- EnowemNiveau 1
Bonjour,
Actuellement étudiant en maths spé, l'enseignement m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais garder un côté pluridisciplinaire pour ne pas m'enfermer dans les mathématiques et amoindrir la routine. Je me renseigne donc actuellement sur le CAPLP en Maths-Sciences.
Je me permets donc, sur les conseils d'un enseignant en filière générale qui n'avait pas tous les éléments pour me répondre, de vous demander quelques témoignages :
- Estimez vous avoir été efficacement guidé, avec des clés concrètes, lors de l'entrée dans le métier ? (Pour avoir eu des emplois saisonniers liés à l'éducatif, j'ai connu quelques formations efficaces et d'autres qui relevaient de l'onanisme intellectuel de bas niveau, je me demande si l'EN évite ce dernier travers et, dans le cas contraire, quelle proportion il représente)
- Sans vouloir alimenter des clichés sur les lycées pro, avez-vous le sentiment d'avoir un public intéressé par l'apprentissage de vos disciplines, ou d'une présence par dépit et de perdre un temps fou à faire de la discipline ?
- Faire les 2 disciplines, et éventuellement de la gestion/préparation de labo parce que j'ai cru comprendre que tous les établissements ne disposaient pas de laborantins, c'est intéressant intellectuellement, mais en terme de temps et d'énergie que ça demande on s'y retrouve ?
- Voyez vous (concrètement et de manière généralisée plutôt qu'à la marge) des perspectives d'évolution ou c'est une carrière qui se déroule essentiellement au même poste ?
Je vous remercie par avance pour vos témoignages, et je vous souhaite de bonnes vacances de Noël !
Actuellement étudiant en maths spé, l'enseignement m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais garder un côté pluridisciplinaire pour ne pas m'enfermer dans les mathématiques et amoindrir la routine. Je me renseigne donc actuellement sur le CAPLP en Maths-Sciences.
Je me permets donc, sur les conseils d'un enseignant en filière générale qui n'avait pas tous les éléments pour me répondre, de vous demander quelques témoignages :
- Estimez vous avoir été efficacement guidé, avec des clés concrètes, lors de l'entrée dans le métier ? (Pour avoir eu des emplois saisonniers liés à l'éducatif, j'ai connu quelques formations efficaces et d'autres qui relevaient de l'onanisme intellectuel de bas niveau, je me demande si l'EN évite ce dernier travers et, dans le cas contraire, quelle proportion il représente)
- Sans vouloir alimenter des clichés sur les lycées pro, avez-vous le sentiment d'avoir un public intéressé par l'apprentissage de vos disciplines, ou d'une présence par dépit et de perdre un temps fou à faire de la discipline ?
- Faire les 2 disciplines, et éventuellement de la gestion/préparation de labo parce que j'ai cru comprendre que tous les établissements ne disposaient pas de laborantins, c'est intéressant intellectuellement, mais en terme de temps et d'énergie que ça demande on s'y retrouve ?
- Voyez vous (concrètement et de manière généralisée plutôt qu'à la marge) des perspectives d'évolution ou c'est une carrière qui se déroule essentiellement au même poste ?
Je vous remercie par avance pour vos témoignages, et je vous souhaite de bonnes vacances de Noël !
- MathadorEmpereur
Si tu tiens la route en prépa et que tu veux vraiment t'orienter vers l'enseignement scolaire, vise l'agrégation: ça te permettrait d'avoir une paye moins minable.
Les corps non enseignants qui recrutent directement en sortie de prépa (j'appartiens à l'un d'entre eux) offrent de meilleures perspectives d'évolution de carrière (et, accessoirement, une meilleure paye même au début).
Souvent les seules évolutions notables sont « obtenir un poste fixe » et « obtenir l'académie d'où je viens et qui coûte gavé de points ».Enowem a écrit:- Voyez vous (concrètement et de manière généralisée plutôt qu'à la marge) des perspectives d'évolution ou c'est une carrière qui se déroule essentiellement au même poste ?
