M6 crée l'évènement avec sa nouvelle émission "Au coeur du collège"

Elaïna a écrit:Alors personnellement je vais être très claire, je persiste à penser que mon métier fait partie des plus chouettes du monde. J'ai fait des études d'histoire, mon boulot consiste à parler histoire toute la journée (bon ok oui géo aussi promis j'en fais). Et le discours "fuyez pauvres fous" j'avoue j'en ai un peu soupé, comme tu le dis ça existait déjà il y a 30 ans, et, j'en ai déjà parlé, mais tu trouves les mêmes arguments dans des bouquins de 1900, en France, en Amérique, au Japon (lisez Soseki, Botchan ou Je suis un chat, c'est édifiant).L'EN ne va pas bien, c'est un fait, de là à dire "fuyez pauvres fous" sans nuance, eh bien il faut quand même être sacrément naïf sur ce qu'est le monde du travail actuellement.
Je sais bien que la tendance est au misérabilisme comme cette prof sur Twitter qui pense que tout le monde sauf les profs gagne 3000 balles par mois minimum
.avec primes, CE, 13e mois, mais il faut quand même être réaliste, non prof ce n'est pas toujours pire que le Voreux.

Pareil. Quand je fais cours de français, j'ai l'impression d'être à ma place, et c'est déjà pas mal. Je ne sais pas si je marque ou pas, j'ai souvent (de plus en plus d'ailleurs avec les années) de chouettes retours. Et non, je ne dirais pas de fuir. C'est un beau métier. Je ne suis pas dans l'angélisme pour autant. Et effectivement, il suffit d'un élève, d'une classe, d'un chef (même si globalement je n'ai pas eu trop de problèmes à ce sujet) pour que ça tourne. Mais parfois, kle syndrome de "on est les plus malheureux du monde" me gonfle un peu. L'autre jour, on a fait une heure syndicale où on était royalement 10 (on est pas loin de 200 profs dans ma cité scolaire). Ca a tourné aux AA et je n'étais pas la dernière à râler (notamment sur l'absence de fermeté générale de la direction). Après, une collègue a parlé des conseils à 18h 30 se terminant à 20h en disant que dans aucun métier, on n'admettait ça. Euh, si, dans plein en fait et les conseils, c'est 2 ou 3 fois dans l'année et c'est rare qu'on ait ces horaires à chaque fois. Bon, le côté "c'est tellement mieux ailleurs" est l'équivalent de "les pros bossent 18 h".

Elyas a écrit:

profdoctoujours a écrit:Ah oui, j'avais oublié le super prof qui change la vie des élèves, en faisant en général à peu près tout sauf enseigner.

Qui a dit ça ?

La caricature est un désaveu de la raison.

Nous faisons un métier qui est actuellement rendu difficile par des décisions institutionnelles alors que notre société connaît des mutations importantes. Toutes les décisions prises ces trente dernières années ont été de mauvais choix.

En revanche, notre travail est essentiel. Nous assurons la pérennité des savoirs qui ont fait que notre société va mieux. Si c'est pour avoir des générations qui sauront moins de choses, maîtriseront moins d'éléments que les précédentes, c'est une trahison des clercs.

Notre métier est beau. J'enseigne l'histoire, la géographie et l'EMC, j'apprends à raisonner, à écrire, à cartographier, à lire de l'histoire, de la géographie et de la presse, c'est un plaisir intégral de pouvoir faire ça et de lire ce que mes élèves réalisent à chaque heure. C'est un métier hautement humain où nous devons accueillir des enfants, des adolescents et des jeunes adultes qui ont aussi une vie à côté et notre devoir est d'assurer un cadre d'apprentissage le mieux possible pour eux. Cependant, notre institution nous maltraite tous. C'est un fait.

Cependant, si c'est pour continuer la maltraitance avec des gens qui viennent là comme pour un job entre deux emplois, sans être formés et lâchés sans soutiens institutionnels avec un salaire de misère, c'est compliqué. La maltraitance institutionnelle est là. Néanmoins, notre métier est beau (j'oserais écrire qu'il est καλὸς κἀγαθός) et vital.

Dire qu'il faut fuir le métier, certes. Néanmoins, pour avoir de la famille en usine ou dans des métiers de services à la personne, mon confort de vie et mon salaire sont indubitablement plus élevés et mon niveau de santé largement supérieur pour le même âge. Notre métier va mal mais il est dans une mouvance générale de souffrance au travail généralisé. Les données du nombre de maladies professionnelles, de morts au travail ou d'accidents du travail sont en explosion croissante dans le pays.

