- FabienneNiveau 9
Bonjour,
Je suis en train de chercher le dernier extrait que j'étudierai en L.A. cette année avec mes 1ères S.
Je voudrais faire un commentaire comparé entre deux textes, histoire d'en avoir au moins fait un dans l'année, mais je sèche sur le choix des passages, et j'aurais bien besoin d'un coup de main.
La problématique que l'on suit, c'est "En quoi Julien Sorel est-il le reflet de sa génération? En quoi les valeurs incarnées par le personnage sont-elles celles d'une époque?"
Le premier texte est le portrait de Julien, au début du roman, lorsque son père lui met une énorme mandale, et qu'il apparaît comme un personnage en marge et sensible.
Le dernier, c'est la prise de parole de Julien à son procès.
Il me manque donc le commentaire comparé que je veux insérer entre ces deux lectures analytiques.
J'avais pensé à une comparaison de Julien vu par les femmes (pê le passage où Mathilde vient le voir dans sa prison et le montre sous un jour héroïque, à l'image de son ancêtre Boniface de La Mole) et vu par les hommes (pê le monologue de M. de Rênal qui voit Julien comme un subalterne qui a séduit sa femme et lui fait honte).
Le problème? Ces passages sont très très courts...
Des idées? Quels passages se répondent selon vous dans le roman, et se rattacheraient à ma problématique?
Merci d'avance
Je suis en train de chercher le dernier extrait que j'étudierai en L.A. cette année avec mes 1ères S.
Je voudrais faire un commentaire comparé entre deux textes, histoire d'en avoir au moins fait un dans l'année, mais je sèche sur le choix des passages, et j'aurais bien besoin d'un coup de main.
La problématique que l'on suit, c'est "En quoi Julien Sorel est-il le reflet de sa génération? En quoi les valeurs incarnées par le personnage sont-elles celles d'une époque?"
Le premier texte est le portrait de Julien, au début du roman, lorsque son père lui met une énorme mandale, et qu'il apparaît comme un personnage en marge et sensible.
Le dernier, c'est la prise de parole de Julien à son procès.
Il me manque donc le commentaire comparé que je veux insérer entre ces deux lectures analytiques.
J'avais pensé à une comparaison de Julien vu par les femmes (pê le passage où Mathilde vient le voir dans sa prison et le montre sous un jour héroïque, à l'image de son ancêtre Boniface de La Mole) et vu par les hommes (pê le monologue de M. de Rênal qui voit Julien comme un subalterne qui a séduit sa femme et lui fait honte).
Le problème? Ces passages sont très très courts...
Des idées? Quels passages se répondent selon vous dans le roman, et se rattacheraient à ma problématique?
Merci d'avance
- ThalieGrand sage
Je ne peux pas t'aider car j'ai lu il y a bien trop longtemps Le R & N...Mais je suis contente de te lire et d'apprendre ta mutation, heureuse pour toi.
Et j'en profite pour faire remonter...
Et j'en profite pour faire remonter...
- CarabasVénérable
Au séminaire de Besançon, où il est haï des autres qui sentent sa "supériorité" et son mépris? Cf. Chapitre "Ce qui manque au riche"
Le moment où, seul dans la nature, il rêve un destin semblable à celui de Napoléon? Avec plein de clichés romantiques... Je trouve que c'est le plus révélateur pour ce que tu veux faire. cf. chapitre X, "Un grand coeur et une petite fortune".
Le moment où, juste après avoir défilé, il a revêtu sa robe de prêtre mais a encore aux pieds les bottes de cavalier? Ca, c'est bien pour éclairer le titre de l'oeuvre. Par contre, je ne retrouve pas le passage.
Le moment où, seul dans la nature, il rêve un destin semblable à celui de Napoléon? Avec plein de clichés romantiques... Je trouve que c'est le plus révélateur pour ce que tu veux faire. cf. chapitre X, "Un grand coeur et une petite fortune".
Le moment où, juste après avoir défilé, il a revêtu sa robe de prêtre mais a encore aux pieds les bottes de cavalier? Ca, c'est bien pour éclairer le titre de l'oeuvre. Par contre, je ne retrouve pas le passage.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CarabasVénérable
Extrait du chapitre X, Un grand coeur et une petite fortune :
Extrait du chapitre XXVI "Ce qui manque au riche" :
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Rouge_et_le_Noir
Julien s’échappa rapidement et monta dans les grands bois par lesquels on peut aller de Vergy à Verrières. Il ne voulait point arriver si tôt chez M. Chélan. Loin de désirer s’astreindre à une nouvelle scène d’hypocrisie, il avait besoin d’y voir clair dans son âme, et de donner audience à la foule de sentiments qui l’agitaient.
J’ai gagné une bataille, se dit-il aussitôt qu’il se vit dans les bois et loin du regard des hommes, j’ai donc gagné une bataille !
Ce mot lui peignait en beau toute sa position et rendit à son âme quelque tranquillité.
Me voilà avec cinquante francs d’appointements par mois, il faut que M. de Rênal ait eu une belle peur. Mais de quoi ?
Cette méditation sur ce qui avait pu faire peur à l’homme heureux et puissant contre lequel une heure auparavant il était bouillant de colère, acheva de rasséréner l’âme de Julien. Il fut presque sensible un moment à la beauté ravissante des bois au milieu desquels il marchait. D’énormes quartiers de roches nues étaient tombés jadis au milieu de la forêt du côté de la montagne. De grands hêtres s’élevaient presque aussi haut que ces rochers dont l’ombre donnait une fraîcheur délicieuse à trois pas des endroits où la chaleur des rayons du soleil eût rendu impossible de s’arrêter.
