Y a-t-il un mot en "-phile" pour désigner un fou de figures de style ?

Bon, je ne sais pas si le titre de ce sujet est pertinent, mais ce qui m'a inspiré c'est que j'ai régulièrement parmi mes lycéens des élèves absolument férus de ces noms compliqués.
Ils collectionnent les isocolies, les épanalepses et les autocatégorèmes comme de petites bêtes amusantes... sauf que s'ils en connaissent le nom, ils n'en maîtrisent absolument pas l'identification... ce qui mène à du grand n'importe quoi en analyse de texte
Est-ce que vous avez vous aussi des élèves de ce type et si oui, comment leur faire comprendre clairement que cela ne servira à rien pour leur bac de français de se gargariser de ces grands vocables ? J'en ai un cette année, particulièrement coriace, qui ne veut pas comprendre et qui commence à m'énerver. Sa bêtise va le desservir plus qu'autre chose, je le lui ai dit et il continue à marmonner... un tic ? une provocation ?... un malade mental ? Dois-je le signaler à l'infirmière ?

En même temps, on récolte ce que l'on sème (et attention, je m'implique dedans). On a fait de nos élèves des petits techniciens de la figure de style, mais incapables par ailleurs de comprendre le sens littéral d'un texte et d'en analyser la substantifique moelle. Alors, oui, on se gargarise (et encore de moins en moins, je n'ai pas de joueurs cette année) de mots faussement importants mais on ne sait pas ce qu'est un platane et on est incapables de comprendre l'ironie. Alors, je ne sais pas quel est le mot qui finit par "phile" mais je connais celui qui finit par "cile"..

roxanne a écrit: Alors, je ne sais pas quel est le mot qui finit par "phile" mais je connais celui qui finit par "cile".

Euh, un p'titcon-cile ou un Tartuffophile ?

Un cuistre ?

Ce qui est amusant, c'est que dans les années 60 on n'apprenait pas ce vocabulaire au lycée, ce qui n'empêchait pas nos professeurs de faire de solides explications de texte !
Je regardais des pages de manuels anciens, avec une amie, pour faire comme tes élèves, e-miette !

Je crois que je ne connaissais que métaphore, et encore, lorsque j'ai passé mon bac français en A1 en 1980 ...

Un tropophile
De τρόπος.

À ne pas confondre avec le coprophile.

Oudemia a écrit:Ce qui est amusant, c'est que dans les années 60 on n'apprenait pas ce vocabulaire au lycée, ce qui n'empêchait pas nos professeurs de faire de solides explications de texte !
Je regardais des pages de manuels anciens, avec une amie, pour faire comme tes élèves, e-miette !

C'est symptomatique d'une tendance que je ne saurais dater avec précision, qui tend à faire croire que tout se réduit à des recettes (relever les figures de style, p. ex.), alors que l'essentiel est la pratique répétée ; combien de parents cherchent des cours particuliers de "méthode" pour rattraper en quelques semaines des années d'exercices ? Cela étant dit, à un certain niveau d'analyse, ça permet surtout de gagner en précision, et il devient difficile de s'en passer quand on y a goûté.

Un sodomiseur de drosophiles ?

bobdom a écrit:Un tropophile
De τρόπος.

J'aurais dit ça aussi (sauf pour le grec car je ne suis pas si savante !)