- Invité31Sage
Est-ce que ça vous choque, en toute objectivité, que pour des 6e qui ne savaient absolument pas apprendre leurs leçons et ne retenaient rien -au point d'avoir des notes catastrophiques- on donne les synthèses (= définitions, règles de grammaire, d'orthographe) à recopier selon le principe suivant: 5 fois les définitions ou les règles courtes (2 lignes maxi), 3 fois les autres (1 seule fois ce qui serait vraiment long) ?
Par séance, je dirais qu'il y a entre 1 et 3 synthèses. Je ne les donne pas à recopier du jour pour le lendemain.
Je n'avais trouvé que ça pour mes 6 e et, hasard ou pas, ils avaient progressé et pas qu'en français.
Alors que les gamins ont l'air contents et demandent d'eux-mêmes à recopier, je m'en suis pris plein la tête par la déléguée des parents d'élèves en conseil.
Alors voilà: est-ce que vous pensez que j'ai tort ? Ce sont des enfants d'un niveau très très faible (jamais vu ça avant). Les synthèses sont l'aboutissement de ce qui a été vu et compris en cours.
Autre question: je vais normalement être inspectée. Que penserait un inspecteur de cette méthode ?
Merci d'avance.
Par séance, je dirais qu'il y a entre 1 et 3 synthèses. Je ne les donne pas à recopier du jour pour le lendemain.
Je n'avais trouvé que ça pour mes 6 e et, hasard ou pas, ils avaient progressé et pas qu'en français.
Alors que les gamins ont l'air contents et demandent d'eux-mêmes à recopier, je m'en suis pris plein la tête par la déléguée des parents d'élèves en conseil.
Alors voilà: est-ce que vous pensez que j'ai tort ? Ce sont des enfants d'un niveau très très faible (jamais vu ça avant). Les synthèses sont l'aboutissement de ce qui a été vu et compris en cours.
Autre question: je vais normalement être inspectée. Que penserait un inspecteur de cette méthode ?
Merci d'avance.
- charlottofraiseNiveau 10
Je ne sais pas ce qu'en pensera l'inspecteur, ça dépend de son degré d'ouverture aux réalités du terrain — et à l'efficacité de ta méthode.
Pour ce qui est de la déléguée des parents d'élèves, je comprends son agacement : ce n'est absolument pas normal qu'un professeur fasse travailler ses élèves et parvienne ainsi à les faire progresser !
Tu auras deviné que je suis entièrement d'accord avec toi , d'ailleurs j'appliquerais peut-être ta méthode à l'avenir ! Parents contents ou pas.
Pour ce qui est de la déléguée des parents d'élèves, je comprends son agacement : ce n'est absolument pas normal qu'un professeur fasse travailler ses élèves et parvienne ainsi à les faire progresser !
Tu auras deviné que je suis entièrement d'accord avec toi , d'ailleurs j'appliquerais peut-être ta méthode à l'avenir ! Parents contents ou pas.
- Invité31Sage
Merci Charlotte.
De toute manière je ne suis pas obligée d'en parler à l'inspecteur : c'est une méthode de travail pour les élèves chez eux.
J'ai bien failli me mettre à pleurer au conseil, c'était très dur. Cette gentille dame m'a fusillée du regard tout au long du conseil et n'a eu aucun mot positif à notre encontre, nous reprochant (à une collègue surtout) de trop les coller, à moi de leur mettre "une pression d'enfer"... C'était en septembre des gamins qui parlaient à voix haute sans se soucier du prof, qui se levaient sans demander, et qui se comportent à présent comme une classe normale... Aucune reconnaissance des parents sur ce point, rien.
Je vais les emmener à l'opéra, on va travailler dans un théâtre et on monte un spectacle: aucun remerciement, pas un mot de la part de cette charmante dame. Heureusement, j'ai eu un très fort soutien de la part de ma direction et de mes collègues et puis je me suis bien défendue aussi mais bon...
De toute manière je ne suis pas obligée d'en parler à l'inspecteur : c'est une méthode de travail pour les élèves chez eux.
J'ai bien failli me mettre à pleurer au conseil, c'était très dur. Cette gentille dame m'a fusillée du regard tout au long du conseil et n'a eu aucun mot positif à notre encontre, nous reprochant (à une collègue surtout) de trop les coller, à moi de leur mettre "une pression d'enfer"... C'était en septembre des gamins qui parlaient à voix haute sans se soucier du prof, qui se levaient sans demander, et qui se comportent à présent comme une classe normale... Aucune reconnaissance des parents sur ce point, rien.
