que se passe-t-il en cas de suppression de poste dans une matière très rare?

Bonjour,

Prof de langue rare (et de plus en plus rare), que se passera-t-il quand mon poste sera supprimé (j'en ai sans doute plus pour très longtemps) ?

Mon poste actuel est le seul de tout le département et je suis déjà à la limite du sous service l'année prochaine. Quand mon sous service sera plus important que pourront-ils me faire? Compléter dans un autre département? (je n'imagine même pas l'emploi du temps)...

Et si mon poste ferme alors qu'il n'y a aucun autre poste dans l'académie? Peut-on me forcer à passer dans le mouvement inter?
Peut-on me forcer à changer de discipline? A changer de métier? Puis-je demander à être détaché dans l'administration?

Comment tout cela se passe?

Après toutes les réformes subies en dix ans, je commence à me poser sérieusement la question.

Merci si vous avez des infos à ce sujet.

Il me semble, mais c'est vraiment à confirmer par des gens plus connaisseurs, que si aucun poste n'est disponible dans l'académie pour une matière concernée en cas de MCS, on crée un poste de TZR pour la personne concernée.
Si c'est bien le cas, reste à voir comment cela serait traité dans ton cas effectivement rare.

J’ai eu connaissance d’un collègue d’allemand, dont le poste a disparu petit à petit, faute d’élèves et qui a fini sa carrière chez lui, puisqu’il était en limite d’académie, dans un département peu peuplé et que la zone possible d’affectation ne comportait aucun service pour lui. Il y a une dizaine d’années. Ce cas reste mythique dans la région. Mais est-ce toujours possible ?

J’aurais dit « obligation » de participer au mouvement inter en faisant des vœux orientés. Cela revient à une mesure de carte scolaire et normalement l’algorithme cherche des postes dans l’académie et ensuite il y a extension…

Pure supposition: on peut te proposer de compléter tes heures au CNED?

Ma collègue de polonais qui était dans ce cas il y a très longtemps complétait en documentation les quelques heures qu'il lui restait dans sa matière.

J'ai une ancienne collègue de russe qui a dû changer d'académie. D'ailleurs je ne sais pas où en est l'enseignement du russe aujourd'hui...quelle catastrophe.

Clecle78 a écrit:Ma collègue de polonais qui était dans ce cas il y a très longtemps complétait en documentation les quelques heures qu'il lui restait dans sa matière.

Je ne pense pas que ça se fasse encore : maintenant on fait au moins semblant de respecter assez la documentation pour ne y mettre les titulaires dont on ne sait pas quoi faire. En tout cas je n'en entends plus parler que comme quelque chose du passé.

On avait parlé de ces cas de sous-service arrivant à l'extinction des cours, il y a quelques mois, mais c'était une digression dans un fil, je ne vois pas comment la retrouver.

C'est désolant de voir le russe, l'allemand, en arriver là (pour ne pas parler du latin et du grec)...

Oudemia a écrit:On avait parlé de ces cas de sous-service arrivant à l'extinction des cours, il y a quelques mois, mais c'était une digression dans un fil, je ne vois pas comment la retrouver.

C'est désolant de voir le russe, l'allemand, en arriver là (pour ne pas parler du latin et du grec)...

La différence avec les langues anciennes c'est que les collègues peuvent enseigner les lettres modernes, ce qui leur conserve un service.

J'ai eu une collègue de langue rare qui a suivi ses élèves du collège au lycée puis dans le sup mais après leur départ du système éducatif elle a été réaffectée sur un service au rectorat puis a passé le concours de PERDIR auquel elle été reçue.

profdoctoujours a écrit:

Clecle78 a écrit:Ma collègue de polonais qui était dans ce cas il y a très longtemps complétait en documentation les quelques heures qu'il lui restait dans sa matière.

Je ne pense pas que ça se fasse encore : maintenant on fait au moins semblant de respecter assez la documentation pour ne y mettre les titulaires dont on ne sait pas quoi faire. En tout cas je n'en entends plus parler que comme quelque chose du passé.

Faut le dire vite… dans les petits établissements, privés comme publics, il y a encore énormément de profs de discipline qui complètent en doc. Il faut dire qu’il n’y a souvent qu’un mi-temps voire un quart-temps en doc et que personne ne veut faire deux heures de route de montagne pour être à 8h30 dans son CDI un seul jour par semaine.

Je me souviens d'un prof de russe qui disait qu'on les encourageait à se reconvertir sur des postes de CPE ou de COP.

Des professeurs de SI ont été obligés de se reconvertir en maths ou technologie lors d'une des dernières réformes. Un collègue de mon bahut qui était en électrotechnique a dû enseigner la chimie qu'il n'avait pas étudié du tout après le bac.

J'ai connu, à l'époque où j'enseignais en STS, un collègue d'une discipline enseignée qu'en STS, affecté en tant que TZR dans une ZR où le dernier étab dans lequel il pouvait encore intervenir avait fermé la section STS. Il bénéficiait, en plus, d'une RQTH et se trouvait donc dans une ZR sans affectation possible sur sa discipline.
Intouchable.
Il a fini ses dernières années de carrière chez lui, sans jamais être appelé (l'inspection avait tenté de le nommer hors de sa ZR, sans réussite).

scot69 a écrit:Pure supposition: on peut te proposer de compléter tes heures au CNED?

Je ne pense pas, d'autant qu'il y a déjà du monde au CNED dans ma discipline

Caspar a écrit:J'ai une ancienne collègue de russe qui a dû changer d'académie. D'ailleurs je ne sais pas où en est l'enseignement du russe aujourd'hui...quelle catastrophe.

Dans ma ville, ils ont commencé par tuer la LV3 il y a déjà plus de 10 ans (refus de toutes les demandes de dérogations), puis ils ont tué la LV2 russe dans le collège où je suis pour la remettre dans un autre collège où ça n'a jamais marché (tout petit collège en plus donc très peu de recrutement possible), aujourd'hui il ne reste plus qu'un seul collège qui propose le russe et au lycée où ils poursuivent ils ont regroupé les 2d, 1eres et terminales dans un même groupe.
Ils ont surtout profité du départ en retraite de la collègue titulaire pour trancher dans le peu qu'il restait, la contractuelle remplaçante n'a plus qu'un pauvre mi-temps

Daphné a écrit:

Oudemia a écrit:On avait parlé de ces cas de sous-service arrivant à l'extinction des cours, il y a quelques mois, mais c'était une digression dans un fil, je ne vois pas comment la retrouver.

C'est désolant de voir le russe, l'allemand, en arriver là (pour ne pas parler du latin et du grec)...

La différence avec les langues anciennes c'est que les collègues peuvent enseigner les lettres modernes, ce qui leur conserve un service.

J'ai eu une collègue de langue rare qui a suivi ses élèves du collège au lycée puis dans le sup mais après leur départ du système éducatif elle a été réaffectée sur un service au rectorat puis a passé le concours de PERDIR auquel elle été reçue.

Sais-tu ce qu'elle faisait au rectorat et comment s'est faite cette affectation?

Et puis, il y a des modes. Il y a 12 ans, d'un coup, plusieurs collèges du coin se sont mis à faire du chinois. J'ai eu la première promotion en 5e, j'étais un peu circonspecte car les élèves de cette classe avaient du mal en français déjà. Bon, premier trimestre, 18 de moyenne de classe, c'était super le chinois et puis à un moment, les difficultés ont commencé. D'année en année de moins en moins d'élèves, la prof d'allemand a retrouvé des couleurs et un poste complet. Exit le chinois au collège. Là, au lycée en Terminale, on doit être sur la dernière promo qui a commencé en 5e, ils doivent être 10 sur tout le lycée et ont un enseignement par le CNED.

Je me demande si cela ne pourrait pas être considéré comme une restructuration (ce qui ouvre un certain nombre de droits).

EdithW a écrit:

profdoctoujours a écrit:

Clecle78 a écrit:Ma collègue de polonais qui était dans ce cas il y a très longtemps complétait en documentation les quelques heures qu'il lui restait dans sa matière.

Je ne pense pas que ça se fasse encore : maintenant on fait au moins semblant de respecter assez la documentation pour ne y mettre les titulaires dont on ne sait pas quoi faire. En tout cas je n'en entends plus parler que comme quelque chose du passé.

Faut le dire vite… dans les petits établissements, privés comme publics, il y a encore énormément de profs de discipline qui complètent en doc. Il faut dire qu’il n’y a souvent qu’un mi-temps voire un quart-temps en doc et que personne ne veut faire deux heures de route de montagne pour être à 8h30 dans son CDI un seul jour par semaine.

Comme quoi, je suis trop optimiste.
Des quarts de temps, ça donne pas envie...

kai002 a écrit:

Daphné a écrit:

Oudemia a écrit:On avait parlé de ces cas de sous-service arrivant à l'extinction des cours, il y a quelques mois, mais c'était une digression dans un fil, je ne vois pas comment la retrouver.

C'est désolant de voir le russe, l'allemand, en arriver là (pour ne pas parler du latin et du grec)...

La différence avec les langues anciennes c'est que les collègues peuvent enseigner les lettres modernes, ce qui leur conserve un service.

J'ai eu une collègue de langue rare qui a suivi ses élèves du collège au lycée puis dans le sup mais après leur départ du système éducatif elle a été réaffectée sur un service au rectorat puis a passé le concours de PERDIR auquel elle été reçue.

Sais-tu ce qu'elle faisait au rectorat et comment s'est faite cette affectation?

Elle était dans un service de communication, je crois.
Elle y a été affectée car fonctionnaire, plus d'élèves, il fallait bien la faire travailler. Je n'en sais pas plus, elle était détachée ? Autre statut ?...
Elle a eu la bonne idée de passer le concours PERDIR et de l'avoir, ça a réglé la question.