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- LaplumeNiveau 4
Bonjour à tous,
J'ouvre ce sujet car je n'ai pas trouvé de section adaptée sur ce thème.
J'ouvre ce sujet car je n'ai pas trouvé de section adaptée sur ce thème.
Dans mon collège, nous avons depuis de très nombreuses années une classe de 3e Prépa-Métiers. Depuis mon arrivée il y a 7 ans dans l'établissement, je les ai toujours en Histoire-Géographie. Et je dois dire, qu'après une multitude d'essais infructueux, d'innovations, d'adaptations, j'arrive aujourd'hui aux limites de ce que je peux faire avec cette classe. J'ai donc besoin d'aide.
Plusieurs problèmes se posent dans mon collège (et peut-être aussi dans le vôtre) :
1. Nous avons l'obligation d'inscrire dans la classe une moitié d'élèves issus des collèges du secteur qui ne proposent pas la 3PM. Ces établissements, soulagés de pouvoir se "débarrasser" en fin de 4e de leurs éléments les plus problématiques, nous envoient chaque année des élèves totalement perdus et en rupture avec l'école, la plupart du temps à profil SEGPA voire ITEP. Les CPE et enseignants de ces collèges "maquillent" volontairement les bulletins et les dossiers de candidature pour ne pas révéler les troubles et difficultés de leurs élèves, et ainsi leur donner toutes les chances d'être acceptés chez nous. Beaucoup de PP semblent faire du forcing auprès des parents pour qu'ils signent le dossier de candidature, pour ne pas avoir à se coltiner ces élèves en 3e. Ils se débarrassent donc "pires" éléments, mais cela donne une classe "poubelle" chez nous. Comment éviter cette situation ?
2. Nos élèves de 3PM n'en peuvent plus de l'école. La plupart ne sont pas plus motivés que les autres par les filières pro, et savent que pour eux c'est déjà trop tard. Chaque année, notre 3PM se transforme une classe "d'attente" pour des gamins qui comptent les jours avant leur libération du collège, tels des bagnards en prison. Aucun collègue n'arrive à en tirer quoi que ce soit. Ils concentrent toutes les difficultés (retard extrême sur la lecture et l'écriture, comportements puérils, absentéisme record...) et même les plus motivés et calmes en début d'année finissent dès janvier par se laisser enrôler par le groupe. Ils n'ont plus aucun intérêt pour l'école. Nous menons pourtant depuis 3 ans un projet "Entreprendre pour apprendre", et même si ça leur plaît sur le principe, ils ne font aucun effort et s'en lassent au bout de quelques semaines, c'est à nous de "finir pour eux" ensuite. Comment faire travailler une classe avec un si faible niveau et une telle démotivation ?
3. Nous avons dédoublé la quasi intégralité des cours de la classe (sauf Maths et HG), ce qui prend sur notre DHG quelque chose comme 49h. Nous avons dû sacrifier les autres niveaux qui se retrouvent surchargés afin de dédoubler la 3PM. Et pourtant, malgré les cours à 12, le niveau de la classe n'est pas du tout à la hauteur de ce qui est attendu au DNB Pro. J'ai corrigé leurs Brevets Blancs et j'arrive à une moyenne de 14/50... Comment arrivez vous à préparer à l'examen des élèves ayant ce profil ?
Voilà, si vous avez des réponses, des idées et des méthodes efficaces pour faire avancer les 3PM, tout mon collège vous en serait éternellement reconnaissant, car nous sommes dans l'impasse la plus totale.
Plusieurs problèmes se posent dans mon collège (et peut-être aussi dans le vôtre) :
1. Nous avons l'obligation d'inscrire dans la classe une moitié d'élèves issus des collèges du secteur qui ne proposent pas la 3PM. Ces établissements, soulagés de pouvoir se "débarrasser" en fin de 4e de leurs éléments les plus problématiques, nous envoient chaque année des élèves totalement perdus et en rupture avec l'école, la plupart du temps à profil SEGPA voire ITEP. Les CPE et enseignants de ces collèges "maquillent" volontairement les bulletins et les dossiers de candidature pour ne pas révéler les troubles et difficultés de leurs élèves, et ainsi leur donner toutes les chances d'être acceptés chez nous. Beaucoup de PP semblent faire du forcing auprès des parents pour qu'ils signent le dossier de candidature, pour ne pas avoir à se coltiner ces élèves en 3e. Ils se débarrassent donc "pires" éléments, mais cela donne une classe "poubelle" chez nous. Comment éviter cette situation ?