Notre mal-être est un symptôme parmi d'autres dans une crise du monde du travail généralisé où les travailleurs sont considérés comme des handicaps pour les entreprises et les institutions.

C'est pour cela qu'il faut se battre, pour que nos métiers et que les gens soient mieux.

+1000

Et en parlant atour de moi, dans plein de métiers, de domaines différents, public ou privé, je trouve que le constat est souvent le même. Les gens aiment leur travail, s'y investissent, essaient de le faire au mieux et pour ceux de ma génération y ont acquis une expertise. Mais cette expertise, cet investissement est rayé, méprisé par des plans de restructuration souvent contre productifs en plus, des lubies d'en haut sans lien avec la réalité du terrain, bref, comme nous. Ce n'est souvent pas le travail en lui-même qui est une souffrance, c'est ce qu'on demande de faire de ce travail.

Oui voilà. Pour ceux que ça intéresse, je conseille vivement la série de documentaires La mise à mort du travail. On y voit bien le processus de destruction des salariés, dont les compétences et l'humanité sont niées, pour le bien du capitalisme. Ce n'est pas seulement notre profession. Et je suis pleinement d'accord avec Roxanne.

Elaïna a écrit:Alors personnellement je vais être très claire, je persiste à penser que mon métier fait partie des plus chouettes du monde. J'ai fait des études d'histoire, mon boulot consiste à parler histoire toute la journée (bon ok oui géo aussi promis j'en fais). Et le discours "fuyez pauvres fous" j'avoue j'en ai un peu soupé, comme tu le dis ça existait déjà il y a 30 ans, et, j'en ai déjà parlé, mais tu trouves les mêmes arguments dans des bouquins de 1900, en France, en Amérique, au Japon (lisez Soseki, Botchan ou Je suis un chat, c'est édifiant).L'EN ne va pas bien, c'est un fait, de là à dire "fuyez pauvres fous" sans nuance, eh bien il faut quand même être sacrément naïf sur ce qu'est le monde du travail actuellement.
Je sais bien que la tendance est au misérabilisme comme cette prof sur Twitter qui pense que tout le monde sauf les profs gagne 3000 balles par mois minimum avec primes, CE, 13e mois, mais il faut quand même être réaliste, non prof ce n'est pas toujours pire que le Voreux.

En général, je dis "vas-y si tu vises l'agrégation".
Le traitement et le temps de travail changent assez la donne. En ce moment, à 80%, j'ai plus ou moins un service d'agrégée, et ça change la vie en termes de fatigue et de charge mentale. Mais j'ai un traitement de 80% de certifiée. Tant mieux pour le agrégés, et j'ai pour ma part loupé le concours la fois où je l'ai passé, mais le ressenti n'est pas le même pour les deux statuts.

zigmag17 a écrit:Tout dépend de l'établissement où l'on travaille, des élèves que l'on en a face de soi et de la possibilité qui nous est offerte d'exercer notre métier, parce que les conditions de travail connaissent désormais de telles variables d'ajustement que l'on ne peut plus dire que l'on exerce tous le même métier.  Nous exerçons un métier, qui s'avère ne pas recouvrir à chaque fois la même réalité.
Si j'avais été au courant il y a un peu plus de 30 ans  de la manière dont les choses tourneraient , je n'aurais pas signé ( il existe un tas d'autres façons de transmettre des connaissances que face à des classes rétives), et en l'état dans le contexte que je connais , je ne le conseillerais pas.
Je sais, j'enseigne en LP et les paramètres sont sans doute différents.  Mais ils existent.

En ce moment, je peux sortir encore bien fraîche d'une journée entière de cours, alors que j'ai connu des demi-journées dévastatrices.
On a connu une direction qui nous a tous démoli, et on en souffre encore.
Il y a des établissements où je n'irais pas / plus, et la perspective d'y enseigner, en tout cas d'y enseigner durablement, me ferait très probablement démissionner.

Oui, c’est ce que je dis aux élèves : vise l’agrégation.

Elaïna a écrit:Oui voilà. Pour ceux que ça intéresse, je conseille vivement la série de documentaires La mise à mort du travail. On y voit bien le processus de destruction des salariés, dont les compétences et l'humanité sont niées, pour le bien du capitalisme. Ce n'est pas seulement notre profession. Et je suis pleinement d'accord avec Roxanne.

