Arrêt maladie : questions

Vendredi matin j'étais sur la route pour aller au collège, et j'ai craqué (à cause de la fin de l'année particulièrement difficile, et des problèmes personnels). J'ai quand même réussi à arriver au collège, mais les collègues m'ont convaincue en masse de ne pas aller travailler, et l'une d'entre elles a eu la gentillesse de me ramener chez moi.
Je suis donc allée voir un médecin, qui m'a arrêtée jusqu'au 27, et m'a dit que si je me sentais d'attaque pour reprendre avant, je pouvais. J'ai malgré tout plusieurs questions.

1) Si effectivement, je me sens d'attaque pour reprendre par exemple lundi ou mardi, est-il bien sûr que cela ne pose pas de problème si, sur l'arrêt de travail, la date de fin est vendredi 27 ? Est-ce légal?
2) Je suis TZR, rattachée à un établissement A, mais j'enseigne seulement dans un établissement B et un établissement C. Le vendredi, je suis censée être dans les établissements B et C (je n'ai plus besoin d'aller dans l'établissement A normalement). A qui dois-je donner mon arrêt de travail?
3) Pour aller dans mes établissements, je perçois des frais de déplacements. Est-ce-que je pourrai les percevoir pour le trajet aller-retour que j'ai fait vendredi matin, alors que je n'ai pas travaillé?
4) Je fais du théâtre en amateur, et lundi soir avec ma troupe on a une représentation. Inutile de vous dire que les autres comptent vraiment sur moi pour que je sois là. Si je ne vais pas travailler lundi (et/ou mardi), est-ce-que cela pose un problème du point de vue de l'arrêt maladie que j'aille quand même à la représentation?

C'est bête, mais je culpabilise d'être arrêtée. Je ne suis pas vraiment malade, je crois que j'ai juste un peu trop tiré sur la corde et que je me suis mise trop de pression cette année pour être sur tous les fronts (un sous-service sur deux établissements, une matière optionnelle dont la situation est sinistrée, les gamins de plus en plus chiants; et pour ce qui est de la vie privée, mon copain sort juste d'une période de chômage et n'est pas vraiment à mon écoute, et il faut gérer à côté de ça le ménage, la bouffe, les courses, etc. Heureusement qu'on n'a pas d'enfants). Je viens de dire à ma mère que j'étais arrêtée, elle s'est vraiment inquiétée comme si j'étais malade en phase terminale, alors que ce n'est pas vrai...

Merci pour vos réponses et pour m'avoir lue...

L'extrême fatigue est une raison pour être arrêter, il ne faut pas forcément attendre le moment de s'écrouler devant les élèves.

1. Non tu ne peux pas reprendre le travail avant la fin de l'arrêt.
2. Arrêt à envoyer à ton RAD, prévenir tes 2 autres établissements.
3. Pas de frais de déplacement à percevoir car tu ne te déplaces pas.
4. Quand on ne peut pas travailler, on ne peut pas jouer une pièce de théâtre normalement

Artysia a écrit:L'extrême fatigue est une raison pour être arrêter, il ne faut pas forcément attendre le moment de s'écrouler devant les élèves.

1. Non tu ne peux pas reprendre le travail avant la fin de l'arrêt.
2. Arrêt à envoyer à ton RAD, prévenir tes 2 autres établissements.
3. Pas de frais de déplacement à percevoir car tu ne te déplaces pas.
4. Quand on ne peut pas travailler, on ne peut pas jouer une pièce de théâtre normalement

Merci Artysia.

Toutefois,

1) Pourtant, le médecin m'a dit que je pouvais... Serait-il incompétent??   
2) ok
3) Je me suis quand même déplacée vendredi matin pour aller au collège. J'ai fait 40 km aller et 40 km retour.
4) Si je n'y vais pas, je mets les autres dans la merde (pas de doublure!). Et si je me repose jusque là, je pense être en mesure de jouer lundi soir, ça ira sûrement mieux. (c'est pour ça aussi que je me suis posée la question de reprendre plus tôt).

Si tu es arrêtée c'est qu'il y a une raison il me semble. A un moment donné, il faut arrêter de tirer sur la corde...

Après tu peux aussi ne pas prendre ton arrêt du tout, ne pas l'envoyer et aller en cours lundi si tu estimes que ton we te suffit pour te reposer.

Artysia a écrit:Si tu es arrêtée c'est qu'il y a une raison il me semble. A un moment donné, il faut arrêter de tirer sur la corde...

Après tu peux aussi ne pas prendre ton arrêt du tout, ne pas l'envoyer et aller en cours lundi si tu estimes que ton we te suffit pour te reposer.

Je suis quand même obligée de l'envoyer, l'arrêt, car j'ai été absente vendredi...
C'est vraiment un problème si je ne vais pas à la représentation...

Si je ne suis pas spécialiste du droit du travail mais sur un arrêt maladie il y a une case "sortie autorisée" avec des horaires bien précis d'indiqués. Si quelqu'un de l'administration, au courant de ton AM, te voit en pleine représentation théâtrale, il pourra se poser la question de la légitimité de ton arrêt et demander un contrôle.

Tu revois le médecin pour refaire le document de l'arrêt. Qu'il t'en fasse un que pour vendredi par exemple. Il t'en faut tout de même un pour justifier ton absence de vendredi. Pour ce qui est des kms, l'autre solution est de rattraper tes heures manquées ce jour-là et du coup annuler le fait que tu n'as pas fait tes heures vendredi mais administrativement voir tes kms payés.

S'il y a un arrêt, tu n'as pas à récupérer tes cours. Par contre tu peux aussi établie une autorisation d'absence et proposer le rattrapage des cours sans arrêt maladie.

Je suis révoltée que le médecin ne m'ait pas dit tout ça. Pourtant je lui ai posé la question bien clairement.
J'ai posé aussi la question à mes collègues de l'établissement B, qui m'ont dit que je devrais pouvoir jouer. Je pense en effet que ça me fera du bien.
Mais je ne voudrais pas être dans l'illégalité...

Si les sorties te sont autorisées (ce qui est courant quand le problème de santé est un problème de dépression), tu devrais pouvoir avoir le droit de jouer ta pièce. Mais si tu as des scrupules, demande, comme tu le proposes, de ne pas être arrêtée officiellement vendredi et de rattraper tes cours plus tard. Ça doit pouvoir se faire.

Zazk a écrit:Si les sorties te sont autorisées (ce qui est courant quand le problème de santé est un problème de dépression), tu devrais pouvoir avoir le droit de jouer ta pièce. Mais si tu as des scrupules, demande, comme tu le proposes, de ne pas être arrêtée officiellement vendredi et de rattraper tes cours plus tard. Ça doit pouvoir se faire.

Il m'a autorisé à sortir, mais oralement, il ne l'a pas écrit sur l'arrêt. Je peux éventuellement retourner le voir lundi et lui demander de refaire l'arrêt pour qu'il écrive "sorties autorisées", mais alors ça implique que lundi je n'aille pas travailler (j'ai une journée complète).
Par contre, l'idée de devoir rattraper mes cours en cette fin d'année... comment dire... rien que d'y penser ça m'angoisse, et je ne sais même pas si ce sera matériellement possible...    

Tu ne reprends pas le travail avant le 27.
Tu envoies la liasse SANS LA PREMIERE PAGE à ton établissement de rattachement.
Tu préviens téléphoniquement et par mail tes établissements d'exercice, si les chefs y sont casse-pieds, tu joins à ton mail un scan de l'arrêt, en cachant le motif (qui ne les regarde en rien).
Pas d'ISSR.
Et, hélas, pas de théâtre.

L'épuisement peut avoir des conséquences graves, pour toi et pour les autres, ne culpabilise pas. Si tu as un accident de voiture dont tu es responsable, et que tu te blesses, ou que tu blesses quelqu'un d'autre, tu n'y auras rien gagné.

Ce ne sont pas des ISSR que je perçois, mais des frais de déplacement (je suis affectée à l'année).
Si je comprends bien, je ne serai pas remboursée du trajet que j'ai fait vendredi, sauf si j'annule l'arrêt de travail et si je demande à rattraper les cours?
Pour le théâtre, je n'ai pas besoin de prendre la voiture, c'est à deux pas de chez moi, je peux tout à fait y aller à pied. Et je sais que ça va vraiment me faire du bien.

La question ne se pose pas alors si tu vas au théâtre, pas d'arrêt possible.

Le théâtre en amateur c'est un loisirs, quel rapport avec le travail?

Le rapport c'est que quand on est pas apte à travailler, on ne l'est pas non plus pour les loisirs.

Artysia a écrit:Le rapport c'est que quand on est pas apte à travailler, on ne l'est pas non plus pour les loisirs.

C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a des horaires de sortie autorisée, le reste du temps tu es sensé être chez toi à te soigner. La seule dérogation possible semble être pour des examens médicaux et là, cela se comprend car difficilement conciliable avec les plages horaires.

Mon médecin, lorsqu'il fait un arrêt de travail, précise toujours "Vous pourrez reprendre avant si vous vous sentez mieux". Je ne le fais pas parce que je sais bien qu'on peut se sentir "mieux" sans être pour autant capable d'affronter une journée de cours, mais nombre de collègues le font.
Alors, j'ai bien lu plusieurs fois ici-même que c'était une très mauvaise idée, mais je ne crois pas que tu doives en vouloir à ton médecin pour autant   

Pour le théâtre, à toi de voir si tu veux prendre le risque d'être vue (à 40 km en même temps...) mais je ne serais certainement pas aussi catégorique que les avis précédents.
Il m'est arrivé d'aller au cinéma pendant un arrêt de travail - forcément en dehors des heures autorisées qui ne correspondent pas vraiment à ce cas de figure - parce que, oui, j'avais besoin de me changer les idées et de sortir un peu. Je travaillais alors en entreprise et vivais dan la même ville, et bien sûr j'y ai croisé un intervenant extérieur.   

On s'en remet.

Mais quand c'est précisément ce loisir qui nous aide à tenir, dans le cas où est arrêté pour épuisement/dépression/fatigue, n'est-ce-pas judicieux de continuer ce loisir qui nous fait du bien?
J'ai vérifié mon arrêt encore une fois, le médecin n'a rien coché du tout dans la case des sorties (ni oui, ni non). Si je retourne le voir, je pense qu'il acceptera de cocher oui, d'après ce qu'il m'a dit pendant la consultation, pour que je sois protégée. Si je ne lui dis rien, je risque justement d'avoir des problèmes, non?

En fait, mon établissement B est à 40 km, et mon établissement C est à 17 km. Je m'entends très bien avec tous mes collègues, et certains de l'établissement C ont réservé une place pour venir me voir jouer. Donc oui, je serai vue.

En cas d'épuisement, justement il n'y a que le repos de conseiller. En cas de dépression, ce qui est très différent, le médecin peut cocher une case sur l'AT pour autoriser les sorties.

Mais il y a une différence entre assister à une représentation de théêtre et jouer non ?

Bon, après, "l'avantage" de ton arrêt, c'est qu'il est lié à un problème nerveux et que tu pourra toujours argumenter sur l'effet bénéfique de cette sortie sur ton équilibre mental. C'est très dur à prouver mais facile à entendre.

Artysia a écrit:En cas d'épuisement, justement il n'y a que le repos de conseiller. En cas de dépression, ce qui est très différent, le médecin peut cocher une case sur l'AT pour autoriser les sorties.

Mais il y a une différence entre assister à une représentation de théêtre et jouer non ?

Je confirme. Dans le cas d'une dépression, le médecin conseille de sortir, d'aller au ciné, etc, justement parce qu'on a tendance à rester enfermé à ruminer. Sortir est d'ailleurs un effort parfois surhumain.
Mais en cas d'épuisement, il faut se reposer. Aller au ciné pendant les heures de sortie, pourquoi pas ? Mais aller jouer une pièce ? Non, ce n'est pas compatible.
Si j'étais en arrêt je n'irais pas chanter au concert de ma chorale le weekend prochain.

Honnêtement, je ne me suis jamais posé autant de questions lors de mes arrêts. Je suis sortie aux heures qui me convenaient, ai fait du sport etc. et tant pis si "on" pouvait me voir. Les contrôles sont quand même assez rares, non? Je n'en ai en tout cas jamais entendu parler pour les enseignants.

Et jamais je n'ai repris avant la date officielle de l'arrêt, même si je me sentais mieux.

histoires2 a écrit:Honnêtement, je ne me suis jamais posé autant de questions lors de mes arrêts. Je suis sortie aux heures qui me convenaient, ai fait du sport etc. et tant pis si "on" pouvait me voir. Les contrôles sont quand même assez rares, non? Je n'en ai en tout cas jamais entendu parler pour les enseignants.

Et jamais je n'ai repris avant la date officielle de l'arrêt, même si je me sentais mieux.

Il me semble que les contrôle pour nous se font sur demande du CDE.

Isis39 a écrit:

histoires2 a écrit:Honnêtement, je ne me suis jamais posé autant de questions lors de mes arrêts. Je suis sortie aux heures qui me convenaient, ai fait du sport etc. et tant pis si "on" pouvait me voir. Les contrôles sont quand même assez rares, non? Je n'en ai en tout cas jamais entendu parler pour les enseignants.

Et jamais je n'ai repris avant la date officielle de l'arrêt, même si je me sentais mieux.

Il me semble que les contrôle pour nous se font sur demande du CDE.

Oui, je crois. Quand l'an dernier, à bout, harcelée et mise à mal par le cde, j'ai fini en AM tout le mois de juin, j'ai fait très très attention et ai scrupuleusement respecté les horaires de sortie de la Sécurité Sociale. Je n'ai pas finalement pas eu de visite de contrôle, mais je m'y suis attendue tous les jours, compte tenu du contexte.
Du coup, quand le collège m'a envoyé une invit au pot de départ dudit CDE, je me suis fait un plaisir de répondre que les horaires de sortie autorisée par la SS m'empêchaient , à mon plus grand regret, d'assister à ce pot.....