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- ysabelDevin
« Je n’en veux pour preuve que l’état dans lequel ils arrivent, justement, en classes prépas : l’écart entre ce qu’ils sont supposés savoir pour s’adapter à un milieu qui a maintenu grosso modo ses exigences et ce qu’on leur a demandé pour passer le Bac se creuse chaque année. Ils mettaient autrefois trois mois pour se hisser au niveau de ce qu’on leur demande. Aujourd’hui, il leur faut une année entière. Et trois ans, majoritairement, pour parvenir à intégrer une (vraie) grande école. »
Je rebondis sur un passage du dernier billet de Bonnet d’âne. Je m’interrogeais justement il y a quelques jours avec mon collègue de maths sur notre classe de 1ère S euro, donc normalement les meilleurs élèves de première du lycée.
[Dans cette classe, une bonne moitié comptait intégrer une classe préparatoire (littéraire ou scientifique), donc une certaine ambition.
D’emblée plusieurs bémols : je connaissais plusieurs élèves que j’avais en 2de et je savais bien que leur niveau était insuffisant pour suivre le rythme d’une S, mais tant pis, il fallait remplir la section euro… Dès le premier devoir, j’ai bien vu que plusieurs autres étaient loin du niveau demandé. Et quant à leur niveau dans les matières scientifiques…
Oh ! j’ai quelques élèves qui sont vraiment très bons et je dois avouer que je travaille pour ceux-là car la plupart des autres ont décidé dès la fin du premier trimestre soit de redoubler soit de se réorienter (enfin, cela revient au même). Eh oui, on leur avait dit que la quantité de travail allait fortement augmenter en 1ère dans toutes les matières mais ils pensaient : paroles en l’air…
J’impose un rythme de travail que je considère comme correct : un DM type bac par mois, un livre à lire par mois et différents petits travaux qui viennent s’intégrer. Je leur apporte beaucoup de connaissances (merci l’ENT qui me permet cela facilement) et j’interroge sur le cours. Et voici le problème : « on n’a pas que le français/maths/physique etc. » Je leur ai dit qu’ils pouvaient se considérer comme en vacances par rapport à ce qu’ils devront faire en prépa ou en médecine mais ils sont persuadés qu’on ne peut pas travailler plus qu’ils ne le font actuellement. On essaie de les préparer au mieux mais ils s’y opposent dans leur majorité car depuis l’école primaire ils n’ont pas pris l’habitude de vraiment travailler dans toutes les matières. On les laisse choisir leur filière sachant qu’avec leur 10 de moyenne en matières scientifiques ils vont se planter en S, mais tant pis… ils auront leur bac et ils n’en feront rien.
Alors j’entends avec plaisir une élève me dire qu’elle choisit la dissertation car comme elle fait des recherches cela lui permet d’acquérir des connaissances, d’autres qui me posent des questions sur leur commentaire ou leur dissertation mais ils sont bien rares… Je vois donc les écarts se creuser : un lot d’élèves au-dessus de 15 de moyenne, un lot en dessous de 6 (ceux qui ont arrêté) et le reste qui s’étale entre 8 et 11. Et ce qui est surprenant très peu d’élèves voire aucun qui ont des 12, 13 ou 14…
J’ai gardé des contacts avec des élèves qui ont réussi leur bac ST2S à la dernière cession. Je les avais eues en 2de et 1ère. Il s’agissait d’une bonne classe dont beaucoup aurait pu faire un bac général sans problème aussi m’étais-je montré très exigeante avec elles (moyenne à l’EAF écrit : presque 12) Mais là, elles sont nombreuses à connaître de grandes désillusions… Pour les concours IFSI et autres, elles se sont fait griller par des S ou des redoublants de médecine/pharma. Plusieurs sont donc parties en fac : sciences, pharmacie, médecine, sociologie… et évidemment c’est la catastrophe car même celles qui avaient de bonnes moyennes dans les matières scientifiques en terminales sont loin d’avoir le niveau requis. Et elles sont dégoûtées, amères ; elles se sentent flouées car le système leur avait fait croire que leur bac était l’idéal pour les concours d’infirmières et les autres du même genre et elles s’aperçoivent mais un peu tard que c’était faux, que la seule ambition du système c’est le pourcentage d’une classe d’âge au bac, peu importe comment, peu importe la suite. (Et maintenant avec la réforme du concours IFSI ça va être pire : l’épreuve de culture générale fondée sur 5 petits textes est devenue une dissertation…)
Pour finir : c'est un/une littéraire... voici le pire défaut pour un élève de S... Je l'ai entendu à plusieurs reprises de collègues scientifiques - d'autres collègues de lettres qui ont des S aussi. non mais je rêve ! on les incite à faire S et après on leur reproche d'être bon en français et pas en maths
Je rebondis sur un passage du dernier billet de Bonnet d’âne. Je m’interrogeais justement il y a quelques jours avec mon collègue de maths sur notre classe de 1ère S euro, donc normalement les meilleurs élèves de première du lycée.
