- AudreyOracle
Voilà, on en parlait l'autre jour sur le post de Sibylle et un autre (j'ai oublié l'auteur, pardon!) qui évoquait la part de l'affectif dans notre job, et j'évoquais le fait que certains passaient les limites et que ça avait des conséquences professionnelles parfois ahurissantes.
Eh bien aujourd'hui, j'ai appris une chose qui m'a fait bondir.
La collègue que j'évoquais, qui depuis 2 ans a les mêmes élèves, parce qu'elle monte un projet tellement super que ses élèves s'en vantent auprès des autres et critiquent ce qui se fait dans les autres classes ("Molière c'est nul! Nous, les sketches de notre prof,c'était drôle, et on a joué au théâtre, pas dans la salle polyvalente comme vous!! On a bossé avec un metteur en scène, des techniciens, patati, patata..."), aura le bonheur immense (ben oui, quand elle parle d'eux, elle parle d'" âge d'or" dans son métier, qu'elle ne revivra jamais avec une autre classe...) de les retrouver l'an prochain. Une troisième fois. Pour un nouveau projet. Toujours avec sa meilleure amie comme partenaire sur le coup.
Comment se fait-ce?
Oh, c'est simple, vous allez voir...
Les parents d'élèves ont massivement réclamé par courrier que leur chérubin ait à nouveau cette collègue comme prof de français l'an prochain.Et le principal a dit oui.
Je pense que je vais écrire des lettres aux parents moi, pour leur dire que je ne veux plus jamais de leur gosse comme élève tiens. Ça doit pouvoir marcher dans ce sens-là aussi, non, vous croyez pas?
Eh bien aujourd'hui, j'ai appris une chose qui m'a fait bondir.
La collègue que j'évoquais, qui depuis 2 ans a les mêmes élèves, parce qu'elle monte un projet tellement super que ses élèves s'en vantent auprès des autres et critiquent ce qui se fait dans les autres classes ("Molière c'est nul! Nous, les sketches de notre prof,c'était drôle, et on a joué au théâtre, pas dans la salle polyvalente comme vous!! On a bossé avec un metteur en scène, des techniciens, patati, patata..."), aura le bonheur immense (ben oui, quand elle parle d'eux, elle parle d'" âge d'or" dans son métier, qu'elle ne revivra jamais avec une autre classe...) de les retrouver l'an prochain. Une troisième fois. Pour un nouveau projet. Toujours avec sa meilleure amie comme partenaire sur le coup.
Comment se fait-ce?
Oh, c'est simple, vous allez voir...
Les parents d'élèves ont massivement réclamé par courrier que leur chérubin ait à nouveau cette collègue comme prof de français l'an prochain.Et le principal a dit oui.
Je pense que je vais écrire des lettres aux parents moi, pour leur dire que je ne veux plus jamais de leur gosse comme élève tiens. Ça doit pouvoir marcher dans ce sens-là aussi, non, vous croyez pas?
- roxanneOracle
En même temps ça évitera aux collègues qui auraient pu avoir cette classe de se prendre des réflexions toute l'année "Ah mais avec mde Machin , c'était bien mieux ." sans parler des parents
....par contre je ne comprends pas trop comment une classe puisse être la même de la 6° à la 3°....
....par contre je ne comprends pas trop comment une classe puisse être la même de la 6° à la 3°....
- CathEnchanteur
roxanne a écrit:En même temps ça évitera aux collègues qui auraient pu avoir cette classe de se prendre des réflexions toute l'année "Ah mais avec mde Machin , c'était bien mieux ." sans parler des parents
....par contre je ne comprends pas trop comment une classe puisse être la même de la 6° à la 3°....
D'accord.
Ce n'est pas normal, mais vu les circonstances, il vaut mieux que ça se passe comme ça.
Il faudrait pouvoir éviter que ça se reproduis, par contre!
- CelebornEsprit sacré
roxanne a écrit:En même temps ça évitera aux collègues qui auraient pu avoir cette classe de se prendre des réflexions toute l'année "Ah mais avec mde Machin , c'était bien mieux ." sans parler des parents
Oui, quelque part, c'est une chance
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- AudreyOracle
Parce qu'en 6è et en 5è, c'était une classe CHAM.... le noyau d'élèves n'évolue pas, il s'en greffe simplement d'autres dessus pour compléter l'effectif quand il doit augmenter. C'est ce qui se passera l'an prochain, en 4è, où le noyau, du fait des LV2 et du latin, sera sûrement réparti sur deux classes...
