- CasparProphète
lagoulue a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Je dois être trop vieux et bouché à l'émeri, mais je n'arrive pas à comprendre comment on peut ne serait-ce qu'envisager d'être filmé pour une émission d'une pareille ineptie (car fonder de pseudo analyse sur une forme de voyeurisme à prétention réaliste, c'est au mieux de l'ineptie). Les élèves, encore, mettons qu'à leur âge, il leur reste encore bien des choses à comprendre, mais des adultes, je n'arrive pas à imaginer de motif ou de mobile suffisant pour cela.
Tout pareil… Je ne comprends rien de bout en bout. On me demanderait d’être ainsi filmée à l’heure actuelle, y aurait tous les signaux d’alerte qui s’allumeraient chez moi, me hurlant : Non !!! ceci est un piège qui risque fort de se retourner contre toi / le collège. Je ne comprends en fait pas comment ces signaux ne se mettent pas en route chez d’autres (je parle également des adultes, pas des élèves). Je ne comprends pas comment l’institution accepte ça, à l’heure actuelle. Vraiment.
Dès le début j’ai été gênée par le simple « je prends le carnet » après le « chien chien » ; je trouve ça léger, ainsi que le « hep, hep, hep » et la posture du professeur, tout ça tellement... mou ? Et, dès le début, c’est la fille qui s’est fait insulter qui est mise en cause par le professeur (« il faut que tu comprennes que c’est pas nécessaire de réagir ») ! Ensuite, comme ça continue, on a un tout gentil : « Bon les 3e 4, ça commence à m’énerver » ; « allez hop, carnets », dont celui de la jeune fille… qui à ce moment-là s’excite d’une manière que j’ai alors trouvée … très théâtrale (au point là de me dire que ça ne faisait pas naturel…).
Je n’ai pas pu regarder jusqu’au bout. Quand le professeur est interviewé et parle de dialogue pour légitimer la manière dont cela s’est passé. Dès le début elle a laissé passer un truc qu’il ne fallait pas laisser passer. Facile après de parler de dialogue.
Bref, je comprends pas bien l’enchaînement de tout ça. Le fait que ce soit filmé peut certainement biaiser les choses. Ou alors le montage. En tout cas ça donne une bien piètre image de beaucoup de choses (professeurs, jeunes, cours, …).
La réaction de cette élève m'a semblé authentique, mais je suis d'accord pour le reste (même si le montage et le point de vue du réalisateur doivent forcément fausser les choses).
- BaldredSage
Un bidonnage toujours possible n'empêche pas que la scène est crédible. Elle montre bien la difficulté du métier et de l'écart entre ce que nous faisons, voulons faire et pouvons faire. Gérer la progression du cours, les interactions entre les élèves en roue libre, le reste de la classe, ne pas entrer dans le jeu, calmer le jeu, rendre la justice en direct, évaluer le potentiel explosif d'une situation, se tromper et faire l'inverse de ce qu'on sait devoir faire, foirer, et tout ça devant une caméra.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
- CasparProphète
Baldred a écrit:Un bidonnage toujours possible n'empêche pas que la scène est crédible. Elle montre bien la difficulté du métier et de l'écart entre ce que nous faisons, voulons faire et pouvons faire. Gérer la progression du cours, les interactions entre les élèves en roue libre, le reste de la classe, ne pas entrer dans le jeu, calmer le jeu, rendre la justice en direct, évaluer le potentiel explosif d'une situation, se tromper et faire l'inverse de ce qu'on sait devoir faire, foirer, et tout ça devant une caméra.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
Oui, la collègue reste très calme (ainsi que le reste de la classe), c'est à porter à son crédit, et l'extrait serait à remettre dans le contexte de l'heure de cours, de l'année scolaire etc
Je viens de regarde la bande-annonce et ça fait peut pour les collègues concernés et les conséquences que ça risque d'avoir. On y retrouve aussi tous les poncifs sur le métier, présenté comme une aventure humaine, bien loin de la transmission de connaissances.
- zigmag17Guide spirituel
C'est aussi un blanc-seing pour certains élèves qui vont se dire que puisque tout peut se filmer, pourquoi se gêner.
(Je passe sur les coupures évoquées par Sisyphe et la réutilisation des phrases hors contexte, ce serait encore un autre sujet, les enregistrements sauvages en classe etc).