[Dans cette classe, une bonne moitié comptait intégrer une classe préparatoire (littéraire ou scientifique), donc une certaine ambition.
D’emblée plusieurs bémols : je connaissais plusieurs élèves que j’avais en 2de et je savais bien que leur niveau était insuffisant pour suivre le rythme d’une S, mais tant pis, il fallait remplir la section euro… Dès le premier devoir, j’ai bien vu que plusieurs autres étaient loin du niveau demandé. Et quant à leur niveau dans les matières scientifiques…
Oh ! j’ai quelques élèves qui sont vraiment très bons et je dois avouer que je travaille pour ceux-là car la plupart des autres ont décidé dès la fin du premier trimestre soit de redoubler soit de se réorienter (enfin, cela revient au même). Eh oui, on leur avait dit que la quantité de travail allait fortement augmenter en 1ère dans toutes les matières mais ils pensaient : paroles en l’air…
J’impose un rythme de travail que je considère comme correct : un DM type bac par mois, un livre à lire par mois et différents petits travaux qui viennent s’intégrer. Je leur apporte beaucoup de connaissances (merci l’ENT qui me permet cela facilement) et j’interroge sur le cours. Et voici le problème : « on n’a pas que le français/maths/physique etc. » Je leur ai dit qu’ils pouvaient se considérer comme en vacances par rapport à ce qu’ils devront faire en prépa ou en médecine mais ils sont persuadés qu’on ne peut pas travailler plus qu’ils ne le font actuellement. On essaie de les préparer au mieux mais ils s’y opposent dans leur majorité car depuis l’école primaire ils n’ont pas pris l’habitude de vraiment travailler dans toutes les matières. On les laisse choisir leur filière sachant qu’avec leur 10 de moyenne en matières scientifiques ils vont se planter en S, mais tant pis… ils auront leur bac et ils n’en feront rien.
Alors j’entends avec plaisir une élève me dire qu’elle choisit la dissertation car comme elle fait des recherches cela lui permet d’acquérir des connaissances, d’autres qui me posent des questions sur leur commentaire ou leur dissertation mais ils sont bien rares… Je vois donc les écarts se creuser : un lot d’élèves au-dessus de 15 de moyenne, un lot en dessous de 6 (ceux qui ont arrêté) et le reste qui s’étale entre 8 et 11. Et ce qui est surprenant très peu d’élèves voire aucun qui ont des 12, 13 ou 14…
J’ai gardé des contacts avec des élèves qui ont réussi leur bac ST2S à la dernière cession. Je les avais eues en 2de et 1ère. Il s’agissait d’une bonne classe dont beaucoup aurait pu faire un bac général sans problème aussi m’étais-je montré très exigeante avec elles (moyenne à l’EAF écrit : presque 12) Mais là, elles sont nombreuses à connaître de grandes désillusions… Pour les concours IFSI et autres, elles se sont fait griller par des S ou des redoublants de médecine/pharma. Plusieurs sont donc parties en fac : sciences, pharmacie, médecine, sociologie… et évidemment c’est la catastrophe car même celles qui avaient de bonnes moyennes dans les matières scientifiques en terminales sont loin d’avoir le niveau requis. Et elles sont dégoûtées, amères ; elles se sentent flouées car le système leur avait fait croire que leur bac était l’idéal pour les concours d’infirmières et les autres du même genre et elles s’aperçoivent mais un peu tard que c’était faux, que la seule ambition du système c’est le pourcentage d’une classe d’âge au bac, peu importe comment, peu importe la suite. (Et maintenant avec la réforme du concours IFSI ça va être pire : l’épreuve de culture générale fondée sur 5 petits textes est devenue une dissertation…)
Pour finir : c'est un/une littéraire... voici le pire défaut pour un élève de S... Je l'ai entendu à plusieurs reprises de collègues scientifiques - d'autres collègues de lettres qui ont des S aussi. non mais je rêve ! on les incite à faire S et après on leur reproche d'être bon en français et pas en maths
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MSFidèle du forum
