- Mathilde VerdierNiveau 1
Bonsoir,
Je n'ai pas d'animosité particulière envers un certain professeur. Bien sûr, il semble parler beaucoup plus souvent de lui que de littérature française, et il lit les textes, en classe, sans faire de plan ni rien d'autre que des remarques. Mais je reconnais aux enseignants la liberté d'enseigner et ce n'est pas parce que certains s'en servent curieusement que cette liberté ne doit pas être préservée et, avec elle, jugulé le risque d'un enseignement d'uniformisation.
Cependant, je ne peux pas apprendre à mes enfants à faire le dos rond. Mon fils subit les réflexions extra-scolaires d'un professeur. Il semble même assez tenace pour s'appliquer à tenir des propos mensongers auprès du proviseur et de certains collègues.
Les résultats scolaires de mon fils sont excellents. Ses anciens professeurs de français l'ont apprécié et nous l'ont dit. Mais il est rare que se fassent entendre les louanges. Ce sont plutôt les critiques qui prévalent.
Je ne peux pas ne pas réagir : nous n'éduquons pas des moutons... Le professeur ne nous adresse plus la parole depuis que j'ai, sans animosité, repris point par point ses accusations, en les démontant, dans une lettre adressée au proviseur. Entre autres accusations, il se plaignait de ce que mon fils posait des questions "pour le piéger" et puis il est "bizarre". Nous avons reçu une lettre en réponse qui vante les qualités du professeur et reprend des accusations mensongères. Cela nous rend mal à l'aise.
Demander des témoignages aux autres élèves paraît bien disproportionné, et risqué. Porter la plainte auprès d'un rectorat ? Répondre, encore répondre à chaque fois ? Que feriez-vous pour que cela cesse ?
Par avance, merci.
Mathilde Verdier
Je n'ai pas d'animosité particulière envers un certain professeur. Bien sûr, il semble parler beaucoup plus souvent de lui que de littérature française, et il lit les textes, en classe, sans faire de plan ni rien d'autre que des remarques. Mais je reconnais aux enseignants la liberté d'enseigner et ce n'est pas parce que certains s'en servent curieusement que cette liberté ne doit pas être préservée et, avec elle, jugulé le risque d'un enseignement d'uniformisation.
Cependant, je ne peux pas apprendre à mes enfants à faire le dos rond. Mon fils subit les réflexions extra-scolaires d'un professeur. Il semble même assez tenace pour s'appliquer à tenir des propos mensongers auprès du proviseur et de certains collègues.
Les résultats scolaires de mon fils sont excellents. Ses anciens professeurs de français l'ont apprécié et nous l'ont dit. Mais il est rare que se fassent entendre les louanges. Ce sont plutôt les critiques qui prévalent.
Je ne peux pas ne pas réagir : nous n'éduquons pas des moutons... Le professeur ne nous adresse plus la parole depuis que j'ai, sans animosité, repris point par point ses accusations, en les démontant, dans une lettre adressée au proviseur. Entre autres accusations, il se plaignait de ce que mon fils posait des questions "pour le piéger" et puis il est "bizarre". Nous avons reçu une lettre en réponse qui vante les qualités du professeur et reprend des accusations mensongères. Cela nous rend mal à l'aise.
Demander des témoignages aux autres élèves paraît bien disproportionné, et risqué. Porter la plainte auprès d'un rectorat ? Répondre, encore répondre à chaque fois ? Que feriez-vous pour que cela cesse ?
Par avance, merci.
Mathilde Verdier
- JohnMédiateur
Bonsoir,
Malheureusement, nous ne pouvons pas vous répondre car nous sommes tout à fait étrangers à l'établissement et à la classe de votre fils.
Deux questions peuvent peut-être vous aider :
1) Avez-vous d'abord pris rendez-vous avec l'enseignant avant de vous manifester auprès du proviseur ?
2) L'année scolaire est pratiquement finie : votre fils ne peut-il pas attendre le mois de juin avant de changer d'enseignant ? Je n'imagine pas qu'il veuille changer de classe cinq semaines avant la fin des cours...
Essayez de dialoguer autant que possible avec l'enseignant concerné afin de désamorcer le conflit.
