Capes d'anglais après reconversion ingénieur

Bonjour
j'envisage de me reconvertir en prof d'anglais après une déjà longue carrière de 30 ans en tant qu'ingénieur. Je souhaitais devenir prof de maths mais me replonger dans mes cours de prépa d'il y a 35 ans ne m'enthousiaste pas tellement. J'adore l'anglais, la culture anglaise, je suis presque bilingue, lis presque tous mes livres en anglais, a vécu en Angleterre, etc. Mais est-ce suffisant pour réussir le CAPES d'anglais? Je pense le préparer bien sûr, mais je serai en compétition avec des personnes qui ont fait des licenses de lettres, de véritables littéraires (Je reste avant tout un scientifique). Pensez vous que j'ai une chance? Et comment se préparer au mieux? Et pensez vous que je fais le bon choix, que je pourrais enseigner (passer le concours est une chose, enseigner en est une autre...). Merci

Il n'y a plus grand chose de littéraire dans le capes actuel, beaucoup de stagiaires que nous voyons passer dans mon établissement ne connaissent pas l'anglais élisabethain. Je crois que vous n'avez pas à vous inquiéter, il n'y a plus d'oeuvres complètes au programme du capes, donc peu d'épreuves disciplinaires, en tout cas pas littéraires.
En revanche je ne vous conseillerais pas de tenter l'agrégation, qui elle conserve ses spécificités.

Le salaire de certifié n'est pas celui d'un ingénieur avec 30 ans de maison, il faut bien regarder les grilles de rémunération, ainsi que les conditions de mutation et de première nomination : un fonctionnaire d'état ne choisit pas toujours où il exerce. En région parisienne il y a de gros besoins en anglais dans les académies de Créteil et Versailles, mais il peut y avoir pas mal de temps de transport ; si on souhaite partir de l'Île-de-France, les régions Bretagne ou Midi sont très compliquées à obtenir, alors que l'académie d'Amiens est ultra déficitaire.

Jleg a écrit: Et pensez vous que je fais le bon choix, que je pourrais enseigner (passer le concours est une chose, enseigner en est une autre...). Merci

Effectivement. Le problème c'est d'être capable d'enseigner ensuite. Je vous conseille de lire les fils existants sur ce type de reconversion. Je ne sais pas ce que vous connaissez du métier de professeurs, mais si ce sont seulement vos souvenirs d'élève d'il y a 35 ou 40 ans, vous risquez d'avoir un choc (pas des savoirs ). RogerMartin vous a parlé de la rémunération mais ce qui m'interpelle dans votre cas, c'est votre âge: attention, professeur est un métier (très) fatigant actuellement (y compris physiquement d'ailleurs). Bref, il faut beaucoup d'énergie et une bonne santé, choses qui se perdent un peu avec l'âge . Je vous conseille aussi de lire tous les fils des stagiaires pour avoir une petite idée de la difficulté des débuts dans le métier (et de la pression de l'institution).

Par contre, puisque vous êtes en IdF apparemment, vous n'aurez a priori pas de problème pour avoir un poste pas trop loin de chez vous (sauf si vous habitez dans des coins excentrés).

Sinon, pour le Capes lui-même, je ne pense pas que ce soit très dur à avoir actuellement si vous êtes quasi bilingue, et comme l'a bien fait remarquer Lord Steven, il n'y a plus beaucoup de littérature au Capes. Vous pouvez regarder les épreuves et rapports de jury des années précédentes pour vous faire une idée des attendus du concours.

Cit6 (ex-scientifique reconvertie en professeur de langue).

J'ajoute que savoir parler, lire et écrire ne garantit pas la capacité à enseigner la langue dans toutes ses composantes. Pour faire simple, la "grammaire" et tout ce qui fait le sel de l'anglais : son système phonologique. Ce dernier doit absolument est cohérent en production (à moins d'avoir un système parfaitement US, il faudra éviter de glisser des "r" , faire attention à ses "t", respecter le "a" dans "can't" (celui de are / father) ...

C'est néanmoins faisable. Je connais bien le parcours de plusieurs personnes en reconversion post 30aine qui sont maintenant titulaires. Ils ont dû assimiler beaucoup mais vraiment beaucoup de choses techniques (linguistique & didactique) mais ils snt heureux. La dernière, au parcours atypique, a reçu beaucoup d'éloges lors de son stage de la part de tous les évaluateurs.

Merci pour vos messages.
Pour la phonologie, faut il savoir parfaitement traduire les mots en phonétique et savoir où placer les intonations ? Tout savoir sur le Schwa, etc ?
Sur le salaire, je crois comprendre que les 2/3 de l'ancienneté est reprise maintenant quelque soit le concours. Cela fait 20 ans pour moi (30 ans de carrière). Quelqu'un pourrait m'aider à estimer mon salaire net en région parisienne ?
Finalement conseillez-vous de passer par le cned ou organisme similaire pour la préparation, ou bien simplement acheter quelques annales ?
Merci encore

Il suffit de taper dans n'importe quel moteur de recherche "grille salaire capes" pour avoir l'échelle de rémunération à jour pour le brut. Je ne sais pas du tout comment sont faits les reclassements, en effet.