Sur ce thème il y a aussi le livre de Ruffin, Mal Travail, que je recommande.
La quatrième de couverture :

Un « nouveau pacte de la vie au travail ». Telle était la promesse, durant le conflit sur les retraites, du président de la République. Un engagement déjà oublié. Pourtant, c’est bien vrai : le travail va mal en France. Il fait mal, mal aux corps, mal aux esprits. Et ce n’est pas qu’un ressenti : c’est pire chez nous qu’ailleurs, que chez nos voisins. Et nullement par hasard : nos élites ont bel et bien noué un « pacte » depuis quarante ans. Mais c’est un pacte contre le travail.

Ce « mal-travail français » a un coût. Sur la santé des salariés, bien sûr. Sur le budget de la Sécu. Sur les entreprises, désorganisées par l’absentéisme, par le turn-over. Sur la société tout entière : ce sont des pans de notre économie, de nos services publics, qui dysfonctionnent, en peine de recrutements, en panne de compétences. Sans compter le coût politique : le ressentiment privé, dans l’entreprise, rejaillit en ressentiment public, dans les urnes."

Elaïna a écrit:Oui voilà. Pour ceux que ça intéresse, je conseille vivement la série de documentaires La mise à mort du travail. On y voit bien le processus de destruction des salariés, dont les compétences et l'humanité sont niées, pour le bien du capitalisme. Ce n'est pas seulement notre profession. Et je suis pleinement d'accord avec Roxanne.

Merci pour le conseil.
Concernant notre métier. Il est très divers de par les concours passés mais aussi les lieux et les directions.
C'est un métier que j'ai beaucoup aimé, puis de moins en moins et enfin presque plus. Et le presque plus englobe beaucoup d'éléments. D'abord de plus en plus d'administratif ( une longue liste), de plus en plus de parents qui mégotent sur tout et n'importe quoi, des heures de plus en plus nombreuses qu'on nous prend au détriment des cours ( je ne savais plus comment finir les programmes ce qui m'empêchait de bien dormir ( je n'ai pas retrouvé un sommeil de qualite), des locaux qui se degradaient avec un équipement de plus en plus obsolète ( dans le meilleur des cas), une salle des profs qui n'en était pas une ( un lieu de passage pour tous entre 2 batiments), une cpe sui.ne sortit plus de son bureau  et un cde exécrable ( dont les collègues toujours en poste cherchent à se débarrasser).
Et encore bien d'autres choses.
La réforme du lep en 2009 a mis fin à mes illusions d'apporter quoique ce soit à une bonne majorité de mes élèves,  je persistais pour ceux qui en avaient envie et un niveau correct pour y planter quelques graines. Grâce à eux j'ai pu tenir jusqu'au bout.
Quand j'entends des jeunes dire qu'ils veulent embrasser ce métier, je ne les décourage pas mais je conseille une porte de sortie. Pas facile en sciences humaines!
Ou, oui tenter l'agrégation plutôt que les autres concours.
Ou encore exercer un premier métier et se reconvertir, la maturité peut aider.
Mes petits-enfants ont besoin de bons enseignants, pas dévoués,  pas corvéable, mais qui aiment transmettre.
Et je confirme que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Ma fille croyait avoir trouver le Graal en travaillant dans une entreprise type associative. Ça paie moins mais ce qu'on lui proposait en terme de salaire, de conditions de travail, etc. lui convenaient. Las, l'entreprise a du mal à recruter, elle vient de se transformer en entreprise classique et les premiers signes de rentabilité +++ viennent d'apparaître, en même temps que les personnes, qui l'ont recrutée, s'en vont.
J'ai quitté le monde du travail et je prends plus le temps de m'y intéresser. Le travail et ses conséquences, ses conditions d'exercice, ...

Je pensais que le topic allait remonter tout seul suite à la diffusion de l'émission hier soir donc je m'y colle...

Le point de vue est clairement orienté vers la côté "vie scolaire" et les histoires entre ados: on voit beaucoup la CPE, les AED, le prof d'EPS en sortie UNSS mais très peu de cours finalement, on parle vaguement du brevet mais c'est clairement le côté "vivre ensemble" qui est mis en avant avec une mise en scène très télé-réalité (scène puis commentaires a posteriori des protagonistes).

