La rémunération des référents numériques divisée par 2 à Clermont-Ferrand

Depuis cette rentrée, le rectorat de Clermont- Ferrand a décidé de diviser par deux l’IMP qui rétribue les missions des professeurs Ressources des Usages du Numérique (RUPN). 160 professeurs en charge de missions numériques ont signé une lettre adressée au rectorat que s’est procurée le Café pédagogique. « La baisse de rémunération, pour cette mission est un manque de reconnaissance de la charge de travail de celle-ci », nous dit un enseignant référent démissionnaire. A l’heure de la gestion des Pix, d’Evalang, des ENT et autres ASSR, qui va prendre cette fonction pour 625 euros par an ? De nombreuses défections dans les établissements de l’académie sont à prévoir.  Cette décision restera-t-elle localisée dans cette académie ?

https://cafepedagogique.net/2024/09/30/exclusif-les-rupn-mis-au-regime-sec-a-clermont-ferrand/

Et ce n'est que le début des restrictions, probablement. C'est honteux. Aucun autre ministère ne se permet ca.

On a toujours des bonnes idées chez nous..

Le rectorat de Clermont a décidé que les collèges privés n'avaient pas d'IMP référent culture par exemple. Les lycées privés, oui, les collèges ou lycées publics, oui, pas les collèges. "Faites vous rémunérer en IPE" m'a répondu la grande cheffe des affaires culturelles (soit dit en passant, les IPE sont censées rémunérer - très mal - les heures passées en atelier hors temps scolaire...). Ce rectorat gratte partout, sur tout... deux AESH que je connais n'ont pas été payées ce mois-ci par exemple "vous aurez un rattrapage par la suite". Chouette.

Pas d'imp référent culture non plus dans mon collège public de l'académie de Lyon...

J'ai 1.25 IMP pour la mission de référent numérique. Décision de mes collègues de me donner 0.25 en plus, compte tenu du travail qu'ils reconnaissent.
Le jour où l'on me passe à 0.5 comme à Clermont, je démissionne.
C'est une honte ce qui se passe. On nous demande maintenant de faire de plus en plus de bénévolat.
Je fais (faisais) partie d'un groupe de travail académique pour le numérique. On se réunissait 3 fois par an. Depuis cette rentrée, finies les réunions avec ordre de mission. Si l'on veut se voir c'est en visio ou sur les vacances (sans OM bien sûr). 25 ans de travail qui s'arrêtent car nous refusons de continuer dans ces conditions. Je suis furax.
En plus je suis allée voir les formations. Soit le soir en visio, soit pendant les vacances. Je boycotte, même les visios sur les nouveaux programmes d'EMC.
C'est fini, je ne fais plus rien de plus que mes cours.

De façon plus large, il nous a été annoncé la suppression des IMP pour les coordo... Ça grince des dents.

Darxa a écrit:De façon plus large, il nous a été annoncé la suppression des IMP pour les coordo... Ça grince des dents.

Ici il n'y a jamais eu d'IMP pour les coordo. Quand on a 3 ou 4 IMP pour tout l'établissement...

Clecle78 a écrit:Et ce n'est que le début des restrictions, probablement. C'est honteux. Aucun autre ministère ne se permet ca.

Le fil sur le département du Nord témoigne des restrictions sur le logement et la culture...

Par contre, les rapports Mckinsey à 600 euros la page, le ministère va-t-il arrêter d'en commander pour restrictions budgétaires ?

Darxa a écrit:De façon plus large, il nous a été annoncé la suppression des IMP pour les coordo... Ça grince des dents.

Par qui ?

Clecle78 a écrit:Et ce n'est que le début des restrictions, probablement. C'est honteux. Aucun autre ministère ne se permet ca.

En pratique, si, je connais au moins un exemple actuel par une amie qui bosse au ministère de l'environnement. La différence, c'est que les autres ministères assument de réduire la voilure: quand on a moins d'argent, on peut s'offrir moins. Donc certains projets sont annulés ou suspendus. C'est une évidence pour tout le monde, sauf effectivement pour notre ministère.

S'il n'y a plus de sous pour les référents numériques, alors Pix, Evalang et autres doivent s'arrêter - les textes réglementaires devraient donc en suspendre le caractère obligatoire. S'il n'y a plus de sous pour les coordos, il n'y a plus de coordos, donc aucune des missions des coordos ne seront remplies - je pense notamment dans ma discipline et en physique-chimie au gros morceau qu'est l'organisation des épreuves de TP de bac alias ECE, mais aussi au bac blanc dans toutes les disciplines.

Le problème dans l'EN c'est que tout un tas de textes rendent tout un tas de dispositifs obligatoires, et ces dispositifs doivent être gérés...par des personnels volontaires quand on les paye, mais qu'on ne veut plus payer, et qui n'auront donc nulle raison de gérer quoi que ce soit. Je suis curieux de voir comment les chefs d'établissement vont gérer ça - parce qu'in fine, je pense que c'est sur eux que ça va retomber: c'est à eux d'appliquer les textes, même quand il n'y a personne pour le faire.

Lagomorphe a écrit:

Clecle78 a écrit:Et ce n'est que le début des restrictions, probablement. C'est honteux. Aucun autre ministère ne se permet ca.

En pratique, si, je connais au moins un exemple actuel par une amie qui bosse au ministère de l'environnement. La différence, c'est que les autres ministères assument de réduire la voilure: quand on a moins d'argent, on peut s'offrir moins. Donc certains projets sont annulés ou suspendus. C'est une évidence pour tout le monde, sauf effectivement pour notre ministère.