Il ne va sortir que du bon de cette " série " c'est sûr ( antiphrase puissance mille).
(Je passe sur les coupures évoquées par Sisyphe et la réutilisation des phrases hors contexte, ce serait encore un autre sujet, les enregistrements sauvages en classe etc).
Il ne va sortir que du bon de cette " série " c'est sûr ( antiphrase puissance mille).
- lagoulueNiveau 8
Baldred a écrit:Un bidonnage toujours possible n'empêche pas que la scène est crédible. Elle montre bien la difficulté du métier et de l'écart entre ce que nous faisons, voulons faire et pouvons faire. Gérer la progression du cours, les interactions entre les élèves en roue libre, le reste de la classe, ne pas entrer dans le jeu, calmer le jeu, rendre la justice en direct, évaluer le potentiel explosif d'une situation, se tromper et faire l'inverse de ce qu'on sait devoir faire, foirer, et tout ça devant une caméra.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
Je suis d’accord avec ce que j'ai graissé. Au début d’ailleurs (hier), je ne voulais rien dire sur cette vidéo, trouvant qu’il nous manque des données (et, même avec les données, je n’aime pas « juger »). J’ai cependant ensuite cherché à voir ce que je pourrais dire si je me laissais aller à ce que suscitait chez moi le 1er visionnage. Et il se trouve que lorsque l’on prend la vidéo de manière brute (et donc telle que vont probablement la prendre les millions de spectateurs), on aboutit à des conclusions déplaisantes pour ceux que j’ai cités : élèves, professeurs, institution… Après, parmi ces fameuses données, il y a la question de savoir quel est le but véritable de ce reportage…
- lagoulueNiveau 8
Caspar a écrit:Baldred a écrit:Un bidonnage toujours possible n'empêche pas que la scène est crédible. Elle montre bien la difficulté du métier et de l'écart entre ce que nous faisons, voulons faire et pouvons faire. Gérer la progression du cours, les interactions entre les élèves en roue libre, le reste de la classe, ne pas entrer dans le jeu, calmer le jeu, rendre la justice en direct, évaluer le potentiel explosif d'une situation, se tromper et faire l'inverse de ce qu'on sait devoir faire, foirer, et tout ça devant une caméra.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
Oui, la collègue reste très calme (ainsi que le reste de la classe), c'est à porter à son crédit, et l'extrait serait à remettre dans le contexte de l'heure de cours, de l'année scolaire etc
Je viens de regarde la bande-annonce et ça fait peut pour les collègues concernés et les conséquences que ça risque d'avoir. On y retrouve aussi tous les poncifs sur le métier, présenté comme une aventure humaine, bien loin de la transmission de connaissances.
Mais finalement, le serait-elle autant si elle ne se savait pas filmée ?
- CasparProphète
lagoulue a écrit:Caspar a écrit:Baldred a écrit:Un bidonnage toujours possible n'empêche pas que la scène est crédible. Elle montre bien la difficulté du métier et de l'écart entre ce que nous faisons, voulons faire et pouvons faire. Gérer la progression du cours, les interactions entre les élèves en roue libre, le reste de la classe, ne pas entrer dans le jeu, calmer le jeu, rendre la justice en direct, évaluer le potentiel explosif d'une situation, se tromper et faire l'inverse de ce qu'on sait devoir faire, foirer, et tout ça devant une caméra.
Je me suis trouvé dans cette situation, j'ai souvent vu mes stagiaires s'y engluer. C' est un classique.
Témoin, c'est facile de dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire, ce qu'il aurait fallu faire. En situation, débutant ou expert fragilisé, c'est une autre affaire.
Est-ce une scène invraisemblable ? Non.
Est-ce une scène cruelle ? Oui.
Tout ce petit monde aurait dû être flouté, au minimum.
Oui, la collègue reste très calme (ainsi que le reste de la classe), c'est à porter à son crédit, et l'extrait serait à remettre dans le contexte de l'heure de cours, de l'année scolaire etc
Je viens de regarde la bande-annonce et ça fait peut pour les collègues concernés et les conséquences que ça risque d'avoir. On y retrouve aussi tous les poncifs sur le métier, présenté comme une aventure humaine, bien loin de la transmission de connaissances.
Mais finalement, le serait-elle autant si elle ne se savait pas filmée ?