Malheureusement, nous ne pouvons pas vous répondre car nous sommes tout à fait étrangers à l'établissement et à la classe de votre fils.
Deux questions peuvent peut-être vous aider :
1) Avez-vous d'abord pris rendez-vous avec l'enseignant avant de vous manifester auprès du proviseur ?
2) L'année scolaire est pratiquement finie : votre fils ne peut-il pas attendre le mois de juin avant de changer d'enseignant ? Je n'imagine pas qu'il veuille changer de classe cinq semaines avant la fin des cours...
Essayez de dialoguer autant que possible avec l'enseignant concerné afin de désamorcer le conflit.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Mathilde VerdierNiveau 1
Merci de cette réponse. Nous avons parlé avec l'enseignant avant de nous manifester auprès du proviseur, quoique "parlé" est un peu exagéré puisque nous étions simplement étonnés par son animosité et avons essayé de l'endiguer. Vrai.
Notre fils supportera l'enseignant et se trouve bien dans cette classe où il a beaucoup d'amis. Mais peut-on le laisser simplement "supporter" sans lui montrer qu'on doit parfois réagir ?
C'est un garçon gentil. Il supportera bien pire. Devons-nous laisser faire ? Encore merci. Cordialement.
Notre fils supportera l'enseignant et se trouve bien dans cette classe où il a beaucoup d'amis. Mais peut-on le laisser simplement "supporter" sans lui montrer qu'on doit parfois réagir ?
C'est un garçon gentil. Il supportera bien pire. Devons-nous laisser faire ? Encore merci. Cordialement.
- InvitéInvité
Petites questions , comment savez-vous que le professeur tient des propos mensongers avec le proviseur et toute la clique ? qui vous l'a dit ? et quelle est la teneur de ces propos ?
C'est seulement qu'il poserait des questions pour piéger son prof et qu'il est "bizarre". Cela reste quand même pas trop méchant si ce n'est que cela. J'ajouterais que les bons élèves ont parfois ce comportement (poser des questions piège). J'ai eu ce cas avec un fils d'enseignants justement qui se faisait un plaisir d'essayer me prendre en défaut.
Bon j'ai trouvé cela plutôt amusant bien que parfois agaçant.
Vous-même remettez en cause, certes sans vouloir y toucher, les méthodes du prof en question, il est possible que votre fils lui fasse sentir que sa façon de faire cours ne lui convienne pas. C'est généralement peu plaisant.
Maintenant, comme le dit John nous ne connaissons pas réellement les tenants et les aboutissants de l'affaire, donc difficile de juger.
Vous parlez d'animosité...ce serait bien de développer pour que l'on puisse mieux "juger".
C'est seulement qu'il poserait des questions pour piéger son prof et qu'il est "bizarre". Cela reste quand même pas trop méchant si ce n'est que cela. J'ajouterais que les bons élèves ont parfois ce comportement (poser des questions piège). J'ai eu ce cas avec un fils d'enseignants justement qui se faisait un plaisir d'essayer me prendre en défaut.
Bon j'ai trouvé cela plutôt amusant bien que parfois agaçant.
Vous-même remettez en cause, certes sans vouloir y toucher, les méthodes du prof en question, il est possible que votre fils lui fasse sentir que sa façon de faire cours ne lui convienne pas. C'est généralement peu plaisant.
Maintenant, comme le dit John nous ne connaissons pas réellement les tenants et les aboutissants de l'affaire, donc difficile de juger.
Vous parlez d'animosité...ce serait bien de développer pour que l'on puisse mieux "juger".
- doctor whoDoyen
Mathilde Verdier a écrit:il lit les textes, en classe, sans faire de plan ni rien d'autre que des remarques.
Chère Mathilde,
C'est ce que je fais moi-même très souvent, et j'espère que jamais un parent ne viendra y redire quelque chose. Je trouve cette méthode assez fiable, permettant de commenter des textes un peu longs en faisant réagir les élèves à chaud, sans s'appesantir excessivement sur des points d'analyse ou de compréhension trop compliqués pour eux. Il y a bien sûr une synthèse qui reprend rapidement les points importants à la fin de la leçon.