Je rebondis juste sur un petit point: j'ai été PP de 3° pendant 10 ans et j'ai toujours entendu les COP dire que le bac ST2S ( ancien SMS) n'était pas forcément le meilleur pour les concours d'infirmière.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- roxanneOracle
On essaie de les faire travailler en collège mais ça devient compliqué.Je donne un peu de devoirs , pas trop non plus puisque de toute façon , ce n'est pas fait.Sauf en 3° bilangue , où là je suis plus exigeante.Mais même là , il y a des surprises.L'autre jour, je prjette Un secret (livre étudié).Deux jours après , je les interroge sur le film , le choix du noir et blanc pour certaines scènes , et là un élève me dit u'il a fait des recherches et me cite le réalisateur à la stupéfaction des autres .Je leur ai expliqué que c'était ça travailler et que c'est ce qui les attendait au lycée.
L'année dernière j'avais un groupe de garçons , de bons élèves en 3° mais dans une classe où la moitié ne bossait pas(et s'amusait ).Du coup , ils s'en sortaient avec les félicitations .Je les avais bien prévenus qu'ils devaient bosser plus .Résultat , ils se sont retrouvés en euro en seconde et on a reçu les bulletins , qui sont très moyens voir mauvais avec même des avertissements travail !A force de médiocrité , les bons ne sont pas encouragés à se surpasser , on gère le pire , les plus pénibles.Le collège est un piège pour les bons élèves.
L'année dernière j'avais un groupe de garçons , de bons élèves en 3° mais dans une classe où la moitié ne bossait pas(et s'amusait ).Du coup , ils s'en sortaient avec les félicitations .Je les avais bien prévenus qu'ils devaient bosser plus .Résultat , ils se sont retrouvés en euro en seconde et on a reçu les bulletins , qui sont très moyens voir mauvais avec même des avertissements travail !A force de médiocrité , les bons ne sont pas encouragés à se surpasser , on gère le pire , les plus pénibles.Le collège est un piège pour les bons élèves.
- minnieExpert
Tout à fait d'accord.
Quand je vois que dans ma bonne classe (latinistes - germaniques) de 5e, plusieurs ne rendent pas les DM, même les bons élèves, je m'interroge.
D'autant qu'ils sont rares les DM.
Quand je vois que dans ma bonne classe (latinistes - germaniques) de 5e, plusieurs ne rendent pas les DM, même les bons élèves, je m'interroge.
D'autant qu'ils sont rares les DM.
- RuthvenGuide spirituel
Le phénomène n'est pas exclusivement scolaire, mais social et culturel. La nécessité des médiations disparaît dans une civilisation de l'immédiat. Lorsqu'Abraxas oppose enseignement et médecine, je crois qu'il se trompe sur l'état de l'institution médicale qui vit une crise comparable : combien de patients vont chez le médecin avec un diagnostic tout fait, tiré d'Internet, ou réclament un traitement particulier ? La critique de l'école et de la médecine comme institution prend sa source chez les mêmes auteurs, Illich par exemple.
Je trouve que la grosse diffficulté c'est de reconstruire chez les élèves la conscience qu'il faut passer par des intermédiaires - et donc de prendre du temps - pour accéder à une formation de soi ; l'idée que l'éducation n'est pas dans le travail ou dans la note mais dans la transformation de soi leur est totalement étrangère - et cette transformation de soi est, quand elle est requise, souvent vécue comme une violence insupportable, mais est-il possible d'instruire sans passer par l'aliénation ?
On en est à un point de rupture complet avec la société ; voir par exemple, cette lettre triste et symptomatique de l'époque d'un père qui reproche aux enseignants d'une prépa la démission de sa fille :
http://hypokhagne-joffre.blogspot.com/2009/11/1-mesdames-messieurs-les-enseignants.html
[Je suis sûr qu'Abraxas va adorer qu'il s'appuie sur Charmeux pour critiquer les prépas]. Ce n'est pas que ce père ne comprend rien, c'est qu'il est l'expression même de notre temps.