Je comprends mieux pourquoi maintenant elle souhaite 2 classes de 4è cette année, vu que l'année dernière la collègue avait dit ne pas aimer le niveau 4è et ne pas en vouloir...
Je comprends mieux pourquoi maintenant elle souhaite 2 classes de 4è cette année, vu que l'année dernière la collègue avait dit ne pas aimer le niveau 4è et ne pas en vouloir...
- PseudoDemi-dieu
En fait.... Je ne vois pas trop pourquoi c'est ennuyeux. Pour les autres profs, j'entends. Quels problèmes est-ce que cela pose ?
- Invité24Vénérable
oh! tu es dure audrey... avoir un spuer feeling avec une classe, c'est vrai que c'est génial... et qu'on veuille le prolonger le plus longtemps possible, c'est humain non? la question c'est: est-ce qu'elle fait bien son boulot, cette dame?
- AudreyOracle
Le problème, c'est que comme je le disais, ce fonctionnement a fait de ces gosses des gamins en grande partie puants. Ils se prennent pour la crème de la crème, comme le prouve d'ailleurs la remarque faite par la collègue quand je suis venue dans la classe présenter l'arrangement mis en place pour qu'ils puissent commencer le latin en 4è (avec la CHAM, ils ne pouvaient pas en 5è...): "Vous serez privilégiés!", soulignée par une réflexion du Principal ce matin me disant: "Mais Audrey, vous verrez, ces élèves, en 2 mois ils auront rattrapé le niveau des autres, et ils seront même meilleurs!".
Ben désolée, mais dans mon groupe de latinistes actuels, j'ai déjà des gamins qui tournent à 18-19 de moyenne annuelle. Je les trouve tout aussi valables et doués que les élèves de CHAM, hein.
Ca m'énerve.
Ben désolée, mais dans mon groupe de latinistes actuels, j'ai déjà des gamins qui tournent à 18-19 de moyenne annuelle. Je les trouve tout aussi valables et doués que les élèves de CHAM, hein.
Ca m'énerve.
- VioletEmpereur
Je suppose que c'est une classe avec des élèves de bon niveau... C'est sympa de partager ce type de classe avec les collègues, je trouve.
- kensingtonEsprit éclairé
Ah oui, les collègues qui se la jouent complices avec les parents d'élèves pour mieux avoir les gamins dans leur poche et du soutien face à l'administration... (j'aurais dû écrire ça dans le post sur les collègues qui agacent!).
- CelebornEsprit sacré
CHAM = ils font de la musique.
J'ai été refroidi par mes tentatives ratées de décryptages de sigles, dont en attendant ma formation du PAF sur le sujet, je n'essaye plus
J'ai été refroidi par mes tentatives ratées de décryptages de sigles, dont en attendant ma formation du PAF sur le sujet, je n'essaye plus
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- AudreyOracle
Le problème? On construit les services autour de ce genre d'exigence, donc oui, ça peut être chiant....
Les gamins sont chouchoutés, "privilégiés"....et gérer une classe dont les élèves ne passent plus les portes, c'est dur.
Ça entretient l'idée, comme les gamins le disent d'ailleurs, que cette prof est la meilleure prof du bahut, et que ce que font les autres, ça ne vaut rien.
Dans le même temps,pendant que la collègue se réserve sa bande de poulet élevés au grain avec amour, nous, on gère les classes difficiles, pour lesquelles le projet, c'est déjà d'arriver à les faire tenir assis sur une chaise.
La collègue est tout à fait compétente, tout comme chacune d'entre nous en Lettres. Et ce n'est pas le problème, c'est même pas à moi d'en juger.
Mais franchement, quand je dois intervenir dans la classe à côté parce que ses chérubins bazardisent une collègue d'une façon odieuse, et se marrent quand je leur mets une chasse, pour moi, le problème est sérieux. ces gosses se tiennent bien avec leurs profs adorés, point. Les autres, rien à foutre!
Les gamins sont chouchoutés, "privilégiés"....et gérer une classe dont les élèves ne passent plus les portes, c'est dur.
Ça entretient l'idée, comme les gamins le disent d'ailleurs, que cette prof est la meilleure prof du bahut, et que ce que font les autres, ça ne vaut rien.
Dans le même temps,pendant que la collègue se réserve sa bande de poulet élevés au grain avec amour, nous, on gère les classes difficiles, pour lesquelles le projet, c'est déjà d'arriver à les faire tenir assis sur une chaise.