Les corps non enseignants qui recrutent directement en sortie de prépa (j'appartiens à l'un d'entre eux) offrent de meilleures perspectives d'évolution de carrière (et, accessoirement, une meilleure paye même au début).
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- EnowemNiveau 1
Merci de ta réponse.
Mes profs aussi m'orientent vers l'agreg, mais il me semble que les agrégés en LP se font rares, et je trouve cette combinaison de disciplines vraiment attrayante (je pense que je m'ennuierai relativement rapidement de n'enseigner que des maths ou que des sciences physiques).
Mais pour être franc, j'ai peur d'être trop enthousiaste et de me retrouver à faire de la garderie et de la discipline, si les élèves de LP ne s'intéressent qu'à leurs disciplines professionnelles. Il n'y avait pas de filières pro dans mon lycée, mes profs et mes amis enseignants ne les connaissent pas plus, donc je ne sais pas à quel point cette crainte relève du cliché ou de la réalité.
Si elle est validée, il vaut mieux effectivement passer l'agreg, quitte à avoir un spectre moins large, mais au moins à faire un vrai cours devant un public intéressé.
Concernant le salaire, d'après l'EN il a été revalorisé, avec 2100€ net minimum en début de carrière. Ca me semble suffisant au vu de mon train de vie (confortable sans non plus être luxueux ou extravagant).
Mes profs aussi m'orientent vers l'agreg, mais il me semble que les agrégés en LP se font rares, et je trouve cette combinaison de disciplines vraiment attrayante (je pense que je m'ennuierai relativement rapidement de n'enseigner que des maths ou que des sciences physiques).
Mais pour être franc, j'ai peur d'être trop enthousiaste et de me retrouver à faire de la garderie et de la discipline, si les élèves de LP ne s'intéressent qu'à leurs disciplines professionnelles. Il n'y avait pas de filières pro dans mon lycée, mes profs et mes amis enseignants ne les connaissent pas plus, donc je ne sais pas à quel point cette crainte relève du cliché ou de la réalité.
Si elle est validée, il vaut mieux effectivement passer l'agreg, quitte à avoir un spectre moins large, mais au moins à faire un vrai cours devant un public intéressé.
Concernant le salaire, d'après l'EN il a été revalorisé, avec 2100€ net minimum en début de carrière. Ca me semble suffisant au vu de mon train de vie (confortable sans non plus être luxueux ou extravagant).
- Hervé HervéFidèle du forum
Peut-être n'as-tu pas vraiment conscience du niveau scolaire de nos élèves en LP...
Attention à la désillusion.
Renseigne-toi bien.
Attention à la désillusion.
Renseigne-toi bien.
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« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- MoyenCrocoNiveau 10
Donnes toi a fond, réussis ta CPGE, deviens major de l'agrégation pour enseigner en PC* et tu auras des maths dans ta physique
- EnowemNiveau 1
C'est ma démarche en venant ici, de me renseigner auprès de personnes qui exercent cette profession. Parce que j'ai quelques stéréotypes sur la question qui sont peut-être fondés, ou peut-être pas.Hervé Hervé a écrit:Peut-être n'as-tu pas vraiment conscience du niveau scolaire de nos élèves en LP...
Attention à la désillusion.
Renseigne-toi bien.
Si le niveau est faible par accumulation de lacunes (le redoublement étant devenu exceptionnel) ou par difficulté à assimiler de la théorie, ça me choque pas de reprendre des trucs basiques. S'il y a généralement davantage d'intérêt pour bordéliser le cours qu'à le suivre, là c'est un autre problème qui me pousserait à envisager d'autres lieux d'exercice
La phrase préférée des profs de physique de sup : "Et maintenant, le contexte est posé, la physique s'arrête, c'est des maths"MoyenCroco a écrit:Donnes toi a fond, réussis ta CPGE, deviens major de l'agrégation pour enseigner en PC* et tu auras des maths dans ta physique
- ben2510Expert spécialisé
Si tu souhaites des enseignements variés, vise plutôt un poste de PRAG en DUT/BUT, à mon avis.
