mauvaises notes=prof mauvais?

C'est la question que je me pose ma réponse est oui !

Je viens de corriger le bac blanc de maths de mes STG et les notes sont mauvaises.

Il me revient en mémoire la remarque de mon inspecteur lors d'une réunion.
Il n'est pas normal que la moyenne d'un devoir ,soit faible ,surtout pour des élèves pour qui les maths ont un petit coefficient ( 2 pour ma matière alors que c'est 9 pour leurs autres matieères technologiques).

Oui, mais ils ne connaissent pas leur formules et ne savent pas les appliquer.Alors, que cela a été écrit dans le cours et a été rabach. Seulement, certains n'écoutent pas...!


Mais évidemment , je me remets en cause.
Ils sont 37 donc il y a du bavardage.
Certains s'en fichent car ils ont des lacunes depuis le collège.
Je ne peux pas m'occuper correctement des élèves qui voudraient progresser. Car pendant ce temps, les autres feraient le bazar!J'essaie d'avoir un calme relatif.Mais ils sont peu motivés.
le travail de groupe? A 37 ...


Les coller? déjà fait quand ils séchent mon cours mais ils ne font pas leur colle ...

Bref, le grand effectif pénalise les bosseurs et cela m'agace.


Voilà, mes éternelles questions eyt ma petite "déprime alors que je suis en vacances

Vivement les grandes vacances!Au moins là je suis zen!

Il suffit de mettre de bonnes notes ! mais il faut être zen pour agir ainsi.
Ayant surveillé des examens de collègues, j'ai découvert une méthode d'un collègue :
- donner un ensemble de questions, dont la première est une question de cours
- autoriser le polycop
- la réponse à la question se trouve à la page 2 du polycop

J'ai pu voir le contenu des copies quand j'ai ramassé. Les élèves n'avaient répondu "correctement" qu'à la première ou n'avaient pas leur poly ou avaient surfé trop vite et loupé la page 2.

J'ai ensuite vu les notes affichées : tout le monde avait la moyenne. La question 1 était sur 12.

Je peux maintenant faire inspecteur.

P.S. J'en connais une autre.

J'avais donné un sujet avec 10 questions. Nous étions deux à corriger chacun son paquet de copies.
Puis j'ai contrôlé en relisant la meilleure copie et la moins bonne copie du collègue.
Etonné par ce que j'ai vu, j'ai demandé au collègue comment il avait fait pour obtenir de telles notes. Tout simple. Chaque question étant sur 2, il considérait que mettre moins de 1 à une question, c'était avoir la grosse tête, croire que ça avait du sens de noter à 1/2 point prêt. Alors tout le monde avait au moins 10/20.

Je pense que je suis bon pour candidater comme prof dans un IUFM.

Pour occuper mes journées d'hiver de retraité.

Mes 5° ont des notes de grammaire absolument catastrophiques, pourtant je les entraîne, les exemples sont simples mais quand dans une phrase de base ils confondent le sujet et le complément, je ne sais pas ce que je pourrais faire de plus.

Possible mais pas obligatoire... Je crois que les choses sont beaucoup plus complexes que ca. Chaque classe a quelque chose d'unique. Et l'effectif à 37 ne t'aide pas... Avec ce public, jusqu'à 30-32 ca reste gérable, au delà c'est nettement plus difficile.

Je crois qu'il faut que ces gamins comprennent que chaque matière à son importance.
Total des coeff des matières générales : 18
Total des coeff des matières technologiques : 22 (spécialité: 7+5 / économie droit: 6 / management: 4)
Il y a une différence mais elle n'est pas si importante, sans compter que les élèves ne sont pas toujours bons dans les matières technologiques notamment dans leur spécialité (ma moyenne du bac blanc en management 7,5 env. ) et que les mauvaises notes en économie droit sont courantes.

Je ne crois pas non plus en l'efficacité des colles dans ce cas là.

Souvent en STG, faire les types bac complètement avec eux au début, avec participation obligatoire, les aide à en prendre conscience.

A quoi sert de bosser ? à passer dans la classe supérieure ? et puis, en français, de toute façon, ils ont le correcteur d'orthographe !
Voilà, en substance, ce que me disent les élèves...