Je vais les emmener à l'opéra, on va travailler dans un théâtre et on monte un spectacle: aucun remerciement, pas un mot de la part de cette charmante dame. Heureusement, j'ai eu un très fort soutien de la part de ma direction et de mes collègues et puis je me suis bien défendue aussi mais bon...
- MSFidèle du forum
Je trouve que ta méthode n'a rien de choquant, mais effectivement attention à l'IPR, apprendre par coeur et copier des règles n'est plus à l'ordre du jour depuis des lustres.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- Invité31Sage
C'est ce que je me dis aussi... En même temps si jamais il m'en parle (mais si je ne lui en parle pas, il ne peut pas le découvrir) je pourrais lui dire que 1) c'est tout ce que j'ai trouvé pour qu'ils apprennent, sinon ils n'ouvrent pas leur cahier 2) être capable de recopier un texte sans faire de fautes est une "compétence" du socle ...
Je suis un peu démoralisée aujourd'hui.
Je suis un peu démoralisée aujourd'hui.
- doctor whoDoyen
Alain dit deux ou trois trucs intéressants pour défendre la copie, dans Propos sur l'éducation. Si l'inspecteur a un minimum de culture, un argument d'autorité peut faire son petit effet.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Invité31Sage
Merci beaucoup Who! Je vais aller regarder ça, j'avais oublié (bon ma lecture est maintenant très ancienne)
- AlbertineNiveau 9
Lorsque les élève ont des notes lamentables aux leçons de grammaire, ils copient dix fois la leçon et font signer par les parents. Certaines leçons sont très longues...au bout de deux contrôles, ils se débrouillent tous pour avoir une note convenable, donc ça sert.
L'avis des inspecteurs? Je m'en moque!
L'avis des inspecteurs? Je m'en moque!
- AlbertineNiveau 9
J'ajoute: les parents sont généralement contents!
- ThalieGrand sage
Cela serait en effet intéressant d'avoir la référence exacte et la citation, je n'ai pas cet ouvrage que je n'ai pas lu d'ailleurs.doctor who a écrit:Alain dit deux ou trois trucs intéressants pour défendre la copie, dans Propos sur l'éducation. Si l'inspecteur a un minimum de culture, un argument d'autorité peut faire son petit effet.
- Invité31Sage
Je suis désolée, je viens de corriger un certain nombre de coquilles dans mes posts précédents...
- RuthvenGuide spirituel
Il y a de quoi être désespéré des parents qui semblent vouloir saborder délibérément leur propre progéniture. Bien évidemment que c'est une méthode qui fonctionne : je le faisais pour apprendre certaines leçons. Que font les lycéens qui font des fiches si ce n'est recopier les définitions et les thèses centrales ?
Je crains que la référence à Alain ne soit pas de nature à convaincre un IPR - j'imagine bien la réponse selon laquelle les sciences de l'éducation ont bien progressé depuis. Face à un inspecteur réticent, j'opterai plutôt pour une ligne de défense fondée sur la question de l'attention : on se rend compte aujourd'hui que l'omniprésence des écrans déstructure les capacités d'attention des enfants, y compris d'un point de vue biologique (Zimmerman/Christakis et Hayes cités par Stiegler dans Prendre soin de la jeunesse et des générations); la copie permet de développer chez les élèves un autre type d'attention - deep attention (captation de l'attention par un seul objet sur une longue période) - alors qu'ils vivent habituellement dans un autre registre, l'hyper-attention (=caractérisée par des oscillations rapides entre différentes tâches (...) recherchant un niveau élevé de stimulation et ayant une faible tolérance pour l'ennui).
Je crains que la référence à Alain ne soit pas de nature à convaincre un IPR - j'imagine bien la réponse selon laquelle les sciences de l'éducation ont bien progressé depuis. Face à un inspecteur réticent, j'opterai plutôt pour une ligne de défense fondée sur la question de l'attention : on se rend compte aujourd'hui que l'omniprésence des écrans déstructure les capacités d'attention des enfants, y compris d'un point de vue biologique (Zimmerman/Christakis et Hayes cités par Stiegler dans Prendre soin de la jeunesse et des générations); la copie permet de développer chez les élèves un autre type d'attention - deep attention (captation de l'attention par un seul objet sur une longue période) - alors qu'ils vivent habituellement dans un autre registre, l'hyper-attention (=caractérisée par des oscillations rapides entre différentes tâches (...) recherchant un niveau élevé de stimulation et ayant une faible tolérance pour l'ennui).
