Collège mort

Bonjour,
En dehors des actions dans le 93, y a-t-il beaucoup d'actions collège mort prévues autour de vous?

Dans le 69, les collèges rep + ont mene des actions "collège mort". Chaque collège faisait grève à tour de rôle.
Nous souhaitons recommencer dans 15 jours.

Nous avons quand même eu quelques enseignants qui sont allés faire cours.

Merci Camomilles. Est-ce que cela vous a permis d'être visibles? Est-ce que la presse en parle enfin? Est-ce qu'il y a des réactions ?

La presse il faut la contacter vous-mêmes (presse, radios, radios locales), manifester (il leur faut des photos) devant le collège, éventuellement défiler (si il y a un petit défilé par jour cela finit par ce voir) et ne pas hésiter à contacter les fédé de parents (une est plus réactive que l'autre sur ces sujets).

"La presse il faut la contacter vous-mêmes". Je comprends quand il s'agit d'une seule action locale mais ce que je déplore, c'est que même lors des manifestations nationales, il y ait au mieux une minute accordée à l'information.

Nous avons contacté la presse, seul le progrès est venu et a fait un article et une radio locale.

Nous avons aussi forcé les portes du rectorat aussi. Nous avons été reçus et bon on nous a dit que ça serait comme ça et pas autrement et que l'on ne pouvait pas juger un système sans l'avoir testé...

Nous allons tout de même refaire la même chose la deuxième semaine de la rentrée en essayant de davantage mobiliser les parents...

Oui, je sais bien et je le déplore tout autant que toi.
La presse locale, notamment écrite, est utile pour cela. On peut arriver à avoir toute une page parfois, même pour du local.
Là si vous multipliez les actions à tour de rôle, cela peut jouer et il faut déjà jouer sur le local. Et puis il s'agit du 93 (de l'IDF) donc avec plus de proximité pour les "grands" médias.

camomilles a écrit:Nous avons contacté la presse, seul le progrès est venu et a fait un article et une radio locale.

Nous avons aussi forcé les portes du rectorat aussi. Nous avons été reçus et bon on nous a dit que ça serait comme ça et pas autrement et que l'on ne pouvait pas juger un système sans l'avoir testé...

Nous allons tout de même refaire la même chose la deuxième semaine de la rentrée en essayant de davantage mobiliser les parents...

Ah bon ? Pourtant tout le monde avait compris la non pertinence du bac passé en mars, sauf le ministère !
Oui, la dernière fois, nous avons eu droit (à propos de la réforme de l'année de terminale pro et ses conséquences sur les term et les autres niveaux) de la DASEN : nous vous faisons confiance pour vous organiser au mieux avec l'autonomie des établissements (donc : débrouillez-vous seuls).
C'est toutes nos difficultés : nous n'avons pas de tracteur, pas de fumier, pas de camions... et dans l'ensemble on ne casse rien.

C'est une coordination régionale autant que nationale dont nous avons besoin.

Bien sûr, la presse, on la contacte : les journalistes ne peuvent pas savoir sans cela ce qui se passe et où aller.

Rapprochez-vous de vos différents syndicats pour vous aider à vous coordonner. Vos actions pourront ainsi être relayées aussi par les canaux d'infos syndicales départementales, cadémiques voire nationales.

La semaine de la rentrée dans mon académie il y aura une réunion ouverte à tous les syndiqués de tout syndicats pour se coordonner.
Faites des AG inter établissement aussi.

Et contactez vos députés s'ils sont d'un bord hostile à cette réforme : eux aussi disposent de moyens de relais. Des députés communistes et LFI ont parlé des actions de ceux du 93 jusque dans l'hémicycle, et les médias nationaux en ont fait un sujet.

Dans le Pas de Calais, beaucoup d'actions avant les vacances dans les collèges et lycées.
https://www.lavoixdunord.fr/1432530/article/2024-02-20/des-moutons-debarquent-l-ecole-anne-frank-de-barlin-pour-completer-les-effectifs
https://www.lavoixdunord.fr/archives/recherche?word=coll%C3%A8ge+mort&sort=date+desc&datefilter=lastyear


Si vous voulez des tracteurs :
https://tractomanif.com/

Petite question pratique au sujet d'une journée "collège mort" : si les parents jouent le jeu massivement et qu'il n'y a donc qu'une poignée d'élèves, voire aucun élève, le jour J, est-on considéré comme gréviste (avec retrait d'une journée de salaire) si l'on ne reste pas sur place sur son emploi du temps ? (Désolée de cette question bassement matérielle, mais cela va sûrement jouer dans mon établissement.) Est-il envisageable que la direction déclare l'établissement fermé ? Merci par avance de vos lumières.

Chez nous, ceux qui sont partis avant la fin de leur journée (pour aller en manif) ont été comptés grévistes donc absents par la cheffe. C’est pourquoi maintenant on fait collège mort les jours où il n’y a pas de manif.
La cheffe n’a jamais fermé l’établissement, même quand il y avait seulement 3 élèves. Les « cours » étaient maintenus (en gros deux profs volontaires ont fait du ping-pong avec les élèves…).

Lédissé a écrit:Petite question pratique au sujet d'une journée "collège mort" : si les parents jouent le jeu massivement et qu'il n'y a donc qu'une poignée d'élèves, voire aucun élève, le jour J, est-on considéré comme gréviste (avec retrait d'une journée de salaire) si l'on ne reste pas sur place sur son emploi du temps ? (Désolée de cette question bassement matérielle, mais cela va sûrement jouer dans mon établissement.) Est-il envisageable que la direction déclare l'établissement fermé ? Merci par avance de vos lumières.

Normalement, l'intérêt de la chose, c'est justement d'éviter de tout faire peser sur la grève, que les enseignants ne peuvent pas se permettre longtemps : nous sommes sur place, c'est ballot : y a pas d'élèves. Par contre, effectivement, mieux vaut rester sur place : prendre des copies, ou mieux organiser des ateliers visant à différentes actions : lettres aux élus, articles de presse, réunion avec les parents... Ça prend du temps et de l'énergie, la lutte : profitons de celui qui est dégagé par de telles actions pour agir ensemble et ressouder les troupes. Si vous rentrez chez vous et que votre absence est constatée, un chef tatillon peut effectivement vous considérer comme gréviste.

Pour la presse, il faut l'informer en amont et l'inviter.

Dans le 37, il y a eu pas mal d'action de ce type. Nous rencontrons les parents demain soir, dans une salle prêtée par la mairie, pour leur expliquer notre analyse de la réforme et nous mettre d'accord sur une journée "collège mort". Ce qu'il y a, c'est que beaucoup de parents sont d'accord avec nous mais se sentent démunis. Ils n'ont pas cette culture de la contestation collective et ne savent pas comment faire. Nous avons rédigé tous les documents pour la FCPE, qui diffuse ensuite en son nom - mais il faut le faire pour eux. Nous leur disons aussi comment s'y prendre pour organiser cette journée, même si, à la fin, cela doit rester, en apparence au moins, leur initiative.

Merci pour vos réponses.
Du coup, il vaut mieux séparer journée de grève et "collège mort", car l'action "grève" risque d'être noyée dans l'action "collège mort", ou les collègues risquent de préférer garder leur traitement, ne pas manifester et ne pas être comptés grévistes...

Oui. Ce sont deux choses différentes, et les employer à des moments différents permet de multiplier les actions sans que ce soient toujours les mêmes qui en paient le prix.

Pardon, mais c'est quoi un "collège mort" ?

C'est une ou plusieurs journées où les parents décident collectivement de ne pas envoyer leurs enfants au collège. Ainsi, les professeurs ne perdent pas leur traitement mais les cours n'ont pas lieu ou uniquement pour la poignée d'élèves qui se sera déplacée.

Dans le 38 (Isère), en particulier dans l'agglo de Grenoble, nous avons eu un certain nombre d'actions collège mort ces dernières semaines, avec un mercredi collège mort commun cette semaine. Il s'agit souvent soit des REP+ avec moyens insuffisants, soit d'autres établissements en baisse de moyens (fermetures de classes ou de postes ou classes chargées au-delà des plafonds officiels). Un collectif issu de l'AG éducation permet par ailleurs de se motiver, soutenir et donner des idées entre bahuts (de nombreux collègues ne connaissant par exemple pas le concept de collèges morts, notamment lorsqu'il n'y a pas de section syndicale active ou suffisamment aguerrie dans leur établissement)

Merci, Swan !