- LonieNeoprof expérimenté
Bonsoir,
Je cherche une idée de récitation (poème ou autre) sur le thème des chevaliers. Dans mon GT, nous verrons Roland, Perceval et Lancelot. Des idées ?
J'avais déjà trouvé ce poème l'année dernière (chanson populaire, me semble-t-il, mais bon, je ne sai spas trop si cela vaut le coup.
Le noble Charles, Roi des Francs,
Avaitpassé monts et torrents,
Restait l'arrière-garde
Ayant pourchef Roland le Preux
Voilà qu'ils se hasardent
Au fond d'unval bien ténébreux.
Hélas ! Le traître Ganelon
Avaitgardé ce noir vallon
Car une armée immense
Soudain descenddes pics voisins,
La lutte à mort commence
Aux cris stridentsdes Sarrasins.
L'épée au poing, fier et sanglant,
Il crieaussi le bon Roland
Il court dans la bataille
Jonchant de mortsle sombre val
Il frappe, il brise, il taille
Partout résonneDurandal.
Blessé trois fois, sire Olivier
Dit à Roland,beau chevalier :
"Sonnez vers Charlemagne,
Sonnez verslui, sonnez du cor,
Sonnez par la montagne."
Le bon Rolanddit : "Pas encore"
Enfin, percé de part enpart
Roland sonna ; c'était trop tard
Autour de lui, dansl'ombre
Râlaient les gens et les chevaux
Vaincu, mais par lenombre,
Roland mourut à Roncevaux.
Ou sinon, sous les conseils l'année dernière d'un membre du forum, un extrait de la Légende des siècles, Le mariage de Roland. Mais où couperiez-vous le poème ?
LE MARIAGE DE ROLAND
Ils se battent - combat terrible! - corps à corps.
Voilà déjà longtemps que leurs chevaux sont morts ;
Ils sont là seuls tous deux dans une île du Rhône.
Le fleuve à grand bruit roule un flot rapide et jaune,
Le vent trempe en sifflant les brins d'herbe dans l'eau.
L'archange saint Michel attaquant Apollo
Ne ferait pas un choc plus étrange et plus sombre.
Déjà, bien avant l'aube, ils combattaient dans l'ombre.
Qui, cette nuit, eût vu s'habiller ces barons,
Avant que la visière eût dérobé leurs fronts,
Eût vu deux pages blonds, roses comme des filles.
Hier, c'étaient deux enfants riant à leurs familles,
Beaux, charmants ; - aujourd'hui, sur ce fatal terrain,
C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain,
Deux fantômes auxquels le démon prête une âme,
Deux masques dont les trous laissent voir de la flamme.
Ils luttent, noirs, muets, furieux, acharnés.
Les bateliers pensifs qui les ont amenés
Ont raison d'avoir peur et de fuir dans la plaine,
Et d'oser, de bien loin, les épier à peine
Car de ces deux enfants, qu'on regarde en tremblant,
L'un s'appelle Olivier et l'autre a nom Roland :
Et, depuis qu'ils sont là, sombres, ardents, farouches,
Un mot n'est pas encor sorti de ces deux bouches.
Olivier, sieur de Vienne et comte souverain,
A pour père Gérard et pour aïeul Garin.
Il fut pour ce combat habillé par son père.
Sur sa targe est sculpté Bacchus faisant la guerre
Aux normands, Rollon ivre, et Rouen consterné,
Et le dieu souriant par des tigres traîné,
Chassant, buveur de vin, tous ces buveurs de cidre ;
Son casque est enfoui sous les ailes d'une hydre ;
Il porte le haubert que portait Salomon ;
Son estoc resplendit comme l'oeil d'un démon ;
Il y grava son nom afin qu'on s'en souvienne ;
Au moment du départ, l'archevêque de Vienne
A béni son cimier de prince féodal.
Roland a son habit de fer, et Durandal.