- RuthvenGuide spirituel
Pour Alain, on peut jeter un coup d'oeil à un de ses cours : Pédagogie enfantine, ici :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/esquisses_Alain/1_pedagogie_enfantine/pedagogie_enfantine.html
Et surtout au Propos sur l'éducation, ici :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/propos_sur_education/propos_sur_education.html
Par exemple XXXIII
"Pour l'ordinaire, je conçois la classe primaire comme un lieu où l'instituteur ne travaille guère, et où l'enfant travaille beaucoup. Non point donc de ces leçons qui tombent comme la pluie, et que l'enfant écoute les bras croisés. Mais les enfants lisant, écrivant, calculant, dessinant, récitant, copiant et recopiant. Le vieux système des moniteurs restauré ; car, pour les plus lourdes fautes d'orthographe ou de calcul, il est absurde de vouloir que le maître les suive et les corrige toutes. Beaucoup d'exercices au tableau noir, mais toujours répétés à l'ardoise, et surtout lents, et revenant, et occupant de larges tranches de temps, sans grande fatigue pour le maître, et au profit des enfants. Beaucoup d'heures aussi passées à mettre au net sur de beaux cahiers ; copier est une action qui fait penser. Enfin une sorte d'atelier. Que penseriez-vous d'un maître peintre qui peindrait devant ses élèves ? Aussi très peu de variété dans les travaux, attendu que la lecture, jointe à la récitation, est l'occasion d'apprendre de tout."
XL
"Il y eut un temps de proverbes, de poèmes, d'invariables récits. Temps de croyance ; et il n'importe guère si ce qu'on croit est vrai ou non. Il y a tout le bon sens possible dans les anciennes fables ; mais, par la nécessité de mémoire, et la crainte de s'égarer, l'esprit est serf. Peut-être faudrait-il dire que, dans l'ancienne sagesse, il n'y avait point d'espérance ; les mêmes che­mins toujours, et la même fin. Le même ordre, la même vitesse, les mêmes pauses, tel est le royaume de mémoire. Lire corrige premièrement cette peur de penser mal. Lire en chantant, ce n'est que l'apprentissage. Lire des yeux, éprouver l'objet invariable, l'explorer d'un coup d'œil, y revenir, c'est la perfection du lire. Les pensées d'aventure trouvent ici un soutien, un commen­cement d'espérance, par la perspective de l'art d'écrire. Et c'est là qu'il faut viser, par les exercices entremêlés de lire, de relire, de copier, d'imiter, de corriger, de recopier, je dirais même d'imprimer ; car pourquoi l'enfant ne donnerait-il pas à ses pensées, revues, corrigées, nettoyées, cette forme architecturale ? Au reste, il est toujours bon d'imiter, en écrivant, les formes typographiques, car l'imprimé est maintenant le roi de l'esprit. Ainsi, en s'appuyant toujours sur la règle de l'ancienne sagesse, qui est de ne rien changer aux pensées, on apprendrait peu à peu à changer en conservant. C'est douter et croire d'un même mouvement."
LIV
"L'art d'apprendre se réduit donc à imiter longtemps et à copier longtemps, comme le moindre musicien le sait, et le moindre peintre. Et l'écriture présente cette importante vérité à ceux qui savent voir ; car les écritures des gens mal instruits se ressemblent, et les différences, s'il y en a, sont d'extravagance ou d'accident ; en revanche l'écriture de l'homme cultivé est propre à lui d'autant plus qu'elle est mieux soumise au modèle commun."
http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/esquisses_Alain/1_pedagogie_enfantine/pedagogie_enfantine.html
Et surtout au Propos sur l'éducation, ici :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/propos_sur_education/propos_sur_education.html
Par exemple XXXIII
"Pour l'ordinaire, je conçois la classe primaire comme un lieu où l'instituteur ne travaille guère, et où l'enfant travaille beaucoup. Non point donc de ces leçons qui tombent comme la pluie, et que l'enfant écoute les bras croisés. Mais les enfants lisant, écrivant, calculant, dessinant, récitant, copiant et recopiant. Le vieux système des moniteurs restauré ; car, pour les plus lourdes fautes d'orthographe ou de calcul, il est absurde de vouloir que le maître les suive et les corrige toutes. Beaucoup d'exercices au tableau noir, mais toujours répétés à l'ardoise, et surtout lents, et revenant, et occupant de larges tranches de temps, sans grande fatigue pour le maître, et au profit des enfants. Beaucoup d'heures aussi passées à mettre au net sur de beaux cahiers ; copier est une action qui fait penser. Enfin une sorte d'atelier. Que penseriez-vous d'un maître peintre qui peindrait devant ses élèves ? Aussi très peu de variété dans les travaux, attendu que la lecture, jointe à la récitation, est l'occasion d'apprendre de tout."