2. Nos élèves de 3PM n'en peuvent plus de l'école. La plupart ne sont pas plus motivés que les autres par les filières pro, et savent que pour eux c'est déjà trop tard. Chaque année, notre 3PM se transforme une classe "d'attente" pour des gamins qui comptent les jours avant leur libération du collège, tels des bagnards en prison. Aucun collègue n'arrive à en tirer quoi que ce soit. Ils concentrent toutes les difficultés (retard extrême sur la lecture et l'écriture, comportements puérils, absentéisme record...) et même les plus motivés et calmes en début d'année finissent dès janvier par se laisser enrôler par le groupe. Ils n'ont plus aucun intérêt pour l'école. Nous menons pourtant depuis 3 ans un projet "Entreprendre pour apprendre", et même si ça leur plaît sur le principe, ils ne font aucun effort et s'en lassent au bout de quelques semaines, c'est à nous de "finir pour eux" ensuite. Comment faire travailler une classe avec un si faible niveau et une telle démotivation ?
3. Nous avons dédoublé la quasi intégralité des cours de la classe (sauf Maths et HG), ce qui prend sur notre DHG quelque chose comme 49h. Nous avons dû sacrifier les autres niveaux qui se retrouvent surchargés afin de dédoubler la 3PM. Et pourtant, malgré les cours à 12, le niveau de la classe n'est pas du tout à la hauteur de ce qui est attendu au DNB Pro. J'ai corrigé leurs Brevets Blancs et j'arrive à une moyenne de 14/50... Comment arrivez vous à préparer à l'examen des élèves ayant ce profil ?
Voilà, si vous avez des réponses, des idées et des méthodes efficaces pour faire avancer les 3PM, tout mon collège vous en serait éternellement reconnaissant, car nous sommes dans l'impasse la plus totale.
- GanbatteHabitué du forum
Pour ton premier point, je crains que la situation ne soit pas entre les mains de l'établissement, ce n'est "la destination" (vous) mais "l'origine" (les autres collèges) qui doit changer. La première option serait de les convaincre que la 3ème prépa-métiers est une opportunité adaptée à certains profils, et pas un débarras à élèves dont on ne veut plus : c'est bien d'y croire mais je doute que ça produise des effets tangibles...
La seconde, c'est au niveau académique. A Paris, on a resserré depuis plusieurs années le recrutement, avec des commissions de chefs d'établissement qui examinent et évaluent chaque dossier, sous la coordination d'une IEN-IO qui a pris le sujet à bras le corps. D'après les échos que j'ai des LP qui ont ces classes (elles sont toutes implantées en pro), ça a bien fait évoluer le climat des classes - notamment parce qu'il n'y a personne de mieux placé pour déjouer les ruses d'un principal qui veut refourguer un dossier
La seconde, c'est au niveau académique. A Paris, on a resserré depuis plusieurs années le recrutement, avec des commissions de chefs d'établissement qui examinent et évaluent chaque dossier, sous la coordination d'une IEN-IO qui a pris le sujet à bras le corps. D'après les échos que j'ai des LP qui ont ces classes (elles sont toutes implantées en pro), ça a bien fait évoluer le climat des classes - notamment parce qu'il n'y a personne de mieux placé pour déjouer les ruses d'un principal qui veut refourguer un dossier
- nesssnousssNiveau 6
Laplume a écrit:Les CPE et enseignants de ces collèges "maquillent" volontairement les bulletins et les dossiers de candidature pour ne pas révéler les troubles et difficultés de leurs élèves, et ainsi leur donner toutes les chances d'être acceptés chez nous. Beaucoup de PP semblent faire du forcing auprès des parents pour qu'ils signent le dossier de candidature, pour ne pas avoir à se coltiner ces élèves en 3e. Ils se débarrassent donc "pires" éléments, mais cela donne une classe "poubelle" chez nous. Comment éviter cette situation ?
Je confirme. Dans mon établissement, le CDE nous demande explicitement d'enlever toutes les remarques négatives du bulletin et surtout celles qui concernent le comportement dès qu'un élève est pressenti pour la 3PM.
Je n'ai pas malheureusement pas de solution à te donner. Je te souhaite bien du courage
- trompettemarineMonarque
Chez nous, c'est le contraire. Seuls un ou deux élèves sont pris en 3e prépa métier.
