais pensé à Roubaud mais c'est encore du moderne). Je suis sûre qu'il y en a pléthore car c'est une thématique très souvent reprise, mais rien ne me vient à l'esprit
Quelqu'un a-t-il une idée ?
- CelebornEsprit sacré
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose… ?
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- henrietteMédiateur
Ronsard me vient à l'esprit : Comme on voit sur la brache pour ne citer que lui.
Sinon, La Jeune Tarentine de Chénier, Le Lac de Lamartine...
Sinon, La Jeune Tarentine de Chénier, Le Lac de Lamartine...
- CelebornEsprit sacré
henriette a écrit:Celeborn :
:aat:
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- InvitéInvité
Ronsard et Chénier, bonne idée, suis-je bête !
merci
merci
- ProvenceEnchanteur
Dans le genre ancien, tu as aussi le carmen 65 de Catulle...
Est-ce que la Consolation à Monsieur Du Périer pourrait convenir?
Sinon, dans le genre pas très joyeux, il y a les poèmes posthumes de Ronsard, dont celui-ci:
Est-ce que la Consolation à Monsieur Du Périer pourrait convenir?
Sinon, dans le genre pas très joyeux, il y a les poèmes posthumes de Ronsard, dont celui-ci:
Je n'ai plus que les os, un squelette je semble,
Decharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.
Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m 'a trompé;
Adieu, plaisant soleil ! Mon œil est étoupé,
Mon Corps s’en va descendre où tout se désassemble.
Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,
En essuyant par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons ! Adieu mes chers amis!
Je m’en vais le premier vous préparer la place.
Decharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.
Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m 'a trompé;
Adieu, plaisant soleil ! Mon œil est étoupé,
Mon Corps s’en va descendre où tout se désassemble.
Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,
En essuyant par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons ! Adieu mes chers amis!
Je m’en vais le premier vous préparer la place.
- InvitéInvité
Merci Provence !
Je ne pense pas remonter jusqu'à Catulle...tout ancien et vénérable qu'il soit.
Pour La consolation, pourquoi pas ? je vais aller la relire.
C'est vrai que cette séquence n'est pas très joyeuse, il faudra que je pense à faire une séquence suivante plus enjouée...
Je ne pense pas remonter jusqu'à Catulle...tout ancien et vénérable qu'il soit.
Pour La consolation, pourquoi pas ? je vais aller la relire.
C'est vrai que cette séquence n'est pas très joyeuse, il faudra que je pense à faire une séquence suivante plus enjouée...
- henrietteMédiateur
Sinon, ce poème de Tristan L'Hermitte, ce qui te permettrait de "balayer du XVI au XXe siècle.
Sur un tombeau
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
Las ! depuis qu'elle y dort, jamais je ne repose,
Et s'il faut en veillant que j'y songe toujours.
Ce fut une si rare et si parfaite chose
Qu'on ne peut la dépeindre avec l'humain discours ;
Elle passa pourtant de même qu'une rose,
Et sa beauté plus vive eut des termes plus courts.
La Mort qui par mes pleurs ne fut point divertie
Enleva de mes bras cette chère partie
D'un agréable tout qu'avait fait l'amitié.
Mais, ô divin esprit qui gouvernais mon âme,
La Parque n'a coupé notre fil qu'à moitié,
Car je meurs en ta cendre et tu vis dans ma flamme.
De mémoire, il me semble qu'il a aussi écrit un poème sur Orphée.
Sur un tombeau
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
Las ! depuis qu'elle y dort, jamais je ne repose,
Et s'il faut en veillant que j'y songe toujours.
Ce fut une si rare et si parfaite chose
Qu'on ne peut la dépeindre avec l'humain discours ;
Elle passa pourtant de même qu'une rose,
Et sa beauté plus vive eut des termes plus courts.
La Mort qui par mes pleurs ne fut point divertie
Enleva de mes bras cette chère partie
D'un agréable tout qu'avait fait l'amitié.