Je trouve que la grosse diffficulté c'est de reconstruire chez les élèves la conscience qu'il faut passer par des intermédiaires - et donc de prendre du temps - pour accéder à une formation de soi ; l'idée que l'éducation n'est pas dans le travail ou dans la note mais dans la transformation de soi leur est totalement étrangère - et cette transformation de soi est, quand elle est requise, souvent vécue comme une violence insupportable, mais est-il possible d'instruire sans passer par l'aliénation ?
On en est à un point de rupture complet avec la société ; voir par exemple, cette lettre triste et symptomatique de l'époque d'un père qui reproche aux enseignants d'une prépa la démission de sa fille :
http://hypokhagne-joffre.blogspot.com/2009/11/1-mesdames-messieurs-les-enseignants.html
[Je suis sûr qu'Abraxas va adorer qu'il s'appuie sur Charmeux pour critiquer les prépas]. Ce n'est pas que ce père ne comprend rien, c'est qu'il est l'expression même de notre temps.
- AbraxasDoyen
Ruthven a écrit:On en est à un point de rupture complet avec la société ; voir par exemple, cette lettre triste et symptomatique de l'époque d'un père qui reproche aux enseignants d'une prépa la démission de sa fille :
http://hypokhagne-joffre.blogspot.com/2009/11/1-mesdames-messieurs-les-enseignants.html
[Je suis sûr qu'Abraxas va adorer qu'il s'appuie sur Charmeux pour critiquer les prépas]. Ce n'est pas que ce père ne comprend rien, c'est qu'il est l'expression-même de notre temps.
Oh, j'ai adoré…
J'ai essayé de mettre un commentaire, mais je n'ai pas trouvé comment faire. Alors, je livre ici ce que je répondais à ce malheureux — je préfère penser qu'il était malheureux, plutôt que tout à fait imbécile…
"Monsieur le lecteur d'Eveline Charmeux,
Peut-être avez-vous raison (entendez-moi bien : peut-être). Mais si vous étiez vous-même passé par les prépas, vous auriez appris à inverser les termes d'un problème pour voir si, en le posant autrement, on ne trouve pas des pistes intéressantes…
Par exemple…
"Peut-être" avez-vous fait vous-même le malheur de votre fille (et ça ne va pas s'arranger, en fac…). En lui faisant croire qu'une classe préparatoire était un grand lieu convivial. En croyant vous-même que l'élitisme républicain et la démocratie telle que vous l'entendez pouvaient avoir un point de contact. Mais surtout, en ne la préparant pas, en amont (au collège et au lycée) au type de travail, exigeant et très personnel, que demande la préparation de concours difficiles. Mais "peut-être" pensiez-vous que les programmes, que l'Ecole où "l'élève construit son savoir tout seul" et est "au centre du système" suffiraient à la préparer à un système de transmission verticale, où les Savoirs (et les savoir-faire) sont au cœur du système — et non les "savoir-être" ou les "savoir-devenir" mis en avant par l'Institution depuis que les disciples de Philippe Meirieu ont pris le contrôle de la maison.
Votre fille était nécessairement une bonne élève — elle devait l'être pour avoir été admise à Joffre : j'ai enseigné là-bas en prépas, et même si je n'en pense pas un bien fou, surtout en sections littéraires, je peux vous affirmer que le recrutement des élèves est fait sérieusement. Mais elle n'était pas assez motivée pour survivre dans un milieu aussi darwinien qu'une classe préparatoire : la connaissiez-vous donc si mal ?
Il se peut que les profs de telle ou telle matière soient insuffisants, ou peu pédagogues (il y a une pédagogie de l'élite, figurez-vous, mais combien la maîtrisent ?). Mais en fait, c'est le système même d ela prépa que vous critiquez — un peu comme un sportif (et même un bn sportif) critiquerait un système hautement compétitif. Il y a dans les prépas une atmosphère raréfiée dans laquelle il faut survivre.