- JacqGuide spirituel
Ganbatte a écrit:Pour ton premier point, je crains que la situation ne soit pas entre les mains de l'établissement, ce n'est "la destination" (vous) mais "l'origine" (les autres collèges) qui doit changer. La première option serait de les convaincre que la 3ème prépa-métiers est une opportunité adaptée à certains profils, et pas un débarras à élèves dont on ne veut plus : c'est bien d'y croire mais je doute que ça produise des effets tangibles...
La seconde, c'est au niveau académique. A Paris, on a resserré depuis plusieurs années le recrutement, avec des commissions de chefs d'établissement qui examinent et évaluent chaque dossier, sous la coordination d'une IEN-IO qui a pris le sujet à bras le corps. D'après les échos que j'ai des LP qui ont ces classes (elles sont toutes implantées en pro), ça a bien fait évoluer le climat des classes - notamment parce qu'il n'y a personne de mieux placé pour déjouer les ruses d'un principal qui veut refourguer un dossier
Je n'ai jamais enseigné aux 3PMET mais j'ai les échos de mes collègues et ensuite j'ai une partie de ces élèves en bac pro (je suis en LP). Je ne peux me prononcer pour mon ancien établissement, cela fait dix ans que je l'ai quitté. A l'époque la classe ne semblait pas "terrible" (mais, en dix ans cela a pu bouger).
Je crois que nous avons un peu le même système de recrutement que décrit Ganbatte, et cela doit aider (mais ce sont mes collègues et chefs qui y participent, je ne peux pas trop juger).
Par contre dans mon actuel établissement le recrutement est plutôt positif car les parents ont bien compris une chose, c'est que pour eux c'était un avantage pour ensuite dans certaines filières professionnelles demandées, y compris au sein de mon LP. Donc il y a les gamins qui sont un peu à la ramasse au collège pour diverses raisons mais surtout ceux qui veulent ensuite entrer dans les filières pro du lycée. Nous sommes dans une petite ville de province, le recrutement se fait sur la ville mais aussi parmi beaucoup de collèges ruraux ce qui implique une certaine sélection qui ne ressemble pas du tout au public que décrit Laplume pour son établissement. En gros, pour résumer, chez nous, ce sont des troisièmes, donc des bébés par rapport au reste du LP, mais ils sont plutôt mignons.
- fanetteFidèle du forum
Est-ce que vous pourriez faire passer un entretien aux candidats (éventuellement accompagnés de leur famille) ? Vous vous feriez probablement une idée bien plus juste de leur profil.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- trompettemarineMonarque
C'est un peu HS : si la réforme du ministre Attal se met en place (élèves recalés au brevet envoyés en prépa lycée), les 3e prépa métiers ne risquent-elles pas de disparaître ?
- Lisak40Expert spécialisé
Dans mon LP, j'ai pour la 1ère fois cette année des 3PM et c'est une catastrophe : le niveau est incroyablement bas et aucun des savoir-faire ou être (en société, encore plus à l'école) n'est maîtrisé, même un petit peu. Je ne les ai qu'en 1/2 groupe, mais même là on ne peut faire aucun travail ou presque tant il faut faire de la discipline et de la gestion de tout (téléphone, matériel, places, etc.). C'est vraiment des élèves très difficiles qui épuisent tous les collègues, et le pire c'est qu'on ne sait vraiment pas quoi en faire tellement les lacunes à tous les niveaux sont énormes : certains ne seront même pas capables de suivre en CAP c'est vraiment désespérant, et les quelques élèves plutôt choupis (il y en a quand même) sont comme aspirés dans la spirale du vide par l'ambiance déletère ! Clairement cette classe est la "poubelle" de tous les collèges environnants : on nous a envoyé ce dont on ne voulait plus, et quand j'y pense j'ai de la peine pour eux car vraiment c'est une équation qui semble impossible à résoudre. Pour progresser avec eux, il faudrait tout reprendre à zéro : l'enseignement et l´éducation...
- JennyMédiateur
trompettemarine a écrit:C'est un peu HS : si la réforme du ministre Attal se met en place (élèves recalés au brevet envoyés en prépa lycée), les 3e prépa métiers ne risquent-elles pas de disparaître ?
Je ne pense pas, c'est une orientation après la 4e, pas après le DNB. Ca remplacerait plutôt les actions de remédiation post-3e (à destination des anciens élèves de 3e qui n'ont pas d'affectation). De toute façon, pour l'instant Gabriel Attal n'a pas donné de précisions.