Les scènes filmées dans le bureau de la CPE auraient dû y rester à mon avis, c'est un peu délicat. Je pense par exemple au cas de l'élève de 3e qui publie des vidéos sur TIkTok où il se filme en train de chanter et récolte plus de moqueries que de compliments...

J'ai pris l'émission en cours de route ( à partir de la scène qui avait servi de teaser) et n'ai regardé que pendant 1 h environ, j'ai fort mal réagi lorsque le professeur d'EPS a dit : "ce n'est pas un métier, c'est une passion". La posture et le comportement des AED m'ont parfois semblé inappropriés mais il y a si longtemps que je n'ai pas enseigné en collège. Il est difficile de savoir combien de professeurs ont accepté d'être filmé, est-ce la raison pour laquelle la transmission de connaissances est passée sous silence ? D'autre part il me semble que certains adolescents sont beaucoup à l'image et que cela peut avoir des conséquences que leurs responsables n'ont pas mesurées. J'ai arrêté parce que j'ai trouvé que je perdais mon temps et préféré lire.

nicole 86 a écrit:J'ai pris l'émission en cours de route ( à partir de la scène qui avait servi de teaser) et n'ai regardé que pendant 1 h environ,  j'ai fort mal réagi lorsque le professeur d'EPS a dit : "ce n'est pas un métier, c'est une passion". La posture et le comportement des AED m'ont parfois semblé inappropriés mais il y a si longtemps que je n'ai pas enseigné en collège. Il est difficile de savoir combien de professeurs ont accepté d'être filmé, est-ce la raison pour laquelle la transmission de connaissances est passée sous silence ? D'autre part il me semble que certains adolescents sont beaucoup à l'image et que cela peut avoir des conséquences que leurs responsables n'ont pas mesurées. J'ai arrêté parce que j'ai trouvé que je perdais mon temps et préféré lire.

J'ai loupé ça car je n'étais pas toujours devant mon écran mais c'est typiquement le genre de phrase qui a le don de m'agacer.

L'attitude des AED m'a rappelé ce que je vois dans mon lycée où la vie scolaire est le bureau des pleurs et les élèves se confient beaucoup aux AED.


PS: Le problème de harcèlement vu dans la bande-annonce se règle comme par magie en très peu de temps (il me semble que le tournage a duré trois semaines) alors qu'on sait que c'est loin d'être toujours le cas.

roxanne a écrit:Et en parlant atour de moi, dans plein de métiers, de domaines différents, public ou privé, je trouve que le constat est souvent le même. Les gens aiment leur travail, s'y investissent, essaient de le faire au mieux et pour ceux de ma génération y ont acquis une expertise. Mais cette expertise, cet investissement est rayé, méprisé par des plans de restructuration souvent contre productifs en plus, des lubies d'en haut sans lien avec la réalité du terrain, bref, comme nous. Ce n'est souvent pas le travail en lui-même qui est une souffrance, c'est ce qu'on demande de faire de ce travail.

+++

Exactement. C'est le monde du travail (salarié ?) en général qui pose problème, pas forcément le métier...

J'ai regardé en grande partie (c'était super long ...). J'ai trouvé que ça n'apportait pas grand chose.
L'AED qui engueule la gamine parce qu'elle ne vient pas se confier, j'ai trouvé ça étrange. Sans compter que ça sonnait mauvais jeu d'acteur.

Le prof d'EPS qui donne le rôle de capitaine à l'élève vue en entretien juste avant pour manque de confiance ... digne d'une scène de Joséphine ange gardien.

Sinon, rien de très choquant au final. Mais je n'ai pas tout vu.

Caspar a écrit:

nicole 86 a écrit:J'ai pris l'émission en cours de route ( à partir de la scène qui avait servi de teaser) et n'ai regardé que pendant 1 h environ,  j'ai fort mal réagi lorsque le professeur d'EPS a dit : "ce n'est pas un métier, c'est une passion". La posture et le comportement des AED m'ont parfois semblé inappropriés mais il y a si longtemps que je n'ai pas enseigné en collège. Il est difficile de savoir combien de professeurs ont accepté d'être filmé, est-ce la raison pour laquelle la transmission de connaissances est passée sous silence ? D'autre part il me semble que certains adolescents sont beaucoup à l'image et que cela peut avoir des conséquences que leurs responsables n'ont pas mesurées. J'ai arrêté parce que j'ai trouvé que je perdais mon temps et préféré lire.

J'ai loupé ça car je n'étais pas toujours devant mon écran mais c'est typiquement le genre de phrase qui a le don de m'agacer.