Enfin, vous m'étonnez un peu : confrontés à un milieu hostile, la plupart des élèves de prépas ont tendance à s'entendre, par petits groupes au moins — et s'aident en général à travailler. Votre fille, dont j'imagine que vous l'avez formée à la convivialité citoyenne à la mode, n'était "peut-être" pas faite pour ce système de chapelles, de petits complots, de rumeurs et de sexualité diffuse et permanente, cette atmosphère de serre chaude — voir Zola, la Curée, pour comprendre exactement ma métaphore — qu'on appelle une classe préparatoire."
- jehanneNiveau 8
Sur la critique du cours magistral: je suis en train d'en préparer un, de cours magistral. Le travail que cela demande: lectures tous azimuts, problématisation, structuration. J'estime cela à une bonne dizaine d'heures de préparation pour une heure devant la classe. Et il doit être revu et perfectionné chaque année, ensuite, en fonction des nouvelles publi...
Un bon cours magistral, tous les étudiants le savent, c'est "ktèma eis aei". On le ressort 20 ans plus tard et on bénit le travail de son prof...
Évidemment, ce n'est pas interactif...
Cela me rend furieuse de lire Charmeux qui affirme qu'un travail de groupe demande plus de temps qu'un cours magistral. Quelle c.....!!!
Un bon cours magistral, tous les étudiants le savent, c'est "ktèma eis aei". On le ressort 20 ans plus tard et on bénit le travail de son prof...
Évidemment, ce n'est pas interactif...
Cela me rend furieuse de lire Charmeux qui affirme qu'un travail de groupe demande plus de temps qu'un cours magistral. Quelle c.....!!!
- doublecasquetteEnchanteur
Moi, si je pouvais, je répondrais ceci:
Bon ! Ben quoi ? Votre fille s'est plantée en prépa ? Y'a pas mort d'homme ni besoin d'en faire un tel flan ...
La prépa, c'est ainsi ! C'était à vous de lui enseigner la donne de façon à ce qu'elle y entre en connaissant les impératifs.
En filière littéraire, il y a plein d'autres voies d'accès.
Si elle avait voulu faire véto ou agro, ou même ingénieur, vous n'auriez pas joué sur un tel velours éducatif et auriez été responsable en cas d'échec d'intégration à la prépa. Le régime prépa, il faut le connaître à l'avance. Il serait différent que ce serait de même. La sélection s'opère à un moment ou à un autre et le couperet tombe, qu'on veuille devenir compagnon charpentier, comédien ou agrégé de lettres Classiques.
- AmaliahEmpereur
Je bous à la lecture de l'article du père que moi aussi je veux croire débordant d'amour et donc complètement aveuglé! Et c'est là où je me rends compte que je suis vraiment élitiste en fait.
- ysabelDevin
jehanne a écrit:Sur la critique du cours magistral: je suis en train d'en préparer un, de cours magistral. Le travail que cela demande: lectures tous azimuts, problématisation, structuration. J'estime cela à une bonne dizaine d'heures de préparation pour une heure devant la classe. Et il doit être revu et perfectionné chaque année, ensuite, en fonction des nouvelles publi...
Un bon cours magistral, tous les étudiants le savent, c'est "ktèma eis aei". On le ressort 20 ans plus tard et on bénit le travail de son prof...
Évidemment, ce n'est pas interactif...
Cela me rend furieuse de lire Charmeux qui affirme qu'un travail de groupe demande plus de temps qu'un cours magistral. Quelle c.....!!!
Il est timbré... quand je me sens une âme fainéante j'improvise un travail de groupe...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Ruthven a écrit:
On en est à un point de rupture complet avec la société ; voir par exemple, cette lettre triste et symptomatique de l'époque d'un père qui reproche aux enseignants d'une prépa la démission de sa fille :
http://hypokhagne-joffre.blogspot.com/2009/11/1-mesdames-messieurs-les-enseignants.html
[Je suis sûr qu'Abraxas va adorer qu'il s'appuie sur Charmeux pour critiquer les prépas]. Ce n'est pas que ce père ne comprend rien, c'est qu'il est l'expression même de notre temps.
Il va finir par réclamer de l'accompagnement éducatif en prépa.
- RuthvenGuide spirituel
On peut se moquer ou en rire, mais au-delà de la détresse apparente de ce père, il est la vérité de notre époque ; et nos réponses, sur la pertinence du magistral, sur la nécessité d'une remise à plat de l'ego des Terminales - parfois un peu brusque - pour qu'ils se mettent à travailler sérieusement quand ils arrivent dans le supérieur, sont inaudibles.
