Re: Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ?

Concernant le choix des enseignants, un truc m'étonne : dans le collège privé où j'étais élève, les professeurs, à part ceux qui sont aujourd'hui retraités, sont toujours là...et leurs enfants devenus professeurs aussi !
Ça doit être spécifique à cet établissement, mais c'est tout de même étonnant.

dans le lycée public (très huppé) où j'étais élève, c'est également le cas. Sauf pour les enfants, je ne sais pas...

Franchement, je trouve que c'est un faux procès tout ça. Le privé sous contrat satisfait une partie de la population qui paie ses impôts comme tout le monde pour moins cher que le public (puisque moins de financements).
Quant à la sélection que le privé ferait et que le public ne ferait pas, c'est un peu hypocrite : dans le public, quand on a les moyens d'habiter dans les beaux quartiers on a le droit au collège tranquille et quand on n'en a pas les moyens, au collège pourri, c'est ça l'égalité républicaine.

Merci pour toutes les réponses! On voit que le débat a été animé . Il est temps de le clore, non?
Bonne soirée à tous
(et je serais aussi pour la fermeture de l'accès libre du forum)

lene75 a écrit:

roxanne a écrit:je serais pour un privé vraiment privé sans fonds de l'état

Ça existe, c'est le hors contrat, mais là, pour le coup, c'est vraiment pour les riches...

L'enseignement privé n'est que "semi-privé" en fait. Le privé totalement privé, si on peut dire, qu'on appelle hors-contrat est inacessible à presque tout le monde. J'ai entendu qu'une année de 6ème revient à plusieurs milliers d'euros par exemple. Même si ce chiffre est anecdotique, ce que je trouve intéressant, c'est qu'il révèle le niveau de subventions apportées au privé sous contrat. Ce ne sont pas les quelques dizaines ou centaines d'euros au maximun qui peuvent, en effet, couvrir les frais de scolarité.

Ce ne sont peut-être ps les subventions qui sont en cause mais le salaire des profs: en lycée hors contrat, les profs ne sont pas payé par le rectorat... D'où le millier d'euros mentionné. A moins que les lycées privés pour lesquels vous ne voulez plus verser de subventions (en pensant naïvement que c'est le public qui en bénéficiera) ne doivent aussi rémunérer les profs en interne... Pour le coup, il y aura un enseignement à deux vitesses, ça c'est sûr.

zoorah a écrit:

laeti a écrit:

zoorah a écrit:Encore une fois, je suis désolée, mais le public a beaucoup plus de difficultés, pourquoi nier cette vérité.
J'ai enseigné dans plusieurs bahuts privés, il y a systématiquement une sélection au niveau des collèges. Il est vrai que quelques bahuts ne peuvent faire une super sélection faute de postulants.

Visiblement, tu as eu de très mauvaises expériences mais ce que tu dis est faux et archi-faux, je ne dis pas que ça n'existe pas, je dis que ce n'est pas systématique. Je suis bretonne, j'ai fait toute ma scolarité dans le privé et j'ai enseigné dans plusieurs bahuts privés. Le seul bahut élitiste où j'ai bossé avait une ambiance pourrie, je n'y suis pas retournée (j'étais remplaçante) mais c'est loin d'être la majorité.

Ta façon de raisonner par généralités et systématisme amène à l'intolérance. Des terroristes islamistes ont causé le 11 septembre, tous les musulmans sont terroristes? Des prêtres catholiques ont commis des actes pédophiles, tous les prêtres sont pédophiles? tu as connu des bahuts privés qui sélectionnaient, tous le font?

J'apprends à mes élèves à avoir un esprit critique mais en évitant de faire des généralités, toi aussi, j'en suis sure. Tachons d'appliquer ce que nous enseignons. Nous ne gagnons rien à nous tirer dans les pattes.

laeti, tu as une drôle d'argumentation. Pour quoi cette comparaison avec l'intolérance religieuse e, je trouve cela facile. Le privé ne fonctionne pas comme les bahuts publiques. Ils sont plus autonomes dans leur gestion , le principal choisit ses profs et les bahuts privés sélectionnent leurs élèves . Le privé est plus libre mais il perçoit des fonds publiques et là je ne suis pas d'accord. C'est une contradiction insupportable sachant que le public est confronté à plus de difficultés. Là, il ya une injustice en faveur du privé au détriment du public. Ca ne pourra pas continuer, la population demandera un jour des comptes car l'école publique va encore subir des suppressions mortelles de postes.

Fin pour moi, c'est un sujet qui prend aux tripes.