Les contenus en LP restent très modestes.
Les contenus en LP restent très modestes.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Enowem je ne sais pas où tu as fait ta scolarité mais j'ai l'impression que nous ne sommes pas dans le même monde...
Même en lycée général, tu auras surtout des grands adolescents devant toi et pas des élèves intéressés par la physique pour la majorité.
Et ta description du mauvais niveau n'a pas tellement de sens non plus : oui, "le niveau est faible par accumulation de lacunes ou par difficulté à assimiler de la théorie" mais c'est généralement ça qui fait qu' "il y a généralement davantage d'intérêt pour bordéliser le cours qu'à le suivre", les deux sont liés !!
Donc heureusement que ça ne te "choquerait pas de reprendre des trucs basiques" vu que ce serait une grande partie de ton travail, tout en devant faire de la discipline.
Donc oui peut-être que tu devrais "envisager d'autres lieux d'exercice" si tu penses que le seul problème des élèves de lycée pro est qu'ils ne sont intéressés que par leurs matières pro... Parce que même ça, on en est loin...
Ne te serait-il pas possible d'aller passer un jour ou deux en lycée pro pour observer les cours de physique-chimie ?
Même en lycée général, tu auras surtout des grands adolescents devant toi et pas des élèves intéressés par la physique pour la majorité.
Et ta description du mauvais niveau n'a pas tellement de sens non plus : oui, "le niveau est faible par accumulation de lacunes ou par difficulté à assimiler de la théorie" mais c'est généralement ça qui fait qu' "il y a généralement davantage d'intérêt pour bordéliser le cours qu'à le suivre", les deux sont liés !!
Donc heureusement que ça ne te "choquerait pas de reprendre des trucs basiques" vu que ce serait une grande partie de ton travail, tout en devant faire de la discipline.
Donc oui peut-être que tu devrais "envisager d'autres lieux d'exercice" si tu penses que le seul problème des élèves de lycée pro est qu'ils ne sont intéressés que par leurs matières pro... Parce que même ça, on en est loin...
Ne te serait-il pas possible d'aller passer un jour ou deux en lycée pro pour observer les cours de physique-chimie ?
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- DanskaProphète
Enowem a écrit:
Concernant le salaire, d'après l'EN il a été revalorisé, avec 2100€ net minimum en début de carrière. Ca me semble suffisant au vu de mon train de vie (confortable sans non plus être luxueux ou extravagant).
Attention aux annonces publiques concernant les revalorisations, à suivre les annonces du gouvernement on a l'impression que les enseignants sont revalorisés tous les trois jours...
Il faut bien avoir conscience aussi que la progression salariale est extrêmement lente. Pour se faire une idée du vrai salaire un outil indispensable : le blog de Julien Delmas, qui permet de simuler une fiche de paye en fonction de son échelon (les correspondances entre échelon et indices sont publiques, il suffit de taper "grille indices agrégé" ou "grille indices certifié" dans un moteur de recherche pour les retrouver).
Et comme d'autres l'ont dit, ne pas partir du principe qu'un lycéen est forcément intéressé par les cours qu'il suit, que ce soit en lycée général, pro ou technologique.
- EnowemNiveau 1
Lowpow29 a écrit:Enowem je ne sais pas où tu as fait ta scolarité mais j'ai l'impression que nous ne sommes pas dans le même monde...
Même en lycée général, tu auras surtout des grands adolescents devant toi et pas des élèves intéressés par la physique pour la majorité.
Et ta description du mauvais niveau n'a pas tellement de sens non plus : oui, "le niveau est faible par accumulation de lacunes ou par difficulté à assimiler de la théorie" mais c'est généralement ça qui fait qu' "il y a généralement davantage d'intérêt pour bordéliser le cours qu'à le suivre", les deux sont liés !!
Donc heureusement que ça ne te "choquerait pas de reprendre des trucs basiques" vu que ce serait une grande partie de ton travail, tout en devant faire de la discipline.