Je suis donc un peu dubitatif. J'imagine que c'est tout à fait le genre de remarques qu'un parent pourrait me faire, et dont un élève pourrait me faire sentir qu'il les connaît par des questions tendancieuses. Quant à parler de sa vie et dire d'un élève qu'il est bizarre, c'est effectivement contestable, mais pas criminel. Surtout si on se penche sur le contexte dans lequel cela a été dit. Il a pu m'arriver de raconter des anecdotes personnelles, triées et en rapport avec le cour, ou très courte, afin de faire souffler un peu la classe. il a pu aussi m'arriver de dire, ironiquement, au second degré, qu'un élève était bizarre. J'en dis des plus salées à certains, et au premier degré, quand ils me cherchent (ce qui est, vous devez le savoir, une situation très courante dans le déroulement d'un cour actuel), sans aller jusqu'à l'insulte.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- SessiExpert
Nous ne pouvons pas, en effet, plaquer des plans. Il y a tant à dire sur un texte qu'il n'existe pas de plan type. Quand j'avais des lycées, on dépiautait le texte ensemble et je leur demandais ensuite de proposer une idée de plan.
Evidemment, cela ne justifie pas l'attitude du professeur à l'égard de votre enfant.
Evidemment, cela ne justifie pas l'attitude du professeur à l'égard de votre enfant.
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- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- Mathilde VerdierNiveau 1
Merci de vos réponses. Elles m'ont rendue, sincèrement, plus compréhensive.
Je suis certaine que mon fils n'a pas l'esprit de chicane et, s'il pose des questions, c'est par intérêt.
J'ai cinquante ans et cela explique sans doute ma surprise à ne voir que des remarques sans plan dans les notes que prend mon fils. Mais je ferai des neurones tout neufs...
Il reste que tous les élèves ne sont pas incapables de lecture. Mettez-vous à la place d'un jeune lecteur qui entend son professeur lire la totalité du texte qu'il a déjà découvert. Il faut des remarques vraiment passionnantes pour ne pas avoir de frustration parce que ce professeur-ci ne fait pas de synthèse. Et mon fils a pas mal d'amis qui ont tous le même classeur immaculé.
Pendant des années, je lui ai dit qu'il aurait des cours de littérature au lycée. J'ai eu tort. Mais ce n'est que quand ce professeur a dépassé "mes" bornes que j'ai cru bon d'aller voir le classeur de mon fils. Je ne suis pas l'élément qui a conduit à cette situation.
Mon message est fort long. Proportionnel à une reconnaissance que je ressens pour vos réponses. J'aimerais ajouter quelque chose cependant. Il y a une expression que j'ai entendu au sujet de mon fils. C'est un "enfant-arbre"...
Ca signifie que quand un individu-arbre pense, il va d'un point A à des points A1, A2, A3, A4, A5. Et de A1 vers d'autres points. Et de A2 vers d'autres points. Comme les branches d'un arbre. Alors que la plupart d'entre nous vont de A à B et de B à C etc, tout en apprenant au fil des études à ramifier nos pensées.
De sorte que les enfants-arbres sont incompétents pour des choses qui nous paraissent simples, et qu'ils peuvent sembler "bizarres". Est-ce que la différence est "bizarre" ? Mon fils était très différent en apparence des autres enfants au CP. Il a eu la chance d'aller à l'école, et bon an mal an de s'intégrer. Pourquoi fait-on confiance à un petit enfant sur le fait qu'il saura un jour résoudre des équations, et pourquoi certains ne croient pas qu'un enfant de CP qui sait résoudre des équations saura un jour lacer ses chaussures ? Ils peuvent tous apprendre.
Mes autres enfants sont différents. L'un d'eux n'est pas scolaire et fait plus de bêtises que d'exercices. Jamais ils n'ont rencontré autant d'animosité, tout juste, parfois, un agacement bien légitime.
Encore merci de vos réponses sans fard. J'essaierai de montrer plus de tolérance. Entre nous, vous ne m'avez toujours pas dit quel recours nous pouvions avoir contre ce professeur. (Il raconte, pour vous expliquer notre malaise que notre fils s'est mal comporté pendant un voyage scolaire - ce que ses camarades n'ont pas constaté alors qu'ils s'étonnent au contraire du fait que ce professeur était toujours désagréable avec mon fils lorsqu'il n'y avait pas de témoin adulte, et d'autres choses qui tournent autour de la personnalité dudit.) Mais, au fil de vos messages et de cette réponse, j'ai réalisé que mon gamin avait eu beaucoup plus de professeurs de bonne volonté que de profs cloîtrés dans leur ego.
