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- KAMKAMNiveau 1
Bonjour à tous,
Je souhaite vous partager mon expérience. J'ai 31 ans et j'ai arrêté ma thèse. C'est sur le coup d'un conseil lors d'un RDV emploi que j'ai postulé sur ACLOE. On m'oblige à trouver un emploi donc j'ai suivi les recommandations.
J'ai été prise rapidement pour un poste de contractuelle en Histoire-géo.
Je précise d'emblée que je suis déjà au fait de ce que nous nommons le délabrement de l'école. Aujourd'hui je me suis rendue au collège en question. Je ne suis pas idéaliste et ne l'ai jamais été sur les multiples problèmes qui se déroulent à l'école. Ce qui m'a sauté aux yeux c'est le délabrement non physique ( le collège est dans un très bon état) mais institutionnel. Déjà je suis perplexe vis-à-vis de moi même. Pourquoi m'a t'on proposé un poste alors que je n'ai AUCUNE expérience dans le professorat? Cela est déjà signifiant.
Ensuite comment peut-on me laisser faire cours ? Cela veut dire tout de même que plus personne ne veut enseigner en vérité. J'ai vu des profs jeunes et frêles essayant de tenir à bout de bras une institution. Je trouve cela très très surprenant, vraiment . Je suis tellement surprise que je poste mes impressions ici.
J'hésite en vérité à accepter ce poste. Je n'aurai aucun problème d'autorité, ca je le sais, mais je ne sais même pas construire une séquence de cours.
Je le dis en toute honnêteté, cela n'a rien à voir avec mon niveau personnel acquis durant mes années d'étude; cela relève plutôt de la pédagogie et d'un apprentissage que je n'ai simplement pas eu. Je comprendrai tout à fait que les autres collègues me regardent d'un drôle d'oeil en raison de cela d'ailleurs. Pas de problème là dessus d'égo ou que sais-je.
N'est-ce pas déraisonnable d'accepter ce poste ?
Je précise que je dois remplacer un prof qui a fui pour des raisons que l'on a voulu me cacher en premier lieu. On m'a simplement dit " vous ne répondez pas aux questions, vous ne dites rien d'autre que vous remplacez ce prof que vous ne connaissez d'ailleurs pas et c'est tout. Vous n'avez pas besoin de savoir pourquoi " . J'ai dit ok et n'ai même pas cherché à en savoir plus.
Mais c'était sans compter une prof volubile qui m'a tout raconté sans même que je lui demande quoi que ce soit. En gros, les élèves se sont ligués contre lui pour certaines raisons et lui ont promis de le faire céder, ce qui s'est donc passé. Cela ne m'atteint ni ne m'effraie. Je ne suis pas du tout effrayée ni angoissée mais perplexe. Ce que je trouve vertigineux c'est de me retrouver devant trente élèves sans savoir vraiment quoi leur dire ? Trois niveaux différents ? Sixième, cinquième, quatrième. Je précise que je suis bibliothécaire au départ !
On m'a dit que le niveau était très très bas, qu'un élève de quatrième ne savait ni écrire ni lire. J'ai insisté pour être sûre de bien comprendre. On m'a répondu qu'il ne parvenait pas à faire des phrases et à lire.
Disons qu'en faisant la somme de toutes ces observations, je me dis que le niveau général doit être vraiment effrayant, la chute de l'école aussi. Je pense aussi à ces jeunes qui ont le " rêve " d'enseigner: ils doivent tomber de très haut, de très très haut même. Je vais m'arrêter là mais j'aurai pu rajouter d'autres choses encore mais je ne suis pas dans une optique de polémique ou de débat, vraiment. Je souhaite juste consigner ici mes impressions.
Je suis encore plus surprise par les profs qui mettent toute leur énergie au service de la cause de l'éducation. C'est quelque part grandement louable de leur part, mais ce n'est clairement pas mon optique . Je me dis que si j'enseigne pour les deux ou trois qui suivent ce sera déjà pas mal. Je suis dénuée de toute ambition professionnelle au sein de cette institution je précise. " Ecole inclusive, rénover les apprentissages etc" tout cela me semble très très lointain si déjà les élèves n'arrivent même pas avec leurs affaires ni ne font leurs devoirs. Je ne suis pas spécialiste donc je ne me prononcerai pas sur le reste.