XL
"Il y eut un temps de proverbes, de poèmes, d'invariables récits. Temps de croyance ; et il n'importe guère si ce qu'on croit est vrai ou non. Il y a tout le bon sens possible dans les anciennes fables ; mais, par la nécessité de mémoire, et la crainte de s'égarer, l'esprit est serf. Peut-être faudrait-il dire que, dans l'ancienne sagesse, il n'y avait point d'espérance ; les mêmes che­mins toujours, et la même fin. Le même ordre, la même vitesse, les mêmes pauses, tel est le royaume de mémoire. Lire corrige premièrement cette peur de penser mal. Lire en chantant, ce n'est que l'apprentissage. Lire des yeux, éprouver l'objet invariable, l'explorer d'un coup d'œil, y revenir, c'est la perfection du lire. Les pensées d'aventure trouvent ici un soutien, un commen­cement d'espérance, par la perspective de l'art d'écrire. Et c'est là qu'il faut viser, par les exercices entremêlés de lire, de relire, de copier, d'imiter, de corriger, de recopier, je dirais même d'imprimer ; car pourquoi l'enfant ne donnerait-il pas à ses pensées, revues, corrigées, nettoyées, cette forme architecturale ? Au reste, il est toujours bon d'imiter, en écrivant, les formes typographiques, car l'imprimé est maintenant le roi de l'esprit. Ainsi, en s'appuyant toujours sur la règle de l'ancienne sagesse, qui est de ne rien changer aux pensées, on apprendrait peu à peu à changer en conservant. C'est douter et croire d'un même mouvement."
LIV
"L'art d'apprendre se réduit donc à imiter longtemps et à copier longtemps, comme le moindre musicien le sait, et le moindre peintre. Et l'écriture présente cette importante vérité à ceux qui savent voir ; car les écritures des gens mal instruits se ressemblent, et les différences, s'il y en a, sont d'extravagance ou d'accident ; en revanche l'écriture de l'homme cultivé est propre à lui d'autant plus qu'elle est mieux soumise au modèle commun."
- Invité31Sage
Ruthven:
Grâce à tes nombreuses références (quelle culture !) l'envie me vient de rédiger un courrier bien senti aux parents, avant la réunion où je dois les rencontrer...
histoire de leur faire comprendre les enjeux d'une telle démarche.
Tout cela reprend et reformule avec grâce et justesse mes convictions profondes quant à ce travail de copie, qui me semble à moi aussi essentiel.
La question des écrans que tu soulèves à raison est d'autant plus cruciale que chez l'immense majorité de mes élèves, la télé est allumée en permanence, dans un foyer la plupart du temps déjà bruyant (familles nombreuses) et que certains ont une console ou une télé dans leur chambre.
Merci beaucoup à vous tous, vos messages sont précieux car ces attaques me rendent malade.
Grâce à tes nombreuses références (quelle culture !) l'envie me vient de rédiger un courrier bien senti aux parents, avant la réunion où je dois les rencontrer...
histoire de leur faire comprendre les enjeux d'une telle démarche.
Tout cela reprend et reformule avec grâce et justesse mes convictions profondes quant à ce travail de copie, qui me semble à moi aussi essentiel.
La question des écrans que tu soulèves à raison est d'autant plus cruciale que chez l'immense majorité de mes élèves, la télé est allumée en permanence, dans un foyer la plupart du temps déjà bruyant (familles nombreuses) et que certains ont une console ou une télé dans leur chambre.
Merci beaucoup à vous tous, vos messages sont précieux car ces attaques me rendent malade.
- doctor whoDoyen
Et tu peux y aller dans la déconnade en disant que tu veux ainsi les "mettre en activité" et éviter le cours magistral. Ca fera beaucoup rire.
Effectivement, Alain ne convaincra pas vraiment. Mais il faut avoir des références, n'importe lesquelles, pour montrer qu'on est vraiment des cadres, ayant la compétence pour concevoir et justifier sa méthode, de manière rationnelle et documentée.