C'est la question en effet...Déjà la présence d'un autre adulte dans la salle peut modifier notre comportement. Hier, j'ai entendu le documentariste Nicolas Philibert à la radio et il disait que la caméra, même discrète et même sur la longueur, modifiait forcément la réalité.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Marcelle Duchamp a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Je dois être trop vieux et bouché à l'émeri, mais je n'arrive pas à comprendre comment on peut ne serait-ce qu'envisager d'être filmé pour une émission d'une pareille ineptie (car fonder de pseudo analyse sur une forme de voyeurisme à prétention réaliste, c'est au mieux de l'ineptie). Les élèves, encore, mettons qu'à leur âge, il leur reste encore bien des choses à comprendre, mais des adultes, je n'arrive pas à imaginer de motif ou de mobile suffisant pour cela.
Pour avoir été dans ce cas, sur le papier peut être que le projet était présenté de manière intéressante. Dans mon cas, c’était vraiment hyper intéressant comme projet et c’était présenté comme voulant montrer le quotidien de 5 profs d’aujourd’hui dans l’EN. Tout le monde avait donné son accord. Les élèves auraient été floutés par contre.
Ce qui change c’est que c’était en 2010 donc les RS n’étaient pas aussi puissants qu’aujourd’hui.
Avec le recul, heureusement que ça ne s’est pas fait car j’étais innocente, j’avais 25 ans, c’était ma 3e année et je serai passée pour une nouille.
Tu es raison, mon propos pourrait être compris comme une forme de culpabilisation et je te prie de m'en excuser, car ce n'était en rien mon but.
C'est seulement une réaction purement subjective de ma part : je n'imagine pas un seul instant laisser qui que ce soit me filmer, ni d'ailleurs m'enregistrer ou “m'étudier”.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Non mais tu as raison sur le fond. Il faut être extrêmement vigilant qd on est filmé(e) pour un média.
Déjà car l’image peut être manipulée et ensuite car il y a les RS.
J’ai été filmée de nombreuses fois et à chaque fois, j’ai pesé mes mots par peur d’un montage qui me ferait passer pour une andouille. Je suis plus à l’aise qd c’est du direct car je sais que ce que je dis ne peut pas être trafiqué (et les questions des journalistes sont souvent identiques donc je me suis rodée à l’exercice).
En revanche ce sont les RS le souci. Dans mon cas, j’ai reçu qq commentaires bien stupides (peu heureusement) mais n’importe quel sujet peut amener son lot de trolls.
Et pour ce que j’en ai vu hier sur Twitter, les commentaires sur cet extrait sont très agressifs et mauvais pour notre métier.
L’EN ne va pas sortir grandie de ce reportage…
Déjà car l’image peut être manipulée et ensuite car il y a les RS.
J’ai été filmée de nombreuses fois et à chaque fois, j’ai pesé mes mots par peur d’un montage qui me ferait passer pour une andouille. Je suis plus à l’aise qd c’est du direct car je sais que ce que je dis ne peut pas être trafiqué (et les questions des journalistes sont souvent identiques donc je me suis rodée à l’exercice).
En revanche ce sont les RS le souci. Dans mon cas, j’ai reçu qq commentaires bien stupides (peu heureusement) mais n’importe quel sujet peut amener son lot de trolls.
Et pour ce que j’en ai vu hier sur Twitter, les commentaires sur cet extrait sont très agressifs et mauvais pour notre métier.
L’EN ne va pas sortir grandie de ce reportage…
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- valleExpert spécialisé
L'EN a tout intérêt à montrer que les enseignants ne sont pas suffisamment (initialement) formés et qu'il n'est pas logique d'axer leur recrutement sur les connaissances disciplinaires et didactiques.
- SoiréeHabitué du forum
Il se pourrait que les enseignants ne soient pas assez formés et ou mal formés en formation initiale sans qu'il soit intelligent de saccager la part disciplinaire de cette formation initiale, en l'espèce la part la plus aboutie de la formation initiale des enseignants généralement.valle a écrit:L'EN a tout intérêt à montrer que les enseignants ne sont pas suffisamment (initialement) formés et qu'il n'est pas logique d'axer leur recrutement sur les connaissances disciplinaires et didactiques.
Améliorer quelque chose en remplaçant ce qui fonctionne par autre chose en espérant que ça fonctionne pour remplacer ce qui ne fonctionne pas est une idée particulièrement stupide.