Enfin, si j'accepte c'est en connaissance de cause. Par conséquent, je ne m'y mettrai pas corps et âme pour dire ainsi les choses. C'est la raison pour laquelle ca ne me dérange pas d'accepter et d'apprendre sur le tas. Je suis sereine, nullement anxieuse mais frappée de perplexité. Je suis désolée si mon message semble égoïste car il en contient une part, certes. Je ne suis mue d'aucune forme d'ambition professionnelle, ici ou là, ce qui veut dire que je ne prends pas les choses trop à coeur en ce qui concerne la sphère du travail en règle générale.
Je me pose juste la question quant au "remplissage" des cours. Le fait de ne pas avoir de réponse est peut un signe qui dit STOP? Ou à l'aventure ?
Dans l'attente de vos critiques, observations, conseils.
Je vous remercie et merci à vous de contribuer à l'enseignement . Vous faites vraiment un beau métier.
Bien cordialement
Je souhaite vous partager mon expérience. J'ai 31 ans et j'ai arrêté ma thèse. C'est sur le coup d'un conseil lors d'un RDV emploi que j'ai postulé sur ACLOE. On m'oblige à trouver un emploi donc j'ai suivi les recommandations.
J'ai été prise rapidement pour un poste de contractuelle en Histoire-géo.
Je précise d'emblée que je suis déjà au fait de ce que nous nommons le délabrement de l'école. Aujourd'hui je me suis rendue au collège en question. Je ne suis pas idéaliste et ne l'ai jamais été sur les multiples problèmes qui se déroulent à l'école. Ce qui m'a sauté aux yeux c'est le délabrement non physique ( le collège est dans un très bon état) mais institutionnel. Déjà je suis perplexe vis-à-vis de moi même. Pourquoi m'a t'on proposé un poste alors que je n'ai AUCUNE expérience dans le professorat? Cela est déjà signifiant.
Ensuite comment peut-on me laisser faire cours ? Cela veut dire tout de même que plus personne ne veut enseigner en vérité. J'ai vu des profs jeunes et frêles essayant de tenir à bout de bras une institution. Je trouve cela très très surprenant, vraiment . Je suis tellement surprise que je poste mes impressions ici.
J'hésite en vérité à accepter ce poste. Je n'aurai aucun problème d'autorité, ca je le sais, mais je ne sais même pas construire une séquence de cours.
Je le dis en toute honnêteté, cela n'a rien à voir avec mon niveau personnel acquis durant mes années d'étude; cela relève plutôt de la pédagogie et d'un apprentissage que je n'ai simplement pas eu. Je comprendrai tout à fait que les autres collègues me regardent d'un drôle d'oeil en raison de cela d'ailleurs. Pas de problème là dessus d'égo ou que sais-je.
N'est-ce pas déraisonnable d'accepter ce poste ?
Je précise que je dois remplacer un prof qui a fui pour des raisons que l'on a voulu me cacher en premier lieu. On m'a simplement dit " vous ne répondez pas aux questions, vous ne dites rien d'autre que vous remplacez ce prof que vous ne connaissez d'ailleurs pas et c'est tout. Vous n'avez pas besoin de savoir pourquoi " . J'ai dit ok et n'ai même pas cherché à en savoir plus.
Mais c'était sans compter une prof volubile qui m'a tout raconté sans même que je lui demande quoi que ce soit. En gros, les élèves se sont ligués contre lui pour certaines raisons et lui ont promis de le faire céder, ce qui s'est donc passé. Cela ne m'atteint ni ne m'effraie. Je ne suis pas du tout effrayée ni angoissée mais perplexe. Ce que je trouve vertigineux c'est de me retrouver devant trente élèves sans savoir vraiment quoi leur dire ? Trois niveaux différents ? Sixième, cinquième, quatrième. Je précise que je suis bibliothécaire au départ !
