- PasseroseNeoprof expérimenté
J'ai trouvé deux classements différents sur les manuels :
1) l'apposition = groupe de mots détaché du nom et qui le qualifie (dans ce cas, l'épithète détachée est une des natures de l'apposition). (même fonction mais nature différente)
2) L'apposition = groupe nominal seulement. (fonction et nature différentes)
Pour quel classement optez-vous ? Je compte bien faire la différence entre les deux, mais je ne sais pas sur quel plan les mettre.
1) l'apposition = groupe de mots détaché du nom et qui le qualifie (dans ce cas, l'épithète détachée est une des natures de l'apposition). (même fonction mais nature différente)
2) L'apposition = groupe nominal seulement. (fonction et nature différentes)
Pour quel classement optez-vous ? Je compte bien faire la différence entre les deux, mais je ne sais pas sur quel plan les mettre.
- MSFidèle du forum
Dans mon collège nous nous sommes concertés sur ce point délicat, on ne parle pas d'adjectif apposé mais d'adjectif épithète détachée. On réserve l'apposition pour le GN.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- PasseroseNeoprof expérimenté
D'accord, alors vous distinguez les deux en tant que fonction et nature. Pour moi, la fonction "épithète détachée" est malgré tout proche de l'idée d'apposition. Merci de m'avoir répondu, MS. Tu es toujours là en cas de besoin.
- CelebornEsprit sacré
Pour moi, y'a l'épithète et l'apposition, et l'adjectif qualificatif peut être apposé. la distinction épithète liée/épithète détachée est nettement trop byzantine à mon goût.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- MSFidèle du forum
C'est un point délicat et je m'en remets à mon collègue qui a su me convaincre. L'important je crois est que dans un même établissement on parle plus ou moins le même langage.
Merci pour ton gentil mot Passerose.
Merci pour ton gentil mot Passerose.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- CelebornEsprit sacré
MS a écrit:C'est un point délicat et je m'en remets à mon collègue qui a su me convaincre. L'important je crois est que dans un même établissement on parle plus ou moins le même langage.
Merci pour ton gentil mot Passerose.
Exactement. C'est pour ça qu'on va s'harmoniser entre autres là-dessus avec les collègues. je sais qu'il y a de vraies raisons grammaticales pour créer une distinction, pour le coup. Mais elles me semblent un peu compliquées pour de la grammaire de collège, je trouve.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- PasseroseNeoprof expérimenté
Celeborn a écrit:Pour moi, y'a l'épithète et l'apposition, et l'adjectif qualificatif peut être apposé. la distinction épithète liée/épithète détachée est nettement trop byzantine à mon goût.
Pour l'instant, c'est ce que je dis.
- moiNiveau 10
Une petite question Passerose qui n'a rien à voir avec de la grammaire.
Tout d'abord ton avatar est très beau.
Vient-il d'une BD ? Si oui, de laquelle ?
Tout d'abord ton avatar est très beau.
Vient-il d'une BD ? Si oui, de laquelle ?
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"Il existe un autre monde mais il est dans celui-ci." (W.B. Yeats)
- PasseroseNeoprof expérimenté
moi a écrit:Une petite question Passerose qui n'a rien à voir avec de la grammaire.
Tout d'abord ton avatar est très beau.
Vient-il d'une BD ? Si oui, de laquelle ?
C'est Lisbeth Salander, l'héroïne de Millenium trouvée en dessin sur un site (espagnol, je crois). J'aime bien l'actrice du film et de la série, mais les photos ne me plaisaient pas.
- V.MarchaisEmpereur
Bonsoir,
Derrière la terminologie se cache l'extension que l'on donne aux notions, et les fondements de cette extension. Qu'entend-on par apposition ? Faut-il y faire figurer les adjectifs qualificatifs ? La ville de Paris, cas canonique d'apposition ? Là aussi, les avis sont partagés.
Je vous copie une réflexion toute personnelle, inspirée notamment par les travaux de Riegel et Pellat sur le sujet, qui ne prétend pas être une vérité indépassable mais une simple contribution au débat.