S'il n'y a plus de sous pour les référents numériques, alors Pix, Evalang et autres doivent s'arrêter - les textes réglementaires devraient donc en suspendre le caractère obligatoire. S'il n'y a plus de sous pour les coordos, il n'y a plus de coordos, donc aucune des missions des coordos ne seront remplies - je pense notamment dans ma discipline et en physique-chimie au gros morceau qu'est l'organisation des épreuves de TP de bac alias ECE, mais aussi au bac blanc dans toutes les disciplines.

Le problème dans l'EN c'est que tout un tas de textes rendent tout un tas de dispositifs obligatoires, et ces dispositifs doivent être gérés...par des personnels volontaires quand on les paye, mais qu'on ne veut plus payer, et qui n'auront donc nulle raison de gérer quoi que ce soit. Je suis curieux de voir comment les chefs d'établissement vont gérer ça - parce qu'in fine, je pense que c'est sur eux que ça va retomber: c'est à eux d'appliquer les textes, même quand il n'y a personne pour le faire.

Il y a une dizaine d'années je m'étais posé la question de passer le concours de perdir. Heureusement que je ne l'ai pas fait. La mission n'est pas enviable.

Il faudrait que tout le monde cesse ces missions, tout comme les stages le soir ou pendant les congés. Pas de fric, pas de boulot. Je suis effrayée par la dégringolade de ce pays. L'enseignement, la santé, c'est catastrophique comme situation.

Voilà : résistance passive.
Tout travail mérite salaire, point.

Quand l'indemnité des tuteurs de stagiaires est passée de 2000 à 1250 euros (en 2015 je crois), il s'est trouvé plein de gens pour continuer à assumer la tâche malgré tout.

Clecle78 a écrit:Il faudrait que tout le monde cesse ces missions, tout comme les stages le soir ou pendant les congés. Pas de fric, pas de boulot. Je suis effrayée par la dégringolade de ce pays. L'enseignement, la santé, c'est catastrophique comme situation.

Quand je vois le temps passé par mon collègue à courir entre les salles info, pas info, pour dépanner tout le monde, qu'ils se cassent et signent un Pacte pour remplacer parfois n'importe qui est faire n'importe quoi parfois (voire rien).

C'est dingue. Ils ne se rendent pas compte qu'un établissement ne peut tourner sans ces gens et leur travail ?

Pacte qui coûte une blinde pour remplacer n'importe qui, n'importe comment et informatique indispensable mais qu'on ne rémunère plus à juste titre (sachant que les IMP c'est une misère par rapport à l'ancienne rémunérations en heures)... Comme tu l'écris, ça part en eau de boudin (pour ne pas employer une expression un peu vulgaire que vous devinez sans doute).
Ils sont zinzins !

Le problème c'est bien que les collègues  continuent à assumer les missions au bénévolat. Pourquoi respecter des gens qui finalement se laissent marcher sur les pieds et même culpabiliser de ne pas en faire assez ?

Isis39 a écrit:

Il y a une dizaine d'années je m'étais posé la question de passer le concours de perdir. Heureusement que je ne l'ai pas fait. La mission n'est pas enviable.

+1

Le quinquennat Blanquer a tué la profession des PERDIR qui devait suivre les consignes lues dans la presse pour savoir à quelle sauce elle allait être mangée. A cela, on ajoute les effets d'annonce sans concret ensuite.
On ajoute un pilotage plus serré des collectivités locales qui grattent aussi tout ce qu'elles peuvent et limitent l'autonomie des établissements.

Les chefs feront ou ne feront pas ou alors cela sera au détriment d'autres tâches leur incombant. Mais les journées ne sont pas extensibles et à trop tirer sur la corde...

Clecle78 a écrit:Le problème c'est bien que les collègues  continuent à assumer les missions au bénévolat. Pourquoi respecter des gens qui finalement se laissent marcher sur les pieds et même culpabiliser de ne pas en faire assez ?

Une phrase résume bien ça : "Faites le mouton et vous serez tondu"

Darxa a écrit:De façon plus large, il nous a été annoncé la suppression des IMP pour les coordo... Ça grince des dents.

Démissions massives de cette fonction pour cette raison chez nous

Clecle78 a écrit:Il faudrait que tout le monde cesse ces missions, tout comme les stages le soir ou pendant les congés. Pas de fric, pas de boulot. Je suis effrayée par la dégringolade de ce pays. L'enseignement, la santé, c'est catastrophique comme situation.

Ca semble tellement évident que je suis effrayé qu'il faille encore le dire.

Isis39 a écrit:Il y a une dizaine d'années je m'étais posé la question de passer le concours de perdir. Heureusement que je ne l'ai pas fait. La mission n'est pas enviable.

Si c’est pour gagner encore moins effectivement…

Caspar a écrit:

Darxa a écrit:De façon plus large, il nous a été annoncé la suppression des IMP pour les coordo... Ça grince des dents.

Par qui ?

Notre direction

Plutarque a écrit:

Clecle78 a écrit:Le problème c'est bien que les collègues  continuent à assumer les missions au bénévolat. Pourquoi respecter des gens qui finalement se laissent marcher sur les pieds et même culpabiliser de ne pas en faire assez ?

Une phrase résume bien ça : "Faites le mouton et vous serez tondu"

Par contre : profitez du système et vous serez récompensés !

Clecle78 a écrit:Je suis effrayée par la dégringolade de ce pays. L'enseignement, la santé, c'est catastrophique comme situation.

Encore plus affolant : l'indifférence générale dans laquelle tout cela se produit.