Sauf si le but est simplement de saccager la part disciplinaire de la formation pour affaiblir profondément le corps enseignant dans sa capacité de résistance aux réformes réactionnaires et budgétaires en cours.
- zigmag17Guide spirituel
Le but est de saccager le service public c'est tout.
Je dirais que pour l'instant cette entreprise de démolition est sur la voie de la réussite.
Edit: d'ailleurs " le fonctionnaire n'est pas propriétaire de son emploi", ça vient de sortir.
Services publics malmenés + fin de la garantie de l'emploi= champ libre pour la précarisation et tout ce que cela implique.
Je dirais que pour l'instant cette entreprise de démolition est sur la voie de la réussite.
Edit: d'ailleurs " le fonctionnaire n'est pas propriétaire de son emploi", ça vient de sortir.
Services publics malmenés + fin de la garantie de l'emploi= champ libre pour la précarisation et tout ce que cela implique.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- zigmag17Guide spirituel
Oui on fait tout pour nous décourager, quand on veut rester on subit de plein fouet la déréliction du métier, quand on veut ou doit se reconvertir même au sein de l'EN on nous met des bâtons dans les roues, quand on veut partir on nous en empêche. Rien ne va. Mais on s'éloigne du sujet
- BaldredSage
Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Baldred a écrit:Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
Des façons plus équitables et plus nuancées sans doute, mais il n'y a pas de façon neutre de filmer notre métier, pas plus que de filmer quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.
- nicole 86Expert spécialisé
En contrepoint je pose cette émission de France culture sur le film Amal, un esprit libre du réalisateur Jawad Rhalib, parmi les invités Iannis Roder. La sortie de ce film de fiction a lieu mercredi 17 avril.
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Deux façons très différentes, semble-t-il, d'aborder ce qui se passe dans les établissements secondaires.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dans ce film écrit et réalisé par Jawad Rhalib, Lubna Azabal interprète Amal, enseignante de littérature dans un lycée bruxellois. Elle fait face à une levée de boucliers et de menaces lorsqu'elle décide de faire étudier à ses élèves les textes du poète arabe Aboû Nouwâs, témoignant de sa grande liberté sexuelle.
Deux façons très différentes, semble-t-il, d'aborder ce qui se passe dans les établissements secondaires.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- Fabrice25Habitué du forum
Là, il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes, le Rachid.
À l’entendre, la plupart des enseignants réagirait comme celle de la vidéo, ce qui est faux. Pousser des gueulantes, comme il le dit, c’est encore courant : beaucoup de gens en font usage. Décrire cette pratique comme si c’était en perdition, c’est juste faux.
Là, il surfe juste sur la vague…
À l’entendre, la plupart des enseignants réagirait comme celle de la vidéo, ce qui est faux. Pousser des gueulantes, comme il le dit, c’est encore courant : beaucoup de gens en font usage. Décrire cette pratique comme si c’était en perdition, c’est juste faux.
Là, il surfe juste sur la vague…
- SoiréeHabitué du forum
Le Rachid ?
- BaldredSage
Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
Des façons plus équitables et plus nuancées sans doute, mais il n'y a pas de façon neutre de filmer notre métier, pas plus que de filmer quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.
D'où mes guillemets et ma question.
La fiction, hors caricature, propose une vue subjective, rarement à charge et souvent nuancée.
Le "brut" ou donné comme tel est souvent à charge, au point où nous sentant attaqués, nous suspectons des manipulations et de noirs desseins tout en reconnaissant que la scène n'est pas irréaliste et appartient au quotidien du métier.
Il est sans doute significatif que notre réalité, vue par un tiers, nous semble à charge.
Je reformule donc, quelle serait la juste manière de nous filmer ?
- Lowpow29Fidèle du forum
Je ne sais pas depuis quand "gueuler" sur des gens, qui plus est sur des enfants, est un geste éducatif...
C'est grave d'écrire ça quand on a une telle audience, je trouve.
"Gueuler" ou crier sur quelqu'un ne provoque qu'un état de sidération qui produit une illusion d'efficacité sur le court terme immédiat.
Essayez de vous souvenir comment vous vous sentiez quand on vous criait dessus enfant, honnêtement, ça n'a jamais enseigné la sagesse à quelqu'un, juste provoqué un stress au début puis ça n'a plus aucun effet à part encore abaisser le peu de considération pour l'adulte.