Donc oui peut-être que tu devrais "envisager d'autres lieux d'exercice" si tu penses que le seul problème des élèves de lycée pro est qu'ils ne sont intéressés que par leurs matières pro... Parce que même ça, on en est loin...
Ne te serait-il pas possible d'aller passer un jour ou deux en lycée pro pour observer les cours de physique-chimie ?
C'est bien possible que je sois déconnecté effectivement.
Sans avoir été dans l'élitisme avec des établissements du type H4 ou LLG, j'ai eu la chance de fréquenter un collėge-lycée de niveau correct, avec régulièrement 100% aux DNB/Bac (ce qui ne me semble pas exceptionnel vu à quel point ces diplômes sont donnés, mais on est clairement pas dans la situation d'un établissement REP+, je dois l'admettre).
Ma description du mauvais niveau se base sur ma catégorisation (sans doute trop stéréotypée, je l'admets volontiers) entre :
- Ceux qui ont des difficultés et veulent les résoudre, et pour lesquels je suis prêt à aller au delà des contours initiaux du job qui se base sur le programme de l'année : c'est ça que j'entendais par reprendre des choses basiques, jongler entre des élèves qui sont en phase avec le programme et faire de la remédiation des années antérieures
- Les "gentils branleurs" qui ne veulent rien faire mais respectent le cours et laissent leurs camarades apprendre en paix
- Les perturbateurs qui consomment du temps de cours à régler des enfantillages, et pour le coup je ne trouve pas ça normal si c'est systematique, puisqu'il me semble qu'arrivé au lycée le vivre-ensemble est censé être acquis et que ça relève de la mission des parents, et éventuellement des enseignants de primaire, mais guère plus.
Disons que je sais que je vais devoir ramer, mais je cherche à savoir si je vais devoir plus souvent ramer "AVEC eux", pour combler des lacunes ancrées avec leur attention et leur participation (comme le font nos profs avec certains d'entre nous qui ont un gap important entre le niveau actuel et le concours visé), ou "CONTRE eux", à obtenir du respect, du calme et de l'attention.
Quant à passer quelques jours en lycée pro, ça me semble intéressant mais je n'y ai pas particulièrement de contacts et je doute qu'on laisse un inconnu observer des cours pour son orientation pro. Ce qui est d'autant plus vrai dans le cadre du plan Vigipirate qui a été renforcé ces derniers temps.
En tout cas désolé si j'ai l'air trop à côté de la plaque, au moins mon passage ici n'aura pas été inutile
- zigmag17Guide spirituel
Enowem a écrit:Bonjour,
Actuellement étudiant en maths spé, l'enseignement m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais garder un côté pluridisciplinaire pour ne pas m'enfermer dans les mathématiques et amoindrir la routine. Je me renseigne donc actuellement sur le CAPLP en Maths-Sciences.
Je me permets donc, sur les conseils d'un enseignant en filière générale qui n'avait pas tous les éléments pour me répondre, de vous demander quelques témoignages :
- Estimez vous avoir été efficacement guidé, avec des clés concrètes, lors de l'entrée dans le métier ? (Pour avoir eu des emplois saisonniers liés à l'éducatif, j'ai connu quelques formations efficaces et d'autres qui relevaient de l'onanisme intellectuel de bas niveau, je me demande si l'EN évite ce dernier travers et, dans le cas contraire, quelle proportion il représente)
- Sans vouloir alimenter des clichés sur les lycées pro, avez-vous le sentiment d'avoir un public intéressé par l'apprentissage de vos disciplines, ou d'une présence par dépit et de perdre un temps fou à faire de la discipline ?
- Faire les 2 disciplines, et éventuellement de la gestion/préparation de labo parce que j'ai cru comprendre que tous les établissements ne disposaient pas de laborantins, c'est intéressant intellectuellement, mais en terme de temps et d'énergie que ça demande on s'y retrouve ?
- Voyez vous (concrètement et de manière généralisée plutôt qu'à la marge) des perspectives d'évolution ou c'est une carrière qui se déroule essentiellement au même poste ?
