partiels : l"hécatombe...

Oui, je sais, c'était prévisible, mais enfin, à ce point, c'est du jamais vu.

Sur 20 copies corrigées, seulement deux sortent du lot parce qu'elles font un relatif effort d'analyse (enfin, la meilleure note c'est 13 quand même)

Le reste, c'est navrant : orthographe médiocre, phrases qui ne veulent rien dire, néologismes à tout va, paraphrase omniprésente, j'en passe et des meilleures.

C'est le degré zéro de l'analyse : si ces étudiants là arrivent à boucler leurs études de lettres, c'est qu'il y aura un réel problème de fonctionnement à mon avis

Eh beh ! Si ça peut te rassurer, je suis en dernière année de licence, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y'a eu un sacré écrémage depuis la 1ère année! Beaucoup arrivent en lettres sans vraiment savoir ce que c'est, ni en ayant un réel attrait pour la littérature (ou de vraies capacités dans ce domaine...). La sélection se fait dès la fin du 1er semestre où se produit là une réelle hécatombe!

Tiens je viens juste de me rendre compte qu' "hécatombe" était justement le mot que tu as utilisé en titre...

Pas tellement étonnant. On brade le bac (et tout ce qui précède). Il faut bien que le principe de réalité s'exerce à un moment ou un autre. Plus c'est tard, plus c'est cruel et irrémédiable, c'est tout.
A part ça, quand je parle d'exigence au collège, on me traite de monstre... Je me demande bien ce qui est monstrueux, moi, dans tout ça.

J'en enseigné quelques années à la fac de ***, et j'ai eu entre les mains des copies consternantes (pour la prépa CAPES, j'ai même eu une étudiante qui ne savait pas reconnaître un adjectif épithète d'un attribut... et bien elle a été admissible !!! pas admise, heureusement...)

Bientôt on dira que les profs de fac coulent les élèves par pur élitisme et on reverra les modalités d'évaluation...

sand a écrit:Bientôt on dira que les profs de fac coulent les élèves par pur élitisme et on reverra les modalités d'évaluation...

hélas... c'est déjà le cas, malheureusement.

sinon, pour achever de vous faire rire (ou pleurer) j'ai eu droit à la "majestuosité" du personnage, à "une description qui manie bien le pointillisme de l'auteur" (hum), à une sous-partie nommée "les fleurs, ça fane", à des phrases de 10 lignes sans aucun sens, à des hors-sujet interminables, à des considérations hautement philosophiques telles que "sans la nature, on meurt"...

et la seule figure de style employée sur l'ensemble des copies est le champs lexical.

Sinon, par contre, ils ont fait TOUT ce que j'avais dis de ne pas faire dans leur commentaire (ça valait le coup de leur filer une méthode de 4 pages rédigée)

Depuis des années, on le dit : le niveau baisse!

Ma femme a donné quelques cours de latin en première année en 2009. Incroyable, le niveau! Le plus marrant : un magnifique "Ils combattèrent."

Je pense qu'en prépa, ils sont meilleurs à la base, mais aussi qu'on les tacle méchamment dès le début, et qu'ils sont obligés de s'y mettre sérieusement. La fac, comment dire ? ne leur met pas tout à fait la même pression.

Heureusement, la réforme du lycée prévoit d'axer l'année de term sur de la méthodologie et de la préparation aux cursus du supérieur. Ca changera tout.

doctor who a écrit:Heureusement, la réforme du lycée prévoit d'axer l'année de term sur de la méthodologie et de la préparation aux cursus du supérieur. Ca changera tout.

elle me fait tjrs autant rigoler celle là!!

c'est clair !!

doctor who a écrit:Je pense qu'en prépa, ils sont meilleurs à la base, mais aussi qu'on les tacle méchamment dès le début, et qu'ils sont obligés de s'y mettre sérieusement. La fac, comment dire ? ne leur met pas tout à fait la même pression.

L'université n'a pas les moyens de leur mettre la pression, sans même parler de la culture des universitaires qui attendent trop souvent des élèves clés en main.

lilith888 a écrit:
Sinon, par contre, ils ont fait TOUT ce que j'avais dis de ne pas faire dans leur commentaire (ça valait le coup de leur filer une méthode de 4 pages rédigée)

C'est quand même fascinant cette incapacité à prendre en compte des exigences fixées préalablement (au lycée, c'est exactement la même chose ; on a beau leur répéter 50 fois le principe, les tacler dans leurs devoirs, ils ne peuvent s'empêcher de suivre leur idée).

oui, enfin, lire deux classiques en un semestre pour des étudiants en littérature, ce n'est pas trop demander, non ?

Ruthven a écrit:
C'est quand même fascinant cette incapacité à prendre en compte des exigences fixées préalablement (au lycée, c'est exactement la même chose ; on a beau leur répéter 50 fois le principe, les tacler dans leurs devoirs, ils ne peuvent s'empêcher de suivre leur idée).

je te le fais pas dire :
- souligner les titres d'oeuvres ? Que nenni !
- Ecrire les mots en entier ? trop dur !
- Ne pas mettre "pour conclure" en début de conclusion ? Paf ! ils le mettent tous !
- Et sinon, je pars à la pêche aux devinettes pour savoir de quelle ligne proviennent les éléments de textes relevés...

lilith888 a écrit:oui, enfin, lire deux classiques en un semestre pour des étudiants en littérature, ce n'est pas trop demander, non ?

Tu voulais dire "deux par semaines", rassure-moi?

même pas........... désolée.

et si je te dis qu'il y en a qui me sortent que dans Le Lys dans la vallée, il y a un jeune précepteur avide de reconnaissance et passionné de Napoléon..................

Le lys noir dans la vallée rouge de Stendhac (ou Balzal?)

doctor who a écrit:Le lys noir dans la vallée rouge de Stendhac (ou Balzal?)

Mouarf!

Il y a certes une certaine sélection à la sortie de la première année mais quand on voit les coefficients des options: informatique (épreuve à laquelle tous les étudiants ont entre 17 et 20); langue vivante; projet pro; analyse filmique et cie... Même avec un petit 6 en fondamentale il est tout à fait possible de valider son année!

Et y a pas des TPE?