Pour le reclassement, lis bien les textes dans les petites lignes… je me demande si ce n’est pas limité (par exemple tu ne pourrais pas récupérer plus de X années d’ancienneté…) C’est une disposition très récente donc peu connue de la plupart des collègues. Et attention à vérifier comment elle affecte le CAPES (ou le CAFEP si tu vises le privé), car il y a peut-être des différences avec les CAPET et CAPLP (enseignement technique et professionnels), qui je crois on longtemps eu des reprises d’ancienneté pour attirer des professionnels expérimentés dans leur domaine.

Pour la phonologie, bien maîtriser l’accentuation et des règles (ainsi que les règles de prononciation des voyelles) est également très important. Mais sans être réfractaire au sujet, avec un bon manuel et une bonne dose d’entraînement ça se rattrape

Pour avoir le capes de maths, à en croire certains collègues, nul n’est besoin d’avoir un niveau de fin de prépa. Si c’est votre souhait initial, pourquoi ne pas essayer le capes de maths plutôt que celui d’anglais?
Par contre, comme mes collègues ici, je crains que vous n’ayez une grosse déception en vous retrouvant en établissement. Si vous quittez votre emploi à la cinquantaine, ce sera difficile de revenir ensuite.
Votre profil pourrait être un avantage pour certains postes de PRAG/PRCE (profs du secondaire employés dans le supérieur) mais je crains que votre âge ne constitue un frein là aussi.

dandelion a écrit:Pour avoir le capes de maths, à en croire certains collègues, nul n’est besoin d’avoir un niveau de fin de prépa. Si c’est votre souhait initial, pourquoi ne pas essayer le capes de maths plutôt que celui d’anglais?
Par contre, comme mes collègues ici, je crains que vous n’ayez une grosse déception en vous retrouvant en établissement. Si vous quittez votre emploi à la cinquantaine, ce sera difficile de revenir ensuite.
Votre profil pourrait être un avantage pour certains postes de PRAG/PRCE (profs du secondaire employés dans le supérieur) mais je crains que votre âge ne constitue un frein là aussi.

Dans ma fac, les ESAS (anciennement PRAG/PRCE) sont recrutés à un âge entre 28 et 45 ans, pas au-delà. Si c'est pour un poste pérenne, on veut avoir des gens qui pourront rester au minimum 20 ans.

La question qu'il serait intéressant de te poser, ce serait plutôt quelle matière tu te verrais le plus enseigner entre maths et anglais, que ce soit en collège ou en lycée, en tronc commun ou en spé. Etant donnée ta formation, tu serais sans doute très utile aux élèves en mathématiques (ce qui ne signifie pas que tu ne pourrais pas faire un bon professeur d'anglais ;-)).

Dans tous les cas, je te conseille de contacter parmi tes relations (ou relations de relations) des professeurs d'anglais et mathématiques pour leur demander s'ils veulent bien te parler de leur métier devant un café ou autour d'un bon dîner ;-), puis de faire des démarches pour les observer en cours (s'ils sont d'accord ainsi que leur chef d'établisssment). Dans le cas où le chef d'établissement ne voudrait pas, les diocèses dans le privé sous contrat sont généralement très ouverts aux observations (quand j'étais étudiante il y avait même des publicités en ce sens). Afin que tu voies à quoi ressemble vraiment le métier aujourd'hui. Et si tu peux même demander un congé sans soldes de quelques mois pour tester en tant que contractuel avant de te lancer dans les concours, en pouvant récupérer ton emploi d'ingénieur en cas de déception, ce serait même encore mieux.

Enfin, dernière petite remarque : j'ignore si la pension de retraite est un critère pour toi, mais il pourrait peut-être plus intéressant, si tu te tournait dans l'enseignement, que tu rejoignes l'enseignement privé sous contrat pour rester dans le régime général et ne pas risquer les désagréments des polypensionnés. Mais c'est vraimment à voir au cas. Et sachant que tu ne pourras pas postuler sur des postes dans le supérieur public si tu es dans le privé (mais cf. posts précédents concernant l'âge).

Jleg a écrit:Merci pour vos messages.
Pour la phonologie, faut il savoir parfaitement traduire les mots en phonétique et savoir où placer les intonations ? Tout savoir sur le Schwa, etc ?
Sur le salaire, je crois comprendre que les 2/3 de l'ancienneté est reprise maintenant quelque soit le concours. Cela fait 20 ans pour moi (30 ans de carrière). Quelqu'un pourrait m'aider à estimer mon salaire net en région parisienne ?
Finalement conseillez-vous de passer par le cned ou organisme similaire pour la préparation, ou bien simplement acheter quelques annales ?
Merci encore

C’est déjà un très bon début si tu sais ce qu’est le schwa !!

Dans la pratique, l’API est très peu utilisé / enseigné (il y a tellement de choses à faire).

En fait, je pensais davantage à la qualité de TON anglais parlé à toi. Si tu es capable d’avoir du recul, c’est bonus ! (Et cela se travaille, de toutes façons).

Lis et relis les rapports de jury. Regarde les vidéos de Mme Sandrine Oriez, ce professeur d’université est géniale !

Bon courage !