On m'a dit que le niveau était très très bas, qu'un élève de quatrième ne savait ni écrire ni lire. J'ai insisté pour être sûre de bien comprendre. On m'a répondu qu'il ne parvenait pas à faire des phrases et à lire.
Disons qu'en faisant la somme de toutes ces observations, je me dis que le niveau général doit être vraiment effrayant, la chute de l'école aussi. Je pense aussi à ces jeunes qui ont le " rêve " d'enseigner: ils doivent tomber de très haut, de très très haut même. Je vais m'arrêter là mais j'aurai pu rajouter d'autres choses encore mais je ne suis pas dans une optique de polémique ou de débat, vraiment. Je souhaite juste consigner ici mes impressions.
Je suis encore plus surprise par les profs qui mettent toute leur énergie au service de la cause de l'éducation. C'est quelque part grandement louable de leur part, mais ce n'est clairement pas mon optique . Je me dis que si j'enseigne pour les deux ou trois qui suivent ce sera déjà pas mal. Je suis dénuée de toute ambition professionnelle au sein de cette institution je précise. " Ecole inclusive, rénover les apprentissages etc" tout cela me semble très très lointain si déjà les élèves n'arrivent même pas avec leurs affaires ni ne font leurs devoirs. Je ne suis pas spécialiste donc je ne me prononcerai pas sur le reste.
Enfin, si j'accepte c'est en connaissance de cause. Par conséquent, je ne m'y mettrai pas corps et âme pour dire ainsi les choses. C'est la raison pour laquelle ca ne me dérange pas d'accepter et d'apprendre sur le tas. Je suis sereine, nullement anxieuse mais frappée de perplexité. Je suis désolée si mon message semble égoïste car il en contient une part, certes. Je ne suis mue d'aucune forme d'ambition professionnelle, ici ou là, ce qui veut dire que je ne prends pas les choses trop à coeur en ce qui concerne la sphère du travail en règle générale.
Je me pose juste la question quant au "remplissage" des cours. Le fait de ne pas avoir de réponse est peut un signe qui dit STOP? Ou à l'aventure ?
Dans l'attente de vos critiques, observations, conseils.
Je vous remercie et merci à vous de contribuer à l'enseignement . Vous faites vraiment un beau métier.
Bien cordialement
- DanskaProphète
Bonjour,
Les cours sont "remplis" en se basant sur les programmes, publics et consultables par tous. En théorie un enseignant a suivi des études dans sa discipline, il est donc en mesure d'en parler en suivant les attendus de ces programmes.
En revanche je suis intriguée : c'est louable de s'interroger sur ses compétences avant d'accepter un emploi, mais comment pouvez-vous savoir que vous n'aurez aucun problème d'autorité avec des classes visiblement difficiles sans jamais avoir enseigné auparavant ?
Les cours sont "remplis" en se basant sur les programmes, publics et consultables par tous. En théorie un enseignant a suivi des études dans sa discipline, il est donc en mesure d'en parler en suivant les attendus de ces programmes.
En revanche je suis intriguée : c'est louable de s'interroger sur ses compétences avant d'accepter un emploi, mais comment pouvez-vous savoir que vous n'aurez aucun problème d'autorité avec des classes visiblement difficiles sans jamais avoir enseigné auparavant ?
- stiltNiveau 5
Impressions assez lucides finalement. L'institution a besoin de quelqu'un à tout prix et prend n'importe qui, sans aucune formation.
Ben fais en de meme: prends le poste et le salaire sans t'investir plus que cela. Il y a plein de séquences prêtes à l'emploi, tu vas ramer au début mais petit à petit tu y ajouteras ta patte.
Ben fais en de meme: prends le poste et le salaire sans t'investir plus que cela. Il y a plein de séquences prêtes à l'emploi, tu vas ramer au début mais petit à petit tu y ajouteras ta patte.