Ils luttent de si près avec de sourds murmures,
Que leur souffle âpre et chaud s'empreint sur leurs armures ;
Le pied presse le pied ; l'île à leurs noirs assauts
Tressaille au loin ; l'acier mord le fer ; des morceaux
De heaume et de haubert, sans que pas un s'émeuve,
Sautent à chaque instant dans l'herbe et dans le fleuve ;
Leurs brassards sont rayés de longs filets de sang
Qui coule de leur crâne et dans leurs yeux descend.
Soudain, sire Olivier, qu'un coup affreux démasque,
Voit tomber à la fois son épée et son casque.
Main vide et tête nue, et Roland l'œil en feu !
L'enfant songe à son père et se tourne vers Dieu.
Durandal sur son front brille. Plus d'espérance !
- Çà, dit Roland, je suis neveu du roi de France,
Je dois me comporter en franc neveu de roi.
Quand j'ai mon ennemi désarmé devant moi,
Je m'arrête. Va donc chercher une autre épée,
Et tâche, cette fois, qu'elle soit bien trempée.
Tu feras apporter à boire en même temps,
Car j'ai soif.
- Fils, merci, dit Olivier.
- J'attends,
Dit Roland, hâte-toi.
Sire Olivier appelle
Un batelier caché derrière une chapelle.
- Cours à la ville, et dis à mon père qu'il faut
Une autre épée à l'un de nous, et qu'il fait chaud.
Cependant les héros, assis dans les broussailles,
S'aident à délacer leurs capuchons de mailles,
Se lavent le visage, et causent un moment.
Le batelier revient, il a fait promptement ;
L'homme a vu le vieux comte ; il rapporte une épée
Et du vin, de ce vin qu'aimait le grand Pompée
Et que Tournon récolte au flanc de son vieux mont.
L'épée est cette illustre et fière Closamont,
Que d'autres quelquefois appellent Haute-Claire.
L'homme a fui. Les héros achèvent sans colère
Ce qu'ils disaient, le ciel rayonne au-dessus d'eux ;
Olivier verse à boire à Roland ; puis tous deux
Marchent droit l'un vers l'autre, et le duel recommence.
Voilà que par degrés de sa sombre démence
Le combat les enivre, il leur revient au coeur
Ce je ne sais quel dieu qui veut qu'on soit vainqueur,
Et qui, s'exaspérant aux armures frappées,
Mêle l'éclair des yeux aux lueurs des épées.
Ils combattent, versant à flots leur sang vermeil.
Le jour entier se passe ainsi. Mais le soleil
Baisse vers l'horizon. La nuit vient.
- Camarade,
Dit Roland, je ne sais, mais je me sens malade.
Je ne me soutiens plus, et je voudrais un peu
De repos.
- Je prétends, avec l'aide de Dieu,
Dit le bel Olivier, le sourire à la lèvre,
Vous vaincre par l'épée et non point par la fièvre.
Dormez sur l'herbe verte ; et, cette nuit, Roland,
Je vous éventerai de mon panache blanc.
Couchez-vous et dormez.
- Vassal, ton âme est neuve,
Dit Roland. Je riais, je faisais une épreuve.
Sans m'arrêter et sans me reposer, je puis
Combattre quatre jours encore, et quatre nuits.
Le duel reprend. La mort plane, le sang ruisselle.
Durandal heurte et suit Closamont ; l'étincelle
Jaillit de toutes parts sous leurs coups répétés.
L'ombre autour d'eux s'emplit de sinistres clartés.
Ils frappent ; le brouillard du fleuve monte et fume ;
Le voyageur s'effraie et croit voir dans la brume
D'étranges bûcherons qui travaillent la nuit.
Le jour naît, le combat continue à grand bruit ;
La pâle nuit revient, ils combattent ; l'aurore
Reparaît dans les cieux, ils combattent encore.
Nul repos. Seulement, vers le troisième soir,
Sous un arbre, en causant, ils sont allés s'asseoir ;
Puis ont recommencé.
Le vieux Gérard dans Vienne
Attend depuis trois jours que son enfant revienne.
Il envoie un devin regarder sur les tours ;
Le devin dit : Seigneur, ils combattent toujours.