Bien cordialement.
Mathilde Verdier
Je suis certaine que mon fils n'a pas l'esprit de chicane et, s'il pose des questions, c'est par intérêt.
J'ai cinquante ans et cela explique sans doute ma surprise à ne voir que des remarques sans plan dans les notes que prend mon fils. Mais je ferai des neurones tout neufs...
Il reste que tous les élèves ne sont pas incapables de lecture. Mettez-vous à la place d'un jeune lecteur qui entend son professeur lire la totalité du texte qu'il a déjà découvert. Il faut des remarques vraiment passionnantes pour ne pas avoir de frustration parce que ce professeur-ci ne fait pas de synthèse. Et mon fils a pas mal d'amis qui ont tous le même classeur immaculé.
Pendant des années, je lui ai dit qu'il aurait des cours de littérature au lycée. J'ai eu tort. Mais ce n'est que quand ce professeur a dépassé "mes" bornes que j'ai cru bon d'aller voir le classeur de mon fils. Je ne suis pas l'élément qui a conduit à cette situation.
Mon message est fort long. Proportionnel à une reconnaissance que je ressens pour vos réponses. J'aimerais ajouter quelque chose cependant. Il y a une expression que j'ai entendu au sujet de mon fils. C'est un "enfant-arbre"...
Ca signifie que quand un individu-arbre pense, il va d'un point A à des points A1, A2, A3, A4, A5. Et de A1 vers d'autres points. Et de A2 vers d'autres points. Comme les branches d'un arbre. Alors que la plupart d'entre nous vont de A à B et de B à C etc, tout en apprenant au fil des études à ramifier nos pensées.
De sorte que les enfants-arbres sont incompétents pour des choses qui nous paraissent simples, et qu'ils peuvent sembler "bizarres". Est-ce que la différence est "bizarre" ? Mon fils était très différent en apparence des autres enfants au CP. Il a eu la chance d'aller à l'école, et bon an mal an de s'intégrer. Pourquoi fait-on confiance à un petit enfant sur le fait qu'il saura un jour résoudre des équations, et pourquoi certains ne croient pas qu'un enfant de CP qui sait résoudre des équations saura un jour lacer ses chaussures ? Ils peuvent tous apprendre.
Mes autres enfants sont différents. L'un d'eux n'est pas scolaire et fait plus de bêtises que d'exercices. Jamais ils n'ont rencontré autant d'animosité, tout juste, parfois, un agacement bien légitime.
Encore merci de vos réponses sans fard. J'essaierai de montrer plus de tolérance. Entre nous, vous ne m'avez toujours pas dit quel recours nous pouvions avoir contre ce professeur. (Il raconte, pour vous expliquer notre malaise que notre fils s'est mal comporté pendant un voyage scolaire - ce que ses camarades n'ont pas constaté alors qu'ils s'étonnent au contraire du fait que ce professeur était toujours désagréable avec mon fils lorsqu'il n'y avait pas de témoin adulte, et d'autres choses qui tournent autour de la personnalité dudit.) Mais, au fil de vos messages et de cette réponse, j'ai réalisé que mon gamin avait eu beaucoup plus de professeurs de bonne volonté que de profs cloîtrés dans leur ego.
Bien cordialement.
Mathilde Verdier
- PseudoDemi-dieu
Je dois avouer que je ne sais que vous répondre, moi qui pourtant ai l'habitude de donner mon avis (pas toujours éclairé) sur tout et n'importe quoi.
D'une part parce que je n'arrive toujours pas à me faire une idée claire de ce que subit votre fils (se faire traiter de "bizarre" n'est pas agréable mais ça n'est pas non plus une insulte).
D'autre part, je n'ai pas non plus une idée claire du préjudice. Si c'est juste une animosité un peu désagréable ou si votre fils voit sa scolarité très perturbée, la réaction nécessaire n'est pas la même.