Je vous remercie par avance pour vos témoignages, et je vous souhaite de bonnes vacances de Noël !
Je travaille en LP mais pas en maths-sciences. Je ne te serai donc d'aucune utilité concernant la matière.
En ce qui concerne le public en revanche je peux te donner quelques pistes. Les élèves sont différents selon la filière dans laquelle ils sont inscrits. Tu trouveras sans doute plus d'appétence pour les matières scientifiques en LP industriel ( intérêt lié à leurs futurs métiers ) qu'en LP tertiaire. Mais là aussi, cela dépend de tant de facteurs que l'on ne peut être formel sur rien.
Bien souvent nos élèves sont d'anciens collégiens qui ont mal vécu leur scolarité. Ils présentent pour la plupart d'entre eux un déficit d'attention, de concentration, sont en rupture avec l'école et quand ils sont envoyés dans une section par défaut ça peut vite devenir l'enfer ( violence verbale, violence physique, absentéisme ou retards fréquents, n'ont pas leur matériel etc). Depuis deux ou trois ans avec la réforme du LP nous accueillons en CAP tertiaire des élèves issus d'IME qui présentent des handicaps mentaux. L'examen est donc souvent modifié en "carnet de compétences " qui valide un certain nombre d'objectifs mais pas tous. Par ailleurs avec la réforme le volume horaire a tellement baissé ( en CAP par exemple l'horaire officiel c'est 45 minutes de francais hebdomadaires )que l'on ne peut pas pallier les lacunes des élèves qui sont abyssales ( manque de vocabulaire, illettrisme récurrent et analphabétisme pour certains car élèves allophones accueillis mais sans moyens supplémentaires) et tout cela se retrouve dans toutes les matières.
En bac pro ce tableau pessimiste mais réaliste se retrouve dans une moindre mesure mais on arrive beaucoup mieux à travailler et à juguler les classes ( en seconde ça peut être le far-west mais après ça s'améliore grandement).
Dans certaines classes de LP on peut passer des minutes entières et parfois toute l'année à demander des choses basiques telles que " Enleve tes écouteurs ", "enleve ton blouson", "Sors tes affaires", "Prends un stylo", "Va chercher une feuille" ( pour ceux qui arrivent les mains dans les poches "), "Parle correctement ", "Arrete de parler", "Assieds-toi", " Ne te balance pas sur ta chaise", "Ne balance pas ta règle à ton voisin"... Avec parfois l'obligation d'interrompre le cours à cause de joutes verbales insolentes générées par un regard ou une remarque mal perçus.
Je dresse un tableau qui peut sembler apocalyptique mais en LP globalement nous travaillons avec 80% d'élèves à qui il faut réapprendre les règles de politesse et de tenue de classe avant d'envisager une transmission quelconque de connaissances.
Cela, en formation, est savamment occulté.
Cela dit quand les règles sont édictées fermement et que l'on n'y déroge pas, que l'on se montre cohérent et le plus juste possible, on peut obtenir de grandes satisfactions et mener à bien des cours ou des projets très intéressants.
Mais il vaut mieux savoir que ce public ne sera à priori pas captivé par les cours, qu'il aura un niveau faible voire très faible et qu'il faudra composer avec tout ce que l'EN peut inventer en plus pour nous mettre des bâtons dans les roues pour avancer correctement.
Mes collègues de post-bac ne se plaignent pas trop du comportement ( quoique, un peu plus qu'avant), les enjeux du BTS sont différents.
- zigmag17Guide spirituel
Enowem a écrit:Lowpow29 a écrit:Enowem je ne sais pas où tu as fait ta scolarité mais j'ai l'impression que nous ne sommes pas dans le même monde...
Même en lycée général, tu auras surtout des grands adolescents devant toi et pas des élèves intéressés par la physique pour la majorité.
Et ta description du mauvais niveau n'a pas tellement de sens non plus : oui, "le niveau est faible par accumulation de lacunes ou par difficulté à assimiler de la théorie" mais c'est généralement ça qui fait qu' "il y a généralement davantage d'intérêt pour bordéliser le cours qu'à le suivre", les deux sont liés !!