Je répondais à un collègue qui analyse "la ville de Paris" comme une apposition, tandis que je l'analyse comme un complément du nom.
Voici :
Que l"on dise "le mois de février" ou "les vacances de février", il y a de toute façon détermination du nom noyau par un complément. Si je dis "le mois" tout seul, vous ne pouvez pas établir de référence. De même pour le canonissime exemple : "la ville de Paris". Oui, je sais : Urbs Roma. Mais le français n'est pas le latin et a chois des constructions similaires pour toutes ces structures permettant de déterminer un nom. Alors pourquoi les appeler différemment ? Pour cRiegel et Pellats - et je me range à leur avis - il s'agit à chaque fois de compléments du nom.
C'est une autre analyse, cohérente elle aussi. La question n'est donc pas : Où est la Vérité, question naïve s'il en est, mais : Quel système sera clair et cohérent pour des collégiens ? Pour une fois, je trouve que la grammaire moderne a simplifié et clarifié les choses. (Il en est de même en ce qui concerne les degrés de l'adjectif, par exemple).
Encore une fois, il ne s'agit pas de dire que l'un de nous aurait tort ou raison. Je connais bien les arguments qui fondent "ton" analyse, c'est à cette analyse que j'ai été formée et c'est elle que j'ai pratiquée pendant des années. Mais je trouvais d'une part que la différence entre apposition et complément du nom devenait fort subtile pour de simples collégiens (un chapeau haut de forme, c'est un complément du nom ou une apposition ?), d'autre part que l'apposition était un vaste bordel mélangeant toutes sortes de natures et de structures, liés, directes ou indirectes, détachées - et on ne savait jamais ce qu'on devait faire de l'adjectif dans tout ça !
Ca m'emmerdait tellement que je ne savais plus quoi enseigner ni par quel bout il y a encore deux ans à peine. Alors je me suis avalé un certain nombre de théories et d'analyses sur le sujet, des plus classiques aux plus hypes, et quand j'ai eu digéré tout ça, il m'a semblé que nommer de la même manière des structures semblables (constructions directes ou introduites par "de") qui visent toutes à déterminer le nom, c'était le plus cohérent. Je comprends très bien que tu perçoives différemment "les rues de Paris" et "la ville de Paris", parce qu'il en a été de même pour moi très longtemps. Mais est-ce si important que ce qui détermine "la ville", dans le 2e exemple, soit précisément le nom de cette ville ? Cela change-t-il le fait que nous avons ici affaire à un rapport de détermination du nom par un complément ? Si on envisage les choses sous cet angle, l'analyse de Riegel et Pellat devient cohérente.
Effet secondaire appréciable : l'apposition, se trouvant limitée aux constructions détachées, devient elle aussi une structure cohérente. Certains tentaient de résoudre le problème posé par cette fonction en la réduisant à une fonction nominale. Mais au nom de quoi ? Pourquoi, dans ce cas, ne pas étendre cette restriction à l'attribut ? Et qu'est-ce qu'on fait des participes présents ou passés détachés, et de leurs compléments parfois nombreux ? Ce qui fait l'unité de toutes les structures employées en apposition, par-delà leur diversité, c'est précisément le fait que, parce que ce sont des constructions détachées, incidentes, elles relèvent de la double énonciation.
Dès lors que l'on admet cela, le statut de l'adjectif détaché s'éclaircit. Sur ce point aussi, j'ai changé de religion. J'ai longtemps trouvé très commode de réduire les fonctions de l'adjectif à deux : épithète ou attribut, avec comme critère la médiation du verbe. Je ne renie d'ailleurs pas cette approche, qui est bien suffisante au moins les premières années de collège. Mais, si l'on pousse cette logique jusqu'au bout, force est d'admettre que ce que l'on appelle "épithète détaché" correspond au détachement non d'une épithète mais d'un attribut.
Malade, Marie est partie plus tôt.
Cette phrase ne peut pas se paraphraser en mettant malade en position d'épithète. On est obligé d'utiliser pour la paraphrase deux propositions (double énonciation) : Marie était malade, elle est partie plus tôt, où malade est bien en position d'attribut.