Enfin, vous parlez de ne pas apprendre à faire le dos rond... Pourtant, avec tous les gens bizarres que l'on rencontre dans la vie, nous le faisons tous un peu. Il est parfois inutile de partir en croisade. L'ignorance, ou l'humour sont alors de bien meilleures armes face à des gens qui ne méritent pas que l'on perdent de l'énergie pour eux.
D'une part parce que je n'arrive toujours pas à me faire une idée claire de ce que subit votre fils (se faire traiter de "bizarre" n'est pas agréable mais ça n'est pas non plus une insulte).
D'autre part, je n'ai pas non plus une idée claire du préjudice. Si c'est juste une animosité un peu désagréable ou si votre fils voit sa scolarité très perturbée, la réaction nécessaire n'est pas la même.
Enfin, vous parlez de ne pas apprendre à faire le dos rond... Pourtant, avec tous les gens bizarres que l'on rencontre dans la vie, nous le faisons tous un peu. Il est parfois inutile de partir en croisade. L'ignorance, ou l'humour sont alors de bien meilleures armes face à des gens qui ne méritent pas que l'on perdent de l'énergie pour eux.
- RuthvenGuide spirituel
Mathilde Verdier a écrit:Merci de vos réponses. Elles m'ont rendue, sincèrement, plus compréhensive.
Je suis certaine que mon fils n'a pas l'esprit de chicane et, s'il pose des questions, c'est par intérêt.
J'ai cinquante ans et cela explique sans doute ma surprise à ne voir que des remarques sans plan dans les notes que prend mon fils. Mais je ferai des neurones tout neufs...
Il reste que tous les élèves ne sont pas incapables de lecture. Mettez-vous à la place d'un jeune lecteur qui entend son professeur lire la totalité du texte qu'il a déjà découvert. Il faut des remarques vraiment passionnantes pour ne pas avoir de frustration parce que ce professeur-ci ne fait pas de synthèse. Et mon fils a pas mal d'amis qui ont tous le même classeur immaculé.
Pendant des années, je lui ai dit qu'il aurait des cours de littérature au lycée. J'ai eu tort. Mais ce n'est que quand ce professeur a dépassé "mes" bornes que j'ai cru bon d'aller voir le classeur de mon fils. Je ne suis pas l'élément qui a conduit à cette situation.
Mon message est fort long. Proportionnel à une reconnaissance que je ressens pour vos réponses. J'aimerais ajouter quelque chose cependant. Il y a une expression que j'ai entendu au sujet de mon fils. C'est un "enfant-arbre"...
Ca signifie que quand un individu-arbre pense, il va d'un point A à des points A1, A2, A3, A4, A5. Et de A1 vers d'autres points. Et de A2 vers d'autres points. Comme les branches d'un arbre. Alors que la plupart d'entre nous vont de A à B et de B à C etc, tout en apprenant au fil des études à ramifier nos pensées.
De sorte que les enfants-arbres sont incompétents pour des choses qui nous paraissent simples, et qu'ils peuvent sembler "bizarres". Est-ce que la différence est "bizarre" ? Mon fils était très différent en apparence des autres enfants au CP. Il a eu la chance d'aller à l'école, et bon an mal an de s'intégrer. Pourquoi fait-on confiance à un petit enfant sur le fait qu'il saura un jour résoudre des équations, et pourquoi certains ne croient pas qu'un enfant de CP qui sait résoudre des équations saura un jour lacer ses chaussures ? Ils peuvent tous apprendre.
Mes autres enfants sont différents. L'un d'eux n'est pas scolaire et fait plus de bêtises que d'exercices. Jamais ils n'ont rencontré autant d'animosité, tout juste, parfois, un agacement bien légitime.
Encore merci de vos réponses sans fard. J'essaierai de montrer plus de tolérance. Entre nous, vous ne m'avez toujours pas dit quel recours nous pouvions avoir contre ce professeur. (Il raconte, pour vous expliquer notre malaise que notre fils s'est mal comporté pendant un voyage scolaire - ce que ses camarades n'ont pas constaté alors qu'ils s'étonnent au contraire du fait que ce professeur était toujours désagréable avec mon fils lorsqu'il n'y avait pas de témoin adulte, et d'autres choses qui tournent autour de la personnalité dudit.) Mais, au fil de vos messages et de cette réponse, j'ai réalisé que mon gamin avait eu beaucoup plus de professeurs de bonne volonté que de profs cloîtrés dans leur ego.