Pour les entretiens, ça peut être une bonne idée si vous avez le droit d'en faire.
- JacqGuide spirituel
trompettemarine a écrit:C'est un peu HS : si la réforme du ministre Attal se met en place (élèves recalés au brevet envoyés en prépa lycée), les 3e prépa métiers ne risquent-elles pas de disparaître ?
Grosse interrogation. Maintenir les élèves les plus faibles dans une seconde de relégation-remédiation (tout ce qu'on veut comme appellation, contrairement à Attal et Veran je ne suis pas spécialiste de la communication et du verbiage) alors que certains voulaient/devraient aller en LP ne me semble pas une bonne chose. En plus cela poserait des problèmes avec le système d'orientation.
Maintenir des gamins qui n'en pouvaient plus du collège, qui n'étaient pas adaptés au collège (et inverse, pour lesquels le collège n'était pas adapté) dans une classe qui resterait générale, ne me semble pas une bonne chose. Retarder la professionnalisation pour certains qui voudrait aller en LP ne me semble pas judicieux. Désolé de le dire, mais mes élèves de 1re année de CAP ou de 2e professionnelle, je me fiche totalement de savoir s'ils ont le DNB ou non.
Comme indiqué, l'orientation en 3PMET se fait en 4e.
Par contre, ce qui m'inquiète, c'est qu'un élève qui ne peut pas aller en 3PMET, passe le brevet en troisième classique et le loupe et donc ne puisse entrer en seconde pro alors qu'il y aurait toute sa place. Déjà l'orientation par AFFELNET est une catastrophe (de "bons" élèves au profil LP se voient refuser l'accès au LP parce que d'autres avec des profils catastrophiques passent devant eux), si on ajoute encore cela.
Il y a les belles idées balancées dans les médias et ça parle à la population, et puis il y a la réalité du terrain, celle qu'Attal ne maîtrise pas du tout.
- Pat BÉrudit
Heureusement que je n'ai pas lu ce genre de témoignages il y a 1 an...
Ma fille est en 3ème prepa-metiers. Chez nous, en zone rurale, toutes les 3PM sont en LP et il y a plus de demandes que de places : il y a donc une sélection qui se fait exclusivement sur les appréciations (comportement et motivation, projet) et un entretien avec l'élève.
Ma fille était prise dans le plus sélectif des LP publics mais elle a choisi le privé ( je crains qu'il soit un peu la solution de repli de ceux qui sont refusés dans ce LP public mais j'ai suivi son choix).
Elle s'y sent bien, elle a de bien meilleurs résultats qu'en 4ème (plus de 14 de moyenne au lieu de 9) et ça l'a remotivée (il lui arrive enfin de travailler régulièrement !).
Après, au niveau "discipline ", elle fait partie des choupinous... mais je sais qu'il y a un bon suivi, des sanctions (retenues) en cas d'oublis répétés de matériel ou de travail, toutes les évaluations doivent être signées, et ils font tout un travail sur la cohésion de classe (petit sejour d'intégration à l'arrivée par exemple - à 10 km seulement, ils y sont allés et revenus à pied!).
Ca n'empêche pas qu'ils ont des perturbateurs et surtout d'énormes lacunes, mais le fait d'avancer plus doucement les aide à reprendre pied... même si ma fille trouve qu'ils ne font pas grand-chose en fait !
En maths elle est à des années lumières de ce qui est attendu au brevet mais elle s'est enfin mise au boulot !
Bref, courage les collègues, vous faites du bon boulot !
Ma fille est en 3ème prepa-metiers. Chez nous, en zone rurale, toutes les 3PM sont en LP et il y a plus de demandes que de places : il y a donc une sélection qui se fait exclusivement sur les appréciations (comportement et motivation, projet) et un entretien avec l'élève.
Ma fille était prise dans le plus sélectif des LP publics mais elle a choisi le privé ( je crains qu'il soit un peu la solution de repli de ceux qui sont refusés dans ce LP public mais j'ai suivi son choix).
Elle s'y sent bien, elle a de bien meilleurs résultats qu'en 4ème (plus de 14 de moyenne au lieu de 9) et ça l'a remotivée (il lui arrive enfin de travailler régulièrement !).
Après, au niveau "discipline ", elle fait partie des choupinous... mais je sais qu'il y a un bon suivi, des sanctions (retenues) en cas d'oublis répétés de matériel ou de travail, toutes les évaluations doivent être signées, et ils font tout un travail sur la cohésion de classe (petit sejour d'intégration à l'arrivée par exemple - à 10 km seulement, ils y sont allés et revenus à pied!).