- JohnMédiateur
Je vous transmets ce message reçu par mail :
On parle d'ailleurs justement des prépas sur Educpros : http://blog.educpros.fr/pierredubois/files/2010/01/cpge_efficience_2.pdf
Bonjour
Je vous serais très reconnaissant de transmettre aux intervenants du forum "Réflexions hivernales" (tout particulièrement à "Abraxas" … ) ma réponse à leurs réflexions au sujet de mon blog: http://hypokhagne-joffre.blogspot.com/
Par avance merci.
Cordialement
"Il est d’abord étonnant de constater combien il est dif ficile de rester objectif devant la critique même de la part d’enseignants chevronnés (surtout en Français) dont on pourrait espérer un peu plus de capacité d’analyse et d’oubli de soi .
Mais une remarque préliminaire s’impose car plus de 70 enseignants membres de ce site ont parcouru ce blog et moins d’une dizaine l’ont commenté. Je peux donc espérer que quelques uns ont su au moins comprendre le sens de mon propos sans le déformer et même peut être s’y retrouver…Je suis pourtant très alarmé qu’aucune voix ne se soit élevée contre le caractère terriblement rétrograde et régressif de la plupart des interventions sur ce forum. D’évidence le préfixe « neo » ne suffit pas à créer une génération de « profs » humanistes, démocrates et éclairés….C’est vrai qu’il actuellement utilisé pour faire du neuf avec du vieux !
Tout particulièrement chez ce cher « Abraxas » dont l’arrogance et la suffisance, tout à fait remarquables, méritent que l’on s’y attarde un moment. Je pourrai sans aucune peine, démonter ligne après ligne, les bêtises qu’il assène à grand coup de certitudes bien consensuelles et particulièrement réactionnaires mais mon texte y suffit déjà amplement (surtout la réponse à la lettre du proviseur (dont il est sans conteste le digne héritier) et qu’il a dû omettre de lire. Et puis comme, en toute « simplicité », il finit par ceci « Votre fille, dont j'imagine que vous l'avez formée à la convivialité citoyenne à la mode, n'était "peut-être" pas faite pour ce système de chapelles, de petits complots, de rumeurs et de sexualité diffuse et permanente, cette atmosphère de serre chaude — voir Zola, la Curée, pour comprendre exactement ma métaphore — qu'on appelle une classe préparatoire »,
nul besoin de faire le moindre commentaire…Ce qu’il est coule de lui à grand flots!
Alors bien sur, triste pomme, c’est « Le système » que je combats. Celui qui remplace l’accès au savoir par une course au succès social et matériel, la confrérie dans l’étude par la compétition acharnée et stérile, la curiosité intellectuelle par le formatage aux soit disant principes d’excellence, et finit par remplacer la sagesse du doute par l’outrecuidante stupidité….
Ah ! Au fait ma fille va bien ! Elle est en fac, retrouve le goût de la lecture, des études et de la vie, et espère ne plus avoir jamais affaire à des olibrius dans votre genre… !
Le lecteur d'Eveline Charmeux dont l’intelligence et l’humanisme vous sont totalement étrangers."
On parle d'ailleurs justement des prépas sur Educpros : http://blog.educpros.fr/pierredubois/files/2010/01/cpge_efficience_2.pdf
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En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AbraxasDoyen
L'humanisme d'Eveline Charmeux, qui a détruit trois générations de gamin(e)s en faisant la promotion de méthodes de lecture imbéciles, vous m'en parlerez ! Cette femme devrait être poursuivie en justice pour maltraitance à enfants.
Et si la fille du susdit arrive à quelque chose en fac, ce sera grâce à son année de prépas. Pas parce quelle aura bachoté Charmeux.
Et si la fille du susdit arrive à quelque chose en fac, ce sera grâce à son année de prépas. Pas parce quelle aura bachoté Charmeux.
- MSFidèle du forum
Je ne connais pas Charmeux! Et je n'ai pas fait de prépa! Et pourtant après quatre années de fac, j'ai eu le CAPES. Sans doute suis-je une prof peu compétente, tant pis!