J'ai fait 2 fois de suite le même contrôle (10 définitions à savoir par coeur!).
En les prévenant la première fois: "ce seront les 10 définitions du cours marquée sur la feuille là."
Un massacre.
Je rends les copies en disant "on le refait la prochaine fois, les mêmes 10 définitions, ce sera le même contrôle!".
Re-massacre, sauf pour un ou deux, certains ont même pire que la 1° fois!
Non, je ne parviens pas pour autant à me considérer comme une mauvaise prof...
Les élèves me regardent d'un air désolé (désolé pour moi, hein): "ben non Mdame, on n'a pas appris la 2° fois non plus...Pourquoi? Ben pasque."

mavaises notes = mauvais élèves. Point final.

Qu'on puisse se poser des questions là dessus me plonge dans un abîme de perplexité.

Mon expérience serait plutôt: moyennes systématiquement hautes = j'achète la paix sociale = j'ai le courage pédagogique d'une coquille saint-jacques = je suis un mauvais prof.

fgers a écrit:mavaises notes = mauvais élèves. Point final.

Qu'on puisse se poser des questions là dessus me plonge dans un abîme de perplexité.

Mon expérience serait plutôt: moyennes systématiquement hautes = j'achète la paix sociale = j'ai le courage pédagogique d'une coquille saint-jacques = je suis un mauvais prof.

+1

"Le courage pédagogique d'une coquille saint-jacques": j'adore!

Je dirais plutôt :

Mauvais élèves = mauvaises notes.

Kilmeny a écrit:Je dirais plutôt :

Mauvais élèves = mauvaises notes.

oui c'est vrai . C'es ce que je pense.
Il y a aussi :

Bonnes copies= prof excellent!

Quoique, quand j'ai des bonnes notes, je me dis que j'ai donné trop facile.

Jamais contente !

Là c'était un sujet type bac avec des exercices pris dans les annales.
J'ai fait moi même le barème mais je ne pense pas avoir été trop sévère.
Au bac, ils auront un peu plus car :
- le barème est assez cool mais moi je ne suis pas toujours d'accord avec ce laxisme. Alors, je préfère faire en mon âme et conscience.Et , il vaut mieux qu'ils aient plus au bac que dans l'année plutot que le contraire.
-ils auront bossé un peu plus avant ( enfin, je reve?)

Il y a des profs qui ont toujours de super moyennes mais ils sont laxistes, et s'achètent la paix sociale".

Dans ma matière, il est difficile de mettre des points quand la réponse est fausse.
Et voilà, pourquoi, j'ai parfois, des "conflits" avec certains élèves.

Cette année ma collègue de frçs a la pire classe de 3ème, ils sont vraiment nuls, il faut dire ce qui est!, fainéants, fouteurs de M**** dans tous les cours...bref des élèves de rêve.
les résultats de cette classe au brevet blanc sont nullissimes, c'est simple, aucun élève dans la classe n'atteint le 20/40 Cela ne remet aucunement les compétences de ma collègue qui est une super prof.

merci de me réconforter.

Les inspecteurs sont mal placés pour donner des leçons : depuis le temps qu'ils n'ont pas enseigné!

J'ai corrigé l'épreuve de maths en première L . Elle était très facile et en plus, il fallait accepter des réponses succintes, voir une ébauche de réponse.
On était sidéré!
En cours, on exige beaucoup plus !
Mais l'inspecteur nous a dit que c'était bon et qu'il fallait mettre tous les points .

Dans ce cas je suis une prof nullissime avec mes STL (8 de moyenne avec des travaux simplistes) et excellente avec mes S (presque 12.5 de moyenne) :lol!:

Remarquez, je suis à la moyenne !

chanig a écrit:merci de me réconforter.

Les inspecteurs sont mal placés pour donner des leçons : depuis le temps qu'ils n'ont pas enseigné!

J'ai corrigé l'épreuve de maths en première L . Elle était très facile et en plus, il fallait accepter des réponses succintes, voir une ébauche de réponse.
On était sidéré!
En cours, on exige beaucoup plus !
Mais l'inspecteur nous a dit que c'était bon et qu'il fallait mettre tous les points .

C'est à pleurer. Ce sont des fossoyeurs de la méritocratie républicaine.

fgers a écrit:

chanig a écrit:merci de me réconforter.

Les inspecteurs sont mal placés pour donner des leçons : depuis le temps qu'ils n'ont pas enseigné!

J'ai corrigé l'épreuve de maths en première L . Elle était très facile et en plus, il fallait accepter des réponses succintes, voir une ébauche de réponse.
On était sidéré!
En cours, on exige beaucoup plus !
Mais l'inspecteur nous a dit que c'était bon et qu'il fallait mettre tous les points .