Donc heureusement que ça ne te "choquerait pas de reprendre des trucs basiques" vu que ce serait une grande partie de ton travail, tout en devant faire de la discipline.
Donc oui peut-être que tu devrais "envisager d'autres lieux d'exercice" si tu penses que le seul problème des élèves de lycée pro est qu'ils ne sont intéressés que par leurs matières pro... Parce que même ça, on en est loin...
Ne te serait-il pas possible d'aller passer un jour ou deux en lycée pro pour observer les cours de physique-chimie ?
C'est bien possible que je sois déconnecté effectivement.
Sans avoir été dans l'élitisme avec des établissements du type H4 ou LLG, j'ai eu la chance de fréquenter un collėge-lycée de niveau correct, avec régulièrement 100% aux DNB/Bac (ce qui ne me semble pas exceptionnel vu à quel point ces diplômes sont donnés, mais on est clairement pas dans la situation d'un établissement REP+, je dois l'admettre).
Ma description du mauvais niveau se base sur ma catégorisation (sans doute trop stéréotypée, je l'admets volontiers) entre :
- Ceux qui ont des difficultés et veulent les résoudre, et pour lesquels je suis prêt à aller au delà des contours initiaux du job qui se base sur le programme de l'année : c'est ça que j'entendais par reprendre des choses basiques, jongler entre des élèves qui sont en phase avec le programme et faire de la remédiation des années antérieures
- Les "gentils branleurs" qui ne veulent rien faire mais respectent le cours et laissent leurs camarades apprendre en paix
- Les perturbateurs qui consomment du temps de cours à régler des enfantillages, et pour le coup je ne trouve pas ça normal si c'est systematique, puisqu'il me semble qu'arrivé au lycée le vivre-ensemble est censé être acquis et que ça relève de la mission des parents, et éventuellement des enseignants de primaire, mais guère plus.
Disons que je sais que je vais devoir ramer, mais je cherche à savoir si je vais devoir plus souvent ramer "AVEC eux", pour combler des lacunes ancrées avec leur attention et leur participation (comme le font nos profs avec certains d'entre nous qui ont un gap important entre le niveau actuel et le concours visé), ou "CONTRE eux", à obtenir du respect, du calme et de l'attention.
Quant à passer quelques jours en lycée pro, ça me semble intéressant mais je n'y ai pas particulièrement de contacts et je doute qu'on laisse un inconnu observer des cours pour son orientation pro. Ce qui est d'autant plus vrai dans le cadre du plan Vigipirate qui a été renforcé ces derniers temps.
En tout cas désolé si j'ai l'air trop à côté de la plaque, au moins mon passage ici n'aura pas été inutile
Non tu n'es pas à côté de la plaque. Les élèves perturbateurs je travaille avec eux depuis 30 ans donc je peux te dire que ça existe. Après, on peut identifier les causes et essayer de faire au mieux. Mais avec certains élèves de LP autant savoir que ça ne sera pas une partie de plaisir.
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Honnêtement le nombre d'élèves ayant vraiment envie de "remédier à ses difficultés" en physique-chimie doit se compter sur les doigts d'une main en LP... Tu ne peux aucunement comparer avec tes profs de prépa qui essaient de repêcher les brebis égarés...
Et penser que le vivre-ensemble est acquis en lycée pro et que seuls les enseignants de primaire peuvent avoir à s'y frotter, c'est aussi très loin de la réalité, une grosse erreur je pense, tu risques de tomber de très haut. Après, ça peut être un challenge si tu as le syndrome du sauveur !!
"80% d'élèves à qui il faut réapprendre les règles de politesse et de tenue de classe avant d'envisager une transmission quelconque de connaissances" me semble être une description très fidèle !!
Bref Enowem oui, comme tu dis, observer serait peut-être trop demandé, mais au moins discuter avec des collègues pour que tu puisses avoir une idée de ce qu'ils font en classe par exemple. Donc j'espère que tu auras des réponses de profs de sciences en LP le jour de Noël n'est peut-être pas celui où ça se passera mais ça finira bien par arriver !!