Julien prenait haleine un instant à l’ombre de ces grandes roches, et puis se remettait à monter. Bientôt par un étroit sentier à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens des chèvres, il se trouva debout sur un roc immense et bien sûr d’être séparé de tous les hommes. Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position qu’il brûlait d’atteindre au moral. L’air pur de ces montagnes élevées communiqua la sérénité et même la joie à son âme. Le maire de Verrières était bien toujours, à ses yeux, le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ; mais Julien sentait que la haine qui venait de l’agiter, malgré la violence de ses mouvements, n’avait rien de personnel. S’il eût cessé de voir M. de Rênal, en huit jours il l’eût oublié lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa famille. Je l’ai forcé, je ne sais comment, à faire le plus grand sacrifice. Quoi ! plus de cinquante écus par an ! un instant auparavant je m’étais tiré du plus grand danger. Voilà deux victoires en un jour ; la seconde est sans mérite, il faudrait en deviner le comment. Mais à demain les pénibles recherches.
Julien debout sur son grand rocher regardait le ciel, embrasé par un soleil d’août. Les cigales chantaient dans le champ au-dessous du rocher ; quand elles se taisaient tout était silence autour de lui. Il voyait à ses pieds vingt lieues de pays. Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de sa tête était aperçu par lui, de temps à autre, décrivant en silence ses cercles immenses. L’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement.
C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?
Extrait du chapitre XXVI "Ce qui manque au riche" :
Les jours de grande fête, on donnait aux séminaristes des saucisses avec de la choucroute. Les voisins de table de Julien observèrent qu’il était insensible à ce bonheur ; ce fut là un de ses premiers crimes. Ses camarades y virent un trait odieux de la plus sotte hypocrisie ; rien ne lui fit plus d’ennemis. Voyez ce bourgeois, voyez ce dédaigneux, disaient-ils, qui fait semblant de mépriser la meilleure pitance, des saucisses avec de la choucroute ! fi, le vilain ! l’orgueilleux ! le damné !
Hélas ! l’ignorance de ces jeunes paysans, mes camarades, est pour eux un avantage immense, s’écriait Julien dans ses moments de découragement. À leur arrivée au séminaire, le professeur n’a point à les délivrer de ce nombre effroyable d’idées mondaines que j’y apporte, et qu’ils lisent sur ma figure, quoi que je fasse.
Julien étudiait avec une attention voisine de l’envie, les plus grossiers des petits paysans qui arrivaient au séminaire. Au moment où on les dépouillait de leur veste de ratine, pour leur faire endosser la robe noire, leur éducation se bornait à un respect immense et sans bornes pour l’argent sec et liquide, comme on dit en Franche-Comté.
C’est la manière sacramentelle et héroïque d’exprimer l’idée sublime d’argent comptant.
Le bonheur pour ces séminaristes, comme pour les héros des romans de Voltaire, consiste surtout à bien dîner. Julien découvrait chez presque tous un respect inné pour l’homme qui porte un habit de drap fin. Ce sentiment apprécie la justice distributive, telle que nous la donnent nos tribunaux, à sa valeur et même au-dessous de sa valeur. Que peut-on gagner, répétaient-ils souvent entre eux, à plaider contre un gros ?
C’est le mot des vallées du Jura, pour exprimer un homme riche. Qu’on juge de leur respect pour l’être le plus riche de tous : le gouvernement !
Ne pas sourire avec respect au seul nom de M. le Préfet, passe, aux yeux des paysans de la Franche-Comté, pour une imprudence ; or l’imprudence chez le pauvre, est rapidement punie par le manque de pain.
Après avoir été comme suffoqué dans les premiers temps par le sentiment du mépris, Julien finit par éprouver de la pitié : il était arrivé souvent aux pères de la plupart de ses camarades de rentrer le soir dans l’hiver à leur chaumière, et de n’y trouver ni pain, ni châtaignes, ni pommes de terre. Qu’y a-t-il donc d’étonnant, se disait Julien, si l’homme heureux, à leurs yeux, est d’abord celui qui vient de bien dîner, et ensuite celui qui possède un bon habit ! Mes camarades ont une vocation ferme, c’est-à-dire qu’ils voient dans l’état ecclésiastique une longue continuation de ce bonheur : bien dîner et avoir un habit chaud en hiver.
Il arriva à Julien d’entendre un jeune séminariste, doué d’imagination, dire à son compagnon :
— Pourquoi ne deviendrais-je pas pape comme Sixte-Quint, qui gardait les pourceaux ?
— On ne fait pape que des Italiens, répondit l’ami ; mais pour sûr on tirera au sort parmi nous pour des places de grands vicaires, de chanoines, et peut-être d’évêques. M. P..., évêque de Châlons, est fils d’un tonnelier : c’est l’état de mon père.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Rouge_et_le_Noir
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- FabienneNiveau 9
Thalie: merci! Ca se prépare doucement, on a juste hâte de savoir où on va tomber exactement. J'espère que tout roule pour toi aussi.
Carabas: merci aussi. Les passages que tu proposes sont très intéressants.
Carabas: merci aussi. Les passages que tu proposes sont très intéressants.
- KilmenyEmpereur
Rencontre avec Mme de Rênal / Repas avec Mathilde (il compare d'ailleurs les deux femmes, à cette occasion)
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- retraitéeDoyen
Tu peux aussi mettre en parallèle Stendhal et Rousseau : par exemple, les descriptions du séminaire dans les Confessions et le R. et le N.
Mais aussi bien d'autres scènes, tant il est évident que Stendhal se souvient de Rousseau.
Première rencontre Mme de Warens, Mme de Rénal, aussi.
Mais aussi bien d'autres scènes, tant il est évident que Stendhal se souvient de Rousseau.
Première rencontre Mme de Warens, Mme de Rénal, aussi.
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