Ca n'empêche pas qu'ils ont des perturbateurs et surtout d'énormes lacunes, mais le fait d'avancer plus doucement les aide à reprendre pied... même si ma fille trouve qu'ils ne font pas grand-chose en fait !
En maths elle est à des années lumières de ce qui est attendu au brevet mais elle s'est enfin mise au boulot !
Bref, courage les collègues, vous faites du bon boulot !
- SallustiusNiveau 9
Je suis en zone rurale et chez nous aussi les 3eme prépa métiers sont en LP. Au départ, tout s'est bien passé, les LP recrutaient les élèves à partir des dossiers. Tout a changé depuis deux ou trois ans avec un système de classement fait par le collège de départ. Moralité, des élèves fragiles mais motivés et bosseurs refusés mais des élèves ingérables recrutés. Étonnamment, les classes sont devenues très pénibles. Je me suis même demandé si le but n'était pas de décourager les parents pour finir par les fermer.
- JacqGuide spirituel
Super réjouissant ce que tu écris, Sallustius. J'espère que cela n'arrivera pas dans mon secteur.
- LaplumeNiveau 4
Merci beaucoup pour tous vos témoignages et vos réponses.
Je constate donc qu'il y a d'énormes disparités sur la sélection et sur l'ambiance générale de la classe de 3PM selon les établissements.
De mon côté, je suis en collège REP dans une zone très défavorisée, je pense que cela joue aussi. Beaucoup de parents ont des situations très précaires et signent le dossier Prépa Métier en fin de 4e quand ils entendent le mot "métier". Ils pensent que leur enfant va être prioritaire pour avoir un travail et être autonome financièrement plus rapidement, et dans certaines familles c'est une question cruciale. Même si leur enfant n'a aucune envie d'aller en 3PM, et aurait plutôt besoin de soins ou d'accompagnement en ULIS, SEGPA, ou ITEP (oui notre classe est remplie d'élèves ayant ces profils).
Et si en plus les professeurs, CPE et CDE font du forcing aussi, cela donne des classes remplies d'élèves extrêmement fragiles, qui n'ont aucune envie d'être là, et qui manifestent leur mécontentement par une attitude exécrable toute l'année.
Je ne crois pas que l'on fasse passer d'entretiens, tout se fait sur dossiers examinés par la direction et les CPE.
De mon côté, je suis en collège REP dans une zone très défavorisée, je pense que cela joue aussi. Beaucoup de parents ont des situations très précaires et signent le dossier Prépa Métier en fin de 4e quand ils entendent le mot "métier". Ils pensent que leur enfant va être prioritaire pour avoir un travail et être autonome financièrement plus rapidement, et dans certaines familles c'est une question cruciale. Même si leur enfant n'a aucune envie d'aller en 3PM, et aurait plutôt besoin de soins ou d'accompagnement en ULIS, SEGPA, ou ITEP (oui notre classe est remplie d'élèves ayant ces profils).
Et si en plus les professeurs, CPE et CDE font du forcing aussi, cela donne des classes remplies d'élèves extrêmement fragiles, qui n'ont aucune envie d'être là, et qui manifestent leur mécontentement par une attitude exécrable toute l'année.
Je ne crois pas que l'on fasse passer d'entretiens, tout se fait sur dossiers examinés par la direction et les CPE.
- Mariposa42Niveau 6
Bonsoir,
Quand je lis vos témoignages je constate que ces 3PM sont une galère pour une majorité d'entre nous. Dans mon LP, il y a une commission de sélection avec la PA mais selon les années le résultat est très aléatoire. Par exemple, on avait une promo plutôt sympa et assez bien disposée l'année dernière mais cette année c'est l'horreur. J'ai rarement eu un groupe aussi pénible, peu motivé et faible.
Je m'interroge souvent sur l'intérêt de cette classe où peu d'élèves y gagnent quelque chose au final.
Quand je lis vos témoignages je constate que ces 3PM sont une galère pour une majorité d'entre nous. Dans mon LP, il y a une commission de sélection avec la PA mais selon les années le résultat est très aléatoire. Par exemple, on avait une promo plutôt sympa et assez bien disposée l'année dernière mais cette année c'est l'horreur. J'ai rarement eu un groupe aussi pénible, peu motivé et faible.