Quatre jours sont passés, et l'île et le rivage
Tremblent sous ce fracas monstrueux et sauvage.
Ils vont, viennent, jamais fuyant, jamais lassés,
Froissent le glaive au glaive et sautent les fossés,
Et passent, au milieu des ronces remuées,
Comme deux tourbillons et comme deux nuées.
O chocs affreux ! terreur ! tumulte étincelant!
Mais enfin Olivier saisit au corps Roland,
Qui de son propre sang en combattant s'abreuve,
Et jette d'un revers Durandal dans le fleuve.
- C'est mon tour maintenant, et je vais envoyer
Chercher un autre estoc pour vous, dit Olivier.
Le sabre du géant Sinnagog est à Vienne.
C'est, après Durandal, le seul qui vous convienne.
Mon père le lui prit alors qu'il le défit.
Acceptez-le.
Roland sourit. - Il me suffit
De ce bâton. - Il dit, et déracine un chêne.
Sire Olivier arrache un orme dans la plaine
Et jette son épée, et Roland, plein d'ennui,
L'attaque. Il n'aimait pas qu'on vînt faire après lui
Les générosités qu'il avait déjà faites.
Plus d'épée en leurs mains, plus de casque à leurs têtes.
Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants,
A grands coups de troncs d'arbre, ainsi que des géants.
Pour la cinquième fois, voici que la nuit tombe.
Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe,
S'arrête et dit :
- Roland, nous n'en finirons point.
Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing,
Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ?
Ecoute, j'ai ma soeur, la belle Aude au bras blanc,
Epouse-la.
Pardieu ! je veux bien, dit Roland.
Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude. -
C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude.
Victor Hugo, La légende des siècles,
Je cherche une idée de récitation (poème ou autre) sur le thème des chevaliers. Dans mon GT, nous verrons Roland, Perceval et Lancelot. Des idées ?
J'avais déjà trouvé ce poème l'année dernière (chanson populaire, me semble-t-il, mais bon, je ne sai spas trop si cela vaut le coup.
Le noble Charles, Roi des Francs,
Avaitpassé monts et torrents,
Restait l'arrière-garde
Ayant pourchef Roland le Preux
Voilà qu'ils se hasardent
Au fond d'unval bien ténébreux.
Hélas ! Le traître Ganelon
Avaitgardé ce noir vallon
Car une armée immense
Soudain descenddes pics voisins,
La lutte à mort commence
Aux cris stridentsdes Sarrasins.
L'épée au poing, fier et sanglant,
Il crieaussi le bon Roland
Il court dans la bataille
Jonchant de mortsle sombre val
Il frappe, il brise, il taille
Partout résonneDurandal.
Blessé trois fois, sire Olivier
Dit à Roland,beau chevalier :
"Sonnez vers Charlemagne,
Sonnez verslui, sonnez du cor,
Sonnez par la montagne."
Le bon Rolanddit : "Pas encore"
Enfin, percé de part enpart
Roland sonna ; c'était trop tard
Autour de lui, dansl'ombre
Râlaient les gens et les chevaux
Vaincu, mais par lenombre,
Roland mourut à Roncevaux.
Ou sinon, sous les conseils l'année dernière d'un membre du forum, un extrait de la Légende des siècles, Le mariage de Roland. Mais où couperiez-vous le poème ?
LE MARIAGE DE ROLAND
Ils se battent - combat terrible! - corps à corps.
Voilà déjà longtemps que leurs chevaux sont morts ;
Ils sont là seuls tous deux dans une île du Rhône.
Le fleuve à grand bruit roule un flot rapide et jaune,
Le vent trempe en sifflant les brins d'herbe dans l'eau.
L'archange saint Michel attaquant Apollo
Ne ferait pas un choc plus étrange et plus sombre.
Déjà, bien avant l'aube, ils combattaient dans l'ombre.
Qui, cette nuit, eût vu s'habiller ces barons,
Avant que la visière eût dérobé leurs fronts,
Eût vu deux pages blonds, roses comme des filles.