Je ne vois pas comment on peut prétendre construction une relation de confiance comme ça, à part quand on a intégré au plus profond de soi que finalement on méritait bien d'être puni.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
Des façons plus équitables et plus nuancées sans doute, mais il n'y a pas de façon neutre de filmer notre métier, pas plus que de filmer quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.
Je suis peut-être “jusqu'auboutiste”, mais je pense également que cela n'existe pas. Mais pire encore : la télévision, les médias (en général) et internet sont (et ne peuvent être que) des lieux de circulation incontrôlables (et incontrôlés — mais pas “incontrollables”) de visions faussées, idéologiques et pour tout dire superstitieuses (ou encore de propagande) sur ce qui concerne l'enseignement. À mon avis, le problème n'est d'ailleurs pas la recherche d'une manière “neutre” de “faire voir” : c'est surtout qu'il ne s'agit en rien de la d'une recherche raisonnable (encore moins rationnelle et encore moins scientifique) de ce qu'est l'enseignement. Et c'est la substitution de la seconde par la première — sous couvert de facilité et d'une prétendue “facilitation”, cautionnée par la croyance aux miracles de la communication et “du numérique” — qui représente une plaie redoutable pour notre métier, ou du moins un redoutable problème. Et ceci, ne serait-ce que parce que ce qui pourrait être raisonnable est noyé dans l'ensemble grandissant et quasi illimité du “reste”. Il paraît que M. McLuhan définissait le message par le média et opposait le bruit au silence. C'est bien possible, mais il me semble bien que le “bruit” ambiant des médias (en général) rend inaudible toute forme d'“information” pertinente, non pas qu'elle ait disparu, mais bien que ce qu'elle dit soit recouvert par le bruit.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Baldred a écrit:Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
Des façons plus équitables et plus nuancées sans doute, mais il n'y a pas de façon neutre de filmer notre métier, pas plus que de filmer quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.
D'où mes guillemets et ma question.
La fiction, hors caricature, propose une vue subjective, rarement à charge et souvent nuancée.
Le "brut" ou donné comme tel est souvent à charge, au point où nous sentant attaqués, nous suspectons des manipulations et de noirs desseins tout en reconnaissant que la scène n'est pas irréaliste et appartient au quotidien du métier.
Il est sans doute significatif que notre réalité, vue par un tiers, nous semble à charge.
Je reformule donc, quelle serait la juste manière de nous filmer ?
Oui, bien sûr. J'ai été maladroit, je ne voulais que surenchérir sur ton propos.
Certains ont souligné que la séquence ne devait pas être si bidouillée que cela, suggérant même que cette question présente un intérêt limité étant donné que ce qui est montré fait partie du quotidien de beaucoup d'enseignants. Je ne doute pas de ce dernier point. Mais il reste - en effet - la question de la manière de montrer, du point de vue, et sur ce point ce n'est pas tant quelques noirs desseins que je redoute que la naïveté consistant à croire - et à faire croire - que l'on est capable de présenter des images cueillies "à même le réel". Parce qu'installer des caméras partout et dissimuler des micros par-ci par-là, le tout piloté en direct par une équipe installée derrière une mosaïque d'écrans dans un algeco, ce n'est en rien un dispositif "neutre" au sens où il serait garant d'un surcroît d'objectivité. C'est une vision biaisée de la neutralité appuyée sur une acceptation implicite de la techno-surveillance comme dispositif usuel. Ce qui a non seulement des conséquences très concrètes sur la manière dont les personnes et les relations entre les personnes sont montrées, mais serait également de nature à influencer la manière dont les personnes que l'on filme se comportent, en les faisant évoluer sous la pression d'une surveillance constante et arbitrairement orientée par un œil extérieur. On voudrait introduire une coloration policière dans une salle de classe qu'on ne ferait pas autrement. Plaisir de se mettre en scène et de jouer avec les limites, soumission accrue à une norme... on peut imaginer différents types de réactions à cela, et oui, il est très possible qu'à la fin les images ressemblent à ce qui se passe dans bon nombre de "vrais" cours. Mais qu'il puisse éventuellement y avoir dans l'utilisation d'un tel dispositif une prétention à la neutralité, voilà qui me gênerait beaucoup, et qui pourrait être symptomatique de notre oubli collectif de ce qu'est une image et de ce qu'il faut pour la fabriquer, mais aussi de la manière dont est en train de glisser notre idée de ce que peut être un espace commun (une salle de classe, la rue, un bâtiment public quelconque...) ordinaire.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Lowpow29 a écrit:Je ne sais pas depuis quand "gueuler" sur des gens, qui plus est sur des enfants, est un geste éducatif...