A la limite, on peut défendre Alain, avec toutes les nuances nécessaires, en arguant qu'en éducation, il ne faut pas mélanger les ordres. Foucault, Derrida, Barthes, le déconstructivisme post-moderne, Lacan et cie, c'est très bien à l'université. Mais à l'école, ce n'est pas à sa place.
C'est comme défendre la géométrie euclidienne contre un IPR la débinant en conseillant Einstein et la géométrie des espaces courbes. Pas à l'école!
Effectivement, Alain ne convaincra pas vraiment. Mais il faut avoir des références, n'importe lesquelles, pour montrer qu'on est vraiment des cadres, ayant la compétence pour concevoir et justifier sa méthode, de manière rationnelle et documentée.
A la limite, on peut défendre Alain, avec toutes les nuances nécessaires, en arguant qu'en éducation, il ne faut pas mélanger les ordres. Foucault, Derrida, Barthes, le déconstructivisme post-moderne, Lacan et cie, c'est très bien à l'université. Mais à l'école, ce n'est pas à sa place.
C'est comme défendre la géométrie euclidienne contre un IPR la débinant en conseillant Einstein et la géométrie des espaces courbes. Pas à l'école!
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Invité31Sage
Des références, j'en avais quelques-unes il y a quelques années. A présent j'en ai beaucoup moins: peu de temps pour lire ce genre de choses entre ma thèse, mes enfants et le collège.
J'aimerais beaucoup me remettre "à niveau" de ce côté avec quelques lectures pendant l'unique semaine de vacances que je m'octroie à Noël sans thèse ni copie ni cours à préparer (je n'ai pas pris de vacances depuis août). Des titres à me suggérer ? je vais déjà me procurer "Prendre soin de la jeunesse et des générations" mentionné par Ruthven.
J'aimerais beaucoup me remettre "à niveau" de ce côté avec quelques lectures pendant l'unique semaine de vacances que je m'octroie à Noël sans thèse ni copie ni cours à préparer (je n'ai pas pris de vacances depuis août). Des titres à me suggérer ? je vais déjà me procurer "Prendre soin de la jeunesse et des générations" mentionné par Ruthven.
- RuthvenGuide spirituel
Le site skholè donne des pistes intéressantes :
http://skhole.fr/
Il dépasse les clivages traditionnels (le dernier livre de la bourdieusienne C. Nordmann, La fabrique de l'impuissance, y a une très bonne recension) ; j'y ai découvert la pensée de Vygotski.
Il y a, dans la même galaxie intellectuelle, le site d'Ars Industrialis (association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit) (toujours à partir de l'oeuvre de Stiegler) :
http://www.arsindustrialis.org/
en particulier cette conférence sur la destruction de l'attention :
http://www.arsindustrialis.org/destruction-et-formation-de-lattention-considérations-sur-la-crise-systémique-de-léducation-et-ses-c
http://skhole.fr/
Il dépasse les clivages traditionnels (le dernier livre de la bourdieusienne C. Nordmann, La fabrique de l'impuissance, y a une très bonne recension) ; j'y ai découvert la pensée de Vygotski.
Il y a, dans la même galaxie intellectuelle, le site d'Ars Industrialis (association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit) (toujours à partir de l'oeuvre de Stiegler) :
http://www.arsindustrialis.org/
en particulier cette conférence sur la destruction de l'attention :
http://www.arsindustrialis.org/destruction-et-formation-de-lattention-considérations-sur-la-crise-systémique-de-léducation-et-ses-c
- doublecasquetteEnchanteur
Lynette a écrit:Est-ce que ça vous choque, en toute objectivité, que pour des 6e qui ne savaient absolument pas apprendre leurs leçons et ne retenaient rien -au point d'avoir des notes catastrophiques- on donne les synthèses (= définitions, règles de grammaire, d'orthographe) à recopier selon le principe suivant: 5 fois les définitions ou les règles courtes (2 lignes maxi), 3 fois les autres (1 seule fois ce qui serait vraiment long) ?
Par séance, je dirais qu'il y a entre 1 et 3 synthèses. Je ne les donne pas à recopier du jour pour le lendemain.
Je n'avais trouvé que ça pour mes 6 e et, hasard ou pas, ils avaient progressé et pas qu'en français.
Alors que les gamins ont l'air contents et demandent d'eux-mêmes à recopier, je m'en suis pris plein la tête par la déléguée des parents d'élèves en conseil.