- HélipsProphète
Mais que l'Institution ait besoin de gens, n'importe qui étant donné ce qu'elle paie, ce n'est pas non plus la découverte du siècle. En revanche, comme Danska, je serais curieuse de connaître ce secret, qui, lui, serait la découverte du siècle, qui fait qu'on puisse être certain de n'avoir aucun souci d'autorité, avec des cours potentiellement vides, sans avoir jamais testé ce qu'est une classe de collège
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- PrezboGrand Maître
KAMKAM a écrit:Je n'aurai aucun problème d'autorité, ca je le sais, mais je ne sais même pas construire une séquence de cours.
Je pense à un troll, mais sinon c'est la phrase du siècle.
- zigmag17Guide spirituel
Le constat est celui que l'on fait à peu près tous. Deux interrogations cependant:
Je suis interpellée par l' expression "remplir" les cours, parce que ce métier est un iceberg dont on ne voit que 10%, le reste étant immergé. Le reste c'est la préparation, l'élaboration d'une logique dans la gradation des difficultés dans les exercice proposés... Le terme de "remplissage" me paraît maladroit, sauf bien sûr à considérer d'emblée que l'on vient pour faire de la garderie ( ce que l'on déplore plus ou moins ouvertement mais qui n'est pas une raison pour céder à ce que l'institution voudrait nous faire faire, à savoir : rien).
Il me semble que si l'on est déjà lucide et désabusé, avec un parcours de bibliothécaire, se tourner vers des "occupations" qui ne seront pas vraiment de l'enseignement mais autre chose, par exemple une fonction dans une médiathèque, serait plus pertinent.
Je suis également intriguée par cette façon de dire "l'autorité je m'en occupe", je sais faire". Très bien , je ne connais pas ton parcours et tu n'a sans doute pas tout dit, si tu as l'expérience de groupes difficiles, très bien. Dans le cas contraire, si ta philosophie c'est "faire du remplissage avec des classes difficiles ça ira", je ne peux que te souhaiter bon courage.
Je suis interpellée par l' expression "remplir" les cours, parce que ce métier est un iceberg dont on ne voit que 10%, le reste étant immergé. Le reste c'est la préparation, l'élaboration d'une logique dans la gradation des difficultés dans les exercice proposés... Le terme de "remplissage" me paraît maladroit, sauf bien sûr à considérer d'emblée que l'on vient pour faire de la garderie ( ce que l'on déplore plus ou moins ouvertement mais qui n'est pas une raison pour céder à ce que l'institution voudrait nous faire faire, à savoir : rien).
Il me semble que si l'on est déjà lucide et désabusé, avec un parcours de bibliothécaire, se tourner vers des "occupations" qui ne seront pas vraiment de l'enseignement mais autre chose, par exemple une fonction dans une médiathèque, serait plus pertinent.
Je suis également intriguée par cette façon de dire "l'autorité je m'en occupe", je sais faire". Très bien , je ne connais pas ton parcours et tu n'a sans doute pas tout dit, si tu as l'expérience de groupes difficiles, très bien. Dans le cas contraire, si ta philosophie c'est "faire du remplissage avec des classes difficiles ça ira", je ne peux que te souhaiter bon courage.
- henrietteMédiateur
Je suis curieuse, moi aussi, de connaître sur quoi se fonde cette certitude.
Car en général, cours vides ou "remplis" de n'importe quoi n'importe comment et bonne gestion de classe font rarement bon ménage.
Car en général, cours vides ou "remplis" de n'importe quoi n'importe comment et bonne gestion de classe font rarement bon ménage.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- KAMKAMNiveau 1
Merci de vos retours !
En fait oui, la crise de l'institution n'est pas de mon fait. Il y a une espèce de démission générale me semble t-il, une dose de cynisme , des non-dits et peut-être une volonté que cela ne change pas aussi. Le délabrement est beaucoup trop important pour prendre à coeur tout cela, se rendre malade et en faire une affaire existentielle. Je n'ai pas d'affects investis sur cela, pas du tout. Et c'est le cas dans tous mes emplois, donc même si j'essuie la critique, je la prends volontiers mais cela ne change pas grand chose non plus.
C'est une approche de la vie. Ce qui est grave pour moi est ailleurs .
Je ne suis pas là pour faire la révolution, porter à bout de bras des enseignements etc, me tuer à la tâche pour ainsi dire. Si les élèves ne veulent pas apprendre etc ce n'est pas de mon ressort mais plutôt de celui de la volonté intime.