Les élèves, en retard, ont été reconduits en permanence.
Le détachement me permet de donner, avec une grande économie de moyen, une information supplémentaire (à valeur explicative) sur les élèves qui ont été reconduits en permanence : ils étaient en retard. Si j'essayais de donner une valeur d'épithète à cette expression, la phrase prendrait un tout autre sens : seuls les élèves en retard ont été conduits en permanence. On voit bien ici que l'épithète, homérique ou non, a pour fonction de déterminer, c'est pourquoi elle fait partie du groupe nominal. Les constructions détachées n'ont pas ce rôle déterminatif. Elles ne font d'ailleurs pas partie du groupe nominal et ne disparaissent pas avec lui si on le pronominalise : "En retard, ils ont été reconduits en permanence."
Si l'adjectif détaché devait emprunter le nom d'une fonction, il conviendrait plutôt de parler d'attribut détaché, avec ellipse du verbe médiateur. Mais ne serions-nous pas alors en train de définir l'apposition ?
Derrière la terminologie se cache l'extension que l'on donne aux notions, et les fondements de cette extension. Qu'entend-on par apposition ? Faut-il y faire figurer les adjectifs qualificatifs ? La ville de Paris, cas canonique d'apposition ? Là aussi, les avis sont partagés.
Je vous copie une réflexion toute personnelle, inspirée notamment par les travaux de Riegel et Pellat sur le sujet, qui ne prétend pas être une vérité indépassable mais une simple contribution au débat.
Je répondais à un collègue qui analyse "la ville de Paris" comme une apposition, tandis que je l'analyse comme un complément du nom.
Voici :
Que l"on dise "le mois de février" ou "les vacances de février", il y a de toute façon détermination du nom noyau par un complément. Si je dis "le mois" tout seul, vous ne pouvez pas établir de référence. De même pour le canonissime exemple : "la ville de Paris". Oui, je sais : Urbs Roma. Mais le français n'est pas le latin et a chois des constructions similaires pour toutes ces structures permettant de déterminer un nom. Alors pourquoi les appeler différemment ? Pour cRiegel et Pellats - et je me range à leur avis - il s'agit à chaque fois de compléments du nom.
C'est une autre analyse, cohérente elle aussi. La question n'est donc pas : Où est la Vérité, question naïve s'il en est, mais : Quel système sera clair et cohérent pour des collégiens ? Pour une fois, je trouve que la grammaire moderne a simplifié et clarifié les choses. (Il en est de même en ce qui concerne les degrés de l'adjectif, par exemple).
Encore une fois, il ne s'agit pas de dire que l'un de nous aurait tort ou raison. Je connais bien les arguments qui fondent "ton" analyse, c'est à cette analyse que j'ai été formée et c'est elle que j'ai pratiquée pendant des années. Mais je trouvais d'une part que la différence entre apposition et complément du nom devenait fort subtile pour de simples collégiens (un chapeau haut de forme, c'est un complément du nom ou une apposition ?), d'autre part que l'apposition était un vaste bordel mélangeant toutes sortes de natures et de structures, liés, directes ou indirectes, détachées - et on ne savait jamais ce qu'on devait faire de l'adjectif dans tout ça !
Ca m'emmerdait tellement que je ne savais plus quoi enseigner ni par quel bout il y a encore deux ans à peine. Alors je me suis avalé un certain nombre de théories et d'analyses sur le sujet, des plus classiques aux plus hypes, et quand j'ai eu digéré tout ça, il m'a semblé que nommer de la même manière des structures semblables (constructions directes ou introduites par "de") qui visent toutes à déterminer le nom, c'était le plus cohérent. Je comprends très bien que tu perçoives différemment "les rues de Paris" et "la ville de Paris", parce qu'il en a été de même pour moi très longtemps. Mais est-ce si important que ce qui détermine "la ville", dans le 2e exemple, soit précisément le nom de cette ville ? Cela change-t-il le fait que nous avons ici affaire à un rapport de détermination du nom par un complément ? Si on envisage les choses sous cet angle, l'analyse de Riegel et Pellat devient cohérente.