Mais, ô divin esprit qui gouvernais mon âme,
La Parque n'a coupé notre fil qu'à moitié,
Car je meurs en ta cendre et tu vis dans ma flamme.
De mémoire, il me semble qu'il a aussi écrit un poème sur Orphée.
- Scarabee15Habitué du forum
Pardon pour mon inculture, je ne me souviens pas de l'auteur ni du titre, mais il me revient "Rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin... etc ". J'ai trouvé ce poème très beau et très juste.
- henrietteMédiateur
C'est de Malherbe, la Consolation à M. du Périer cité plus haut par Provence :
Ta douleur, du Perier, sera donc éternelle ?
Et les tristes discours
Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
L’augmenteront toujours ?
Le malheur de ta fille au tombeau descendue
Par un commun trépas,
Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
Ne se retrouve pas ?
Je sais de quels appas son enfance était pleine ;
Et n’ai pas entrepris,
Injurieux ami, de soulager ta peine
Avecque son mépris.
Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin ;
Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
L’espace d’un matin.
Puis, quand ainsi serait que, selon ta prière,
Elle aurait obtenu
D’avoir en cheveux blancs terminé sa carrière,
Qu’en fût-il advenu?
Penses-tu que, plus vieille, en la maison céleste
Elle eût eu plus d’accueil,
Ou qu’elle eût moins senti la poussière funeste
Et les vers du cercueil ?
Non, non, mon du Périer, aussitôt que la Parque
Ôte l’âme du corps,
L’âge s’évanouit au deçà de la barque,
Et ne suit point les morts.
Tithon n’a plus les ans qui le firent cigale ;
Et Pluton, aujourd’hui,
Sans égard du passé, les mérites égale
D’Archémore et de lui.
Ne te lasse donc plus d’inutiles complaintes ;
Mais, sage à l’avenir,
Aime une ombre comme ombre, et des cendres éteintes
Éteins le souvenir.
C’est bien, je le confesse, une juste coutume
Que le cœur affligé,
Par le canal des yeux vidant son amertume,
Cherche d’être allégé.
Même quand il advient que la tombe sépare
Ce que la nature a joint,
Celui qui ne s’émeut a l’âme d’un barbare,
Ou n’en a du tout point.
Mais d’être inconsolable, et dedans sa mémoire
Enfermer un ennui,
N’est ce pas se haïr pour acquérir la gloire
De bien aimer autrui ?
Priam qui vit ses fils abattus par Achille,
Dénué de support,
Et hors de tout espoir du salut de sa ville,
Reçut du réconfort.
François, quand la Castille, inégale à ses armes,
Lui vola son dauphin,
Sembla d’un si grand coup devoir jeter des larmes,
Qui n’eussent point de fin.
Il les sécha pourtant, et comme un autre Alcide,
Contre fortune instruit,
Fit qu’à ses ennemis d’un acte si perfide
La honte fut le fruit.
Leur camp, qui la Durance avoit presque tarie
De bataillons épais,
Entendant sa constance, eut peur de sa furie,
Et demanda la paix.
De moi, déjà deux fois d’une pareille foudre
Je me suis vu perclus ;
Et deux fois la raison m’a si bien fait résoudre,
Qu’il ne m’en souvient plus.
Non qu’il ne me soit grief que la tombe possède
Ce qui me fut si cher ;
Mais en un accident qui n’a point de remède
Il n’en faut point chercher.
La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles :
On a beau la prier,
La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles
Et nous laisse crier.
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre
Est sujet à ses lois,
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N’en défend point nos rois.
De murmurer contre elle, et perdre patience,
Il est mal à propos ;
Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous met en repos.
Ta douleur, du Perier, sera donc éternelle ?
Et les tristes discours
Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
L’augmenteront toujours ?
Le malheur de ta fille au tombeau descendue
Par un commun trépas,
Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
Ne se retrouve pas ?
Je sais de quels appas son enfance était pleine ;
Et n’ai pas entrepris,
Injurieux ami, de soulager ta peine
Avecque son mépris.
Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin ;
Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
L’espace d’un matin.
Puis, quand ainsi serait que, selon ta prière,
Elle aurait obtenu
D’avoir en cheveux blancs terminé sa carrière,
Qu’en fût-il advenu?
Penses-tu que, plus vieille, en la maison céleste
Elle eût eu plus d’accueil,
Ou qu’elle eût moins senti la poussière funeste
Et les vers du cercueil ?
Non, non, mon du Périer, aussitôt que la Parque
Ôte l’âme du corps,
L’âge s’évanouit au deçà de la barque,
Et ne suit point les morts.
Tithon n’a plus les ans qui le firent cigale ;
Et Pluton, aujourd’hui,
Sans égard du passé, les mérites égale
D’Archémore et de lui.
Ne te lasse donc plus d’inutiles complaintes ;
Mais, sage à l’avenir,
Aime une ombre comme ombre, et des cendres éteintes
Éteins le souvenir.
C’est bien, je le confesse, une juste coutume
Que le cœur affligé,
Par le canal des yeux vidant son amertume,
Cherche d’être allégé.
Même quand il advient que la tombe sépare
Ce que la nature a joint,
Celui qui ne s’émeut a l’âme d’un barbare,
Ou n’en a du tout point.
Mais d’être inconsolable, et dedans sa mémoire
Enfermer un ennui,
N’est ce pas se haïr pour acquérir la gloire
De bien aimer autrui ?
Priam qui vit ses fils abattus par Achille,
Dénué de support,
Et hors de tout espoir du salut de sa ville,
Reçut du réconfort.
François, quand la Castille, inégale à ses armes,
Lui vola son dauphin,
Sembla d’un si grand coup devoir jeter des larmes,
Qui n’eussent point de fin.
Il les sécha pourtant, et comme un autre Alcide,
Contre fortune instruit,
Fit qu’à ses ennemis d’un acte si perfide
La honte fut le fruit.
Leur camp, qui la Durance avoit presque tarie
De bataillons épais,
Entendant sa constance, eut peur de sa furie,
Et demanda la paix.
De moi, déjà deux fois d’une pareille foudre
Je me suis vu perclus ;
Et deux fois la raison m’a si bien fait résoudre,
Qu’il ne m’en souvient plus.
Non qu’il ne me soit grief que la tombe possède
Ce qui me fut si cher ;
Mais en un accident qui n’a point de remède
Il n’en faut point chercher.
La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles :
On a beau la prier,
La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles
Et nous laisse crier.
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre
Est sujet à ses lois,
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N’en défend point nos rois.
De murmurer contre elle, et perdre patience,
Il est mal à propos ;
Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous met en repos.
- ProvenceEnchanteur
Scarabee15 a écrit:Pardon pour mon inculture, je ne me souviens pas de l'auteur ni du titre, mais il me revient "Rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin... etc ". J'ai trouvé ce poème très beau et très juste.
MALHERBE - Consolation à Monsieur Du Périer.
- ProvenceEnchanteur
Pardon Henriette, je n'avais pas vu que tu avais répondu.
- henrietteMédiateur
Pas de problème, cela m'a du reste donné l'occasion de le relire !
- IphigénieProphète
sur la séparation au sens le plus large:
Le Cygne de Baudelaire ("Andromaque,je pense à vous"...)
Souvenir de Musset (
"Un souvenir heureux est peut-être sur terre
plus vrai que le bonheur" )
Le Cygne de Baudelaire ("Andromaque,je pense à vous"...)
Souvenir de Musset (
"Un souvenir heureux est peut-être sur terre
plus vrai que le bonheur" )
- Scarabee15Habitué du forum
Merci Henriette !
Je le trouve magnifique, et le relire m'a fait le même effet qu'autrefois, les larmes me montent tout de suite aux yeux
Je le trouve magnifique, et le relire m'a fait le même effet qu'autrefois, les larmes me montent tout de suite aux yeux
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum