- TournesolÉrudit
Je finis actuellement ma séquence sur la critique au XVIIIè siècle, avec un extrait de L'île des esclaves. J'ai demandé à mes 4è d'apprendre un extrait de la pièce pour pouvoir le mettre en scène.
Parvenez-vous à faire jouer vos élèves ? A les faire se "libérer" ? Ils sont tout étriqués dans leur appréhension et parviennent à peine, ce matin, à ébaucher quelques gestes... J'ai la chance d'avoir une salle de classe relativement spacieuse, j'en ai profité pour pousser quelques tables et délimiter un espace scénique qu'ils avaient pour mission d'ENVAHIR ! J'ai tracé au sol, après le passage de quelques uns, l'espace réellement investi : un cercle d'un mètre de diamètre tout au plus... J'essaye de leur faire comprendre qu'ils sont corsetés (ils en sont conscients, bien évidemment) et que, surtout, on ne voit que ça ! Le texte, ils le savent, mais ils le récitent, ils regardent leurs pieds, leur partenaire, à peine...
Auriez-vous des exercices "libérateurs" à me suggérer ? Je pensais les mettre en cercle et leur faire mimer, à tour de rôle, une attitude. Je l'ai fait l'année dernière, en cinquième, dans un autre établissement. Là, avec mes quatrièmes, j'hésite...
Qu'en pensez-vous ?
Parvenez-vous à faire jouer vos élèves ? A les faire se "libérer" ? Ils sont tout étriqués dans leur appréhension et parviennent à peine, ce matin, à ébaucher quelques gestes... J'ai la chance d'avoir une salle de classe relativement spacieuse, j'en ai profité pour pousser quelques tables et délimiter un espace scénique qu'ils avaient pour mission d'ENVAHIR ! J'ai tracé au sol, après le passage de quelques uns, l'espace réellement investi : un cercle d'un mètre de diamètre tout au plus... J'essaye de leur faire comprendre qu'ils sont corsetés (ils en sont conscients, bien évidemment) et que, surtout, on ne voit que ça ! Le texte, ils le savent, mais ils le récitent, ils regardent leurs pieds, leur partenaire, à peine...
Auriez-vous des exercices "libérateurs" à me suggérer ? Je pensais les mettre en cercle et leur faire mimer, à tour de rôle, une attitude. Je l'ai fait l'année dernière, en cinquième, dans un autre établissement. Là, avec mes quatrièmes, j'hésite...
Qu'en pensez-vous ?
- BériluneNiveau 5
Je commence souvent par ce petit jeu de scène avant de les faire réellement jouer:
les tableaux: on lance un thème (exemple: "le grand orchestre" )et un 1er élève va prendre place, immobile, sur l'estrade. Sa position doit coller au thème. Un 2e se lève et complète le tableau, et ainsi de suite. Ils sont obligés de tenir compte des autres et d'occuper l'espace. les thèmes qui fonctionnent bien: "Le film policier", "Zorro", "Mur d'escalade"...
les tableaux: on lance un thème (exemple: "le grand orchestre" )et un 1er élève va prendre place, immobile, sur l'estrade. Sa position doit coller au thème. Un 2e se lève et complète le tableau, et ainsi de suite. Ils sont obligés de tenir compte des autres et d'occuper l'espace. les thèmes qui fonctionnent bien: "Le film policier", "Zorro", "Mur d'escalade"...
- Marie-NoireNiveau 6
Ah j'aime bien cette idée Bérilune.
Je n'ai pas vraiment d'exercices pour l'appropriation de l'espace, mais je prévois toujours plusieurs temps pendant lesquels les élèves doivent réfléchir en groupe aux gestes, aux déplacements, puis plusieurs "tours de chauffe" pendant lesquels chaque groupe vient essayer sa mise en scène : en général, les remarques et les réactions du reste de la classe font bien progresser la mise en scène. Au bout de quelques essais et après un temps de maturation, j'ai parfois vu des évolutions spectaculaires, en particulier pour les élèves qui jouaient le monologue d'Harpagon dans L'Avare : premiers essais très statiques et pour finir, entrées en scène spectaculaires, déplacements, etc. - ce qui était d'autant plus impressionnant que ces élèves affrontaient seuls la classe.
Je n'ai pas vraiment d'exercices pour l'appropriation de l'espace, mais je prévois toujours plusieurs temps pendant lesquels les élèves doivent réfléchir en groupe aux gestes, aux déplacements, puis plusieurs "tours de chauffe" pendant lesquels chaque groupe vient essayer sa mise en scène : en général, les remarques et les réactions du reste de la classe font bien progresser la mise en scène. Au bout de quelques essais et après un temps de maturation, j'ai parfois vu des évolutions spectaculaires, en particulier pour les élèves qui jouaient le monologue d'Harpagon dans L'Avare : premiers essais très statiques et pour finir, entrées en scène spectaculaires, déplacements, etc. - ce qui était d'autant plus impressionnant que ces élèves affrontaient seuls la classe.