Effet secondaire appréciable : l'apposition, se trouvant limitée aux constructions détachées, devient elle aussi une structure cohérente. Certains tentaient de résoudre le problème posé par cette fonction en la réduisant à une fonction nominale. Mais au nom de quoi ? Pourquoi, dans ce cas, ne pas étendre cette restriction à l'attribut ? Et qu'est-ce qu'on fait des participes présents ou passés détachés, et de leurs compléments parfois nombreux ? Ce qui fait l'unité de toutes les structures employées en apposition, par-delà leur diversité, c'est précisément le fait que, parce que ce sont des constructions détachées, incidentes, elles relèvent de la double énonciation.
Dès lors que l'on admet cela, le statut de l'adjectif détaché s'éclaircit. Sur ce point aussi, j'ai changé de religion. J'ai longtemps trouvé très commode de réduire les fonctions de l'adjectif à deux : épithète ou attribut, avec comme critère la médiation du verbe. Je ne renie d'ailleurs pas cette approche, qui est bien suffisante au moins les premières années de collège. Mais, si l'on pousse cette logique jusqu'au bout, force est d'admettre que ce que l'on appelle "épithète détaché" correspond au détachement non d'une épithète mais d'un attribut.
Malade, Marie est partie plus tôt.
Cette phrase ne peut pas se paraphraser en mettant malade en position d'épithète. On est obligé d'utiliser pour la paraphrase deux propositions (double énonciation) : Marie était malade, elle est partie plus tôt, où malade est bien en position d'attribut.
Les élèves, en retard, ont été reconduits en permanence.
Le détachement me permet de donner, avec une grande économie de moyen, une information supplémentaire (à valeur explicative) sur les élèves qui ont été reconduits en permanence : ils étaient en retard. Si j'essayais de donner une valeur d'épithète à cette expression, la phrase prendrait un tout autre sens : seuls les élèves en retard ont été conduits en permanence. On voit bien ici que l'épithète, homérique ou non, a pour fonction de déterminer, c'est pourquoi elle fait partie du groupe nominal. Les constructions détachées n'ont pas ce rôle déterminatif. Elles ne font d'ailleurs pas partie du groupe nominal et ne disparaissent pas avec lui si on le pronominalise : "En retard, ils ont été reconduits en permanence."
Si l'adjectif détaché devait emprunter le nom d'une fonction, il conviendrait plutôt de parler d'attribut détaché, avec ellipse du verbe médiateur. Mais ne serions-nous pas alors en train de définir l'apposition ?
- PasseroseNeoprof expérimenté
Merci pour cette explication éclairante (je mets de côté la distinction apposition / complément du nom qu'il me faudrait revoir - l'exemple donné ne me paraît pas évident).
Je n'aurais pas pensé à l'épithète détachée comme à un attribut ; c'est intéressant.
Pourquoi parlez-vous de "double énonciation" ?
Je n'aurais pas pensé à l'épithète détachée comme à un attribut ; c'est intéressant.
Pourquoi parlez-vous de "double énonciation" ?
- V.MarchaisEmpereur
Pfff. Je viens de passer une demi-heure à taper un message et mon ordi a beuggué le :colere: .
Euh... Pas double énonciation - ça, c'est au théâtre, je mélange tout : prédication seconde. Ca vous dit peut-être davantage ?
Kézako ?
Eh bien, l'apposition, c'est un truc à part, dans la phrase, qui s'insère mine de rien, presque à l'arrière plan, mais qui dit beaucoup. C'est toute une info (prédicat) en plus (seconde) fournie avec la première. Il y a une proposition implicite :
Paul, mon frère, est charcutier :
- Paul est charcutier ;
- C'est mon frère.
De plus, cette deuxième info a souvent une nuance circonstancielle (ce qui fait qu'on confond souvent les appositions et les CC) :
- Fatiguée, je vais me pieuter.
Nuance causale.