C'est à pleurer. Ce sont des fossoyeurs de la méritocratie républicaine.

c'est pareil pour l'EAF. D'ailleurs je ne mets plus les pieds à la réunion d'harmonisation depuis que je me suis pris la tête avec mon IPR qui voulait que je remonte mes notes. Mais Ysabel a dit niet au dragon. nanmého !! je fais ce que je veux...

oui mais ils doivent avoir des consignes de la haut

mais après ce sont ces mêmes inspecteurs qui vont décortiquer nos cours et chipoter parce qu'on n' a pas mis la virgule au bon endroit dans un théorème .

quand on aura "juste"des compétences à cocher, ce sera pire ! OUI ou NON, c'est tout ! Résultat : tout le monde aura ses petites croix ! Et la sélection se fera plus tard, et il y aura encore moins d'égalité....
L'avenir est sombre...

Mais des collègues (nombreux ) te diront que les notes c'est discriminant , humiliant ....

roxanne a écrit:Mais des collègues (nombreux ) te diront que les notes c'est discriminant , humiliant ....

Je ne suis pas certain qu'ils soient si nombreux que cela. Il n'y a qu'à regarder l'audience du SGEN-CFDT qui est un concentré de toutes ces dérives.

Si j'étais honnête je dirais qu'ils sont plus nombreux dans certaines matières (eps , techno , arts plastiques , musique...)

roxanne a écrit:Si j'étais honnête je dirais qu'ils sont plus nombreux dans certaines matières (eps , techno , arts plastiques , musique...)

Vu comme ça je suis d'accord.

Je crois que les choses sont vraiment complexes. De mon pauvre petit point de vue de prof de collège avec enfants pour la plupart défavorisés, je dirais que la moyenne d'une classe reflète le niveau que les élèves ont effectivement atteint par rapport aux exigences qu'on s'est fixées. Il y a donc là plusieurs options, surtout dans un collège "sensible" comme le mien: soit on baisse les exigences pour, je cite ceux qui sont partisans de cette option (dont je ne fais pas partie) "s'adapter à leur niveau" et du coup la moyenne remonte (mais les inégalités nationales s'accroissent). Soit on garde les exigences qu'on aurait partout et donc la moyenne est moins bonne. Et on donne alors tout ce qu'on peut pour les amener à réussir et à rattraper celle-ci, même si ça implique qu'ils doivent énormément bosser chez eux puisque nous n'avons plus beaucoup d'heures en classe. Après, si certains ne bossent pas, ne fichent rien, on n'y peut rien. On ne peut pas endosser cette responsabilité à nous seuls. Les parents sont aussi là pour veiller que leur enfant bosse, et l'enfant lui-même a sa part de responsabilité. Je ne dis pas ça pour nous dédouaner de quoi que ce soit.

Dans les raisons qui font qu'une classe atteint tel ou tel niveau, il y a je pense évidemment plusieurs facteurs qui ne sauraient se réduire aux seules qualités du professeur en question:

-le travail fourni par les élèves, en classe et chez eux; on sait que ce seul point dépend lui-même de plein de critères: le rapport à l'effort, le rapport au savoir, le rapport à l'institution, les possibilités matérielles offertes à l'enfant pour travailler chez lui, faire ses devoirs au calme.

-On a aussi le conditionnement socio-culturel qui joue: est-ce que l'enfant voit ses parents lire (on sait que c'est un facteur déterminant pour que l'enfant devienne lecteur à son tour), est-ce qu'il va au musée parfois, etc.
Tout ceci va bien sûr consolider les connaissances délivrées par l'école.

-L'ambiance de travail au sein de la classe.

On pourrait sans doute en trouver d'autres.

La question que je me pose, moi, c'est "sur quels critères puis-je exercer une influence?" Sur tout ce qui touche à la sphère privée, c'est évidemment limité. Néanmoins des expériences récentes en Seine-Saint-Denis ont montré qu'une forte implication des parents par l'école, en début d'année notamment, en leur expliquant les bases (coucher tôt leur enfant, faire le cartable avec lui, vérifier les devoirs, faire réciter quand c'est possible la leçon, etc.) pouvaient suffire à changer pas mal de choses (et ça se traduisait concrètement dans les notes).

J'ajoute enfin qu'apparemment le rapport à l'effort et la gestion de la frustration sont des choses qui s'acquièrent très, très jeune. Tout se joue apparemment dans la plus tendre enfance (je lis en ce moment Aldo Naouri sur le sujet; je ne suis pas toujours d'accord avec ses conseils mais son analyse et le constat qu'il dresse me paraissent tout à fait pertinents).