[Le Monde] Les universitaires croulent sous les heures complémentaires

À ce point là, non : c'était aussi — et en réalité surtout — destiné à réaliser des “économies d'échelle” (disait un certain P. Hetzel à une certaine époque).

Jul a écrit:

RogerMartin a écrit:Voilà, ce qui a gone wrong, c'est exactement ce qu'on avait prédit à l'époque. Rappelons qu'aucun gouvernement dit de gauche n'a eu l'énergie de revenir sur cette cochonnerie de LRU.

Ce n'était pas une uniformisation de la loi pour se conformer à l'UE cette réforme de l'université ?

Absolument pas, non, d'ailleurs pas plus que la semestrialisation du processus de Bologne : Oxford, Cambridge (qui étaient en UE jusqu'au Brexit) et d'autres facs ont conservé des trimestres, et n'ont pas de semestres, alors que le petit père Allègre nous expliquait que sinon on ne pourrait pas faire Erasmus , mais c'est tellement plus facile de dire à tout le monde que c'est la faute de l'Europe. L’État voyait tout l'avantage de refiler aux universités jusqu'à la gestion de leur paie -- il n'y a pas de petites économies, et il aurait fallu un peu de courage pour revenir en arrière, courage qui n'a pas caractérisé les gouvernements Hollande.

C'est d'autant plus amusant, si j'ose dire, que certains pays ont accepté une partie, certains aspects du processus de Bologne, par ex. la Suisse avec les crédits de transfert et la structure LMD, mais sans les aspects les plus ineptes et délirants.

Le plus comique, c'est qu'en France le MESR s'est engouffré dans la semestrialisation parce qu'ils voyaient là l'occasion, soyons clairs, de faire plier les facs de droit qui refusaient d'organiser du contrôle continu en leur imposant des semestres qui allaient les forcer à couper les évaluations annuelles en deux, ahaha. C'était compter sans le génie des juristes, qui ont maintenu les évaluations finales, mais en doublant le volume horaire des enseignements évalués.
Enfin, cela permet de faire suer les enseignants chercheurs du 10 septembre au 10 juillet, et de limiter au maximum les moments où ils peuvent faire de la recherche, donc le MESR n'a pas tout perdu

Il n'empêche que, chez ces crânes d'œuf, certains pensaient réellement qu'il fallait semestrialiser pour que les étudiants puissent changer de pays tous les six mois : j'en ai croisé, des comme ça, qui étaient réellement allumés.

Voilà, je suis très en faveur des séjours à l'étranger, mais annuels, parce que dix-douze petites semaines je ne vois pas trop l'intérêt.

Et il semble, d'ailleurs, que ce soit le cas de l'immense majorité des étudiants. Ce qui n'est guère étonnant.

epekeina.tes.ousias a écrit:Il y a eu une époque où je l'aurais fait, ça où renvoyer les heures comp' d'une année sur le service de l'année suivante (partiellement, pour “étaler” les paiements — ce qu'on est incité à faire et que certains font pour ne pas passer le cap des 5000€ et être imposables, ce qui est encore une autre histoire). Mais aujourd'hui, pas question, il ne faut pas pousser, c'est carrément suicidaire.

c'est 8000 euros le seuil d'imposition des heures sup.

Tu as raison : il faut donc largement dépasser le “x 2” — si l'on est EC.