Hier, c'étaient deux enfants riant à leurs familles,
Beaux, charmants ; - aujourd'hui, sur ce fatal terrain,
C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain,
Deux fantômes auxquels le démon prête une âme,
Deux masques dont les trous laissent voir de la flamme.
Ils luttent, noirs, muets, furieux, acharnés.
Les bateliers pensifs qui les ont amenés
Ont raison d'avoir peur et de fuir dans la plaine,
Et d'oser, de bien loin, les épier à peine
Car de ces deux enfants, qu'on regarde en tremblant,
L'un s'appelle Olivier et l'autre a nom Roland :
Et, depuis qu'ils sont là, sombres, ardents, farouches,
Un mot n'est pas encor sorti de ces deux bouches.
Olivier, sieur de Vienne et comte souverain,
A pour père Gérard et pour aïeul Garin.
Il fut pour ce combat habillé par son père.
Sur sa targe est sculpté Bacchus faisant la guerre
Aux normands, Rollon ivre, et Rouen consterné,
Et le dieu souriant par des tigres traîné,
Chassant, buveur de vin, tous ces buveurs de cidre ;
Son casque est enfoui sous les ailes d'une hydre ;
Il porte le haubert que portait Salomon ;
Son estoc resplendit comme l'oeil d'un démon ;
Il y grava son nom afin qu'on s'en souvienne ;
Au moment du départ, l'archevêque de Vienne
A béni son cimier de prince féodal.
Roland a son habit de fer, et Durandal.
Ils luttent de si près avec de sourds murmures,
Que leur souffle âpre et chaud s'empreint sur leurs armures ;
Le pied presse le pied ; l'île à leurs noirs assauts
Tressaille au loin ; l'acier mord le fer ; des morceaux
De heaume et de haubert, sans que pas un s'émeuve,
Sautent à chaque instant dans l'herbe et dans le fleuve ;
Leurs brassards sont rayés de longs filets de sang
Qui coule de leur crâne et dans leurs yeux descend.
Soudain, sire Olivier, qu'un coup affreux démasque,
Voit tomber à la fois son épée et son casque.
Main vide et tête nue, et Roland l'œil en feu !
L'enfant songe à son père et se tourne vers Dieu.
Durandal sur son front brille. Plus d'espérance !
- Çà, dit Roland, je suis neveu du roi de France,
Je dois me comporter en franc neveu de roi.
Quand j'ai mon ennemi désarmé devant moi,
Je m'arrête. Va donc chercher une autre épée,
Et tâche, cette fois, qu'elle soit bien trempée.
Tu feras apporter à boire en même temps,
Car j'ai soif.
- Fils, merci, dit Olivier.
- J'attends,
Dit Roland, hâte-toi.
Sire Olivier appelle
Un batelier caché derrière une chapelle.
- Cours à la ville, et dis à mon père qu'il faut
Une autre épée à l'un de nous, et qu'il fait chaud.
Cependant les héros, assis dans les broussailles,
S'aident à délacer leurs capuchons de mailles,
Se lavent le visage, et causent un moment.
Le batelier revient, il a fait promptement ;
L'homme a vu le vieux comte ; il rapporte une épée
Et du vin, de ce vin qu'aimait le grand Pompée
Et que Tournon récolte au flanc de son vieux mont.
L'épée est cette illustre et fière Closamont,
Que d'autres quelquefois appellent Haute-Claire.
L'homme a fui. Les héros achèvent sans colère
Ce qu'ils disaient, le ciel rayonne au-dessus d'eux ;
Olivier verse à boire à Roland ; puis tous deux
Marchent droit l'un vers l'autre, et le duel recommence.
Voilà que par degrés de sa sombre démence
Le combat les enivre, il leur revient au coeur
Ce je ne sais quel dieu qui veut qu'on soit vainqueur,
Et qui, s'exaspérant aux armures frappées,
Mêle l'éclair des yeux aux lueurs des épées.
Ils combattent, versant à flots leur sang vermeil.