La collègue est tout à fait compétente, tout comme chacune d'entre nous en Lettres. Et ce n'est pas le problème, c'est même pas à moi d'en juger.
Mais franchement, quand je dois intervenir dans la classe à côté parce que ses chérubins bazardisent une collègue d'une façon odieuse, et se marrent quand je leur mets une chasse, pour moi, le problème est sérieux. ces gosses se tiennent bien avec leurs profs adorés, point. Les autres, rien à foutre!
- InvitéInvité
kensington a écrit:Ah oui, les collègues qui se la jouent complices avec les parents d'élèves pour mieux avoir les gamins dans leur poche et du soutien face à l'administration... (j'aurais dû écrire ça dans le post sur les collègues qui agacent!).
j'ai eu ça aussi dans mon bahut à option prestigieuse pour petits cons péteux
- RuthvenGuide spirituel
Audrey a écrit:
Les parents d'élèves ont massivement réclamé par courrier que leur chérubin ait à nouveau cette collègue comme prof de français l'an prochain.Et le principal a dit oui.
Je pense que je vais écrire des lettres aux parents moi, pour leur dire que je ne veux plus jamais de leur gosse comme élève tiens. Ça doit pouvoir marcher dans ce sens-là aussi, non, vous croyez pas?
Je trouve ta réaction tout à fait légitime. La démarche des parents est une intrusion quand même assez spectaculaire dans ce qui va devenir un grand supermarché.
Petite question à Gryphe : y a-t-il beaucoup de parents qui font ce genre de démarche ? Pour demander des classes, je suppose que cela doit arriver souvent, mais des enseignants ?
- AudreyOracle
Exemple illustrant le décalage entre elle et moi...
Quand j'ai cru (parce que c'était pas le cas au final), qu'il y avait du shit dans ma 6è, j'en ai parlé en sdp, effondrée... elle m'a dit "oh, ben tu sais, les miens, ils ont bien fumé la pelouse de la cour de récré! ils se sont même brûlé la figure en essayant!"......
*sigh*
Quand j'ai cru (parce que c'était pas le cas au final), qu'il y avait du shit dans ma 6è, j'en ai parlé en sdp, effondrée... elle m'a dit "oh, ben tu sais, les miens, ils ont bien fumé la pelouse de la cour de récré! ils se sont même brûlé la figure en essayant!"......
*sigh*
- RuthvenGuide spirituel
Audrey a écrit:
ses chérubins bazardisent une collègue d'une façon odieuse, et se marrent quand je leur mets une chasse, pour moi, le problème est sérieux.
[Mode : ami du vocabulaire on] Je ne connais pas l'expression ; qu'est-ce que cela veut dire ? Pousser une gueulante ? [Mode : ami du vocabulaire off]
- AudreyOracle
Ruthven a écrit:Audrey a écrit:
Les parents d'élèves ont massivement réclamé par courrier que leur chérubin ait à nouveau cette collègue comme prof de français l'an prochain.Et le principal a dit oui.
Je pense que je vais écrire des lettres aux parents moi, pour leur dire que je ne veux plus jamais de leur gosse comme élève tiens. Ça doit pouvoir marcher dans ce sens-là aussi, non, vous croyez pas?
Je trouve ta réaction tout à fait légitime. La démarche des parents est une intrusion quand même assez spectaculaire dans ce qui va devenir un grand supermarché.
Petite question à Gryphe : y a-t-il beaucoup de parents qui font ce genre de démarche ? Pour demander des classes, je suppose que cela doit arriver souvent, mais des enseignants ?
Oui, Ruthven, le fond du problème, c'est exactement ça: la marchandisation des savoirs, qui comprend aussi l'achat ,au supermarché du collège, de son prof préféré...
J'ai vraiment la nausée quand j'y pense...
- AudreyOracle
Ruthven a écrit:Audrey a écrit:
ses chérubins bazardisent une collègue d'une façon odieuse, et se marrent quand je leur mets une chasse, pour moi, le problème est sérieux.
[Mode : ami du vocabulaire on] Je ne connais pas l'expression ; qu'est-ce que cela veut dire ? Pousser une gueulante ? [Mode : ami du vocabulaire off]
Oui, c'est faire une remontée de bretelles, une mise au clair... je ne sais même pas d'où vient l'expression: je ne l'utilisais pas avant d'être prof! lol
- kensingtonEsprit éclairé
Curieusement ça concerne le plus souvent en effet des groupes à option ceci ou cela convoitée. Rarement pour les groupes de SEGPA par exemple.