C'est grave d'écrire ça quand on a une telle audience, je trouve.
"Gueuler" ou crier sur quelqu'un ne provoque qu'un état de sidération qui produit une illusion d'efficacité sur le court terme immédiat.
Essayez de vous souvenir comment vous vous sentiez quand on vous criait dessus enfant, honnêtement, ça n'a jamais enseigné la sagesse à quelqu'un, juste provoqué un stress au début puis ça n'a plus aucun effet à part encore abaisser le peu de considération pour l'adulte.
Je ne vois pas comment on peut prétendre construction une relation de confiance comme ça, à part quand on a intégré au plus profond de soi que finalement on méritait bien d'être puni.
Tu as tout à fait raison sur le point “gueuler” car effectivement on n’apprend pas en se faisant hurler dessus. Je parlais plutôt des slides 9 et 10 sur la consœur. Je trouve la nuance sur le fait qu’elle agisse ainsi car elle se fait filmée importante.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- BaldredSage
Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Aperçu par hasard a écrit:Baldred a écrit:Entre fiction plus ou moins inspirée et télé-réalité sans filtre, entre classe Potemkine et gros plans racoleurs existe-t-il une façon "neutre" de filmer notre métier ?
Des façons plus équitables et plus nuancées sans doute, mais il n'y a pas de façon neutre de filmer notre métier, pas plus que de filmer quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.
D'où mes guillemets et ma question.
La fiction, hors caricature, propose une vue subjective, rarement à charge et souvent nuancée.
Le "brut" ou donné comme tel est souvent à charge, au point où nous sentant attaqués, nous suspectons des manipulations et de noirs desseins tout en reconnaissant que la scène n'est pas irréaliste et appartient au quotidien du métier.
Il est sans doute significatif que notre réalité, vue par un tiers, nous semble à charge.
Je reformule donc, quelle serait la juste manière de nous filmer ?
Oui, bien sûr. J'ai été maladroit, je ne voulais que surenchérir sur ton propos.
Certains ont souligné que la séquence ne devait pas être si bidouillée que cela, suggérant même que cette question présente un intérêt limité étant donné que ce qui est montré fait partie du quotidien de beaucoup d'enseignants. Je ne doute pas de ce dernier point. Mais il reste - en effet - la question de la manière de montrer, du point de vue, et sur ce point ce n'est pas tant quelques noirs desseins que je redoute que la naïveté consistant à croire - et à faire croire - que l'on est capable de présenter des images cueillies "à même le réel". Parce qu'installer des caméras partout et dissimuler des micros par-ci par-là, le tout piloté en direct par une équipe installée derrière une mosaïque d'écrans dans un algeco, ce n'est en rien un dispositif "neutre" au sens où il serait garant d'un surcroît d'objectivité. C'est une vision biaisée de la neutralité appuyée sur une acceptation implicite de la techno-surveillance comme dispositif usuel. Ce qui a non seulement des conséquences très concrètes sur la manière dont les personnes et les relations entre les personnes sont montrées, mais serait également de nature à influencer la manière dont les personnes que l'on filme se comportent, en les faisant évoluer sous la pression d'une surveillance constante et arbitrairement orientée par un œil extérieur. On voudrait introduire une coloration policière dans une salle de classe qu'on ne ferait pas autrement. Plaisir de se mettre en scène et de jouer avec les limites, soumission accrue à une norme... on peut imaginer différents types de réactions à cela, et oui, il est très possible qu'à la fin les images ressemblent à ce qui se passe dans bon nombre de "vrais" cours. Mais qu'il puisse éventuellement y avoir dans l'utilisation d'un tel dispositif une prétention à la neutralité, voilà qui me gênerait beaucoup, et qui pourrait être symptomatique de notre oubli collectif de ce qu'est une image et de ce qu'il faut pour la fabriquer, mais aussi de la manière dont est en train de glisser notre idée de ce que peut être un espace commun (une salle de classe, la rue, un bâtiment public quelconque...) ordinaire.
Tout à fait d'accord
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