L'attitude des AED m'a rappelé ce que je vois dans mon lycée où la vie scolaire est le bureau des pleurs et les élèves se confient beaucoup aux AED.


PS: Le problème de harcèlement vu dans la bande-annonce se règle comme par magie en très peu de temps (il me semble que le tournage a duré trois semaines) alors qu'on sait que c'est loin d'être toujours le cas.

Ce qui n'est pas toujours négatif, nous avons déjà eu connaissances de situations dramatiques par l'intermédiaires des AED.
(je ne parle pas de leur attitude dans l'émission, je ne l'ai pas vue)

sookie a écrit:

Caspar a écrit:

nicole 86 a écrit:J'ai pris l'émission en cours de route ( à partir de la scène qui avait servi de teaser) et n'ai regardé que pendant 1 h environ,  j'ai fort mal réagi lorsque le professeur d'EPS a dit : "ce n'est pas un métier, c'est une passion". La posture et le comportement des AED m'ont parfois semblé inappropriés mais il y a si longtemps que je n'ai pas enseigné en collège. Il est difficile de savoir combien de professeurs ont accepté d'être filmé, est-ce la raison pour laquelle la transmission de connaissances est passée sous silence ? D'autre part il me semble que certains adolescents sont beaucoup à l'image et que cela peut avoir des conséquences que leurs responsables n'ont pas mesurées. J'ai arrêté parce que j'ai trouvé que je perdais mon temps et préféré lire.

J'ai loupé ça car je n'étais pas toujours devant mon écran mais c'est typiquement le genre de phrase qui a le don de m'agacer.

L'attitude des AED m'a rappelé ce que je vois dans mon lycée où la vie scolaire est le bureau des pleurs et les élèves se confient beaucoup aux AED.


PS: Le problème de harcèlement vu dans la bande-annonce se règle comme par magie en très peu de temps (il me semble que le tournage a duré trois semaines) alors qu'on sait que c'est loin d'être toujours le cas.

Ce qui n'est pas toujours négatif, nous avons déjà eu connaissances de situations dramatiques par l'intermédiaires des AED.
(je ne parle pas de leur attitude dans l'émission, je ne l'ai pas vue)

Non, ce n'est pas forcément négatif bien sûr, c'est en tout cas ce qui était mis en avant dans l'émission où les professeurs étaient finalement très peu présents.

L'immersion a duré 1 an et le tournage proprement dit de février à juin. C'est la même production que celle de l'équipe qui était venue dans mon établissement. Avec le casting d'élèves et de profs choisis, les scènes parfois dérangeantes, l'épouvantable voix off et la musique sirupeuse. Les collégiens sont attachants. Évidemment on pointe pas mal de choses qui ne vont pas, de notre point de vue de professionnels. Mais mon mari a bien aimé. Heureusement que l'histoire du harcèlement a été remise en contexte même si le mal est déjà fait sur les réseaux sociaux.

Clecle78 a écrit:L'immersion a duré 1 an et le tournage proprement dit de février à juin. C'est la même production que celle de l'équipe qui était venue dans mon établissement. Avec le casting d'élèves et de profs choisis, les scènes parfois dérangeantes, l'épouvantable voix off et la musique sirupeuse. Les collégiens sont attachants. Évidemment on pointe pas mal de choses qui ne vont pas, de notre point de vue de professionnels. Mais mon mari a bien aimé. Heureusement que l'histoire du harcèlement a été remise en contexte même si le mal est déjà fait sur les réseaux sociaux.

C'est plutôt le cas de Lorenzo qui m'a paru gênant, puisque l'autre cas (les moqueries envers la jeune fille) est plus ou moins résolu à la fin de l'épisode.

On a tous connu au moins un Lorenzo ... Pas facile pour ces gamins là. Effectivement j'espère que le documentaire n'auras pas d'effet négatif.

J’ai regardé une partie. C’est bien une dangereuse daube.

laMiss a écrit:J’ai regardé une partie. C’est bien une dangereuse daube.

Ou alors : J’ai regardé une daube. C’est bien une dangereuse partie.