Le jour entier se passe ainsi. Mais le soleil
Baisse vers l'horizon. La nuit vient.
- Camarade,
Dit Roland, je ne sais, mais je me sens malade.
Je ne me soutiens plus, et je voudrais un peu
De repos.
- Je prétends, avec l'aide de Dieu,
Dit le bel Olivier, le sourire à la lèvre,
Vous vaincre par l'épée et non point par la fièvre.
Dormez sur l'herbe verte ; et, cette nuit, Roland,
Je vous éventerai de mon panache blanc.
Couchez-vous et dormez.
- Vassal, ton âme est neuve,
Dit Roland. Je riais, je faisais une épreuve.
Sans m'arrêter et sans me reposer, je puis
Combattre quatre jours encore, et quatre nuits.
Le duel reprend. La mort plane, le sang ruisselle.
Durandal heurte et suit Closamont ; l'étincelle
Jaillit de toutes parts sous leurs coups répétés.
L'ombre autour d'eux s'emplit de sinistres clartés.
Ils frappent ; le brouillard du fleuve monte et fume ;
Le voyageur s'effraie et croit voir dans la brume
D'étranges bûcherons qui travaillent la nuit.
Le jour naît, le combat continue à grand bruit ;
La pâle nuit revient, ils combattent ; l'aurore
Reparaît dans les cieux, ils combattent encore.
Nul repos. Seulement, vers le troisième soir,
Sous un arbre, en causant, ils sont allés s'asseoir ;
Puis ont recommencé.
Le vieux Gérard dans Vienne
Attend depuis trois jours que son enfant revienne.
Il envoie un devin regarder sur les tours ;
Le devin dit : Seigneur, ils combattent toujours.
Quatre jours sont passés, et l'île et le rivage
Tremblent sous ce fracas monstrueux et sauvage.
Ils vont, viennent, jamais fuyant, jamais lassés,
Froissent le glaive au glaive et sautent les fossés,
Et passent, au milieu des ronces remuées,
Comme deux tourbillons et comme deux nuées.
O chocs affreux ! terreur ! tumulte étincelant!
Mais enfin Olivier saisit au corps Roland,
Qui de son propre sang en combattant s'abreuve,
Et jette d'un revers Durandal dans le fleuve.
- C'est mon tour maintenant, et je vais envoyer
Chercher un autre estoc pour vous, dit Olivier.
Le sabre du géant Sinnagog est à Vienne.
C'est, après Durandal, le seul qui vous convienne.
Mon père le lui prit alors qu'il le défit.
Acceptez-le.
Roland sourit. - Il me suffit
De ce bâton. - Il dit, et déracine un chêne.
Sire Olivier arrache un orme dans la plaine
Et jette son épée, et Roland, plein d'ennui,
L'attaque. Il n'aimait pas qu'on vînt faire après lui
Les générosités qu'il avait déjà faites.
Plus d'épée en leurs mains, plus de casque à leurs têtes.
Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants,
A grands coups de troncs d'arbre, ainsi que des géants.
Pour la cinquième fois, voici que la nuit tombe.
Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe,
S'arrête et dit :
- Roland, nous n'en finirons point.
Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing,
Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ?
Ecoute, j'ai ma soeur, la belle Aude au bras blanc,
Epouse-la.
Pardieu ! je veux bien, dit Roland.
Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude. -
C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude.
Victor Hugo, La légende des siècles,
_________________
"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- DorindeHabitué du forum
rassure-moi pour la mariage de Roland de VH, tu leur laisses au moins 3 jours??
je leur donne un rondeau de Guillaume de Machaut. voir tdl 5ème. pour être plus sérieuse.
je leur donne un rondeau de Guillaume de Machaut. voir tdl 5ème. pour être plus sérieuse.
- LonieNeoprof expérimenté
Dorinde a écrit:rassure-moi pour la mariage de Roland de VH, tu leur laisses au moins 3 jours??
je leur donne un rondeau de Guillaume de Machaut. voir tdl 5ème. pour être plus sérieuse.