Bien cordialement.
Mathilde Verdier
Si vous devez discuter avec les enseignants de votre fils, oubliez l'expression "enfant arbre" qui fleure un peu le new age (du coup, on risque de ne pas trop entendre ce que vous avez à dire, surtout qu'au lycée, ce ne sont plus des enfants (en plus de la coloration irrationnelle, on entend la présence trop invasive du parent)), même si ce que vous décrivez correspond à une manière de connaître de quelques rares élèves (ils voient le tout, ils ont une vision synoptique du problème et de ses solutions, mais ont du mal à aller vers la partie et vers l'enchaînement discursif).
Pour les élèves décalés, dans la plupart des cas, il y a beaucoup de maladresses de la part des enseignants, parfois de l'incompréhension, plus qu'une réelle volonté de nuire (même s'il peut arriver parfois qu'un élève soit pris en grippe). J'avais un élève très lent car maniaque dans sa prise de notes, et une collègue avait suggéré en conseil de classe de consulter un spécialiste ; ce n'était pas très adroit, n'a pas été très bien reçu par l'élève, mais la collègue ne pensait vraiment pas à mal.
Lorsque Pseudo distingue les degrés de gêne, elle a tout à fait raison ; s'il s'agit d'une simple tension, autant faire le dos rond, les relations humaines ne sont jamais parfaites ; s'il s'agit d'un harcèlement, il faut intervenir.
- lulucastagnetteEmpereur
Moi ce qui me gêne un peu, c'est que vous pensiez que le prof s'acharne un peu sans raisons sur votre fils et que vous remettez sa parole en doute.
Franchement, s'il dit qu'il s'est mal comporté en sortie scolaire, c'est qu'il doit certainement y avoir une part de vérité.
Pour le reste, c'est quand même léger : il est "bizarre", soit... Vous-même dites qu'il est différent. Il faut voir le contexte, et ne pas trop porter foi à ce que disent les camarades, qui de toute façon vont soutenir votre fils.
Comme disent les autres, il ne reste qu'un gros mois de cours, alors autant laisser couler.
Franchement, s'il dit qu'il s'est mal comporté en sortie scolaire, c'est qu'il doit certainement y avoir une part de vérité.
Pour le reste, c'est quand même léger : il est "bizarre", soit... Vous-même dites qu'il est différent. Il faut voir le contexte, et ne pas trop porter foi à ce que disent les camarades, qui de toute façon vont soutenir votre fils.
Comme disent les autres, il ne reste qu'un gros mois de cours, alors autant laisser couler.
- AvaExpert spécialisé
Bonjour,
Je ne sais pas quoi dire non plus. A mon avis, il faudrait aller parler au prof en question, lui demander des explications car tt ça peut effectivement être un malentendu.
Maintenant lulucatagnette, il est en effet possible que le collègue n'aime pas l'élève et lui fasse bien sentir par des remarques. Ce n'est peut être pas le cas, mais ça peut l'être. Et la parole d'un prof peut être remise en doute... J'ai l'exemple d'un collègue qui déteste un des élèves de première que nous avons en commun, au point de ne jamais l'appeler par son prénom et qui le pourrit à chaque cours alors que le gamin est plutôt calme. Le gamin en question s'en moque mais, s'il était en souffrance, je pense qu'il faudrait intervenir.
Je ne sais pas quoi dire non plus. A mon avis, il faudrait aller parler au prof en question, lui demander des explications car tt ça peut effectivement être un malentendu.
Maintenant lulucatagnette, il est en effet possible que le collègue n'aime pas l'élève et lui fasse bien sentir par des remarques. Ce n'est peut être pas le cas, mais ça peut l'être. Et la parole d'un prof peut être remise en doute... J'ai l'exemple d'un collègue qui déteste un des élèves de première que nous avons en commun, au point de ne jamais l'appeler par son prénom et qui le pourrit à chaque cours alors que le gamin est plutôt calme. Le gamin en question s'en moque mais, s'il était en souffrance, je pense qu'il faudrait intervenir.
- Mathilde VerdierNiveau 1
Merci à tous !