Voilà.
Un danger pour toutes les personnes qui ont choisi de s’exposer, un danger pour notre image d’après ce qu’on nous montre de certains adultes, un danger du fait du brouillard mental créé entre docu et télé-réalité, un danger car c’est un précédent créé et on aura d’autres saisons ? , et un danger même pour les personnes floutées qui restent reconnaissables. Quelle intrusion malsaine, quelle mise en scène insupportable !
Espérons au moins qu’aucun parent n’ait donné son accord dans l’espoir de faire de son enfant la prochaine star des réseaux sur la base de…ça uniquement.
Mon mari s’est énervé devant l’arrogance de certains enfants et l’angélisme et la mollesse de certains adultes (du moins d’après ce que l’on nous montre). Je me demande bien si sa réaction est représentative.

Petit HS : Mais pourquoi se faire du mal, en regardant de telles "émissions" ? (je dis cela alors que je n'ai pas même pas eu la curiosité d'y jeter un œil).
Depuis le 1er confinement et la fin de vie de notre poste de télévision, nous avons décidé de ne pas le remplacer.
Je dois dire que depuis nous (ma compagne et moi) revivons.
N'ayant pas de tel portable, non plus, le temps dégagé pour le cerveau est monumental : sport, lecture, musique, bricolage, ... que du bonheur ! Fin du HS.

En ce qui me concerne, je voulais savoir de quoi il s’agissait car nous ne sommes pas à l’abri que certains élèves y fassent référence où se lancent des défis en lien avec cette émission. Je pense qu’elle peut avoir des conséquences concrètes dans certaines classes. Par ailleurs, si quelqu’un de ma famille ou une connaissance me parle de mon métier sur la base de ce programme-là, je veux pouvoir savoir de quoi il retourne.

J'ai regardé hier les deux premiers "épisodes" mais pas la dernière partie (zone C et reprise du travail oblige !). Mon mari, pas du tout prof, a regardé aussi et dès la scène où l'un des élèves (Raphaël) se moque d'une élève (Dyugu), il m'a dit "mais je ne sais pas comment vous tenez, vous les profs !" tellement il était agacé du comportement des élèves.

J'ai trouvé le ton des élèves très juste et j'ai retrouvé certains de mes élèves dans leurs attitudes, leurs comportements, leurs remarques.
Le collègue d'EPS m'a semblé aussi agaçant par son côté " ce métier est une passion, un sacredoce" sans aucun recul (mais peut-être qu'il l'a exprimé et que M6 n'a pas gardé cela). Mais, dans les deux épisodes que j'ai vu, ces élèves m'ont semblé tous bien gentils ; je n'ai pas entendu d'incivilités envers les adultes et j'ai trouvé cela assez surprenant (mais, de nouveau, peut-être est-ce un parti pris de M6).
J'ai été étonné du nombre d'AED (mon collège en a beaucoup moins mais n'est pas REP).
J'ai été surprise de voir que la CPE convoque les élèves pour leur parler de leurs résultats scolaires ; j'avoue que je ne connais aucun CPE qui fait cela.

joebar69 a écrit:Petit HS : Mais pourquoi se faire du mal, en regardent de telles "émissions" ? (je dis cela alors que je n'ai pas même pas eu la curiosité d'y jeter un œil).
Depuis le 1er confinement et la fin de vie de notre poste de télévision, nous avons décidé de ne pas le remplacer.
Je dois dire que depuis nous (ma compagne et moi) revivons.
N'ayant pas de tel portable, non plus, le temps dégagé pour le cerveau est monumental : sport, lecture, musique, bricolage, ... que du bonheur ! Fin du HS.

J'ai regardé par curiosité tout simplement, pour voir comment la vie dans un collège serait représentée par une grande chaîne commerciale.

Quant à la télé et aux réseaux sociaux, il.est difficile de s'en passer complètement dans ma matière car cela peut servir de pont de départ à certains cours et en regardant des contenus anglophones, je me tiens au courant des derniers mots et expressions à la mode.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : Ah! mais je ne suis pas un ayatollah du non-écran.  
Je dis simplement qu'en tant qu'enseignant, la seule chose dont je n'ai pas envie de voir ou entendre, ce sont bien ces émissions relatives au métier, dont on sait tou.te.s qu'elles sont formatées pour viser un certain public qui n'est pas celui du monde enseignant.
Moi aussi, je parcours le net, la presse, les magazines spécialisés pour me tenir informer en y faisant un tri que j'espère éclairé.
Quant à la télé et les réseaux, je n'y trouve plus aucun/pas d'intérêt, personnellement, c'est tout.

Néoprofs est mon seul "réseau social", car c'est bien ici que je peux y trouver une fenêtre d'expression avec les act.eur.rice.s des différents aspects des métiers de l'éduc.