- Plus gouailleuse, elle eût fait fortune.
Nuance de condition.
Sachant que (3x+2y) = 20 et (40y+2x=52), calculez x et y.
Nuance de moyen.
Etc.
L'apposition, c'est une deuxième proposition planquée, essentiellement elliptique. Un formidable principe d'économie de la langue.
Ce critère est un des seuls communs à tous les grammairiens. Or, quand je me suis colletinée à cette notion, c'est ça que j'ai cherché : un truc pertinent qui dépasse les querelles de grammairiens : fonction nominale ou adjectivale, qui peut être liée ou exclusivement détachée.
Autre critère commun, le fait que c'est une fonction analogue à l'attribut.
Grevisse : "L'apposition est un élément nominal [pas tous d'accord là-dessus, mais c'est ce qui suit qui m'intéresse] placé dans la dépendance d'un autre élément nominal et qui a avec celui-ci la relation qu'un attribut a avec son sujet."
Maingueneau : "Cette notion d'apposition combien deux relatins en droit distinctes : - une relation de type attribut, mais sans verbe, entre le GN et le GA [tiens, tiens] apposés et un GN de la même phrase [...] - une relation entre une phrase et un fragment en retrait, détaché par des pauses (...), qui semble situé sur un registre différent.
Même dans une grammaire scolaire : "On peut transformer le GN apposé en attribut du sujet" (Mauffrey Cohen - quand je dis qu'elle est bien, cette grammaire)
J'ai la flemme de rechercher le passage dans la RPR mais c'est le même discours.
Si la seule chose sur laquelle les grammairiens sont d'accord, c'est que l'apposition est l'équivalent de l'attribut, je trouve singulièrement incohérent de l'appeler épithète : pas moyen que les élèves s'y retrouvent.
Donc, pour moi, apposition pour les adjectifs aussi, avec pour critère le détachement et la prédication seconde (mais je n'emploie pas de gros mots en classe : tout cela est traduit en observations et vocabulaire simples).
Euh... Pas double énonciation - ça, c'est au théâtre, je mélange tout : prédication seconde. Ca vous dit peut-être davantage ?
Kézako ?
Eh bien, l'apposition, c'est un truc à part, dans la phrase, qui s'insère mine de rien, presque à l'arrière plan, mais qui dit beaucoup. C'est toute une info (prédicat) en plus (seconde) fournie avec la première. Il y a une proposition implicite :
Paul, mon frère, est charcutier :
- Paul est charcutier ;
- C'est mon frère.
De plus, cette deuxième info a souvent une nuance circonstancielle (ce qui fait qu'on confond souvent les appositions et les CC) :
- Fatiguée, je vais me pieuter.
Nuance causale.
- Plus gouailleuse, elle eût fait fortune.
Nuance de condition.
Sachant que (3x+2y) = 20 et (40y+2x=52), calculez x et y.
Nuance de moyen.
Etc.
L'apposition, c'est une deuxième proposition planquée, essentiellement elliptique. Un formidable principe d'économie de la langue.
Ce critère est un des seuls communs à tous les grammairiens. Or, quand je me suis colletinée à cette notion, c'est ça que j'ai cherché : un truc pertinent qui dépasse les querelles de grammairiens : fonction nominale ou adjectivale, qui peut être liée ou exclusivement détachée.
Autre critère commun, le fait que c'est une fonction analogue à l'attribut.
Grevisse : "L'apposition est un élément nominal [pas tous d'accord là-dessus, mais c'est ce qui suit qui m'intéresse] placé dans la dépendance d'un autre élément nominal et qui a avec celui-ci la relation qu'un attribut a avec son sujet."
Maingueneau : "Cette notion d'apposition combien deux relatins en droit distinctes : - une relation de type attribut, mais sans verbe, entre le GN et le GA [tiens, tiens] apposés et un GN de la même phrase [...] - une relation entre une phrase et un fragment en retrait, détaché par des pauses (...), qui semble situé sur un registre différent.
