- Iwiwon46Niveau 5
Un entretien de la ministre de l'éducation nationale et de la secrétaire d'état au handicap, paru aujourd'hui dans le Monde.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/16/ecole-inclusive-nous-proposons-un-changement-de-paradigme_6233612_3224.html
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/16/ecole-inclusive-nous-proposons-un-changement-de-paradigme_6233612_3224.html
- Iwiwon46Niveau 5
Rapidement, pour les non abonnés: mise en place de PAS dans les établissements ou bassins, avec des orthophonistes, enseignants référents, psy , au plus près des établissements pour mettre en place un accompagnement plus rapide qu'en passant par une demande MDPH. Ce sera expérimenté dès l'an prochain. Les AESH ne seront pas revalorisées mais auront plus de possibilités de temps pleins en accompagnant des élèves sur le temps de midi et elles pourront se former pour devenir enseignant ou éducateur spécialisé. Beaucoup de formations pour les enseignants, car, lorsqu'ils n'arrivent pas à gérer le handicap, c'est parce qu'ils ne sont pas formés. On donnera du matériel aux élèves porteurs de handicap, pas forcément des moyens humains, car parfois, l'accompagnement humain est inutile. On va libérer 10000 places en IME, en faisant en sorte que les adultes en IME aillent dans d'autres structures , pour que ce soit les enfants qui y soient affectés en priorité. Diminuer les effectifs dans les classes en profitant de la baisse démographique, ils vont y réfléchir et voir si c'est opportun.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Iwiwon46 a écrit:Rapidement, pour les non abonnés: mise en place de PAS dans les établissements ou bassins, avec des orthophonistes, enseignants référents, psy , au plus près des établissements pour mettre en place un accompagnement plus rapide qu'en passant par une demande MDPH. Ce sera expérimenté dès l'an prochain. Les AESH ne seront pas revalorisées mais auront plus de possibilités de temps pleins en accompagnant des élèves sur le temps de midi et elles pourront se former pour devenir enseignant ou éducateur spécialisé. Beaucoup de formations pour les enseignants, car, lorsqu'ils n'arrivent pas à gérer le handicap, c'est parce qu'ils ne sont pas formés. On donnera du matériel aux élèves porteurs de handicap, pas forcément des moyens humains, car parfois, l'accompagnement humain est inutile. On va libérer 10000 places en IME, en faisant en sorte que les adultes en IME aillent dans d'autres structures , pour que ce soit les enfants qui y soient affectés en priorité. Diminuer les effectifs dans les classes en profitant de la baisse démographique, ils vont y réfléchir et voir si c'est opportun.
Partie graissée: dans quelles autres structures? L'article ne le dit pas...
- Iwiwon46Niveau 5
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/16/ecole-inclusive-nous-proposons-un-changement-de-paradigme_6233612_3224.html
"Ensuite, nous souhaitons donner la priorité à l’accessibilité de l’école. C’est l’objectif de la réforme que nous allons engager avec la création de pôles d’appui à la scolarité [PAS], composés d’un professeur coordinateur et d’un éducateur spécialisé, q
ui pourront faire appel à des professionnels du médico-social. Sur demande des enseignants ou des parents d’élèves et en accord avec eux, ces PAS proposeront des aménagements pédagogiques, du matériel adapté et mobiliseront des psychologues, des orthophonistes ou des conseillers pédagogiques. Ils pourront également affecter des accompagnants d’élèves en situation de handicap [AESH] directement auprès des élèves, en fonction de l’évaluation des besoins faite avec les professeurs. Nous aurons ainsi un éventail de solutions à proposer et ce ne sera pas toujours un accompagnement humain qui sera retenu, car il n’est pas forcément la réponse adéquate."
"Ensuite, nous souhaitons donner la priorité à l’accessibilité de l’école. C’est l’objectif de la réforme que nous allons engager avec la création de pôles d’appui à la scolarité [PAS], composés d’un professeur coordinateur et d’un éducateur spécialisé, q
ui pourront faire appel à des professionnels du médico-social. Sur demande des enseignants ou des parents d’élèves et en accord avec eux, ces PAS proposeront des aménagements pédagogiques, du matériel adapté et mobiliseront des psychologues, des orthophonistes ou des conseillers pédagogiques. Ils pourront également affecter des accompagnants d’élèves en situation de handicap [AESH] directement auprès des élèves, en fonction de l’évaluation des besoins faite avec les professeurs. Nous aurons ainsi un éventail de solutions à proposer et ce ne sera pas toujours un accompagnement humain qui sera retenu, car il n’est pas forcément la réponse adéquate."