Et penser que le vivre-ensemble est acquis en lycée pro et que seuls les enseignants de primaire peuvent avoir à s'y frotter, c'est aussi très loin de la réalité, une grosse erreur je pense, tu risques de tomber de très haut. Après, ça peut être un challenge si tu as le syndrome du sauveur !!
"80% d'élèves à qui il faut réapprendre les règles de politesse et de tenue de classe avant d'envisager une transmission quelconque de connaissances" me semble être une description très fidèle !!
Bref Enowem oui, comme tu dis, observer serait peut-être trop demandé, mais au moins discuter avec des collègues pour que tu puisses avoir une idée de ce qu'ils font en classe par exemple. Donc j'espère que tu auras des réponses de profs de sciences en LP le jour de Noël n'est peut-être pas celui où ça se passera mais ça finira bien par arriver !!
- arcturus38Niveau 5
Enowem a écrit:
Quant à passer quelques jours en lycée pro, ça me semble intéressant mais je n'y ai pas particulièrement de contacts et je doute qu'on laisse un inconnu observer des cours pour son orientation pro. Ce qui est d'autant plus vrai dans le cadre du plan Vigipirate qui a été renforcé ces derniers temps.
En tout cas désolé si j'ai l'air trop à côté de la plaque, au moins mon passage ici n'aura pas été inutile
Je pense que tu peux aller voir un proviseur de LP et demander à assister à quelques cours.
Il y a quelques années, j'avais eu en cours un ingé du privé (responsable d'une unité de production de tôlerie fine) qui était venu voir comment cela se passait en vue de passer des concours pour une éventuelle reconversion.
Je l'avais rencontré avant de le faire venir dans un cours, et à l'occasion de cette rencontre, il m'avait demandé de venir voir une classe bien "hard" pour se faire une idée de ce qu'il pouvait l'attendre.
A la fin du cours auquel il avait assisté (avec une classe bien rock'n'roll), on discute un peu, et je lui dit que là, cela s'était plutôt bien passé, mais que certaines fois, les élèves pouvaient en arriver à "se mettre sur la gueule" et donc que cela pouvait parfois être tendu...
Et là, à ma grande surprise, il me dit : "Ah mais je récupère les mêmes dans l'entreprise... Et "chez moi" aussi ils se mettent sur la gueule dans l'atelier !
Voila voila...
_________________
http://cgt-educ-action-26.ouvaton.org
- EnaecoVénérable
Enowem a écrit:Merci de ta réponse.
Mes profs aussi m'orientent vers l'agreg, mais il me semble que les agrégés en LP se font rares, et je trouve cette combinaison de disciplines vraiment attrayante (je pense que je m'ennuierai relativement rapidement de n'enseigner que des maths ou que des sciences physiques).
Mais pour être franc, j'ai peur d'être trop enthousiaste et de me retrouver à faire de la garderie et de la discipline, si les élèves de LP ne s'intéressent qu'à leurs disciplines professionnelles. Il n'y avait pas de filières pro dans mon lycée, mes profs et mes amis enseignants ne les connaissent pas plus, donc je ne sais pas à quel point cette crainte relève du cliché ou de la réalité.
Si elle est validée, il vaut mieux effectivement passer l'agreg, quitte à avoir un spectre moins large, mais au moins à faire un vrai cours devant un public intéressé.
Concernant le salaire, d'après l'EN il a été revalorisé, avec 2100€ net minimum en début de carrière. Ca me semble suffisant au vu de mon train de vie (confortable sans non plus être luxueux ou extravagant).
En lycée pro, tu ne feras ni l'un, ni l'autre.
(Désolé pour la punchline mais c'était tentant et dans certains filières ça n'est pas vraiment une exagération)
Le mieux c'est d'aller voir de ses propres yeux...
- Lowpow29Neoprof expérimenté
100% d'accord !