Je ne pense pas avoir de problème avec l'autorité parce que c'est aussi un ethos qui se dégage des êtres et pas seulement fulminer ou taper du poing sur la table mais ca vous le savez mieux que moi. Bien sûr, il y aura des élèves récalcitrants etc mais globalement je suis très sereine sur ce point, allez savoir pourquoi !
Mais j'hésite toujours à prendre ou pas l'emploi !
Bien à vous
En fait oui, la crise de l'institution n'est pas de mon fait. Il y a une espèce de démission générale me semble t-il, une dose de cynisme , des non-dits et peut-être une volonté que cela ne change pas aussi. Le délabrement est beaucoup trop important pour prendre à coeur tout cela, se rendre malade et en faire une affaire existentielle. Je n'ai pas d'affects investis sur cela, pas du tout. Et c'est le cas dans tous mes emplois, donc même si j'essuie la critique, je la prends volontiers mais cela ne change pas grand chose non plus.
C'est une approche de la vie. Ce qui est grave pour moi est ailleurs .
Je ne suis pas là pour faire la révolution, porter à bout de bras des enseignements etc, me tuer à la tâche pour ainsi dire. Si les élèves ne veulent pas apprendre etc ce n'est pas de mon ressort mais plutôt de celui de la volonté intime.
Je ne pense pas avoir de problème avec l'autorité parce que c'est aussi un ethos qui se dégage des êtres et pas seulement fulminer ou taper du poing sur la table mais ca vous le savez mieux que moi. Bien sûr, il y aura des élèves récalcitrants etc mais globalement je suis très sereine sur ce point, allez savoir pourquoi !
Mais j'hésite toujours à prendre ou pas l'emploi !
Bien à vous
- roxanneOracle
Mais, l'éducation Nationale a toujours fait appel à des personnels contractuels (maitres auxiliaires à une époque). Pas sure qu'ils soient forcément plus nombreux aujourd'hui d'ailleurs. J'ai commencé comme cela il y a 27 ans, ma mère aussi en 1969...
- henrietteMédiateur
Alors si tu acceptes, tu nous raconteras l'effet du dégagement de ton ethos sur tes classes.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- KAMKAMNiveau 1
Alors je ne sais pas encore répondre de façon individuelle mais
1) il ne s'agit nullement d'un troll mais je comprends que la phrase peut vous interpeller, ca oui
2) oui, je me dis cela prendre mon petit salaire et continuer mon projet de vie, sans me poser de questions sur le pourquoi du comment de l'échec massif.
3) Mais en cela, je manque peut-être d'un sens des responsabilités en me disant :je n'y suis pour rien, le délabrement est multifactoriel et ma personne n'en n'est pas la cause
4) la question de la gradation des enseignements etc: c'est cela qui me fait défaut et qui m'interpelle quant à savoir si j'accepte ou pas. J'ai peur de me retrouver à faire un cours hyper intello et que tout le monde décroche. Un cours à mon image in fine: froid, analytique, distancé des élèves et du monde social en règle générale. Ce serait un vrai souci .
Je vous remercie
1) il ne s'agit nullement d'un troll mais je comprends que la phrase peut vous interpeller, ca oui
2) oui, je me dis cela prendre mon petit salaire et continuer mon projet de vie, sans me poser de questions sur le pourquoi du comment de l'échec massif.
3) Mais en cela, je manque peut-être d'un sens des responsabilités en me disant :je n'y suis pour rien, le délabrement est multifactoriel et ma personne n'en n'est pas la cause
4) la question de la gradation des enseignements etc: c'est cela qui me fait défaut et qui m'interpelle quant à savoir si j'accepte ou pas. J'ai peur de me retrouver à faire un cours hyper intello et que tout le monde décroche. Un cours à mon image in fine: froid, analytique, distancé des élèves et du monde social en règle générale. Ce serait un vrai souci .
Je vous remercie
- KAMKAMNiveau 1
henriette a écrit:Alors si tu acceptes, tu nous raconteras l'effet du dégagement de ton ethos sur tes classes.