A Ruthven. Merci de vos explications. J'oublierai le terme enfant-arbre, bien que mon gamin ait treize ans. Mais "pré"coce ou "sur"doué sont encore moins bons, parce qu'ils ne font pas état d'une différence de pensée mais d'un pseudo classement.
On dit qu'il y a 80% de "gosses" précoces qui n'ont pas le bac et qu'il y a un "gosse" précoce, statistiquement, dans chaque classe. Celui qui dort ? Celui qui saute sur la table ? Celui qui est différent mais qui s'en sort ? L'impression que j'ai eue, durant toute la scolarité de cet aîné, c'est que les professeurs réagissaient d'une façon personnelle, soit qu'ils aient un "cas" proche d'eux, soit qu'ils en aient connu un, et ils savaient alors être patients et confiants, soit, plus rarement qu'ils soient bardés de préjugés négatifs. Il devrait y avoir une information, parce que tous les gamins n'ont pas la chance d'avoir des parents et des professeurs qui puissent leur faire et donner confiance.
A lulucastagnette. Merci de votre critique. En fait, je n'ai pas voulu vous abreuver de toutes les petites choses qui rendent le contact avec ce professeur infernal pour mon fils. Vous avez raison : l'année se termine et nous avons lui avons expliqué qu'il valait mieux penser à des choses plus positives. Vous avez aussi raison : notre fils a dû susciter cette animosité. Et là est la difficile place du parent... Les élèves n'apportent plus leur classeur au cours du prof, parce qu'il ne leur apprend rien. Il ne fait pas cours, il lit, corrige ses copies pendant qu'ils doivent lire, ne fait aucune synthèse, parle de sa vie. Je sais qu'il n'y a d'admirables que les images d'Epinal, et inversement. Sans doute, notre gamin n'a pas dû savoir cacher suffisamment ses sentiments d'ennui. Bref, nous suivrons votre conseil de "laisser couler".
A Ava. Merci de votre compréhension. En effet, il y a des profs aussi qui n'agissent pas bien. Il n'y a que dans le bureau des proviseurs que personne n'en ait jamais entendu parler ! Sur moi, cette compréhension a eu l'effet de m'aider à sortir de l'indignation pour me poser votre question : mon fils est-il en souffrance ? Non. Les agissements de ce prof sont devenus une matière de plaisanterie et de complicité avec ses amis. Me permettrez-vous de revenir vous demander conseil si la chose continue l'an prochain ?
A tous bien cordialement.
(new age patentée)
A Ruthven. Merci de vos explications. J'oublierai le terme enfant-arbre, bien que mon gamin ait treize ans. Mais "pré"coce ou "sur"doué sont encore moins bons, parce qu'ils ne font pas état d'une différence de pensée mais d'un pseudo classement.
On dit qu'il y a 80% de "gosses" précoces qui n'ont pas le bac et qu'il y a un "gosse" précoce, statistiquement, dans chaque classe. Celui qui dort ? Celui qui saute sur la table ? Celui qui est différent mais qui s'en sort ? L'impression que j'ai eue, durant toute la scolarité de cet aîné, c'est que les professeurs réagissaient d'une façon personnelle, soit qu'ils aient un "cas" proche d'eux, soit qu'ils en aient connu un, et ils savaient alors être patients et confiants, soit, plus rarement qu'ils soient bardés de préjugés négatifs. Il devrait y avoir une information, parce que tous les gamins n'ont pas la chance d'avoir des parents et des professeurs qui puissent leur faire et donner confiance.
A lulucastagnette. Merci de votre critique. En fait, je n'ai pas voulu vous abreuver de toutes les petites choses qui rendent le contact avec ce professeur infernal pour mon fils. Vous avez raison : l'année se termine et nous avons lui avons expliqué qu'il valait mieux penser à des choses plus positives. Vous avez aussi raison : notre fils a dû susciter cette animosité. Et là est la difficile place du parent... Les élèves n'apportent plus leur classeur au cours du prof, parce qu'il ne leur apprend rien. Il ne fait pas cours, il lit, corrige ses copies pendant qu'ils doivent lire, ne fait aucune synthèse, parle de sa vie. Je sais qu'il n'y a d'admirables que les images d'Epinal, et inversement. Sans doute, notre gamin n'a pas dû savoir cacher suffisamment ses sentiments d'ennui. Bref, nous suivrons votre conseil de "laisser couler".