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- MathadorEmpereur
Même avec l'agrégation ce sera tout sauf garanti.Enowem a écrit:Si elle est validée, il vaut mieux effectivement passer l'agreg, quitte à avoir un spectre moins large, mais au moins à faire un vrai cours devant un public intéressé.
Si j'avais eu l'occasion de faire des « vrais cours devant un public intéressé » je serais sans doute encore dans l'EN.
Même si tu es peu dépensier (c'est mon cas aussi), une paye plus élevée c'est aussi la possibilité de travailler moins sans te retrouver dans le rouge.Enowem a écrit:Concernant le salaire, d'après l'EN il a été revalorisé, avec 2100€ net minimum en début de carrière. Ca me semble suffisant au vu de mon train de vie (confortable sans non plus être luxueux ou extravagant).
Or tes besoins en temps et en argent peuvent s'accroître, notamment si tu fondes une famille et/ou si tu es muté en IDF.
Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais avec le niveau de qualification auquel tu peux prétendre, 2100 € pour un temps plein c'est quelque part entre pet de lapin et que dalle. J'appartiens à l'un des corps auxquels tu peux accéder en passant un concours « fonctionnaire » (autre que l'ENS ou l'X) au printemps prochain, et en sortie d'école le temps plein rapporte directement autour de 2700 nets.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- EnowemNiveau 1
Je vois.
J'avais bien entendu entendu ce genre de trucs dans des bruits de couloirs dans le contexte des traditionnelles plaisanteries qui opposaient les filières, mais je n'imaginais pas que c'était à ce point réel.
Au vu de vos témoignages, j'en arrive à la conclusion que ce qui permet d'éviter le plus de comportements problématiques et d'avoir le plus de personnes intéressées semble être l'enseignement supérieur, donc effectivement plutôt l'agreg a priori, sauf à faire une thèse et à tenter d'obtenir un poste de maître de conf mais les places semblent encore plus chères.
En tout cas je voudrais remercier toutes les personnes qui ont pris part à ce fil pour me faire un retour d'expérience et me ramener sur terre
Faute de pouvoir le faire en réponse à ton MP, n'ayant pas l'ancienneté requise sur le forum pour le faire, je voudrais te remercier ici @SeismiMine pour ton témoignage complet et exhaustif reçu par MP (j'en espérais honnêtement pas tant et ça m'a fait très plaisir !).
J'avais bien entendu entendu ce genre de trucs dans des bruits de couloirs dans le contexte des traditionnelles plaisanteries qui opposaient les filières, mais je n'imaginais pas que c'était à ce point réel.
Au vu de vos témoignages, j'en arrive à la conclusion que ce qui permet d'éviter le plus de comportements problématiques et d'avoir le plus de personnes intéressées semble être l'enseignement supérieur, donc effectivement plutôt l'agreg a priori, sauf à faire une thèse et à tenter d'obtenir un poste de maître de conf mais les places semblent encore plus chères.
En tout cas je voudrais remercier toutes les personnes qui ont pris part à ce fil pour me faire un retour d'expérience et me ramener sur terre
Faute de pouvoir le faire en réponse à ton MP, n'ayant pas l'ancienneté requise sur le forum pour le faire, je voudrais te remercier ici @SeismiMine pour ton témoignage complet et exhaustif reçu par MP (j'en espérais honnêtement pas tant et ça m'a fait très plaisir !).
- MathadorEmpereur
Dans ce cas, si tu es susceptible d'en avoir le niveau (en gros, classe étoilée ou premier de classe dans une prépa sans étoile, mais tes enseignants pourront te conseiller plus précisément), tente les ENS. Finir tes études sous le statut de normalien déboucherait sur le meilleur début de carrière d'agrégé que tu puisses espérer.
Et surtout, prévois un vrai plan B hors enseignement. J'ai tardé à le constituer puis à le mettre en œuvre, et ma carrière en a fait les frais.
Et surtout, prévois un vrai plan B hors enseignement. J'ai tardé à le constituer puis à le mettre en œuvre, et ma carrière en a fait les frais.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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