Je m'interroge souvent sur l'intérêt de cette classe où peu d'élèves y gagnent quelque chose au final.
- MathadorEmpereur
À défaut que les jeunes sortent instruits du système, ils en sortent diplômés. C'est l'un des objectifs de jure de la loi Jospin.Mariposa42 a écrit:Je m'interroge souvent sur l'intérêt de cette classe où peu d'élèves y gagnent quelque chose au final.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Mariposa42Niveau 6
Seulement avec 50% de réussite au DNB, le diplôme est loin d'être pour tous.
- MathadorEmpereur
Ce qui ne les empêche pas de pouvoir obtenir un CAP ou un bac pro derrière. Et c'est ce niveau de diplôme qui compte
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- msw357Je viens de m'inscrire !
Salut, salut,
Alors la PM je peux en parler : j’y ai fait mes débuts de prof cette année, en tant que PP enseignant le français. J’ai du même coup hérité de l’enseignement du français et de l’histoire géo en CAP AAGA et PSR, mais c’est une autre histoire.
Après un premier trimestre d’observation et d’évaluation - sans compter les 5 conseils d’éducation et les deux conseils de disciplines (et je ferai l’impasse du nombre de réunions en lien avec la gestion des « dys ») je dois dire que c’est un sacré challenge ! Force à nous ;-) Néanmoins, et si le niveau est faible au possible, le principal défit que j’ai ressenti face à eux c’est celui de les maintenir en classe : parce qu’elle est là leur attente. Plus de la moitié de mes élèves sont d’anciens gamins en décrochage, ou ayant subi des violences scolaires, sans compter les multiples pathologies avouées ou non (et là je ne peux qu’abonder dans le sens du problème « casting » à l’entrée de la 3PM parfois). Et il n’y a pas de vraie méthode, il me semble, c’est quasiment du cas par cas, même si pour ma part j’ai opté pour un positionnement qui se rapproche parfois plus de l’animateur que de celui de l’enseignant : je bouge constamment, je fais des bruitages - j’ai parfois songé à m’équiper d’un sampler c’est pour dire ! - mais ça fonctionne. Alors je banalise à fond, je m’écarte des programmes parce qu’il ne faut pas se leurrer les lacunes sont telles qu’on ne rattrapera jamais ce que ces petits ont oublié ou jamais appris durant leur cursus, mais si au moins ils sortent de cours en ayant percuté des trucs qui leur permettent d’écrire en faisant moins de fautes ce sera une petite victoire, surtout en vue du DNB (qui n’a pour moi plus aucune valeur ni de sens, mais c’est un autre débat).
Alors la PM je peux en parler : j’y ai fait mes débuts de prof cette année, en tant que PP enseignant le français. J’ai du même coup hérité de l’enseignement du français et de l’histoire géo en CAP AAGA et PSR, mais c’est une autre histoire.
Après un premier trimestre d’observation et d’évaluation - sans compter les 5 conseils d’éducation et les deux conseils de disciplines (et je ferai l’impasse du nombre de réunions en lien avec la gestion des « dys ») je dois dire que c’est un sacré challenge ! Force à nous ;-) Néanmoins, et si le niveau est faible au possible, le principal défit que j’ai ressenti face à eux c’est celui de les maintenir en classe : parce qu’elle est là leur attente. Plus de la moitié de mes élèves sont d’anciens gamins en décrochage, ou ayant subi des violences scolaires, sans compter les multiples pathologies avouées ou non (et là je ne peux qu’abonder dans le sens du problème « casting » à l’entrée de la 3PM parfois). Et il n’y a pas de vraie méthode, il me semble, c’est quasiment du cas par cas, même si pour ma part j’ai opté pour un positionnement qui se rapproche parfois plus de l’animateur que de celui de l’enseignant : je bouge constamment, je fais des bruitages - j’ai parfois songé à m’équiper d’un sampler c’est pour dire ! - mais ça fonctionne. Alors je banalise à fond, je m’écarte des programmes parce qu’il ne faut pas se leurrer les lacunes sont telles qu’on ne rattrapera jamais ce que ces petits ont oublié ou jamais appris durant leur cursus, mais si au moins ils sortent de cours en ayant percuté des trucs qui leur permettent d’écrire en faisant moins de fautes ce sera une petite victoire, surtout en vue du DNB (qui n’a pour moi plus aucune valeur ni de sens, mais c’est un autre débat).