- Iwiwon46Niveau 5
Non, ils ne le disent pas...ils vont les virer des IME et faire la structure après, j'imagine...Aperçu par hasard a écrit:Iwiwon46 a écrit:Rapidement, pour les non abonnés: mise en place de PAS dans les établissements ou bassins, avec des orthophonistes, enseignants référents, psy , au plus près des établissements pour mettre en place un accompagnement plus rapide qu'en passant par une demande MDPH. Ce sera expérimenté dès l'an prochain. Les AESH ne seront pas revalorisées mais auront plus de possibilités de temps pleins en accompagnant des élèves sur le temps de midi et elles pourront se former pour devenir enseignant ou éducateur spécialisé. Beaucoup de formations pour les enseignants, car, lorsqu'ils n'arrivent pas à gérer le handicap, c'est parce qu'ils ne sont pas formés. On donnera du matériel aux élèves porteurs de handicap, pas forcément des moyens humains, car parfois, l'accompagnement humain est inutile. On va libérer 10000 places en IME, en faisant en sorte que les adultes en IME aillent dans d'autres structures , pour que ce soit les enfants qui y soient affectés en priorité. Diminuer les effectifs dans les classes en profitant de la baisse démographique, ils vont y réfléchir et voir si c'est opportun.
Partie graissée: dans quelles autres structures? L'article ne le dit pas...
- RandoschtroumfNiveau 10
Rappelons que l'accompagnement au plus près par des psys, orthophonistes et autres consistera, non pas en la prise en charge des élèves, mais en l'intervention ponctuelle auprès d'enseignants pour leur expliquer comment ils devraient faire en classe, comme si la formation des enseignants allait supprimer le handicap...
En résumé, autrefois, on avait le rased qui venait prendre en charge en individuel (psy, maître G, maître E) les élèves. Ensuite, on a eu le rased (sans maître G) qui vient ponctuellement expliquer en réunion comment faire leur travail en plus du nôtre, maintenant, on aura le PAS qui expliquera comment faire leur travail (ortho, psy, ergo, psychomot) en plus de celui du rased et du nôtre.
Rappelons aussi que l'objectif annoncé est clairement de réduire les aides humaines. Le projet de décret, retoqué en décembre, prévoyait quand même que l'éducation nationale pourrait réduire le nombre d'heures d'AESH/I notifiées par la MDPH. Quand on connaît la difficulté d'obtenir une AESH/I, et la notification quasi-systématique d'AESH/M par la MDPH, c'est juste désespérant.
J'ai passé des heures à remonter le dossier de renouvellement de mon fils, à me battre avec la MDPH pour que ses besoins soient reconnus.
Si c'est appliqué, je ne sais même pas si la saisie du TA en référé sera possible, puisque pas de notification à contester.
Sinon, la ministre imagine qu'il y a de nombreux enfants non scolarisés car les écoles les refusent. En réalité, on a la maternelle et élémentaire qui sont confrontées à de nombreux enfants à gros troubles du comportement qui sont bien scolarisés ; également des enfants en attente d'ITEP; des enfants en classe ordinaire faute de place en ULIS ; des enfants en Ulis ou partiellement déscolarisés faute de place en IME (mais il faut fermer les IME et envoyer les enfants à l'école).
Former correctement les enseignants, oui, avec des vraies formations (certains enseignants de mon fils autiste sont pleins de bonne volonté mais perdent du temps à des trucs sans utilité sans mettre en place des aides simples ... Qui ne sont pas chronophages!). Mais sur des vraies formations sur le temps de travail, pas sur des généralités sans intérêt, pas à la place des suivis paramédicaux, pas à la place des AESH, des SESSAD, des IME, pas en chargeant toujours plus la mule des enseignants, pas en leur faisant porter la responsabilité de l'échec de la politique gouvernementale.
Pour les effectifs, puisqu'AOC vous explique que des classes moins chargées font baisser le niveau....
En résumé, autrefois, on avait le rased qui venait prendre en charge en individuel (psy, maître G, maître E) les élèves. Ensuite, on a eu le rased (sans maître G) qui vient ponctuellement expliquer en réunion comment faire leur travail en plus du nôtre, maintenant, on aura le PAS qui expliquera comment faire leur travail (ortho, psy, ergo, psychomot) en plus de celui du rased et du nôtre.