Même dans une grammaire scolaire : "On peut transformer le GN apposé en attribut du sujet" (Mauffrey Cohen - quand je dis qu'elle est bien, cette grammaire)
J'ai la flemme de rechercher le passage dans la RPR mais c'est le même discours.
Si la seule chose sur laquelle les grammairiens sont d'accord, c'est que l'apposition est l'équivalent de l'attribut, je trouve singulièrement incohérent de l'appeler épithète : pas moyen que les élèves s'y retrouvent.
Donc, pour moi, apposition pour les adjectifs aussi, avec pour critère le détachement et la prédication seconde (mais je n'emploie pas de gros mots en classe : tout cela est traduit en observations et vocabulaire simples).
- MSFidèle du forum
Qu'est-ce que je fais moi avec mon collègue qui ne veut pas entendre parler d'apposition pour l'adjectif?
Bon, cette année je n'ai ni 4° ni 3°, j'aurais tendance à dire que je me contente de l'épithète ( ni liée ni détachée) et que je ne parle même pas d'apposition.
Bon, cette année je n'ai ni 4° ni 3°, j'aurais tendance à dire que je me contente de l'épithète ( ni liée ni détachée) et que je ne parle même pas d'apposition.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- V.MarchaisEmpereur
En 6e, 5e, pas nécessaire, effectivement. L'apposition n'est pas au programme. Et dans les nouveaux programmes, on ne parle plus d'épithète détachée. Donc, en 6e-5e, je n'en parle pas (mais pas d'épithète détachée non plus).
Après, avec tes collègues, tu fais ce qui te paraît le plus cohérent. C'est déjà pas mal de vous être entendues entre vous sur un point qui fait autant débat.
Je ne prétends pas asséner la seule vérité acceptable. J'explique ce que j'ai choisi et pourquoi, simple contribution à la réflexion.
Après, avec tes collègues, tu fais ce qui te paraît le plus cohérent. C'est déjà pas mal de vous être entendues entre vous sur un point qui fait autant débat.
Je ne prétends pas asséner la seule vérité acceptable. J'explique ce que j'ai choisi et pourquoi, simple contribution à la réflexion.
- doctor whoDoyen
J'ai appris comme Véronique le dit : apposition pour tout adjectif ou nom permettant une prédication seconde.
Mais le prof tenait à conserver tout de même la vieille apposition avec préposition. Si ce n'est qu'il disait que dans "la ville de Paris", c'est "ville" qui était apposé.
De même, je réfléchissais hier que si je dis "J'aime le prénom Natacha.", "prénom" semble lui-aussi apposé, mais sans détachement.
Mais le prof tenait à conserver tout de même la vieille apposition avec préposition. Si ce n'est qu'il disait que dans "la ville de Paris", c'est "ville" qui était apposé.
De même, je réfléchissais hier que si je dis "J'aime le prénom Natacha.", "prénom" semble lui-aussi apposé, mais sans détachement.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- MSFidèle du forum
V.Marchais a écrit:En 6e, 5e, pas nécessaire, effectivement. L'apposition n'est pas au programme. Et dans les nouveaux programmes, on ne parle plus d'épithète détachée. Donc, en 6e-5e, je n'en parle pas (mais pas d'épithète détachée non plus).
Après, avec tes collègues, tu fais ce qui te paraît le plus cohérent. C'est déjà pas mal de vous être entendues entre vous sur un point qui fait autant débat.
Je ne prétends pas asséner la seule vérité acceptable. J'explique ce que j'ai choisi et pourquoi, simple contribution à la réflexion.
Le problème c'est que sur ce point de grammaire, je n'ai pas d'idée très arrêtée. Je bataille contre la complétive mais ici les arguments de mon collègue m'ont convaincue et ce que tu dis Véronique de prédicat second me semble très pertinent. Je verrai si j'ai un jour de nouveau des 4° et des 3°.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- PasseroseNeoprof expérimenté
Donc, d'après ce que Véronique explique, il serait plus cohérent de réserver l'épithète pour l'adjectif ou participe lié et l'apposition pour GN ou adjectif en position détachée. Je crois que c'est ce que j'ai fait dans mon tableau intuitivement, mais c'est le gros défaut que j'ai : l'intuition c'est bien, mais quand il faut expliquer aux élèves...