J'ai éclaté de rire. Oui, pas de soucis !
- PrezboGrand Maître
KAMKAM a écrit:Alors je ne sais pas encore répondre de façon individuelle mais
1) il ne s'agit nullement d'un troll mais je comprends que la phrase peut vous interpeller, ca oui
2) oui, je me dis cela prendre mon petit salaire et continuer mon projet de vie, sans me poser de questions sur le pourquoi du comment de l'échec massif.
3) Mais en cela, je manque peut-être d'un sens des responsabilités en me disant :je n'y suis pour rien, le délabrement est multifactoriel et ma personne n'en n'est pas la cause
4) la question de la gradation des enseignements etc: c'est cela qui me fait défaut et qui m'interpelle quant à savoir si j'accepte ou pas. J'ai peur de me retrouver à faire un cours hyper intello et que tout le monde décroche. Un cours à mon image in fine: froid, analytique, distancé des élèves et du monde social en règle générale. Ce serait un vrai souci .
Je vous remercie
Honnêtement, je ne suis pas sûr que vous n'aurez pas de problèmes de gestion de classe. Mais le mieux est d'essayer pour être sûre.
- zigmag17Guide spirituel
KAMKAM a écrit:Merci de vos retours !
En fait oui, la crise de l'institution n'est pas de mon fait. Il y a une espèce de démission générale me semble t-il, une dose de cynisme , des non-dits et peut-être une volonté que cela ne change pas aussi. Le délabrement est beaucoup trop important pour prendre à coeur tout cela, se rendre malade et en faire une affaire existentielle. Je n'ai pas d'affects investis sur cela, pas du tout. Et c'est le cas dans tous mes emplois, donc même si j'essuie la critique, je la prends volontiers mais cela ne change pas grand chose non plus.
C'est une approche de la vie. Ce qui est grave pour moi est ailleurs .
Je ne suis pas là pour faire la révolution, porter à bout de bras des enseignements etc, me tuer à la tâche pour ainsi dire. Si les élèves ne veulent pas apprendre etc ce n'est pas de mon ressort mais plutôt de celui de la volonté intime.
Je ne pense pas avoir de problème avec l'autorité parce que c'est aussi un ethos qui se dégage des êtres et pas seulement fulminer ou taper du poing sur la table mais ca vous le savez mieux que moi. Bien sûr, il y aura des élèves récalcitrants etc mais globalement je suis très sereine sur ce point, allez savoir pourquoi !
Mais j'hésite toujours à prendre ou pas l'emploi !
Bien à vous
Eh bien c'est super mais je me demande comment tu vas pouvoir t'imposer directement face à des élèves dont le but a été précédemment de faire craquer leur prof. Et je suis toujours friande de recettes, si c'est possible j'espère que tu viendras nous expliquer comment tu fais.
(Questions subsidiaire: tu ne détiendrais pas un diplôme de sciences educ par hasard? C'est juste par curiosité)
- zigmag17Guide spirituel
KAMKAM a écrit:Alors je ne sais pas encore répondre de façon individuelle mais
1) il ne s'agit nullement d'un troll mais je comprends que la phrase peut vous interpeller, ca oui
2) oui, je me dis cela prendre mon petit salaire et continuer mon projet de vie, sans me poser de questions sur le pourquoi du comment de l'échec massif.
3) Mais en cela, je manque peut-être d'un sens des responsabilités en me disant :je n'y suis pour rien, le délabrement est multifactoriel et ma personne n'en n'est pas la cause
4) la question de la gradation des enseignements etc: c'est cela qui me fait défaut et qui m'interpelle quant à savoir si j'accepte ou pas. J'ai peur de me retrouver à faire un cours hyper intello et que tout le monde décroche. Un cours à mon image in fine: froid, analytique, distancé des élèves et du monde social en règle générale. Ce serait un vrai souci .