- lilith888Grand sage
alors, plusieurs choses : déjà, l'importance immense du costume. Après la logique réticence du fier adolescent qui ne veut pas "avoir la honte", ils avouent d'eux mêmes ensuite que, grâce aux costumes, ce n'étaient "plus eux", donc plus de honte...
Quand j'étudie une pièce de théâtre, je monte ensuite un atelier sur deux semaines. Je les mets par groupes de 2 ou 3, je leur distribue leur rôle (dessin du personnage + fiche "portrait" pour saisir le caractère + texte abrégé (je ne garde que les moments comiques et les phrases courtes et/ou percutantes). Ils ont deux semaines pour apprendre leurs répliques. Je les prends à tour de rôle pendant toutes les récréations pour les entraîner, leur donner des conseils de mise en scène.
Le jour J, ils se maquillent, se costument, et on joue ailleurs que dans leur classe (importance de changer d'endroit) soit au CDI, soit salle polyvalente. Pendant qu'ils jouent, je les photographie et filme, et le lendemain, on regarde tout ça ensemble pour dire ce qu'on en pense, ce qu'il faudrait améliorer, ce qui est bien.
Bien sûr, pour les encourager, je joue aussi le jeu... C'est comme ça que je me suis retrouvée à me rouler par terre durant le monologue d'Harpagon. :lol:
Quand j'étudie une pièce de théâtre, je monte ensuite un atelier sur deux semaines. Je les mets par groupes de 2 ou 3, je leur distribue leur rôle (dessin du personnage + fiche "portrait" pour saisir le caractère + texte abrégé (je ne garde que les moments comiques et les phrases courtes et/ou percutantes). Ils ont deux semaines pour apprendre leurs répliques. Je les prends à tour de rôle pendant toutes les récréations pour les entraîner, leur donner des conseils de mise en scène.
Le jour J, ils se maquillent, se costument, et on joue ailleurs que dans leur classe (importance de changer d'endroit) soit au CDI, soit salle polyvalente. Pendant qu'ils jouent, je les photographie et filme, et le lendemain, on regarde tout ça ensemble pour dire ce qu'on en pense, ce qu'il faudrait améliorer, ce qui est bien.
Bien sûr, pour les encourager, je joue aussi le jeu... C'est comme ça que je me suis retrouvée à me rouler par terre durant le monologue d'Harpagon. :lol:
- hophophopSage
Quelles super idées !
Moi qui me plaignait intérieurement de l'immobilisme de mes 4° jouant la scène 3 de l'acte 1 (La FLèche / Harpagon)... Me voilà remplie di'dées pour les faire progresser !
Moi qui me plaignait intérieurement de l'immobilisme de mes 4° jouant la scène 3 de l'acte 1 (La FLèche / Harpagon)... Me voilà remplie di'dées pour les faire progresser !
- TournesolÉrudit
Merci pour toutes ces pistes !
Comme tu le dis, Lilith888, on doit aussi se mouiller un peu et leur donner un exemple : ce n'est pas l'encouragement que je préfère ! Pour les mêmes raisons que les élèves...
Comme tu le dis, Lilith888, on doit aussi se mouiller un peu et leur donner un exemple : ce n'est pas l'encouragement que je préfère ! Pour les mêmes raisons que les élèves...
- lilith888Grand sage
Mais justement, je leur dis qu'il n'y a pas de honte à avoir ! au contraire, on est même là POUR se ridiculiser et pour faire rire les autres (s'il s'agit d'une pièce comique bien sûr). Et puis, s'il y en a un qui se moque, il sera bien stupide, puisqu'on est tous dans le même bateau.
ça arrive à chaque fois : un rebelle qui ne fait pas l'effort, refuse de se costumer. Or, j'apporte toujours de mon côté quelques accessoires (chapeaux, capes...). En voyant que tous ses camarades sont costumés, c'est lui qui se sent alors exclus, et qui me demande de lui prêter les accessoires pour jouer sa scène...
On renverse la normalité :en théâtre, la normalité, c'est de JOUER.
ça arrive à chaque fois : un rebelle qui ne fait pas l'effort, refuse de se costumer. Or, j'apporte toujours de mon côté quelques accessoires (chapeaux, capes...). En voyant que tous ses camarades sont costumés, c'est lui qui se sent alors exclus, et qui me demande de lui prêter les accessoires pour jouer sa scène...
On renverse la normalité :en théâtre, la normalité, c'est de JOUER.
- TcdNiveau 5
Alors moi, pour qu'ils prennent conscience de leurs corps et de l'espace, je leur fais faire des pantomimes avant de leur faire jouer des scènes. Seuls ou à plusieurs, je leur fais tirer des papiers sur lesquels j'ai inscrit le thème de la pantomime et sans prononcer une seule parole ils doivent faire naître une réaction chez le spectateur! ça fonctionne très bien et ils sont moins intimidés car ils n'ont pas à parler. Une fois qu'ils prennent conscience de l'importance de la gestuelle, les choses sérieuses commencent!!!
- TournesolÉrudit
Tcd, tu as fait ça avec des quatrièmes ? C'est ce que je voudrais essayer, l'ayant fait déjà, mais jamais avec des classes de ce niveau !
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