- SergeMédiateur
Sur ma fiche synthèse des nature, je classe en I) les fonctions liées à un verbes (sujet, attribut, COD...) et en II) les fonctions liées à un nom.
J'y mets bien là les appositions, mais je ne comprends pas au nom de quoi on refuse d'en faire des expansions du nom, alors qu'ils complètent bien un nom, le précise, se place bien à côté, s'accorde ... La virgule est-elle un obstacle si insurmontable pour dire que dans cette phrase "Cette femme magnifique attire tous les regards"magnifique est une expansion du nom et que dans la phrase "Cette femme, magnifique, attire tous les regards", magnifique ne fait plus partie du GN ?
J'y mets bien là les appositions, mais je ne comprends pas au nom de quoi on refuse d'en faire des expansions du nom, alors qu'ils complètent bien un nom, le précise, se place bien à côté, s'accorde ... La virgule est-elle un obstacle si insurmontable pour dire que dans cette phrase "Cette femme magnifique attire tous les regards"magnifique est une expansion du nom et que dans la phrase "Cette femme, magnifique, attire tous les regards", magnifique ne fait plus partie du GN ?
- V.MarchaisEmpereur
Non, Serge. Un GN est complètement absorbé par le pronom, quand on le pronominalise.
Ex : La femme qui est assise à côté de moi attire tous les regards.
> Elle attire tous les regards.
> *Elle qui est assise à côté de moi attire tous les regards.
Par contre :
Elle, magnifique, attire tous les regards.
Ou, plus vraisemblablement (sans effet de style) :
Magnifique, elle attire tous les regards.
Ex : La femme qui est assise à côté de moi attire tous les regards.
> Elle attire tous les regards.
> *Elle qui est assise à côté de moi attire tous les regards.
Par contre :
Elle, magnifique, attire tous les regards.
Ou, plus vraisemblablement (sans effet de style) :
Magnifique, elle attire tous les regards.
- SergeMédiateur
Je comprends l'idée, mais quand on dit
Cette femme magnifique attire tous les regards --> Elle attire tous les regards
Qu'est-ce qui empêche de faire pareil :
Cette femme, magnifique, attire tous les regards ---> Elle attire tous les regards.
Dans le premier cas on perd aussi dans la prominalisation toutes les nuances de l'adjectif sans que ça émeuve qui que ce soit
Cette femme magnifique attire tous les regards --> Elle attire tous les regards
Qu'est-ce qui empêche de faire pareil :
Cette femme, magnifique, attire tous les regards ---> Elle attire tous les regards.
Dans le premier cas on perd aussi dans la prominalisation toutes les nuances de l'adjectif sans que ça émeuve qui que ce soit
- V.MarchaisEmpereur
Rien n' "empêche", Serge, mais "Elle attire tous les regards" n'est pas la transformation avec simple pronominalisation du GN de "Cette femme, magnifique, attire tous les regards." On a aussi fait le choix de supprimer l'apposition. Comme celle-ci relève de la double prédication, cela n'empêche pas qu'on conserve un prédicat complet. Mais tu ne t'es pas contenté de pronominaliser le sujet. Tu as en outre supprimé un élément indépendant du GN, qui pourrait être conservé avec le pronom, en vertu du détachement.
D'ailleurs, tes deux phrases n'ont pas le même sens.
La première phrase parle d'une femme magnifique et nous dit que tous les regards convergent vers elle.
La seconde parle d'une femme, et à propos de cette femme, elle dit deux choses : 1°) que tous les regards convergent vers elle, 2°) que c'est parce qu'elle est magnifique (l'adjectif prend ici une nuance explicative qu'il n'a pas quand il est employé dans le GN, en fonction déterminative).
Deux phrases syntaxiquement différentes disent des choses différentes.
Encore une fois, Elle attire tous les regards n'est pas la transformation de Cette femme, magnifique, attire tous les regards. Tu comprends pourquoi ?