Ma drole d'argumentation a juste pour but de montrer qu'il ne faut pas généraliser sans prendre de recul. C'est un débat que j'ai eu de nombreuses fois et j'en suis lassée.

totoro a écrit:Ce ne sont peut-être ps les subventions qui sont en cause mais le salaire des profs: en lycée hors contrat, les profs ne sont pas payé par le rectorat... D'où le millier d'euros mentionné. A moins que les lycées privés pour lesquels vous ne voulez plus verser de subventions (en pensant naïvement que c'est le public qui en bénéficiera) ne doivent aussi rémunérer les profs en interne... Pour le coup, il y aura un enseignement à deux vitesses, ça c'est sûr.

Les milliers d'euros c'est pour les salaires des profs et... le chauffage, l'entretien des locaux, les moyens d'enseignements...(payés par les collectivités locales) Ce ne sont pas 30, 50 ou 100 euros donnés chaque mois par les familles qui peuvent les payer dans le privé sous contrat.
Franchement, je ne sais pas vraiment si l'Etat fait une affaire en soutenant l'enseignement privé, malgré l'évidente économie réalisée sur les pensions des professeurs. Il y a d'autres enjeux probablement qui expliquent cette étrangeté qui consiste à financer un concurrent à son propre service public. J'avoue n'avoir pas approfondi le sujet. Je n'ai pas une opinion tranchée.

J'ai pas lu toutes les pages, mais je peux déjà prédire que le privé a de beaux jours devant lui...Faut-il en préciser les raisons ? Twisted Evil

Leclochard a écrit:

lene75 a écrit:

roxanne a écrit:je serais pour un privé vraiment privé sans fonds de l'état

Ça existe, c'est le hors contrat, mais là, pour le coup, c'est vraiment pour les riches...

L'enseignement privé n'est que "semi-privé" en fait. Le privé totalement privé, si on peut dire, qu'on appelle hors-contrat est inacessible à presque tout le monde. J'ai entendu qu'une année de 6ème revient à plusieurs milliers d'euros par exemple. Même si ce chiffre est anecdotique, ce que je trouve intéressant, c'est qu'il révèle le niveau de subventions apportées au privé sous contrat. Ce ne sont pas les quelques dizaines ou centaines d'euros au maximun qui peuvent, en effet, couvrir les frais de scolarité.

Pour les milliers d'euros, ce n'est pas forcément vrai dans le hors-contrat. J'y ai travaillé pendant ma maîtrise et si les scolarités étaient chères, beaucoup de parents ne pouvaient pas les payer, l'école était très endettée et les profs pas payés ou très peu payés (10 euros de l'heure Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 Affraid

Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 Affraid

), Biensur ce n'est qu'1 exemple

En tout cas, ça fait toujours plaisir de constater à quel point le privé est méprisé par le public... Après, les profs voudraient être reconnus pour le métier qu'ils font, mais ils ne sont même pas capables de se reconnaitre entre eux...

Disons que ce n'est pas vraiment entre nous : une fois le Capes obtenu, on ne peut pas changer d'avis et aller bosser dans un établissement privé sous contrat.

Si on peut (ou au moins on le pouvait récemment encore)! La plupart de mes collègues sont titulaires du CAPES et travaillent dans le privé sous contrat, alors qu'avec le CAFEP, on ne peut pas faire de même!

totoro a écrit:En tout cas, ça fait toujours plaisir de constater à quel point le privé est méprisé par le public... Après, les profs voudraient être reconnus pour le métier qu'ils font, mais ils ne sont même pas capables de se reconnaitre entre eux...

Taratata : je suis prof du public et je soutiens le privé.
Et puis il n'y a qu'à voir le nombre de profs du public qui ont leurs enfants dans le privé... parfois même parmi ceux qui critiquent ou ont critiqué ledit privé.

@raizel : on ne peut plus être détaché dans le privé, et cela depuis 3 ans environ, je crois. Enfin, en droit, je crois que ce n'est pas absolument exclu, mais en fait, ça ne se fait plus, pour enseigner dans le privé, il faut repasser le Cafep.

Je ne disais pas ça pour tout le monde. Toutes mes excuses à toi Lene et à d'autres que j'ai pu vexer.
Mais c'est souvent le cas, et pas plus tard qu'hier, une collègue me racontait une anecdote sidérante sur le mépris qu'elle avait eu à subir de la part d'une collègue du public avec qui elle passait l'agrèg. Ce n'est bien sûr qu'une anecdote, mais le ton que certains ici emploient dès que l'on parle de l'enseignement privé est très révélateur...

lene75 a écrit:

totoro a écrit:En tout cas, ça fait toujours plaisir de constater à quel point le privé est méprisé par le public... Après, les profs voudraient être reconnus pour le métier qu'ils font, mais ils ne sont même pas capables de se reconnaitre entre eux...

Taratata : je suis prof du public et je soutiens le privé.
Et puis il n'y a qu'à voir le nombre de profs du public qui ont leurs enfants dans le privé... parfois même parmi ceux qui critiquent ou ont critiqué ledit privé.