Non, que nenni... Du jour au lendemain et en entier !!!
Non, comme je l'ai ditce poème m'avait été conseillé l'année dernière. Perso, en effet, je le trouve très beau mais trop dur pour mes 5èmes. De plus, je ne saurais où le couper !
_________________
"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- henrietteMédiateur
J'ai déjà donné ce poème d'Eustache Deschamps sur la mort de Du Guesclin, et il avait beaucoup plu aux élèves (j'avais fait apprendre seulement la 1e et la dernière strophe) :
Epée d'honneur et arbre de vaillance,
Cœur de lion épris de hardiesse,
La fleur des preux et la gloire de France,
Victorieux et hardi combattant,
Sage en vos actes et bien entreprenant,
Souverain homme de guerre,
Vainqueur de gens et conquérant de terre,
Le plus vaillant qui jamais fût en vie,
Chacun pour vous doit de noir se vêtir
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
O Bretagne, pleure ton espérance,
Normandie, fais son enterrement,
Guyenne aussi et Auvergne avance-toi
Et Languedoc, recherche ses actions.
Picardie, Champagne, et Occident
Doivent pour pleurer aller chercher
Les Tragédiens, ou la nymphe Aréthuse
Qui fut convertie en eau par ses pleurs
Afin qu`à tous de sa mort le cœur se serre;
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Hé! homme d'armes, gardez le souvenir
De votre père, dont vous étiez l'enfant;
Le bon Bertrand qui tant eut de puissance,
Qui vous aimait si amoureusement
Guesclin est mort ; priez dévotement
Qu'il puisse gagner le paradis;
Celui qui n'en fait deuil ni ne prie se trompe.
Car du monde est la lumière partie :
De tout honneur il était sauvegarde :
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Epée d'honneur et arbre de vaillance,
Cœur de lion épris de hardiesse,
La fleur des preux et la gloire de France,
Victorieux et hardi combattant,
Sage en vos actes et bien entreprenant,
Souverain homme de guerre,
Vainqueur de gens et conquérant de terre,
Le plus vaillant qui jamais fût en vie,
Chacun pour vous doit de noir se vêtir
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
O Bretagne, pleure ton espérance,
Normandie, fais son enterrement,
Guyenne aussi et Auvergne avance-toi
Et Languedoc, recherche ses actions.
Picardie, Champagne, et Occident
Doivent pour pleurer aller chercher
Les Tragédiens, ou la nymphe Aréthuse
Qui fut convertie en eau par ses pleurs
Afin qu`à tous de sa mort le cœur se serre;
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Hé! homme d'armes, gardez le souvenir
De votre père, dont vous étiez l'enfant;
Le bon Bertrand qui tant eut de puissance,
Qui vous aimait si amoureusement
Guesclin est mort ; priez dévotement
Qu'il puisse gagner le paradis;
Celui qui n'en fait deuil ni ne prie se trompe.
Car du monde est la lumière partie :
De tout honneur il était sauvegarde :
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
- ProvenceEnchanteur
pfff... Je préviens les modos...
- OudemiaBon génie
Henriette
Cela m'a donné l'idée de donner le poème de Deschamps, mais j'ai préféré rester au plus près du texte, avec quelques notes et en indiquant bien la prononciation (flûte, mes e et quelques i ne sont pas passés...). Je laisserai aussi en facultatif la 2e strophe; en tout cas merci, j'étais passée à côté jusqu'à maintenant!
Re-flûte: après visualisation, la mise en page ne passe pas, pourtant sur l'écran de saisie il y a un grand espace à chaque fois. J'essaie avec un tiret en plus.
Bon, c'est un peu mieux mais pas beau.Tant pis, je laisse quand même; et je n'arrive pas à décrocher le sixième vers qui est en octo...