Alors voilà: est-ce que vous pensez que j'ai tort ? Ce sont des enfants d'un niveau très très faible (jamais vu ça avant). Les synthèses sont l'aboutissement de ce qui a été vu et compris en cours.
Autre question: je vais normalement être inspectée. Que penserait un inspecteur de cette méthode ?
Merci d'avance.
Juste un petit truc en passant, peut-être sans importance d'ailleurs, puisque mes élèves sont au CE1 (élèves de sept à huit ans).
Excusez-moi, d'ailleurs, si je vous ennuie avec mes histoires de tout-petits.
Hier matin, je devais leur faire travailler l'utilisation des lettres "c" ou "qu" (et accessoirement "q") pour transcrire le son [k] pendant mon créneau orthographe de l'emploi du temps (9 h 45 / 10 h 15).
Or, chaque matin, en arrivant, pendant que je m'occupe des plus jeunes (GS et CP), les CE1 commencent leur matinée par la copie des leçons qu'ils auront à apprendre le soir. Je précise que ce sont tous les cinq de bons lecteurs et qu'ils comprennent généralement ce qu'ils lisent (je peux affirmer cela puisqu'ils ne me disent quasiment jamais qu'ils ne savent pas ce qu'il faut faire après avoir lu une consigne d'exercice ou un énoncé de problème et que, généralement, leurs réponses aux questions de compréhension de textes sont correctes). C'est d'ailleurs pour cela que j'ai pu sans hésitation opter pour une copie de la leçon antérieure à la leçon elle-même.
La leçon à copier était rédigée ainsi :
"Devant i ou e, on écrit toujours qu.
exemples : quille, question.
Devant les autres lettres, on trouve plutôt un c.
exemples : corne, cube, cave, clé, cri.
Il existe des exceptions : quatre, quoi, quand, ...
Certains mots se terminent juste par la lettre q (cinq, coq) ou la lettre c (sac, lac, bec, parc)."
Au moment de la leçon d'orthographe, j'écris un texte au tableau et les élèves des trois niveaux repèrent les mots contenant le son [k]. Nous rangeons ensemble ces mots dans des colonnes.
Je leur demande ensuite de trouver la règle. Les CP gadouillent un peu (nous n'avons pas encore étudié "ce" et "ci"). Je demande aux CE1 d'expliciter la règle.
Et là, surprise ! Sur les cinq élèves ayant copié la leçon trois quarts d'heure plus tôt, leçon qui, en plus, était un rappel de notions vues et revues au CP et à de nombreuses reprises dans les dictées depuis le début de l'année, deux élèves étaient totalement incapables de rappeler ce qu'elles venaient de copier ! Chez les trois autres, c'était un peu mieux, mais ce qu'ils étaient capables de dire venait peut-être après tout de leurs connaissances antérieures et le texte copié ne leur avait pas servi de "réactiveur de mémoire".
La consigne donnée étant de copier la leçon, la machine avait tourné à vide : ils avaient copié, sans aucune faute, en mettant bien les petites couleurs au bon endroit, en sautant des lignes pour faire plaisir à la maîtresse, mais en aucun cas, il ne leur était venu à l'idée qu'ils auraient pu lire et enregistrer ce qu'ils lisaient.
Je ne sais pas si certains élèves de 6° peuvent encore avoir ce genre d'attitude, mais, pour les miens en tout cas, à partir de demain matin, avant de leur donner l'ordre de copier leur leçon, ils vont avoir droit à une lecture à voix haute avec demande d'explications phrase par phrase.
- Invité31Sage
Merci Double-casquette: c'est extrêmement enrichissant au contraire. En fait, pour ma part, ils copient après qu'on ait passé l'heure sur la règle -et je m'évertue encore à tenter d'avoir une démarche inductive avec eux, la règle venant après les premiers exercices et étant ensuite vérifiées par des exercices d'entraînement.
J'essaie aussi de faire en sorte que ce soit eux qui formulent cette synthèse, avec leurs propres mots (récente évolution, ils n'en étaient pas capables en début d'année).
Je dois vous laisser, ma cadette vient de casser une boule de Noël.
J'essaie aussi de faire en sorte que ce soit eux qui formulent cette synthèse, avec leurs propres mots (récente évolution, ils n'en étaient pas capables en début d'année).
Je dois vous laisser, ma cadette vient de casser une boule de Noël.
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