Je vous remercie
Franchement si tu cherches à continuer un projet de vie en gagnant un petit salaire, ne mets pas un pied dans l'EN, tu sous-estimes largement tout l'aspect chronophage du métier, parce que tu auras beau vouloir le faire "à la légère", la charge mentale sera là et tu ne couperas pas à tout un tas d'obligations très accaparantes. A tout prendre je conseillerais à quelqu'un, si cette solution doit être ponctuelle, de postuler pour travailler dans la manutention, on y gagne à peu près le même salaire et au moins quand on rentre chez soi on n'a rien à faire.
- valleExpert spécialisé
Oui, voilà, en propos liminaires : ce genre de fils, où quelqu'un d'externe à l'ÉN ou à l'enseignement vient pour s'exprimer d'une façon générale, en donnant un avis ou en faisant un état des lieux, risque d'attirer beaucoup de réponses : c'est toujours plutôt drôle.
Quant à l'état de l'ÉN, la plupart des enseignants le connaissons bien... Après, attention à un détail : si tu (il est d'usage de se tutoyer dans ce forum, comme dans une salle des professeurs) décides de prendre le poste, tu feras aussi parti de la boîte, il n'y aura plus de "vous autres".
Quel est ton domaine d'études ? Selon tes études et ton début de thèse, il est peut-être faux de dire que l'ÉN a recruté "n'importe qui", même si tu n'as certes pas été recrutée par la voie ordinaire du concours.
Attention aussi aux idées reçues sur la "formation" qui ferait la différence entre un titulaire et un contractuel. Ce métier a un côté très artisanal, qui doit se construire sur de solides bases disciplinaires, et c'est en fait le manque de ces éléments "de métier" qui est parfois à déplorer dans la formation initiale, qui prétend "enseigner" la pédagogie et la didactique comme des éléments universitaires.
Je commençais par dire que les propos de ceux qui ne connaissent pas la réalité du métier sont souvent drôles : c'est ce qui arrive avec ton discours sur le contenu des cours et sur l'autorité. D'un, ce "surinvestissement" (c'est moi qui le dis) que tu identifies par rapport aux retours de l'institution est en partie dû au fait qu'il y a des minimums en-dessous desquels il n'est pas possible d'aller. Même si tu veux faire "le minimum", c'est un temps plein de travail. De deux, ton discours sur l'autorité ne tient pas, c'est tout. En même temps, c'est très habituel de penser que la gestion de classe est principalement liée au rayonnement et à la capacité à garder son sang-froid.
Après, je m'interroge aussi sur quelques éléments de ton message. Tu dis que cela t'étonne d'avoir été prise sans la moindre expérience dans l'enseignement. Comment veux-tu que cela se passe sinon ? Seulement les anciens contractuels peuvent être recrutés ? Il faut bien commencer à un moment donné, que ce soit comme contractuel ou comme stagiaire. Attention aussi aux sous-entendus ! :
Quant à l'état de l'ÉN, la plupart des enseignants le connaissons bien... Après, attention à un détail : si tu (il est d'usage de se tutoyer dans ce forum, comme dans une salle des professeurs) décides de prendre le poste, tu feras aussi parti de la boîte, il n'y aura plus de "vous autres".
Quel est ton domaine d'études ? Selon tes études et ton début de thèse, il est peut-être faux de dire que l'ÉN a recruté "n'importe qui", même si tu n'as certes pas été recrutée par la voie ordinaire du concours.
Attention aussi aux idées reçues sur la "formation" qui ferait la différence entre un titulaire et un contractuel. Ce métier a un côté très artisanal, qui doit se construire sur de solides bases disciplinaires, et c'est en fait le manque de ces éléments "de métier" qui est parfois à déplorer dans la formation initiale, qui prétend "enseigner" la pédagogie et la didactique comme des éléments universitaires.
Je commençais par dire que les propos de ceux qui ne connaissent pas la réalité du métier sont souvent drôles : c'est ce qui arrive avec ton discours sur le contenu des cours et sur l'autorité. D'un, ce "surinvestissement" (c'est moi qui le dis) que tu identifies par rapport aux retours de l'institution est en partie dû au fait qu'il y a des minimums en-dessous desquels il n'est pas possible d'aller. Même si tu veux faire "le minimum", c'est un temps plein de travail. De deux, ton discours sur l'autorité ne tient pas, c'est tout. En même temps, c'est très habituel de penser que la gestion de classe est principalement liée au rayonnement et à la capacité à garder son sang-froid.