Rappelons aussi que l'objectif annoncé est clairement de réduire les aides humaines. Le projet de décret, retoqué en décembre, prévoyait quand même que l'éducation nationale pourrait réduire le nombre d'heures d'AESH/I notifiées par la MDPH. Quand on connaît la difficulté d'obtenir une AESH/I, et la notification quasi-systématique d'AESH/M par la MDPH, c'est juste désespérant.
J'ai passé des heures à remonter le dossier de renouvellement de mon fils, à me battre avec la MDPH pour que ses besoins soient reconnus.
Si c'est appliqué, je ne sais même pas si la saisie du TA en référé sera possible, puisque pas de notification à contester.
Sinon, la ministre imagine qu'il y a de nombreux enfants non scolarisés car les écoles les refusent. En réalité, on a la maternelle et élémentaire qui sont confrontées à de nombreux enfants à gros troubles du comportement qui sont bien scolarisés ; également des enfants en attente d'ITEP; des enfants en classe ordinaire faute de place en ULIS ; des enfants en Ulis ou partiellement déscolarisés faute de place en IME (mais il faut fermer les IME et envoyer les enfants à l'école).
Former correctement les enseignants, oui, avec des vraies formations (certains enseignants de mon fils autiste sont pleins de bonne volonté mais perdent du temps à des trucs sans utilité sans mettre en place des aides simples ... Qui ne sont pas chronophages!). Mais sur des vraies formations sur le temps de travail, pas sur des généralités sans intérêt, pas à la place des suivis paramédicaux, pas à la place des AESH, des SESSAD, des IME, pas en chargeant toujours plus la mule des enseignants, pas en leur faisant porter la responsabilité de l'échec de la politique gouvernementale.
Pour les effectifs, puisqu'AOC vous explique que des classes moins chargées font baisser le niveau....
- RandoschtroumfNiveau 10
Iwiwon46 a écrit:Non, ils ne le disent pas...ils vont les virer des IME et faire la structure après, j'imagine...Aperçu par hasard a écrit:Iwiwon46 a écrit:Rapidement, pour les non abonnés: mise en place de PAS dans les établissements ou bassins, avec des orthophonistes, enseignants référents, psy , au plus près des établissements pour mettre en place un accompagnement plus rapide qu'en passant par une demande MDPH. Ce sera expérimenté dès l'an prochain. Les AESH ne seront pas revalorisées mais auront plus de possibilités de temps pleins en accompagnant des élèves sur le temps de midi et elles pourront se former pour devenir enseignant ou éducateur spécialisé. Beaucoup de formations pour les enseignants, car, lorsqu'ils n'arrivent pas à gérer le handicap, c'est parce qu'ils ne sont pas formés. On donnera du matériel aux élèves porteurs de handicap, pas forcément des moyens humains, car parfois, l'accompagnement humain est inutile. On va libérer 10000 places en IME, en faisant en sorte que les adultes en IME aillent dans d'autres structures , pour que ce soit les enfants qui y soient affectés en priorité. Diminuer les effectifs dans les classes en profitant de la baisse démographique, ils vont y réfléchir et voir si c'est opportun.
Partie graissée: dans quelles autres structures? L'article ne le dit pas...
Le but est la desinstitutionnalisation : fermer les structures spécialisées en orientant vers une prise en charge externalisée dans le milieu de vie, c'est-à-dire dire l'école et la famille.
Autant revoir les droits des salariés en ESAT est une nécessité, autant fermer les structures signifie abandonner mes familles et les laisser gérer (et alors... La seule solution de répit pour les familles d'enfants devient... L'école).
- joebar69Fidèle du forum
Et surtout, rajouterais-je, de déléguer aux officines privées.Randoschtroumf a écrit: Le but est la desinstitutionnalisation : fermer les structures spécialisées en orientant vers une prise en charge externalisée dans le milieu de vie, c'est-à-dire dire l'école et la famille. [...]
Y'a qu'à voir ce qui a été réalisé ces dernières années, pour le 3ème age, au niveau des ex-maisons de retraite devenues EPHAD.
- lene75Prophète
Le PAS sent le piège à plein nez de tous côtés. Parce que si l'institution considère que l'enfant est pris en charge par une visite mensuelle de l'orthophoniste, par exemple, comme ça peut être le cas en CMP, ils sont capables en plus de nous dire qu'on doit arrêter le libéral parce que c'est une double prise en charge.