Et vu les petits péteux que ça produit, derrière la réussite pédagogique, c'est un échec éducatif.
C'est de la manipulation et en plus c'est déloyal vis-à-vis des collègues.
Et vu les petits péteux que ça produit, derrière la réussite pédagogique, c'est un échec éducatif.
C'est de la manipulation et en plus c'est déloyal vis-à-vis des collègues.
- AudreyOracle
Oui, c'est déloyal... encore plus quand on apprend que pour permettre à ses petits de faire ce projet, la collègue a deux HSE inscrites à son emploi du temps hebdomadaire de façon très officielle, et que son emploi du temps a été conçu en tenant compte de ça....
Mes collègues et moi, quand on fait une PAC, ou n'importe quelle classe à projet, on fait ça au collège sur notre temps de cours avec les élèves (et c'est dur de boucler le programme quand même!), et on bosse en dehors.... quand on sait que chez nous pour être payé 1 HSE, il faut faire 3h de concertation..... voilà une autre injustice. On court après les créneaux pour se voir, on perd des cours, et en plus, on est payé une misère....
Mes collègues et moi, quand on fait une PAC, ou n'importe quelle classe à projet, on fait ça au collège sur notre temps de cours avec les élèves (et c'est dur de boucler le programme quand même!), et on bosse en dehors.... quand on sait que chez nous pour être payé 1 HSE, il faut faire 3h de concertation..... voilà une autre injustice. On court après les créneaux pour se voir, on perd des cours, et en plus, on est payé une misère....
- InvitéInvité
bah, avant la parole du prof valait plus que celle de l'élève; maintenant, c'est pareil (et même l'inverse puisque prof < élève + papa + maman = 1 contre 3)
avant, les profs choisissaient leurs classes, maintenant, c'est l'inverse.
sauve qui peut
(je crois que je vais en faire ma signature)
avant, les profs choisissaient leurs classes, maintenant, c'est l'inverse.
sauve qui peut
(je crois que je vais en faire ma signature)
- kensingtonEsprit éclairé
Ruthven a écrit:Audrey a écrit:
Les parents d'élèves ont massivement réclamé par courrier que leur chérubin ait à nouveau cette collègue comme prof de français l'an prochain.Et le principal a dit oui.
Je pense que je vais écrire des lettres aux parents moi, pour leur dire que je ne veux plus jamais de leur gosse comme élève tiens. Ça doit pouvoir marcher dans ce sens-là aussi, non, vous croyez pas?
Je trouve ta réaction tout à fait légitime. La démarche des parents est une intrusion quand même assez spectaculaire dans ce qui va devenir un grand supermarché.
Petite question à Gryphe : y a-t-il beaucoup de parents qui font ce genre de démarche ? Pour demander des classes, je suppose que cela doit arriver souvent, mais des enseignants ?
Je ne serais pas étonné que la démarche des parents ait été encouragée par la collègue elle-même...
Du genre: "J'ai passé une année formidable avec vous, quel plaisir de travailler avec une telle classe!" "On vous aura encore l'année prochaine?" "Oh, je voudrais bien, on pourrait monter un nouveau super projet, je suis sûre que vous seriez emballés. Mais bon, ça ne dépend pas de moi, c'est le principal qui décide..."
- AudreyOracle
Pour enfoncer le clou... les élèves ont organisé un anniversaire surprise à cette collègue. Fleurs, petits mots...
Elle a affiché tous les mots sur les murs de sa salle de classe, avec des choses du genre: "Madame, on vous adore!" "Madame, vous êtes la meilleure prof du collège et tout le monde le sait!" "J'espère qu'on vous aura encore l'année prochaine".... patati, patata...
Elle a affiché tous les mots sur les murs de sa salle de classe, avec des choses du genre: "Madame, on vous adore!" "Madame, vous êtes la meilleure prof du collège et tout le monde le sait!" "J'espère qu'on vous aura encore l'année prochaine".... patati, patata...
- sandGuide spirituel
De plus en plus les parents considèrent le collège comme un supermarché, où l'on peut choisir les profs de son enfant, où l'on exige un changement de classe pour éviter tel enseignant, où l'on vient quémander sorties et voyages scolaires, où l'on intervient à tout bout de champ pour tout et où les conseils de classe tendent à devenir de véritables tribunaux de l'équipe pédagogique.
Le genre de prof dont parle Audrey est très nuisible, parce qu'il favorise toutes les dérives.
Le genre de prof dont parle Audrey est très nuisible, parce qu'il favorise toutes les dérives.
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