A Ava. Merci de votre compréhension. En effet, il y a des profs aussi qui n'agissent pas bien. Il n'y a que dans le bureau des proviseurs que personne n'en ait jamais entendu parler ! Sur moi, cette compréhension a eu l'effet de m'aider à sortir de l'indignation pour me poser votre question : mon fils est-il en souffrance ? Non. Les agissements de ce prof sont devenus une matière de plaisanterie et de complicité avec ses amis. Me permettrez-vous de revenir vous demander conseil si la chose continue l'an prochain ?
A tous bien cordialement.
(new age patentée)
- RuthvenGuide spirituel
Mathilde Verdier a écrit:Merci à tous !
A Ruthven. Merci de vos explications. J'oublierai le terme enfant-arbre, bien que mon gamin ait treize ans. Mais "pré"coce ou "sur"doué sont encore moins bons, parce qu'ils ne font pas état d'une différence de pensée mais d'un pseudo classement.
On dit qu'il y a 80% de "gosses" précoces qui n'ont pas le bac et qu'il y a un "gosse" précoce, statistiquement, dans chaque classe. Celui qui dort ? Celui qui saute sur la table ? Celui qui est différent mais qui s'en sort ? L'impression que j'ai eue, durant toute la scolarité de cet aîné, c'est que les professeurs réagissaient d'une façon personnelle, soit qu'ils aient un "cas" proche d'eux, soit qu'ils en aient connu un, et ils savaient alors être patients et confiants, soit, plus rarement qu'ils soient bardés de préjugés négatifs. Il devrait y avoir une information, parce que tous les gamins n'ont pas la chance d'avoir des parents et des professeurs qui puissent leur faire et donner confiance.
HQI serait-il plus neutre ? Globalement, nous sommes mieux sensibilisés aux HQI qu'il y a quelques années (il y a un BO sur la question) ; mais les HQI réels souffrent de l'image de certains parents qui dès que leur enfant sont en échec viennent expliquer que c'est parce qu'il s'agit d'un génie méconnu. La communication sur la question avec l'institution est très délicate (je crois que vous le savez bien, vu que vous vous êtes bien gardée d'annoncer la couleur même si cela se lisait entre les lignes).
Il y a quelques fils sur le sujet dans le forum pour que vous ayez une idée de la manière dont ils sont globalement perçus, par exemple :
http://neoprofs.forumactif.org/l-enseignement-au-quotidien-f1/une-eleve-precoce-t5247.htm
http://neoprofs.forumactif.org/l-enseignement-au-quotidien-f1/precocite-t16311.htm
http://neoprofs.forumactif.org/francais-lettres-en-lycee-et-post-bac-f33/les-eleves-qui-ne-rentrent-pas-dans-les-cases-t20363.htm
Du point de vue du prof, certains HQI sont parfois déroutants et peuvent exaspérer - par les questions à répétition sur des points qui paraissent inessentiels (d'où le sentiment du collègue qu'on cherche à le coincer), par la manière d'être ailleurs tout en étant là ; et certains collègues, il est vrai, ne font pas de cadeau.
Le meilleur modus vivendi est que l'institution fasse un pas mais que l'élève en fasse un aussi (il est illusoire de croire que l'institution va s'adapter à chaque individualité, et à mon sens, cela n'est pas souhaitable) ; je ne sais si c'est le cas pour votre fils, mais les HQI que j'ai eus (enfin ceux qui n'étaient pas bons élèves) avaient énormément de problème avec la notion de travail (ou plutôt avec le rapport au temps qu'il y a dans le travail), privilégiant l'instantanéité à la durée. Or ce rapport à la durée, aux médiations, ils en auront besoin dans leur vie professionnelle (j'ai gardé contact avec un ancien élève qui regrette qu'on ne lui ait pas plus appris à travailler); ils peuvent un peu suer pour l'acquérir même s'ils n'en voient pas l'utilité et si ce n'est pas facile pour eux (comme pour les élèves qui peinent) ; je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire de donner le sens de l'effort quand pour eux l'effort n'a pas de sens puisqu'ils ont déjà le résultat.
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