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- AbraxasDoyen
Eh bien, si vous voulez savoir qui est cette gourou du pédagogisme, comparez ce que lui inspire Entre les murs, le film inénarrable de Cantet / Bégaudeau
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2009/10/17/129-c-est-quoi-faire-la-classe
(chance, vous trouverez dans son analyse — le terme est un peu fort — le lien qui vous permettra de lire, en prime, la critique de Meirieu sur ce film)
et ce que j'ai pu en dire moi-même, peu avant :
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2008/09/26/entre-les-murs.html
Et si vous l'avez vu vous-même, vous vous ferez un avis…
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2009/10/17/129-c-est-quoi-faire-la-classe
(chance, vous trouverez dans son analyse — le terme est un peu fort — le lien qui vous permettra de lire, en prime, la critique de Meirieu sur ce film)
et ce que j'ai pu en dire moi-même, peu avant :
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2008/09/26/entre-les-murs.html
Et si vous l'avez vu vous-même, vous vous ferez un avis…
- Invité31Sage
Il y a juste une chose qui me gêne, Abraxas: vous partez du principe que Marin et Bégaudeau ne font qu'un. C'est nier qu'Entre les murs est une fiction, même si la confusion avec le genre du documentaire, comme vous le soulignez à raison, est entretenue par l'esthétique. Marin n'est pas un bon prof, mais il est, comme vous le dites, ce que l'IUFM peut produire chaque année. Je n'ai à aucun moment senti que le réalisateur faisait de ce personnage principal un héros. A mon sens, c'est bien davantage un anti-héros, et c'est en cela que le propos du film était intéressant.
- AbraxasDoyen
C'est parce que vous ne vous êtes jamais intéressée (et je vous comprends !) aux déclarations "pédagogiques" de Bégaudeau soi-même.
Voir par exemple le parallèle, sur Rue89, entre Entre les murs et le livre de Luc Cédelle sur le collège Clisthène… Et là, pas de doute sur la paroisse à laquelle appartient ce jeune homme qui est essentiellement amateur de foot…
http://www.rue89.com/restez-assis/2008/09/30/de-begaudeau-a-luc-cedelle-le-plaisir-entre-les-murs?page=0#comment-496666
Voir par exemple le parallèle, sur Rue89, entre Entre les murs et le livre de Luc Cédelle sur le collège Clisthène… Et là, pas de doute sur la paroisse à laquelle appartient ce jeune homme qui est essentiellement amateur de foot…
http://www.rue89.com/restez-assis/2008/09/30/de-begaudeau-a-luc-cedelle-le-plaisir-entre-les-murs?page=0#comment-496666
- liliepingouinÉrudit
On ne peut pas non plus nier que l'univers de la prépa n'est pas tout rose et qu'il y a des étudiants qui ont été "cassés" et ont eu beaucoup de mal à s'en remettre. C'est un système qui a ses inconvénients et je crois qu'un certain nombre de choses seraient à revoir, mais il a aussi incontestablement ses avantages.
Personnellement je répondrais à ce monsieur que la prépa n'est pas faite pour tout le monde et qu'il n'y a aucune honte à en démissionner. Mais il n'y a pas de gloire non plus, ce n'est pas parce que sa fille ne s'est pas épanouie en prépa qu'il faut traiter tous ceux qui restent de "bêtes à concours" (ce sont des êtres humains, pas des animaux) ou de jeunes "soumis" et "formatés". La prépa apprend à réfléchir, pas à réciter un discours. De plus, la grande majorité des étudiants qui vont en prépa n'ont pas pour objectif de décrocher le concours.
Si sa fille vivait mal la prépa elle a bien fait de la quitter, on peut réussir et s'épanouir en fac. Et le plus important est qu'elle trouve un endroit où elle soit heureuse. Qu'elle ait un peu d'amertume aujourd'hui peut se concevoir, mais celle-ci devrait se dissiper rapidement. Il suffit d'accepter que l'on n'était pas fait pour ce système.
Mais tout n'est pas rose à la fac non plus, et il y a aussi des étudiants qui y sont "cassés" alors qu'ils s'étaient plu en prépa.