Et pendant ce temps-là les PE démissionnent parce qu'on met des enfants ingérables dans leurs classes (dans l'école d'une copine, 2 démissions provoquées par un seul enfant, dont une PE avec plus de 20 d'expérience). Il est bien évident qu’aucune formation ne peut permettre de gérer seul un enfant au comportement perturbé tout en assurant la classe pour 30 ou même 20 autres gamins, dans l'hypothèse très improbable où les effectifs des classes seraient réduits. Rien que la formulation indique qu'ils ne le seront pas.
Et pendant ce temps-là les PE démissionnent parce qu'on met des enfants ingérables dans leurs classes (dans l'école d'une copine, 2 démissions provoquées par un seul enfant, dont une PE avec plus de 20 d'expérience). Il est bien évident qu’aucune formation ne peut permettre de gérer seul un enfant au comportement perturbé tout en assurant la classe pour 30 ou même 20 autres gamins, dans l'hypothèse très improbable où les effectifs des classes seraient réduits. Rien que la formulation indique qu'ils ne le seront pas.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- LemmyKHabitué du forum
Oh que oui !!!lene75 a écrit:Le PAS sent le piège à plein nez de tous côtés. Parce que si l'institution considère que l'enfant est pris en charge par une visite mensuelle de l'orthophoniste, par exemple, comme ça peut être le cas en CMP, ils sont capables en plus de nous dire qu'on doit arrêter le libéral parce que c'est une double prise en charge.
Et pendant ce temps-là les PE démissionnent parce qu'on met des enfants ingérables dans leurs classes (dans l'école d'une copine, 2 démissions provoquées par un seul enfant, dont une PE avec plus de 20 d'expérience). Il est bien évident qu’aucune formation ne peut permettre de gérer seul un enfant au comportement perturbé tout en assurant la classe pour 30 ou même 20 autres gamins, dans l'hypothèse très improbable où les effectifs des classes seraient réduits. Rien que la formulation indique qu'ils ne le seront pas.
- Isis39Enchanteur
lene75 a écrit:Le PAS sent le piège à plein nez de tous côtés. Parce que si l'institution considère que l'enfant est pris en charge par une visite mensuelle de l'orthophoniste, par exemple, comme ça peut être le cas en CMP, ils sont capables en plus de nous dire qu'on doit arrêter le libéral parce que c'est une double prise en charge.
Et pendant ce temps-là les PE démissionnent parce qu'on met des enfants ingérables dans leurs classes (dans l'école d'une copine, 2 démissions provoquées par un seul enfant, dont une PE avec plus de 20 d'expérience). Il est bien évident qu’aucune formation ne peut permettre de gérer seul un enfant au comportement perturbé tout en assurant la classe pour 30 ou même 20 autres gamins, dans l'hypothèse très improbable où les effectifs des classes seraient réduits. Rien que la formulation indique qu'ils ne le seront pas.
Je crois que tout est dit. On ne nous donnera aucun moyen.
On se retrouve cette année avec un enfant à gros problèmes de comportement en 6e. Il n'est scolarisé que quelques demi-journées et reste chez lui le reste du temps. Quand il est chez nous, c'est vraiment problématique.
Notre chef a voulu nous aider et a fait appel à une équipe mobile : ils sont venus nous écouter en octobre, sont revenus en avril (!) normalement pour nous dire comment faire avec cet élève. Et bien non, on ne sait toujours pas comment on doit faire avec ce gamin dont les autres ont peur. Je passe les menaces à un collègue.
Alors des prises en charge de ce genre, merci bien. Je ne vois d'ailleurs aucun intérêt pour cet enfant à être au collège. On me répond "socialisation". Sauf que les autres ont peur de lui et ne l'approchent pas.
- FlofHabitué du forum
comme d'hab, rien ne va dans le bon sens...
Je me souviens encore amèrement d'une réunion en urgence avec des spécialistes l'an dernier, pour un de mes gamins relevant de l'IME, mais en 6ème banale faute de place : "c'est dur ce qu'on va vous dire, mais il faut oublier le pédagogique".
Je me souviens encore amèrement d'une réunion en urgence avec des spécialistes l'an dernier, pour un de mes gamins relevant de l'IME, mais en 6ème banale faute de place : "c'est dur ce qu'on va vous dire, mais il faut oublier le pédagogique".
- L'école dans "Un jour dans le monde" sur France Inter vendredi 07 novembre 2014.
- François Bayrou dans "Le Monde", 10 évidences sur la réforme du collège
- "A l'école des bureaucrates", article de Mara Goyet dans Le Monde.fr
- Dans "Le monde des livres" : "Ecole primaire, la fabrique des dyslexiques"
- Article de l'APMEP paru dans le Monde : la réforme des lycées est injuste et élitiste
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum