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- IrulanHabitué du forum
Chers collègues,
J'ouvre cette discussion pour que nous puissions partager nos stratégies. Dès l'année prochaine seront mis en place les fameux groupes de niveaux. Chez moi, les élèves les plus faibles seront dans un groupe de 18. Or, j'appréhende déjà cette situation. Je ne sais pas si j'aurai un de ces groupes, mais ce que je sais, c'est que si ces groupes de niveaux se généralisent, il faudra bien bien se préparer à enseigner ce qu'on peut à des élèves en très grandes difficultés. Et j'ai trop peu d'expérience pour envisager cela sereinement.
Comment s'y prendre ? Quel est le mieux ? Proposer des textes courts ? Aller au plus simple (identification des personnages, etc.) ? Faut-il insister sur la lecture (fluence, lecture expressive si possible) ? En grammaire, est-il préférable de revoir toutes les bases ou de maintenir la même exigence qu'avec les autres groupes ? faut-il proposer des séances décrochées de vocabulaire ? Et comment évaluer l'écriture ?
Serait-il judicieux de ne prévoir qu'un seul objectif, en prenant le temps nécessaire même si cela signifie ne couvrir qu'une petite partie du programme (je m'attends à des élèves au comportement plus que problématique, étant donné que les plus faibles seront regroupés ensemble).
Je commence à avoir l’habitude des élèves dyslexiques, TDAH, etc. Le défi réside dans le fait de les avoir tous réunis en même temps, dans le même groupe.
Je me sens désemparée. J’accueille toutes les suggestions.
J'ouvre cette discussion pour que nous puissions partager nos stratégies. Dès l'année prochaine seront mis en place les fameux groupes de niveaux. Chez moi, les élèves les plus faibles seront dans un groupe de 18. Or, j'appréhende déjà cette situation. Je ne sais pas si j'aurai un de ces groupes, mais ce que je sais, c'est que si ces groupes de niveaux se généralisent, il faudra bien bien se préparer à enseigner ce qu'on peut à des élèves en très grandes difficultés. Et j'ai trop peu d'expérience pour envisager cela sereinement.
Comment s'y prendre ? Quel est le mieux ? Proposer des textes courts ? Aller au plus simple (identification des personnages, etc.) ? Faut-il insister sur la lecture (fluence, lecture expressive si possible) ? En grammaire, est-il préférable de revoir toutes les bases ou de maintenir la même exigence qu'avec les autres groupes ? faut-il proposer des séances décrochées de vocabulaire ? Et comment évaluer l'écriture ?
Serait-il judicieux de ne prévoir qu'un seul objectif, en prenant le temps nécessaire même si cela signifie ne couvrir qu'une petite partie du programme (je m'attends à des élèves au comportement plus que problématique, étant donné que les plus faibles seront regroupés ensemble).
Je commence à avoir l’habitude des élèves dyslexiques, TDAH, etc. Le défi réside dans le fait de les avoir tous réunis en même temps, dans le même groupe.
Je me sens désemparée. J’accueille toutes les suggestions.
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Ad augusta per angusta.
- PonocratesExpert spécialisé
18 cela me paraît énorme. Je n'ai aucune solution, d'autant que le fait même d'être mis dans ce groupe peut agir sur la motivation de certains. Elyas défend souvent ici l'idée de ceintures de compétences. Le principe me paraît intéressant pour des élèves qui doivent être persuadés qu'ils ne sont pas nuls, qu'ils ont des capacités et qu'ils peuvent progresser. Et quel que soit le dispositif adopté, il faut trouver un moyen de les motiver.
Si j'étais dans cette situation (mais je n'y serai pas), je pense que je n'essaierais pas un cours classique. Je commencerais par un diagnostic de chacun -oui, c'est lourd- pour voir où ils en sont et en fonction, je verrais si, en effet il faut tout reprendre quitte à "perdre" du temps (pour en gagner ensuite). Et je multiplierais les types d'exercice (que vous proposez) parce qu'ils sont peut-être "mauvais" mais pas forcément en tout.
Si j'étais dans cette situation (mais je n'y serai pas), je pense que je n'essaierais pas un cours classique. Je commencerais par un diagnostic de chacun -oui, c'est lourd- pour voir où ils en sont et en fonction, je verrais si, en effet il faut tout reprendre quitte à "perdre" du temps (pour en gagner ensuite). Et je multiplierais les types d'exercice (que vous proposez) parce qu'ils sont peut-être "mauvais" mais pas forcément en tout.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- AmaliahEmpereur
Quand j'ai commencé à enseigner, nous avions des classes de niveau dans mon collège REP. Les élèves les plus faibles étaient 15 en général et les classes bilangues étaient bien plus chargées. Mais les élèves problématiques du point de vue du comportement étaient isolés en classes bilangues. En 3e, nous remélangions les élèves dans la perspective de l'orientation. C'est donc le passage aux classes hétérogènes en 2015 qui m'a fait le plus bizarre et m'a demandé beaucoup plus de travail!
J'envisage donc le fait de faire cours à un groupe faible tout à fait sereinement, ayant enseigné ainsi plus de dix ans (ce qui ne veut pas dire que j'envisage cette réforme sereinement, loin s'en faut...).
Je pense qu'il ne faut pas faire de cours au rabais pour les groupes faibles mais qu'il faut prendre plus de temps pour asseoir les bases, ce qui impliquera nécessairement de ne pas finir le programme. Avec un groupe faible à 15, il faut également prendre le temps de travailler la rédaction en ayant des objectifs très modestes. A 15, le travail peut être individualisé, la relation beaucoup plus personnalisée et c'est très important pour jouer sur la motivation de ces élèves et l'estime d'eux-mêmes. Maintenant, j'entends que ton groupe sera à 18, pas à 15, ce qui est plus délicat. J'ai eu une année de 4e très faibles à 20, c'était vraiment difficile.
Autrement, même les élèves faibles peuvent travailler sur des textes longs, travailler le vocabulaire de la même façon que les élèves des autres groupes. Dans ma 6e hétérogène, je fais noter à tous le vocabulaire inconnu par mes élèves faibles, même si les bons élèves connaissent déjà le sens des mots.
J'ai deux 3e cette année, une hétérogène avec une moitié d'élèves bilangues et l'autre moitié composée d'élèves FLS, dys, segpa refusée et une deuxième où je n'ai qu'un seul très bon élève et deux élèves à 13, tous les autres étant entre 2 et 11 de moyenne... Je mets un point d'honneur à faire exactement la même chose dans mes deux classes à 99%.
Je me dis aussi que ces élèves ne seront peut-être pas tous aussi faibles. Les résultats aux évaluations nationales me semblent peu fiables pour faire les groupes et on voit bien les différences entre les écoles qui disent que tel élève est très bon élève alors que ce n'est pas le cas et que tel autre élève est fragile quand vous en voudriez bien des pleines classes avec ce profil-là...
J'envisage donc le fait de faire cours à un groupe faible tout à fait sereinement, ayant enseigné ainsi plus de dix ans (ce qui ne veut pas dire que j'envisage cette réforme sereinement, loin s'en faut...).
Je pense qu'il ne faut pas faire de cours au rabais pour les groupes faibles mais qu'il faut prendre plus de temps pour asseoir les bases, ce qui impliquera nécessairement de ne pas finir le programme. Avec un groupe faible à 15, il faut également prendre le temps de travailler la rédaction en ayant des objectifs très modestes. A 15, le travail peut être individualisé, la relation beaucoup plus personnalisée et c'est très important pour jouer sur la motivation de ces élèves et l'estime d'eux-mêmes. Maintenant, j'entends que ton groupe sera à 18, pas à 15, ce qui est plus délicat. J'ai eu une année de 4e très faibles à 20, c'était vraiment difficile.
Autrement, même les élèves faibles peuvent travailler sur des textes longs, travailler le vocabulaire de la même façon que les élèves des autres groupes. Dans ma 6e hétérogène, je fais noter à tous le vocabulaire inconnu par mes élèves faibles, même si les bons élèves connaissent déjà le sens des mots.
J'ai deux 3e cette année, une hétérogène avec une moitié d'élèves bilangues et l'autre moitié composée d'élèves FLS, dys, segpa refusée et une deuxième où je n'ai qu'un seul très bon élève et deux élèves à 13, tous les autres étant entre 2 et 11 de moyenne... Je mets un point d'honneur à faire exactement la même chose dans mes deux classes à 99%.
Je me dis aussi que ces élèves ne seront peut-être pas tous aussi faibles. Les résultats aux évaluations nationales me semblent peu fiables pour faire les groupes et on voit bien les différences entre les écoles qui disent que tel élève est très bon élève alors que ce n'est pas le cas et que tel autre élève est fragile quand vous en voudriez bien des pleines classes avec ce profil-là...
- roxanneOracle
Sauf qu'ils sont censés pouvoir changer de groupe sans avoir perdu du temps sur le programme par rapport aux autres groupes. C'est là que c'est insoluble.Ponocrates a écrit:18 cela me paraît énorme. Je n'ai aucune solution, d'autant que le fait même d'être mis dans ce groupe peut agir sur la motivation de certains. Elyas défend souvent ici l'idée de ceintures de compétences. Le principe me paraît intéressant pour des élèves qui doivent être persuadés qu'ils ne sont pas nuls, qu'ils ont des capacités et qu'ils peuvent progresser. Et quel que soit le dispositif adopté, il faut trouver un moyen de les motiver.
Si j'étais dans cette situation (mais je n'y serai pas), je pense que je n'essaierais pas un cours classique. Je commencerais par un diagnostic de chacun -oui, c'est lourd- pour voir où ils en sont et en fonction, je verrais si, en effet il faut tout reprendre quitte à "perdre" du temps (pour en gagner ensuite). Et je multiplierais les types d'exercice (que vous proposez) parce qu'ils sont peut-être "mauvais" mais pas forcément en tout.
- AnguaGrand sage
Je trouve que tes questions montrent l'énorme hypocrisie de cette réforme : comment, par la magie du groupe de niveau, à taux horaire égal (entre autres points discutables), avoir les mêmes rythmes/progressions/résultats que les autres ?
On sait que nous aurons dans ces groupes des élèves avec des faiblesses abyssales. Bien. Prendre le temps d'apprendre à lire et à écrire, de réexpliquer, tout ce qu'on veut, je suis persuadée que c'est important, et qu'il y a des élèves qui avanceront peut-être un peu plus que si on les avait laissés en classes ordinaire. "Avancer un peu plus"... mais pas rattraper ce qui manque, parce que pendant ce temps, les autres avanceront...
Bref.
Sur les contenus, on trouvera, nous sommes enseignants, on tâtonnera, on saura proposer des choses adaptées à ces élèves, mais je vois mal comment on les "mettra à niveau". J'attends avec impatience la bonne parole de nos IPR sur le sujet.
On sait que nous aurons dans ces groupes des élèves avec des faiblesses abyssales. Bien. Prendre le temps d'apprendre à lire et à écrire, de réexpliquer, tout ce qu'on veut, je suis persuadée que c'est important, et qu'il y a des élèves qui avanceront peut-être un peu plus que si on les avait laissés en classes ordinaire. "Avancer un peu plus"... mais pas rattraper ce qui manque, parce que pendant ce temps, les autres avanceront...
Bref.
Sur les contenus, on trouvera, nous sommes enseignants, on tâtonnera, on saura proposer des choses adaptées à ces élèves, mais je vois mal comment on les "mettra à niveau". J'attends avec impatience la bonne parole de nos IPR sur le sujet.
- AmaliahEmpereur
On est d'accord : on ne les mettra pas à niveau et ils ne rattraperont pas les autres mais peut-être, comme tu le dis, Angua, que certains tireront profit de ces petits groupes et qu'ils avanceront un petit peu plus qu'en classe ordinaire. Certes ils ne rattraperont pas ce qui manque mais ils ne le rattraperont pas non plus en classe ordinaire.
L'hypocrisie, c'est aussi de ne pas mettre les moyens sur tous les élèves dès l'école primaire où tout se joue : de petits effectifs et des programmes scolaires recentrés sur les fondamentaux.
L'hypocrisie, c'est aussi de ne pas mettre les moyens sur tous les élèves dès l'école primaire où tout se joue : de petits effectifs et des programmes scolaires recentrés sur les fondamentaux.
- Charles-MauriceNiveau 10
Les groupes de niveau font progresser les bons élèves c'est sans doute l'objectif.
- IrulanHabitué du forum
Merci pour vos premiers messages. Oui, si jamais j'ai un groupe de très faibles, je souhaite faire à 99% la même chose qu'avec n’importe quel autre groupe, dans les faits je risque de vouloir aller trop vite et simplifier pour être sûre d'être comprise, surtout en grammaire. Chez nous, il n'y aura pas de groupes de bons élèves, les autres groupes seront hétérogènes. Mais je pense bien comprendre que le but est de porter les meilleurs vers le haut, et laisser les autres patauger dans la vase.
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Ad augusta per angusta.
- BaldredSage
Merci d'avoir ouvert ce fil.
Mon collège avait il y a 20 ans un système proche de celui qu'on nous impose au forceps. 2 groupes de 12 élèves faibles étaient constitués en 6e et 5e, ce qui faisait à peu près 3 élèves retirés du groupe classe en Français/maths.
Le système a perduré quelques années, puis juste les 6e, puis plus rien, le groupe de niveau étant devenu le Mal.
Quelques observations :
— Si l'accès au Lycée est annoncé plus sélectif, l'entrée en 6 reste ouverte à deux battants. le collège devient encore plus un lieu de tension
— un groupe de niveau faible sous entend que l'on n'y met pas d'élèves avec des problèmes de comportement au risque de basculer de la remédiation à la relégation. La sélection par les évaluations nationales ( dont on connait la fiabilité...) fait disparaitre notre expertise, nous aurons ce que les évaluations nous donneront. Il faudrait donc évoquer rapidement en équipe les règles de la constitution des groupes.
— La répartition des élèves perturbateurs, qui ne sont pas obligatoirement faibles, dans des groupes dit "forts" à 30 risque de rendre ces classes très lourdes.
— Le changement de niveau en cours d'année est très difficile, et dans les faits, très rare. Ca ne vaut pas le coup de se mettre à la progression commune si on n'y tiens pas.
— Le programme du groupe faible est annoncé identique à celui des autres groupes, comme si le travail en groupe restreint suffisait à lui seul à les faire progresser, ce qui ne sera pas le cas, il faut donc interroger autant le contenu que le contenant.
— La question des DYS et autres élèves accompagnés par des AESH pose problème : Un dys est-il fatalement un élève faible ? Le groupe faible est-il adapté à ceux qui ont déjà une aide ?
— Enfin qu'est-ce qu'un élève faible ? Relève-t-il de l'orthophoniste, du FLE, de Segpa ? Y-a-t-il un problème familial/social ? Une phobie scolaire, ou "simplement" un désintérêt pour l'école sans cause vraiment repérable ? L'évaluation n'en dira rien. Dans le système que j'ai décrit au début, ces classes n'ouvraient qu'à la Toussaint, après repérage et évaluation par les profs.
— Quels objectifs ? "Rattraper" le niveau ? Remotiver les élèves ? Consoler les "chagrins d'école" ?
La question des méthodes dépend largement de ces points.
Mon collège avait il y a 20 ans un système proche de celui qu'on nous impose au forceps. 2 groupes de 12 élèves faibles étaient constitués en 6e et 5e, ce qui faisait à peu près 3 élèves retirés du groupe classe en Français/maths.
Le système a perduré quelques années, puis juste les 6e, puis plus rien, le groupe de niveau étant devenu le Mal.
Quelques observations :
— Si l'accès au Lycée est annoncé plus sélectif, l'entrée en 6 reste ouverte à deux battants. le collège devient encore plus un lieu de tension
— un groupe de niveau faible sous entend que l'on n'y met pas d'élèves avec des problèmes de comportement au risque de basculer de la remédiation à la relégation. La sélection par les évaluations nationales ( dont on connait la fiabilité...) fait disparaitre notre expertise, nous aurons ce que les évaluations nous donneront. Il faudrait donc évoquer rapidement en équipe les règles de la constitution des groupes.
— La répartition des élèves perturbateurs, qui ne sont pas obligatoirement faibles, dans des groupes dit "forts" à 30 risque de rendre ces classes très lourdes.
— Le changement de niveau en cours d'année est très difficile, et dans les faits, très rare. Ca ne vaut pas le coup de se mettre à la progression commune si on n'y tiens pas.
— Le programme du groupe faible est annoncé identique à celui des autres groupes, comme si le travail en groupe restreint suffisait à lui seul à les faire progresser, ce qui ne sera pas le cas, il faut donc interroger autant le contenu que le contenant.
— La question des DYS et autres élèves accompagnés par des AESH pose problème : Un dys est-il fatalement un élève faible ? Le groupe faible est-il adapté à ceux qui ont déjà une aide ?
— Enfin qu'est-ce qu'un élève faible ? Relève-t-il de l'orthophoniste, du FLE, de Segpa ? Y-a-t-il un problème familial/social ? Une phobie scolaire, ou "simplement" un désintérêt pour l'école sans cause vraiment repérable ? L'évaluation n'en dira rien. Dans le système que j'ai décrit au début, ces classes n'ouvraient qu'à la Toussaint, après repérage et évaluation par les profs.
— Quels objectifs ? "Rattraper" le niveau ? Remotiver les élèves ? Consoler les "chagrins d'école" ?
La question des méthodes dépend largement de ces points.
- AnguaGrand sage
Je suis bien d'accord avec toi Baldred.
Pour en revenir au contenu des cours des groupes faibles, je trouve là aussi urgent d'attendre tant qu'on n'aura pas la réponse à ces questions (parmi d'autres, en supposant qu'on réserve ce fil au pédagogique) :
A vu de nez, je dirais qu'ils seront tous joyeusement regroupés, de celui à la limite de la phobie scolaire, à celui dont la famille a refusé l'orientation ULIS, au troublé du comportement, au dys avec ou sans AESH (tiens, avec un effectif réduit, quelqu'un là-haut va peut-être se dire que c'est moins nécessaire) et à l'allophone. Et que là, ce seront vraiment des groupes compliqués.
Quel que soit le résultat, je pense que les premières séances devront être consacrées à un très, très gros travail de "vous n'êtes pas des nuls et vous allez apprendre des trucs", doublé pour certains de "vous allez apprendre à vous tenir en classe". Les cohortes de 6e des dernières années contenaient leur lot d'élèves pour qui ce n'était pas acquis, malgré le boulot des PE. D'ailleurs, je ne vois pas en quoi on fera mieux, malgré toute la meilleure volonté du monde, comme sur la lecture, l'écriture...
J'en reviens à ma conclusion précédente : attendons de voir.
Pour en revenir au contenu des cours des groupes faibles, je trouve là aussi urgent d'attendre tant qu'on n'aura pas la réponse à ces questions (parmi d'autres, en supposant qu'on réserve ce fil au pédagogique) :
Baldred a écrit:La question des DYS et autres élèves accompagnés par des AESH pose problème : Un dys est-il fatalement un élève faible ? Le groupe faible est-il adapté à ceux qui ont déjà une aide ?
— Enfin qu'est-ce qu'un élève faible ? Relève-t-il de l'orthophoniste, du FLE, de Segpa ? Y-a-t-il un problème familial/social ? Une phobie scolaire, ou "simplement" un désintérêt pour l'école sans cause vraiment repérable ?
A vu de nez, je dirais qu'ils seront tous joyeusement regroupés, de celui à la limite de la phobie scolaire, à celui dont la famille a refusé l'orientation ULIS, au troublé du comportement, au dys avec ou sans AESH (tiens, avec un effectif réduit, quelqu'un là-haut va peut-être se dire que c'est moins nécessaire) et à l'allophone. Et que là, ce seront vraiment des groupes compliqués.
Quel que soit le résultat, je pense que les premières séances devront être consacrées à un très, très gros travail de "vous n'êtes pas des nuls et vous allez apprendre des trucs", doublé pour certains de "vous allez apprendre à vous tenir en classe". Les cohortes de 6e des dernières années contenaient leur lot d'élèves pour qui ce n'était pas acquis, malgré le boulot des PE. D'ailleurs, je ne vois pas en quoi on fera mieux, malgré toute la meilleure volonté du monde, comme sur la lecture, l'écriture...
J'en reviens à ma conclusion précédente : attendons de voir.
- *Ombre*Grand sage
Je pense aussi qu'il faut, pour ne pas reléguer les élèves faibles, assurer le même contenu, même si on l'adapte. Typiquement, par exemple, pour les règles d'accord, on se concentre sur les régularités, on multiplie les applications diverses pour que ça rentre, et on ne s'embrouille pas avec les exceptions. Mais on fait la même chose, globalement, sinon, c'est vraiment l'école à deux vitesses.
- BaldredSage
*Ombre* a écrit:Je pense aussi qu'il faut, pour ne pas reléguer les élèves faibles, assurer le même contenu, même si on l'adapte. Typiquement, par exemple, pour les règles d'accord, on se concentre sur les régularités, on multiplie les applications diverses pour que ça rentre, et on ne s'embrouille pas avec les exceptions. Mais on fait la même chose, globalement, sinon, c'est vraiment l'école à deux vitesses.
Je suis d'accord avec toi, mais la différenciation, n'est-ce pas demander de faire un cours à 2 vitesses dans une même classe ? un groupe de remédiation se base plutôt sur une méthode adaptée à un groupe particulier, assez loin de la notion de programme. Faute d'une meilleure définition de ce qu'est un élève faible, on risque de leur proposer moins plutôt que de leur proposer autrement.
Je suis effrayé de ma capacité à prédire les résultats au Brevet de mes élèves de 6, sans parler de l'orientation. même au collège, il est vraiment difficile, mais je ne dis pas impossible, de modifier les destins scolaires.
@Angua a raison, hors handicap, un groupe de remédiation est d'abord un groupe de remotivation.
Sur le principe, autant je soutiens ce genre de structure lorsqu'elles sont à l'initiative d'un collège et d'une équipe, autant en faire un modèle structurant national me parait voué à l'échec.
- IrulanHabitué du forum
Pour le moment, à partir de vos message, je retiens les idées suivantes :
- motiver le plus possible les élèves (comment ?) ;
- insister sur la gestion de classe (bien se tenir en classe) ;
- faire un diagnostic précis en début d'année pour définir quelles notions revoir ou non ;
- abandonner l'idée de finir le programme ;
- les faire beaucoup lire, écrire - insister sur la rédaction en commençant par des objectifs très modestes ;
- faire la même chose en lecture et vocabulaire qu'avec une 6e/5e hétérogène ;
- en grammaire, voir et faire intégrer les régularités avec de nombreuses activités ;
- prendre le temps !
En revanche, j'espère bien que les groupes seront constitués dès septembre, pour ne pas perdre de temps, à partir des évaluations nationales de l'année précédente et les bulletins scolaires. Autrement, ce serait une absurdité de plus.
- motiver le plus possible les élèves (comment ?) ;
- insister sur la gestion de classe (bien se tenir en classe) ;
- faire un diagnostic précis en début d'année pour définir quelles notions revoir ou non ;
- abandonner l'idée de finir le programme ;
- les faire beaucoup lire, écrire - insister sur la rédaction en commençant par des objectifs très modestes ;
- faire la même chose en lecture et vocabulaire qu'avec une 6e/5e hétérogène ;
- en grammaire, voir et faire intégrer les régularités avec de nombreuses activités ;
- prendre le temps !
En revanche, j'espère bien que les groupes seront constitués dès septembre, pour ne pas perdre de temps, à partir des évaluations nationales de l'année précédente et les bulletins scolaires. Autrement, ce serait une absurdité de plus.
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Ad augusta per angusta.
- SaltaojosHabitué du forum
En REP j'ai souvent des classes très très faibles (pas lecteurs, élèves démotivés, gros problèmes d'écriture), j'arrive un peu à motiver les élèves des petites classes avec les îlots bonifiés : leur prise de parole est valorisée, ainsi que leur sérieux dans le travail et ce malgré les énormes difficultés qu'ils rencontrent. Cela fonctionne moins bien en 4e-3e, où j'utilise le travail de groupe seulement si la classe n'est pas trop chargée.
Pour les élèves très faibles il faut aussi adapter les supports : textes plus cours et bien aérés si possible, police d'écriture choisie sans sérif, évaluations adaptées avec textes à trous / définitions à relier etc., exercices de langue vraiment répétitifs et semblables à ce qui est demandé en évaluation plus tard. Il faut un peu plus ritualiser car ils sont très vite perdus avec un classeur ou un cahier, les documents doivent être présentés de la même manière et il faut prendre le temps de leur apprendre à ranger. Ensuite, il faut leur proposer différents supports de révision : leçon écrite, leçon à manipuler, carte mentale, mots-clés avec définitions, et que sais-je encore. Cela les rassure et ils finissent par trouver ce qui leur permet d'apprendre efficacement, du moins quand les élèves travaillent.
Il faut rester très modeste dans la charge de travail "par coeur".
Il faut beaucoup répéter, beaucoup revoir les cours des semaines et mois précédents, donc il est en effet impossible de terminer le programme : soyons réalistes. Il faut avoir choisi en amont les notions qu'il faut ABSOLUMENT avoir vues, et celles qu'on glisse en fin d'année dans la progression en croisant les doigts.
A titre d'exemple, en 5e je n'ai jamais le temps d'aborder le questionnement complémentaire du programme, mais je m'oblige à avoir travaillé tous les genres littéraires dans l'année. Je n'ai pas le temps de tout voir en grammaire ou en conjugaison car nous passons beaucoup de temps à reprendre les bases : une année, je n'ai même pas eu le temps d'aborder le conditionnel.
Et SURTOUT : pour ne pas complètement déprimer (surtout vers le début du 2e trimestre) soi-même, se faire plaisir sur les textes et œuvres choisis... sinon on perd vite sa motivation !
Pour les élèves très faibles il faut aussi adapter les supports : textes plus cours et bien aérés si possible, police d'écriture choisie sans sérif, évaluations adaptées avec textes à trous / définitions à relier etc., exercices de langue vraiment répétitifs et semblables à ce qui est demandé en évaluation plus tard. Il faut un peu plus ritualiser car ils sont très vite perdus avec un classeur ou un cahier, les documents doivent être présentés de la même manière et il faut prendre le temps de leur apprendre à ranger. Ensuite, il faut leur proposer différents supports de révision : leçon écrite, leçon à manipuler, carte mentale, mots-clés avec définitions, et que sais-je encore. Cela les rassure et ils finissent par trouver ce qui leur permet d'apprendre efficacement, du moins quand les élèves travaillent.
Il faut rester très modeste dans la charge de travail "par coeur".
Il faut beaucoup répéter, beaucoup revoir les cours des semaines et mois précédents, donc il est en effet impossible de terminer le programme : soyons réalistes. Il faut avoir choisi en amont les notions qu'il faut ABSOLUMENT avoir vues, et celles qu'on glisse en fin d'année dans la progression en croisant les doigts.
A titre d'exemple, en 5e je n'ai jamais le temps d'aborder le questionnement complémentaire du programme, mais je m'oblige à avoir travaillé tous les genres littéraires dans l'année. Je n'ai pas le temps de tout voir en grammaire ou en conjugaison car nous passons beaucoup de temps à reprendre les bases : une année, je n'ai même pas eu le temps d'aborder le conditionnel.
Et SURTOUT : pour ne pas complètement déprimer (surtout vers le début du 2e trimestre) soi-même, se faire plaisir sur les textes et œuvres choisis... sinon on perd vite sa motivation !
- InvitéInvité
Saltaojos a écrit:En REP j'ai souvent des classes très très faibles (pas lecteurs, élèves démotivés, gros problèmes d'écriture), j'arrive un peu à motiver les élèves des petites classes avec les îlots bonifiés : leur prise de parole est valorisée, ainsi que leur sérieux dans le travail et ce malgré les énormes difficultés qu'ils rencontrent. Cela fonctionne moins bien en 4e-3e, où j'utilise le travail de groupe seulement si la classe n'est pas trop chargée.
Pour les élèves très faibles il faut aussi adapter les supports : textes plus cours et bien aérés si possible, police d'écriture choisie sans sérif, évaluations adaptées avec textes à trous / définitions à relier etc., exercices de langue vraiment répétitifs et semblables à ce qui est demandé en évaluation plus tard. Il faut un peu plus ritualiser car ils sont très vite perdus avec un classeur ou un cahier, les documents doivent être présentés de la même manière et il faut prendre le temps de leur apprendre à ranger. Ensuite, il faut leur proposer différents supports de révision : leçon écrite, leçon à manipuler, carte mentale, mots-clés avec définitions, et que sais-je encore. Cela les rassure et ils finissent par trouver ce qui leur permet d'apprendre efficacement, du moins quand les élèves travaillent.
Il faut rester très modeste dans la charge de travail "par coeur".
Il faut beaucoup répéter, beaucoup revoir les cours des semaines et mois précédents, donc il est en effet impossible de terminer le programme : soyons réalistes. Il faut avoir choisi en amont les notions qu'il faut ABSOLUMENT avoir vues, et celles qu'on glisse en fin d'année dans la progression en croisant les doigts.
A titre d'exemple, en 5e je n'ai jamais le temps d'aborder le questionnement complémentaire du programme, mais je m'oblige à avoir travaillé tous les genres littéraires dans l'année. Je n'ai pas le temps de tout voir en grammaire ou en conjugaison car nous passons beaucoup de temps à reprendre les bases : une année, je n'ai même pas eu le temps d'aborder le conditionnel.
Et SURTOUT : pour ne pas complètement déprimer (surtout vers le début du 2e trimestre) soi-même, se faire plaisir sur les textes et œuvres choisis... sinon on perd vite sa motivation !
J'adhère pleinement.
- SaltaojosHabitué du forum
Je me rends compte du fait que j'ai commencé de nombreuses phrases par "il faut", désolée ! Ce sont plutôt des injonctions que je m'impose à moi-même
- BaldredSage
Saltaojos a écrit:Je me rends compte du fait que j'ai commencé de nombreuses phrases par "il faut", désolée ! Ce sont plutôt des injonctions que je m'impose à moi-même
Je l'avais compris comme ça, et je partage pleinement tes méthodes. J'ai peur que la sélection confiée aux évaluations ne nous fasse perdre un temps précieux en 6e, et que, sans plus de définitions, le groupe " faible" le reste.
La logique serait d'ailleurs dans la logique " retour vers le futur antérieur" de remettre une orientation en fin de 5e.
Le retour du redoublement devient également inutile. Un élève " faible" fera 4 ans dans le groupe faible, quel intérêt de l'y maintenir 5 ans? Et un élève des groupes moyens/ forts qui démérite peut passer l'année d'après dans le groupe fort de la classe supérieure.
Bref une réforme qui je l'espère explosera en vol, sinon elle nous consumera à petit feu.
- GanbatteHabitué du forum
Je n'ai pas d'éléments concernant la discipline même, j'interviens pour attirer ton attention sur la question du climat de groupe.
D'une part, il est probable qu'il soit hétéroclite. Si le critère retenu pour le composer est la réussite aux évaluations de rentrée, tu auras aussi bien ceux qui ont des acquis faibles et/ou des difficultés cognitives, ceux qui ont des troubles dys (accompagnés, non accompagnés ?), ceux qui ont de gros soucis de comportement et pas consolidé leurs apprentissages. Il va falloir individualiser plus que différencier j'en ai peur. Le problème, c'est qu'ils seront 18 et non pas 8, donc fonctionner en petits groupes comme les ilots bonifiés évoqués plus haut sera sûrement une bonne entrée.
D'autre part, leur seul point commun, c'est qu'ils auront été relégués. On pourra leur présenter comme on voudra, c'est comme ça qu'ils le vivront. Je te suggère de regarder ce qui se fait comme évaluation au fur et à mesure du cours dans une approche par compétences, par exemple en langues vivantes où on peut valoriser la prise de parole. Cela permettra de recentrer sur ce qui est réussi plutôt que sur un échec de départ.
Dans tous les cas, i faudra en faire un groupe, et parvenir à les mobiliser en tant que tels...
D'une part, il est probable qu'il soit hétéroclite. Si le critère retenu pour le composer est la réussite aux évaluations de rentrée, tu auras aussi bien ceux qui ont des acquis faibles et/ou des difficultés cognitives, ceux qui ont des troubles dys (accompagnés, non accompagnés ?), ceux qui ont de gros soucis de comportement et pas consolidé leurs apprentissages. Il va falloir individualiser plus que différencier j'en ai peur. Le problème, c'est qu'ils seront 18 et non pas 8, donc fonctionner en petits groupes comme les ilots bonifiés évoqués plus haut sera sûrement une bonne entrée.
D'autre part, leur seul point commun, c'est qu'ils auront été relégués. On pourra leur présenter comme on voudra, c'est comme ça qu'ils le vivront. Je te suggère de regarder ce qui se fait comme évaluation au fur et à mesure du cours dans une approche par compétences, par exemple en langues vivantes où on peut valoriser la prise de parole. Cela permettra de recentrer sur ce qui est réussi plutôt que sur un échec de départ.
Dans tous les cas, i faudra en faire un groupe, et parvenir à les mobiliser en tant que tels...
- lille1988Niveau 1
N'hésitez pas à dédoubler.
Par exemple 9 élèves restent avec vous pour apprendre à rédiger des phrases (simples) correctes et les 9 autres vont au cdi avec la prof'doc pour apprendre à chercher dans un dictionnaire ou pratiquer la lecture à haute voix.
Puis l'heure suivante vous inverser les groupes.
Avec de petits groupes vous avancez bien plus vite.
Par exemple 9 élèves restent avec vous pour apprendre à rédiger des phrases (simples) correctes et les 9 autres vont au cdi avec la prof'doc pour apprendre à chercher dans un dictionnaire ou pratiquer la lecture à haute voix.
Puis l'heure suivante vous inverser les groupes.
Avec de petits groupes vous avancez bien plus vite.
- Ruggera7Neoprof expérimenté
Bonsoir,
En pleine préparation des cours (en lettres) pour la rentrée, j'ai relu cette discussion avec intérêt.
J'avais démarré avec l'idée d'adapter les cours que j'utilisais pour un groupe hétérogène, mais peu à peu, je me rends compte que je suis en train de garder très peu de choses au profit de choix plus adaptés aux élèves très faibles qui me seront confiés (plutôt 17/18 que 10/12, hélas)... et je suis en train de tout refaire.
Cela me semble représenter un énorme travail!
Certes, feuilleter les manuels, lire, découvrir ou redécouvrir des textes, ça me plaît! Mais tout reprendre et retaper ces textes, réfléchir aux questionnaires, réfléchir et rédiger une trace écrite pour chaque, de façon à pouvoir la projeter par exemple: j'y ai passé la journée et ce soir, même si le plan est fait et que mes choix sont arrêtés, il y a tout le reste.
J'avoue être un peu découragée.
Je n'ai pas à choisir l'ordre des séquences ni les thèmes des leçons de langue (une progression commune a été établie), mais puisque nous gardons la liberté du contenu (heureusement, quand même), tout est à faire.
Comment procédez-vous pour ne pas non plus y passer vos congés?
Je précise que je sors d'une semaine de maladie (la covid m'est tombée dessus avec son lot de courbatures, de fatigue et de difficultés de concentration): ça va mieux, mais mon état général doit agraver mon sentiment de découragement. Tout de même, je me rends compte que je suis en train de me lancer dans quelque chose de -trop- grande envergure.
Je dois mal m'y prendre. J'aurais bien besoin de vos expériences: quelle est votre démarche? Partez-vous de la base des cours "rôdés" pour les classes hétérogènes, auxquels vous enlevez/ ajoutez des textes (pour la partie littérature) et les exceptions ou irrégularités (pour la langue) selon les groupes de faibles ou de forts que vous prendrez en charge? Ou alors concevez-vous de nouvelles séquences différentes selon le niveau des groupes attribués?
Merci d'avance!
Et bonne soirée.
En pleine préparation des cours (en lettres) pour la rentrée, j'ai relu cette discussion avec intérêt.
J'avais démarré avec l'idée d'adapter les cours que j'utilisais pour un groupe hétérogène, mais peu à peu, je me rends compte que je suis en train de garder très peu de choses au profit de choix plus adaptés aux élèves très faibles qui me seront confiés (plutôt 17/18 que 10/12, hélas)... et je suis en train de tout refaire.
Cela me semble représenter un énorme travail!
Certes, feuilleter les manuels, lire, découvrir ou redécouvrir des textes, ça me plaît! Mais tout reprendre et retaper ces textes, réfléchir aux questionnaires, réfléchir et rédiger une trace écrite pour chaque, de façon à pouvoir la projeter par exemple: j'y ai passé la journée et ce soir, même si le plan est fait et que mes choix sont arrêtés, il y a tout le reste.
J'avoue être un peu découragée.
Je n'ai pas à choisir l'ordre des séquences ni les thèmes des leçons de langue (une progression commune a été établie), mais puisque nous gardons la liberté du contenu (heureusement, quand même), tout est à faire.
Comment procédez-vous pour ne pas non plus y passer vos congés?
Je précise que je sors d'une semaine de maladie (la covid m'est tombée dessus avec son lot de courbatures, de fatigue et de difficultés de concentration): ça va mieux, mais mon état général doit agraver mon sentiment de découragement. Tout de même, je me rends compte que je suis en train de me lancer dans quelque chose de -trop- grande envergure.
Je dois mal m'y prendre. J'aurais bien besoin de vos expériences: quelle est votre démarche? Partez-vous de la base des cours "rôdés" pour les classes hétérogènes, auxquels vous enlevez/ ajoutez des textes (pour la partie littérature) et les exceptions ou irrégularités (pour la langue) selon les groupes de faibles ou de forts que vous prendrez en charge? Ou alors concevez-vous de nouvelles séquences différentes selon le niveau des groupes attribués?
Merci d'avance!
Et bonne soirée.
- slynopHabitué du forum
Je n'ai pas encore commencé à travailler pour l'année prochaine, mais je me demande aussi comment faire car je vais avoir des 5e très faibles à la rentrée, voire même pour certains, illettrés, d'après ce que m'ont dit mes collègues. Programme impossible à faire. Je vais devoir revoir les bases. Et j'aurai dans le lot des perturbateurs déjà professionnels.
_________________
"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- EuphémiaNiveau 10
Ces élèves très faibles, ne les avons-nous pas déjà en classes entières ? Et je suppose qu'aucun d'entre nous ne les laisse sur le carreau. Donc, que faire avec eux si ce n'est ce que nous faisons habituellement lorsque nous les avons en groupe hétérogène mais en travaillant davantage à leur rythme et selon leurs besoins ?slynop a écrit:Je n'ai pas encore commencé à travailler pour l'année prochaine, mais je me demande aussi comment faire car je vais avoir des 5e très faibles à la rentrée, voire même pour certains, illettrés, d'après ce que m'ont dit mes collègues. Programme impossible à faire. Je vais devoir revoir les bases. Et j'aurai dans le lot des perturbateurs déjà professionnels.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- SaltaojosHabitué du forum
Je pense aussi qu'il n'est pas nécessaire de "tout" refaire (enfin je dis ça mais je n'aurai pas de groupe de niveau à la rentrée), c'est bien trop énergivore !
Mon expérience de l'an dernier (2023-2024) : 2 classes de 5e de niveaux très différents, une classe forte avec des élèves à 20/20 de moyenne et très peu de faibles (surtout des fainéants), et une classe faible avec 50% d'élèves en PAP/PPRE/ULIS etc. où les élèves avaient vraiment d'énormes problèmes de lecture et de compréhension, même à l'oral.
J'ai fait la même progression de langue dans les deux classes, mais dans la classe faible j'ai souvent donné les exercices plus durs seulement aux très bons élèves, et j'ai passé plus de temps dans mes explications de cours et dans les corrections. J'ai fait les mêmes évaluations de langue (en les aménageant pour les élèves qui y ont droit bien sûr), mais pas les mêmes dictées. J'ai donné plus de polycopiés dans la classe faible, et dans la classe forte où l'écriture n'était pas trop problématique nous avons plus utilisé le manuel pour les exercices.
En littérature, les mêmes GT mais pas les mêmes OI (facile quand on a plein de séries au CDI et qu'on a ce niveau depuis des années, j'en conviens). J'allais plus loin dans les questionnaires avec la classe forte et on prenait plus de temps pour la compréhension littérale avec la classe faible... mais il y avait les mêmes DS à la fin, parce que zut pas le temps de faire 36 sujets de DS différents.
Pour les OI, des œuvres plus "classiques" avec la classe forte, et plus de textes adaptés et une OI de littérature jeunesse avec la classe faible en prenant soin de trouver l'audio d'au moins une grande partie du livre gratuitement sur Youtube.
Donc gardez vos cours pour "classe hétérogène" et dès le début d'année, voyez s'il faut retirer les exercices plus difficiles (parce que vous passerez plus de temps en correction, donc ferez moins d'exercices), et tentez de conserver des chapitres de littérature qui ne vous demandent pas de toute recréer, en retirant une ou deux LA pour alléger le tout par exemple. Au pire vous ne ferez pas tous les chapitres prévus sur l'année, mais c'est souvent le cas en français
Bon courage !!!
Mon expérience de l'an dernier (2023-2024) : 2 classes de 5e de niveaux très différents, une classe forte avec des élèves à 20/20 de moyenne et très peu de faibles (surtout des fainéants), et une classe faible avec 50% d'élèves en PAP/PPRE/ULIS etc. où les élèves avaient vraiment d'énormes problèmes de lecture et de compréhension, même à l'oral.
J'ai fait la même progression de langue dans les deux classes, mais dans la classe faible j'ai souvent donné les exercices plus durs seulement aux très bons élèves, et j'ai passé plus de temps dans mes explications de cours et dans les corrections. J'ai fait les mêmes évaluations de langue (en les aménageant pour les élèves qui y ont droit bien sûr), mais pas les mêmes dictées. J'ai donné plus de polycopiés dans la classe faible, et dans la classe forte où l'écriture n'était pas trop problématique nous avons plus utilisé le manuel pour les exercices.
En littérature, les mêmes GT mais pas les mêmes OI (facile quand on a plein de séries au CDI et qu'on a ce niveau depuis des années, j'en conviens). J'allais plus loin dans les questionnaires avec la classe forte et on prenait plus de temps pour la compréhension littérale avec la classe faible... mais il y avait les mêmes DS à la fin, parce que zut pas le temps de faire 36 sujets de DS différents.
Pour les OI, des œuvres plus "classiques" avec la classe forte, et plus de textes adaptés et une OI de littérature jeunesse avec la classe faible en prenant soin de trouver l'audio d'au moins une grande partie du livre gratuitement sur Youtube.
Donc gardez vos cours pour "classe hétérogène" et dès le début d'année, voyez s'il faut retirer les exercices plus difficiles (parce que vous passerez plus de temps en correction, donc ferez moins d'exercices), et tentez de conserver des chapitres de littérature qui ne vous demandent pas de toute recréer, en retirant une ou deux LA pour alléger le tout par exemple. Au pire vous ne ferez pas tous les chapitres prévus sur l'année, mais c'est souvent le cas en français
Bon courage !!!
- Ruggera7Neoprof expérimenté
Merci pour ces réponses!
J'en aurai aussi quelques uns presque illétrés! Et des perturbateurs aussi.
Pour les séries d'OI, j'envisage de demander un achat aux familles si je ne dispose pas des bons titres dans la réserve du CDI.
Justement, quelles oeuvres ont bien fonctionné pour des classes très faibles? Je pense à La Rivière à l'envers que j'ai déjà donnée à des classes hétérogènes et que les élèves avaient adorée. Pagnol, La Gloire de mon père, pourrait convenir aussi? Je ne l'ai jamais fait étudier, nous ne l'avons pas dans mon établissement... Nous avons par contre Céleste ma planète, que je n'ai jamais lue. Quelques exemplaires aussi de La fameuse Invasion de la Sicile par les ours. Il faudra que je lise tout ça pour m'en faire une idée et surtout, voir dans quelle mesure cela colle à une entrée du programme.
Je vais lire vos réponses avec attention: autant cibler des oeuvres qui cochent tous ces critères: le programme avant tout, la (relative) facilité d'approche pour des jeunes en difficulté, la disponibilité (éventuelle) dans la réserve sinon ce sera un achat à programmer.
Encore merci.
J'en aurai aussi quelques uns presque illétrés! Et des perturbateurs aussi.
Pour les séries d'OI, j'envisage de demander un achat aux familles si je ne dispose pas des bons titres dans la réserve du CDI.
Justement, quelles oeuvres ont bien fonctionné pour des classes très faibles? Je pense à La Rivière à l'envers que j'ai déjà donnée à des classes hétérogènes et que les élèves avaient adorée. Pagnol, La Gloire de mon père, pourrait convenir aussi? Je ne l'ai jamais fait étudier, nous ne l'avons pas dans mon établissement... Nous avons par contre Céleste ma planète, que je n'ai jamais lue. Quelques exemplaires aussi de La fameuse Invasion de la Sicile par les ours. Il faudra que je lise tout ça pour m'en faire une idée et surtout, voir dans quelle mesure cela colle à une entrée du programme.
Je vais lire vos réponses avec attention: autant cibler des oeuvres qui cochent tous ces critères: le programme avant tout, la (relative) facilité d'approche pour des jeunes en difficulté, la disponibilité (éventuelle) dans la réserve sinon ce sera un achat à programmer.
Encore merci.
- SaltaojosHabitué du forum
Pour les 5e faibles j'ai étudié La Rivière à l'envers en OI oui, nous l'avons en série au CDI. Cela a bien fonctionné et c'est propice à tout un tas de travaux d'écriture. Certains élèves ont voulu lire le tome 2 après l'étude du 1. J'ai le tome 1 en BD (spéciment Déclic Belin reçu il y a quelques années), je l'ai prêté aux élèves ULIS en complément pour qu'elles puissent lire plus facilement chez elles. Pour la classe plus forte je ne l'ai pas fait, je l'ai proposé en cursive seulement. Je sais qu'il faut éviter la littérature jeunesse en OI mais selon la classe qu'on a c'est préférable à un livre trop difficile qu'ils ne liront pas... Ma collègue étudie Céleste, ma planète en 5e mais je ne le fais pas, je n'ai pas accroché à ce titre (alors que j'adore de Fombelle).
Pour le Moyen Âge j'ai fait acheter aux familles Le Chevalier dans tous ses états (Déclic Belin) afin que les élèves puissent écouter les textes en audio à la maison. Bisclavret fonctionne toujours très bien, et on a aussi étudié les autres textes du recueil : Lanval est intéressant tout comme le Conte des enfants-cygnes (comme je n'étudie pas de conte merveilleux en 5e, ça coche plusieurs cases du programme).
En théâtre, j'ai envie de dire qu'on peut tout faire si on s'appuie sur une captation, je suis toujours surprise de constater que Molière fait rire les petits 5e ! Pour moi c'est L'Avare parce qu'on l'a en série.
Pour le Moyen Âge j'ai fait acheter aux familles Le Chevalier dans tous ses états (Déclic Belin) afin que les élèves puissent écouter les textes en audio à la maison. Bisclavret fonctionne toujours très bien, et on a aussi étudié les autres textes du recueil : Lanval est intéressant tout comme le Conte des enfants-cygnes (comme je n'étudie pas de conte merveilleux en 5e, ça coche plusieurs cases du programme).
En théâtre, j'ai envie de dire qu'on peut tout faire si on s'appuie sur une captation, je suis toujours surprise de constater que Molière fait rire les petits 5e ! Pour moi c'est L'Avare parce qu'on l'a en série.
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