D'ailleurs, tes deux phrases n'ont pas le même sens.
La première phrase parle d'une femme magnifique et nous dit que tous les regards convergent vers elle.
La seconde parle d'une femme, et à propos de cette femme, elle dit deux choses : 1°) que tous les regards convergent vers elle, 2°) que c'est parce qu'elle est magnifique (l'adjectif prend ici une nuance explicative qu'il n'a pas quand il est employé dans le GN, en fonction déterminative).
Deux phrases syntaxiquement différentes disent des choses différentes.
Encore une fois, Elle attire tous les regards n'est pas la transformation de Cette femme, magnifique, attire tous les regards. Tu comprends pourquoi ?
- SergeMédiateur
Je comprends mieux la nuance, merci Véronique
- V.MarchaisEmpereur
Pour expliquer cette nuance aux élèves, je prends des exemples plus éloquents. Par exemple :
Les élèves en retard ont été punis.
Les élèves, en retard, ont été punis.
Deux constructions différentes, deux sens différents, que chacun perçoit aisément :
Phrase 1 : seuls les élèves en retard ont été punis. GP en fonction de CdNom, qui permet de déterminer ce nom.
Phrase 2 : Tous les élèves ont été punis parce qu'ils étaient tous en retard (ceux dont on parle, en tout cas). GP en apposition, qui ne change rien à la détermination du GN (les élèves = tous les élèves) mais qui apporte une nuance circonstancielle (ici, la cause).
Les élèves en retard ont été punis.
Les élèves, en retard, ont été punis.
Deux constructions différentes, deux sens différents, que chacun perçoit aisément :
Phrase 1 : seuls les élèves en retard ont été punis. GP en fonction de CdNom, qui permet de déterminer ce nom.
Phrase 2 : Tous les élèves ont été punis parce qu'ils étaient tous en retard (ceux dont on parle, en tout cas). GP en apposition, qui ne change rien à la détermination du GN (les élèves = tous les élèves) mais qui apporte une nuance circonstancielle (ici, la cause).
- CelebornEsprit sacré
Serge a écrit:
J'y mets bien là les appositions, mais je ne comprends pas au nom de quoi on refuse d'en faire des expansions du nom
Regardons ensemble les différents critères.
alors qu'ils complètent bien un nom
L'apposition est une relation de prédication seconde. "Cette femme, magnifique, attire tous les regards" = "Cette femme attire tous les regards" + "cette femme est magnifique". Il y a deux "informations" dans la phrase, en fait, données à propos du sujet. Alors que dans "cette femme magnifique attire tous les regards", "magnifique" fait partie du sujet, sujet dont le prédicat est qu'elle attire tous les regards.
Voir au-dessus.le précise
"Le building s'élève jusqu'au ciel, immense, imposant, grandiose.",se place bien à côté,
Donc non, l'apposition ne se place pas automatiquement à côté.
Comme l'attribut du sujet ou de l'objet. Cela n'en fait pas des expansions du nom pour autant.s'accorde
... La virgule est-elle un obstacle si insurmontable pour dire que dans cette phrase "Cette femme magnifique attire tous les regards"magnifique est une expansion du nom et que dans la phrase "Cette femme, magnifique, attire tous les regards", magnifique ne fait plus partie du GN ?
Ce n'est pas la virgule qui est l'obstacle, c'est, comme on l'a vu, la pronominalisation (Magnifique, elle attire tous les regards VS *elle magnifique attire tous les regards), la mobilité, et la relation de prédication.
Ce qui me semble le plus simple, c'est de considérer que l'apposition est un attribut du sujet dont le verbe être aurait été remplacé par une virgule. C'est de loin la façon la plus simple de comprendre cette notion grammaticale, à mon sens.
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- V.MarchaisEmpereur
Oui, c'est comme cela que je la présente aux élèves.
C'est d'ailleurs très utile de comprendre cela, sur le plan stylistique.
C'est d'ailleurs très utile de comprendre cela, sur le plan stylistique.
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