Estoc d'honneur et arbre de vaillance, - estoc= ici souche
Cœur de lion épris de hardement, - hardement=hardiesse
La fleur des preux et la gloire de France,
Victorieux et hardi combattant,
Sage en vos faits, et bien entreprenant,
Souverain homme de guerre,
Vainqueur de gens et conquéreur de terre,
Le plus vaillant qui onques fut en vie, - oncques = jamais
Chacun pour vous doit noir vêtir et querre : - querre = partir en quête
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
O Bretagne, pleure ton espérance,
Normandie, fais son enterrement,
Guyenne aussi, et Auvergne or t'avance, - or t'avance = avance-toi ici
Et Languedoc, quiers lui son monument. - quiers = cherche (impératif de quérir)
Picardie, Champagne et Occident
Doivent pour pleurer acquerre - acquerre = aller chercher
Tragédiens, Aréthusa requerre - requerre comme acquerre
Qui en eau fut par pleur convertie, - convertie = changée
Afin qu'à tous de sa mort le cœur serre :
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Hé! gens d'armes, ayez en remembrance - en remembrance = en souvenir
Votre père - vous étiez ses enfants -
Le bon Bertrand, qui tant eut de puissance,
Qui vous aimait si amoureusement;
Guesclin est mort : priez dévotement
Qu'il puisse paradis conquerre; - conquerre = gagner, conquérir
Qui deuil n'en fait et qui ne prie, il erre, - il erre = il se trompe
Car du monde est la lumière faillie : - faillie = tombée
De tout honneur était la droite serre : - (il) était la droite serre = la réserve directe
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Réflexion faite, je crois que je vais écrire directement "Souche" qui a le nombre de syllabes voulu et est plus clair .
Cela m'a donné l'idée de donner le poème de Deschamps, mais j'ai préféré rester au plus près du texte, avec quelques notes et en indiquant bien la prononciation (flûte, mes e et quelques i ne sont pas passés...). Je laisserai aussi en facultatif la 2e strophe; en tout cas merci, j'étais passée à côté jusqu'à maintenant!
Re-flûte: après visualisation, la mise en page ne passe pas, pourtant sur l'écran de saisie il y a un grand espace à chaque fois. J'essaie avec un tiret en plus.
Bon, c'est un peu mieux mais pas beau.Tant pis, je laisse quand même; et je n'arrive pas à décrocher le sixième vers qui est en octo...
Estoc d'honneur et arbre de vaillance, - estoc= ici souche
Cœur de lion épris de hardement, - hardement=hardiesse
La fleur des preux et la gloire de France,
Victorieux et hardi combattant,
Sage en vos faits, et bien entreprenant,
Souverain homme de guerre,
Vainqueur de gens et conquéreur de terre,
Le plus vaillant qui onques fut en vie, - oncques = jamais
Chacun pour vous doit noir vêtir et querre : - querre = partir en quête
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
O Bretagne, pleure ton espérance,
Normandie, fais son enterrement,
Guyenne aussi, et Auvergne or t'avance, - or t'avance = avance-toi ici
Et Languedoc, quiers lui son monument. - quiers = cherche (impératif de quérir)
Picardie, Champagne et Occident
Doivent pour pleurer acquerre - acquerre = aller chercher
Tragédiens, Aréthusa requerre - requerre comme acquerre
Qui en eau fut par pleur convertie, - convertie = changée
Afin qu'à tous de sa mort le cœur serre :
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Hé! gens d'armes, ayez en remembrance - en remembrance = en souvenir
Votre père - vous étiez ses enfants -
Le bon Bertrand, qui tant eut de puissance,
Qui vous aimait si amoureusement;
Guesclin est mort : priez dévotement
Qu'il puisse paradis conquerre; - conquerre = gagner, conquérir
Qui deuil n'en fait et qui ne prie, il erre, - il erre = il se trompe
Car du monde est la lumière faillie : - faillie = tombée
De tout honneur était la droite serre : - (il) était la droite serre = la réserve directe
Pleurez, pleurez, fleur de chevalerie.
Réflexion faite, je crois que je vais écrire directement "Souche" qui a le nombre de syllabes voulu et est plus clair .
- henrietteMédiateur
Merci d'avoir mis ta version ici, Oudemia : c'est toujours très intéressant de pouvoir comparer !
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