- JacqGuide spirituel
On ne peut généraliser, ni dans un sens ni dans l'autre. Pour pas mal d'élèves (et parents) ces classes sont de véritables bouées de sauvetage avant l'entrée en seconde pro ou en CAP.
Par contre les questionnements qui ressortent de notre échange sont : l'environnement géographique et la méthode de recrutement.
Si on est dans une zone où les difficultés sont concentrées et où les collèges ne jouent pas le jeu, se débarrassant de ceux dont ils ne veulent plus, notamment pour des raisons disciplinaires, alors ils n'utilisent pas ces classes comme il se doit. Si c'est utilisé comme cela devrait l'être, permettre à des élèves faibles, en difficultés, parfois en décrochage, mais méritant une autre chance que de péricliter au collège, alors c'est une très bonne chose.
Par contre les questionnements qui ressortent de notre échange sont : l'environnement géographique et la méthode de recrutement.
Si on est dans une zone où les difficultés sont concentrées et où les collèges ne jouent pas le jeu, se débarrassant de ceux dont ils ne veulent plus, notamment pour des raisons disciplinaires, alors ils n'utilisent pas ces classes comme il se doit. Si c'est utilisé comme cela devrait l'être, permettre à des élèves faibles, en difficultés, parfois en décrochage, mais méritant une autre chance que de péricliter au collège, alors c'est une très bonne chose.
- Ajonc35Sage
Dans l'agriculture, on les reçoit dès la quatrième et je me souviens d'une promotion dont une grande partie venait du même collège. Il était clair que le dit- collège s'en était "débarrassé". Une promotion de la mort avec des élèves difficiles ou très faibles aucun de ces élèves n'a poursuivi en bac pro, tous en cap, du moins directement.Jacq a écrit:On ne peut généraliser, ni dans un sens ni dans l'autre. Pour pas mal d'élèves (et parents) ces classes sont de véritables bouées de sauvetage avant l'entrée en seconde pro ou en CAP.
Par contre les questionnements qui ressortent de notre échange sont : l'environnement géographique et la méthode de recrutement.
Si on est dans une zone où les difficultés sont concentrées et où les collèges ne jouent pas le jeu, se débarrassant de ceux dont ils ne veulent plus, notamment pour des raisons disciplinaires, alors ils n'utilisent pas ces classes comme il se doit. Si c'est utilisé comme cela devrait l'être, permettre à des élèves faibles, en difficultés, parfois en décrochage, mais méritant une autre chance que de péricliter au collège, alors c'est une très bonne chose.
Par contre chaque année quand les collèges ont déjà pre- construit le projet avec les jeunes et leurs familles, ces jeunes ont leur vraie chance. Ils étaient parfois surpris de retrouver en bac pro ou en cap des camarades de leur ancien collège qui avaient fait une 4eme et 3eme " classique".
Quand le lep n'est pas le débarrassé local, les élèves peuvent y construire un vrai projet
( Bon, c' est chaque année un peu moins vrai. J'avais la nostalgie des promo de mes débuts quand j'ai quitté le job)
- zigmag17Guide spirituel
Dans mon LP les 3e Prépa-Métier sont parmi les classes les plus difficiles.
Je ne serai pas d'un grand secours ici car je ne travaille pas avec ces élèves et j'ignore les modalités de recrutement.
Je sais seulement que nous en retrouvons parfois en CAP et en Bac pro, triés sur le volet et qui poursuivent une belle scolarité ensuite mais de fait ils sont rares. Je sais aussi que pendant cette année de 3e, les collègues se démènent pour proposer des actions, des projets, souvent en regroupant les différentes classes de 3e et en banalisant des demi-journées voire des journées pour les faire travailler autrement ( mini-ateliers, rencontres avec des professionnels, interventions diverses, visites à l'extérieur...).
Sinon ils sont connus dans le lycée pour leurs incivilités hélas et cristallisent pas mal de problèmes. Pour cette raison, et parce que les collègues s'arrachent les cheveux, il a été posé comme pré-requis de travailler si possible avec des équipes pérennes volontaires et motivées pour un investissement lourd. Il s'agit plus d'un travail d'éducateur que de professeur, dans la mesure où même sans brevet le passage en CAP ou Bac pro n'était pas un obstacle jusque là .
J'ai travaillé longtemps avec ces classes mais c'était il y a...longtemps. Je trouvais cela très plaisant, gratifiant et j'adorais les projets menés avec eux ( mais j'étais PP et j'etais plus jeune, plus énergique, et les élèves étaient beaucoup plus calmes).