@raizel : on ne peut plus être détaché dans le privé, et cela depuis 3 ans environ, je crois. Enfin, en droit, je crois que ce n'est pas absolument exclu, mais en fait, ça ne se fait plus, pour enseigner dans le privé, il faut repasser le Cafep.

Ah ben chez nous c'est comme ça. Et ça me dégoûte un peu (je n'ai rien biensur contre mes collègues) parce que je n'ai que 9 heures et trois postes sont occupés par des certifiés du public Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 46471

Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 46471

. Il y a d'ailleurs encore eu des détachements l'an dernier...

Raizel a écrit:Si on peut (ou au moins on le pouvait récemment encore)! La plupart de mes collègues sont titulaires du CAPES et travaillent dans le privé sous contrat, alors qu'avec le CAFEP, on ne peut pas faire de même!

Quand j'ai posé la question par mail, j'ai reçu une réponse très acerbe de je ne sais quel monsieur haut placé qui m'a répondu qu'il fallait que je passe le CAFEP bien qu'ayant le CAPES et perde mon ancienneté.
M'aurait-il menti ?

lene75 a écrit:

totoro a écrit:En tout cas, ça fait toujours plaisir de constater à quel point le privé est méprisé par le public... Après, les profs voudraient être reconnus pour le métier qu'ils font, mais ils ne sont même pas capables de se reconnaitre entre eux...

Taratata : je suis prof du public et je soutiens le privé.
Et puis il n'y a qu'à voir le nombre de profs du public qui ont leurs enfants dans le privé... parfois même parmi ceux qui critiquent ou ont critiqué ledit privé.

@raizel : on ne peut plus être détaché dans le privé, et cela depuis 3 ans environ, je crois. Enfin, en droit, je crois que ce n'est pas absolument exclu, mais en fait, ça ne se fait plus, pour enseigner dans le privé, il faut repasser le Cafep.

Et ce n'était pas il a trois ans, mais il y a sept ans.

Lornet a écrit:

Raizel a écrit:Si on peut (ou au moins on le pouvait récemment encore)! La plupart de mes collègues sont titulaires du CAPES et travaillent dans le privé sous contrat, alors qu'avec le CAFEP, on ne peut pas faire de même!

Quand j'ai posé la question par mail, j'ai reçu une réponse très acerbe de je ne sais quel monsieur haut placé qui m'a répondu qu'il fallait que je passe le CAFEP bien qu'ayant le CAPES et perde mon ancienneté.
M'aurait-il menti ?

Ben, je ne sais pas, mais chez nous les certifiés du public sont majoritaires et certains sont entrés très récemment (l'an dernier deux au moins) Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 Icon_scratch

(il y a des CAER mais à ma connaissance, je suis la seule CAFEP)

Raizel a écrit:Si on peut (ou au moins on le pouvait récemment encore)! La plupart de mes collègues sont titulaires du CAPES et travaillent dans le privé sous contrat, alors qu'avec le CAFEP, on ne peut pas faire de même!

J'ai entendu dire que c'était possible en cas de fermeture d'établissement.

Hmm, si ça se trouve, ils nous mentent pour qu'on passe le Cafep... enfin, je vois bien l'intérêt du rectorat mais pas celui du diocèse, or moi c'est au diocèse que j'ai eu cette info. Cela dit, c'était avant que j'aie le Capes, quand je postulais pour être vacataire, alors peut-être qu'ils nous faisaient de la pub pour le Cafep...

Dans ce document, question 26, ils disent que les détachement sont encore possibles mais de fait très rares et ils conseillent de repasser le Cafep si on a déjà le Capes :

www.ddec29.org/Telechrgt/cafep45.pdf

C'est même encore plus bête puisque c'est écrit : "Repasser le Cafep (ou le Capes) !"

Pourquoi faudrait-il repasser le Capes ? Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 3795679266

Une pierre dans la rivière ? Privé ou public ? - Page 6 3795679266

Et puis "repasser", ça veut bien dire ce que ça veut dire. Soit le Cafep = le Capes avec une épreuve de culture religieuse en plus, et on ne passe que cette épreuve-là, soit c'est différent du Capes (?) et alors on devrait lire : "Passer le Cafep" (mais pas "repasser" vu qu'on a passé le Capes, mais jamais passé le Cafep).
Débilités administratives.

C'est EXACTEMENT le même concours (pas d'épreuve en plus), simplement, au moment de l'inscription, il faut choisir Capes ou Cafep et les candidats au Cafep ne doivent surtout pas marquer Cafep mais bien Capes sur leurs copies de concours, pour que le jury ne sache pas qui passe quoi.

Il disent repasser le Capes pour ceux qui ont le Cafep et voudraient enseigner dans le public.

Dans la mesure où c'est le même concours, on devrait pouvoir passer du public au privé sous contrat et du privé sous contrat au public sans problème.
M'enfin...

Pour le coup, on est d'accord. Mais que ce soit vraiment dans les deux sens...