Après, je m'interroge aussi sur quelques éléments de ton message. Tu dis que cela t'étonne d'avoir été prise sans la moindre expérience dans l'enseignement. Comment veux-tu que cela se passe sinon ? Seulement les anciens contractuels peuvent être recrutés ? Il faut bien commencer à un moment donné, que ce soit comme contractuel ou comme stagiaire. Attention aussi aux sous-entendus ! :
Laissant de côté ta capacité d'observation lors d'une seule journée en établissement, pense aussi qu'il y a des collègues qui ne sont plus "jeunes", des collègues qui sont tout sauf "frêles", qui font aussi fonctionner la machine et qui n'en sont pas moins méritants ou qui ne doivent pas être moins protégés que les jeunes !J'ai vu des profs jeunes et frêles essayant de tenir à bout de bras une institution.
- EolullNiveau 3
Je n'aurai aucun problème d'autorité, ca je le sais
Je ne pense pas avoir de problème avec l'autorité parce que c'est aussi un ethos qui se dégage des êtres et pas seulement fulminer ou taper du poing sur la table mais ca vous le savez mieux que moi. Bien sûr, il y aura des élèves récalcitrants etc mais globalement je suis très sereine sur ce point, allez savoir pourquoi !
Moi aussi j'étais assez certain que je n'aurai pas de souci d'autorité avant de devenir prof.
Aujourd'hui, 3 ans plus tard, j'ai compris. Et je pense qu'avant j'ai été d'une naïveté extraordinaire.
Permettez-moi donc d'affirmer que balancer cette affirmation, c'est extraordinairement naïf. Sans offense.
Bon courage.
- DanskaProphète
KAMKAM a écrit:
Je ne pense pas avoir de problème avec l'autorité parce que c'est aussi un ethos qui se dégage des êtres et pas seulement fulminer ou taper du poing sur la table mais ca vous le savez mieux que moi.
Pardon mais c'est quand même du grand n'importe quoi, là. Et ce serait à la fois drôle et assez pathétique de voir combien de temps il tiendrait sur le terrain, le fameux ethos...
zigmag17 a écrit:
(Questions subsidiaire: tu ne détiendrais pas un diplôme de sciences educ par hasard? C'est juste par curiosité)
- DalvarNiveau 6
Les phrases sur l'autorité me font un peu tiquer aussi, d'un côté je me dis qu'il vaut mieux que la personne soit un peu plus réaliste et se prépare à avoir des problèmes de gestion de classe, après je me dis aussi que si la personne a une extraordinaire confiance en soi, ça ne peut que jouer en sa faveur, et peut-être que ça suffira.
Enfin c'est quand-même assez inquiétant le coup des élèves qui se liguent contre le prof jusqu'à le faire partir, et l'établissement qui semble vouloir enterrer le sujet (le prof a-t-il été soutenu d'ailleurs ?).
Enfin c'est quand-même assez inquiétant le coup des élèves qui se liguent contre le prof jusqu'à le faire partir, et l'établissement qui semble vouloir enterrer le sujet (le prof a-t-il été soutenu d'ailleurs ?).
- CasparProphète
Si on n'a aucun problème d'autorité on n'enseigne pas pour "les deux ou trois qui suivent" mais nul doute que Kamkam viendra très prochainement nous "partager son expérience" et nous dire si son ethos a fonctionné sur des élèves visiblement pas commodes.
- Fesseur ProGuide spirituel
Merci pour ce moment !
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Pourvu que ça dure...
- ZoéNiveau 4
Prezbo a écrit:KAMKAM a écrit:Je n'aurai aucun problème d'autorité, ca je le sais, mais je ne sais même pas construire une séquence de cours.
Je pense à un troll, mais sinon c'est la phrase du siècle.
Idem! Quelque chose me chiffonne...
- henrietteMédiateur
Il faut donner sa chance au produit.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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