Aujourd'hui, hormis un projet commun transversal du type "mini projet de classe et inter-classes" avec les équipes pédagogiques et l'aval du CdE - fondamental car les edt de fait sont aménagés- je ne vois pas comment ça peut fonctionner. Je vois cette année pour les élèves comme un sas de décompression leur permettant de rebondir entre une scolarité chaotique de collège et la préparation à l'entrée au LP, avec un apprentissage d'une autre manière de travailler comme on la connait en CAP ou Bac pro avec dans une moindre mesure les mêmes difficultés ( mais les problèmes de comportement sont moins aigus après la 3e bien que très prégnants, on en fait les frais toute la journée).
Je ne serai pas d'un grand secours ici car je ne travaille pas avec ces élèves et j'ignore les modalités de recrutement.
Je sais seulement que nous en retrouvons parfois en CAP et en Bac pro, triés sur le volet et qui poursuivent une belle scolarité ensuite mais de fait ils sont rares. Je sais aussi que pendant cette année de 3e, les collègues se démènent pour proposer des actions, des projets, souvent en regroupant les différentes classes de 3e et en banalisant des demi-journées voire des journées pour les faire travailler autrement ( mini-ateliers, rencontres avec des professionnels, interventions diverses, visites à l'extérieur...).
Sinon ils sont connus dans le lycée pour leurs incivilités hélas et cristallisent pas mal de problèmes. Pour cette raison, et parce que les collègues s'arrachent les cheveux, il a été posé comme pré-requis de travailler si possible avec des équipes pérennes volontaires et motivées pour un investissement lourd. Il s'agit plus d'un travail d'éducateur que de professeur, dans la mesure où même sans brevet le passage en CAP ou Bac pro n'était pas un obstacle jusque là .
J'ai travaillé longtemps avec ces classes mais c'était il y a...longtemps. Je trouvais cela très plaisant, gratifiant et j'adorais les projets menés avec eux ( mais j'étais PP et j'etais plus jeune, plus énergique, et les élèves étaient beaucoup plus calmes).
Aujourd'hui, hormis un projet commun transversal du type "mini projet de classe et inter-classes" avec les équipes pédagogiques et l'aval du CdE - fondamental car les edt de fait sont aménagés- je ne vois pas comment ça peut fonctionner. Je vois cette année pour les élèves comme un sas de décompression leur permettant de rebondir entre une scolarité chaotique de collège et la préparation à l'entrée au LP, avec un apprentissage d'une autre manière de travailler comme on la connait en CAP ou Bac pro avec dans une moindre mesure les mêmes difficultés ( mais les problèmes de comportement sont moins aigus après la 3e bien que très prégnants, on en fait les frais toute la journée).
- ii.ssJe viens de m'inscrire !
Bonjour jai une petite urgence et j'aimerai me renseigner sur la 3e prepa métier il est possible de faire une 2nd général ou de redoubler une 3e prépa métier à une 3e classique en collège ou pas
Merci j'ai vraiment besoin de ces informations
Merci j'ai vraiment besoin de ces informations
- Ajonc35Sage
Pour moi, c'est un message peu clair. Une idée= une phrase et une phrase commence par une majuscule ( bien) et se termine par un point. Ici, le manque total de ponctuation rend la demande incompréhensible car elle va dans tous les sens.ii.ss a écrit:Bonjour jai une petite urgence et j'aimerai me renseigner sur la 3e prepa métier il est possible de faire une 2nd général ou de redoubler une 3e prépa métier à une 3e classique en collège ou pas
Merci j'ai vraiment besoin de ces informations
- LadyOlennaModérateur
@ii.ss a été bannie mais pourra lire vos réponses (si toutefois quelqu'un comprend la question).
A mon humble avis, il s'agit de savoir si on peut redoubler en 3ème générale ou passer en 2nde GT après une 3ème PM.
La réponse est non, l'orientation logique après une 3ème PM est une 2nde professionnelle. A la marge un redoublement en 3ème générale doit être possible, mais cela dépend du bon vouloir de la DSDEN.
A mon humble avis, il s'agit de savoir si on peut redoubler en 3ème générale ou passer en 2nde GT après une 3ème PM.
La réponse est non, l'orientation logique après une 3ème PM est une 2nde professionnelle. A la marge un redoublement en 3ème générale doit être possible, mais cela dépend du bon vouloir de la DSDEN.
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