Quant au cours magistral "reposant", j'ai lu l'article rapidement mais j'ai cru comprendre que c'était plus reposant pour l'étudiant, qui peut sommeiller tranquille. Parce que pour le prof, nous sommes tous d'accord je pense pour dire que préparer un cours magistral, et puis le réaliser, est beaucoup plus fatiguant que mettre en place un travail de groupes!
Personnellement je répondrais à ce monsieur que la prépa n'est pas faite pour tout le monde et qu'il n'y a aucune honte à en démissionner. Mais il n'y a pas de gloire non plus, ce n'est pas parce que sa fille ne s'est pas épanouie en prépa qu'il faut traiter tous ceux qui restent de "bêtes à concours" (ce sont des êtres humains, pas des animaux) ou de jeunes "soumis" et "formatés". La prépa apprend à réfléchir, pas à réciter un discours. De plus, la grande majorité des étudiants qui vont en prépa n'ont pas pour objectif de décrocher le concours.
Si sa fille vivait mal la prépa elle a bien fait de la quitter, on peut réussir et s'épanouir en fac. Et le plus important est qu'elle trouve un endroit où elle soit heureuse. Qu'elle ait un peu d'amertume aujourd'hui peut se concevoir, mais celle-ci devrait se dissiper rapidement. Il suffit d'accepter que l'on n'était pas fait pour ce système.
Mais tout n'est pas rose à la fac non plus, et il y a aussi des étudiants qui y sont "cassés" alors qu'ils s'étaient plu en prépa.
Quant au cours magistral "reposant", j'ai lu l'article rapidement mais j'ai cru comprendre que c'était plus reposant pour l'étudiant, qui peut sommeiller tranquille. Parce que pour le prof, nous sommes tous d'accord je pense pour dire que préparer un cours magistral, et puis le réaliser, est beaucoup plus fatiguant que mettre en place un travail de groupes!
- MéluEmpereur
Abraxas, vous avez enseigné à Joffre ? J'y ai été élève en lycée et en prépa. Je l'ai très bien vécu !
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- CelebornEsprit sacré
C'est prof de français (enfin, ça le fut), ça, Eveline Charmeux ? Et ça ose écrire :
On sait que l'usage est, de toute manière, de ne pas employer l'imparfait du subjonctif à l'oral, mais si l'on veut faire de la concordance des temps rigoureuse et sérieuse, on évite de raconter qu'on ne trouve pas l'imparfait du subjonctif après un imparfait de l'indicatif...
L'imparfait du subjonctif est attendu à la rigueur après un conditionnel dit "deuxième forme" (il eût fallu que je fusse en forme), et encore, à l'écrit, et dans un projet de grande élégance, — ou de grand comique —, mais jamais après un simple imparfait : l'usage est de dire "il fallait que je sois en forme".
On sait que l'usage est, de toute manière, de ne pas employer l'imparfait du subjonctif à l'oral, mais si l'on veut faire de la concordance des temps rigoureuse et sérieuse, on évite de raconter qu'on ne trouve pas l'imparfait du subjonctif après un imparfait de l'indicatif...
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- GrypheMédiateur
Eh ben voilà, c'est là le problème.Celeborn a écrit:On sait que l'usage est, de toute manière, de ne pas employer l'imparfait du subjonctif à l'oral, mais si l'on veut faire de la concordance des temps réigoureuse et sérieuse, on évite de raconter qu'on ne trouve pas l'imparfait du subjoncti après un imparfait de l'indicatif...
Maintenant, le subjonctif n'est même plus enseigné.
En tout cas, je n'ai pas appris ; avec seulement deux années de grammaire en tout et pour tout dans toute ma scolarité, j'ai juste eu le temps de rattraper les dégâts.
Dans les nouveaux programmes de primaire, on fait à nouveau de la grammaire, non ?
Pfff, la lecture du Mammouth m'a fatiguée... mais j'en ai quand même gardé un peu pour la prochaine nuit.
- AbraxasDoyen
Mélu a écrit:Abraxas, vous avez enseigné à Joffre ? J'y ai été élève en lycée et en prépa. Je l'ai très bien vécu !
De 2003 à 2008… En PCSI.
- MéluEmpereur
J'en étais déjà partie (2000 à 2002), mais j'y ai fait hypokhâgne et khâgne. Quand on a pris l'habitude de travailler au lycée, on y survit sans difficulté. Mais il y a toujours des petites natures...
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[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
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