Attaque au couteau dans un lycée à Arras

Je verrai demain matin et je reviendrai raconter ici ce que j'aurai vécu au portail. Quelque chose me dit que ça ne va pas être simple.

zigmag17 a écrit:Mais oui c'est sérieux.
Pour le syndicat on peut toujours essayer mais les représentants syndicaux du lycée ne bronchent pas. Tout semble aller de soi.

J'ai également cru à une blague. On se demande vraiment si les gens qui prennent ces décisions ont quelque chose entre les deux oreilles. Franchement ça vaudrait le coup d'avertir la presse tellement c'est délirant.

Sinon, pour revenir à l'expression "hussards noirs", pour moi elle est du même ordre que le champ lexical de la "vocation" qu'on nous sert à tout bout de champ. Il ne faut pas être dupes, ces termes n'ont rien de glorieux, c'est même tout l'inverse. Parler de "vocation", ça permet surtout de présenter l'enseignement comme une activité quasi-bénévole qu'on choisirait par altruisme, c'est nier les compétences professionnelles pointues qui sont les nôtres, c'est légitimer le fait de ne pas nous augmenter davantage. Désormais, nous présenter comme des "hussards noirs" est une nouvelle manière de nous faire avaler la pilule (celle qui consiste à aller travailler tous les matins en se disant qu'on est désormais officiellement dans le viseur du terrorisme islamiste), de nous donner l'illusion que la République nous considère comme des héros, alors qu'elle nous [insérez ici l'expression insultante de votre choix] à longueur de journée le reste du temps. Perso, je n'ai jamais signé pour être une héroïne de guerre. Si le sacrifice doit désormais faire partie du contrat, ça sera sans moi !

zigmag17 a écrit:

Nous serons contrôlés par des élèves qui sont inscrits dans les filières "Métiers de la sécurité", supervisés par leurs enseignants quand ceux-ci seront disponibles et par le PA idem.
Comme toujours, on ne sait plus où est la place de qui. On parle bien d'élèves. Qui jouent les Rambo. Je suis furieuse.

Je ne sais plus quoi dire.

Faites remonter au niveau rectoral, en passant par les sections académiques des syndicats si les délégués locaux ne bougent pas.

zigmag17 a écrit:Mon LP est champion dans le n'importe quoi mais tout le monde trouve ça normal.

Edit: pour ce qui est de leur responsabilité je n'en ai plus rien à faire. J'en ai tellement marre de tout que je me dit que si un jour la direction doit rendre des comptes eh bien nous sommes prêts, il y aurait beaucoup à dire.
Trop de choses qui ne vont pas mais je ne peux rien ajouter ici, le contexte serait trop reconnaissable.

Mais c'est fantastique !! Une grande leçon d'égalité et de vivre ensemble.
Et cela leur permettra de valider leurs stages !
Ton CDE passera bientôt conseiller ministériel.

J'en discuterai demain avec les collègues.

valle a écrit:

zigmag17 a écrit:Mon LP est champion dans le n'importe quoi mais tout le monde trouve ça normal.

Edit: pour ce qui est de leur responsabilité je n'en ai plus rien à faire. J'en ai tellement marre de tout que je me dit que si un jour la direction doit rendre des comptes eh bien nous sommes prêts, il y aurait beaucoup à dire.
Trop de choses qui ne vont pas mais je ne peux rien ajouter ici, le contexte serait trop reconnaissable.

Mais c'est fantastique !! Une grande leçon d'égalité et de vivre ensemble.
Et cela leur permettra de valider leurs stages !
Ton CDE passera bientôt conseiller ministériel.

Je crois que c'est son but

Je ne vois pas même comment l'idée peut venir à une direction, c'est hallucinant.

valle a écrit:

zigmag17 a écrit:Mon LP est champion dans le n'importe quoi mais tout le monde trouve ça normal.

Edit: pour ce qui est de leur responsabilité je n'en ai plus rien à faire. J'en ai tellement marre de tout que je me dit que si un jour la direction doit rendre des comptes eh bien nous sommes prêts, il y aurait beaucoup à dire.
Trop de choses qui ne vont pas mais je ne peux rien ajouter ici, le contexte serait trop reconnaissable.

Mais c'est fantastique !! Une grande leçon d'égalité et de vivre ensemble.
Et cela leur permettra de valider leurs stages !
Ton CDE passera bientôt conseiller ministériel.

Jenny a écrit:Je ne vois pas même comment l'idée peut venir à une direction, c'est hallucinant.

L'idée du contrôle n'est pas nouvelle, on y a droit à chaque fois qu'il y a une manifestation dans le lycée (visite du recteur, colloque...), et en effet oui oui, c'est le moment pour eux de monter qu'ils sont "professionnels", manifestement c'est un plus dans leur dossier, on les voit déambuler dans les couloirs en tenue pro (donc en uniforme)avec leurs talkies- walkies (un "s" au pluriel? Non? Je sais pas), à se prendre très au sérieux, à donner des ordres aux autres élèves et à considérer les adultes de l'établissement comme des ennemis potentiels.
L'idée de la fouille elle, est nouvelle.
Je verrai demain.

zigmag17 a écrit:

gluche a écrit:

Fesseur Pro a écrit:
Et quelle idée de contrôler les sacs des professeurs et membres du personnel ???

Pour donner un sentiment d'insécurité aux élèves, excellente idée

Nous serons contrôlés par des élèves qui sont inscrits dans les filières "Métiers de la sécurité", supervisés par leurs enseignants quand ceux-ci seront disponibles et par le PA idem.
Comme toujours, on ne sait plus où est la place de qui. On parle bien d'élèves. Qui jouent les Rambo. Je suis furieuse.

Les élèves ne sont pas des personnels de l'Education Nationale: ils n'ont pas la "délégation" , le pouvoir, le droit de le faire.

Je suis sidérée, moi aussi je croyais que c’était une blague — amère. Ne me reste que l’amertume. Courage.

Cassandrine a écrit:

zigmag17 a écrit:

gluche a écrit:

Fesseur Pro a écrit:
Et quelle idée de contrôler les sacs des professeurs et membres du personnel ???

Pour donner un sentiment d'insécurité aux élèves, excellente idée

Nous serons contrôlés par des élèves qui sont inscrits dans les filières "Métiers de la sécurité", supervisés par leurs enseignants quand ceux-ci seront disponibles et par le PA idem.
Comme toujours, on ne sait plus où est la place de qui. On parle bien d'élèves. Qui jouent les Rambo. Je suis furieuse.

Les élèves ne sont pas des personnels de l'Education Nationale: ils n'ont pas la "délégation" , le pouvoir, le droit de le faire.

J'espère que je ne suis pas en train de déformer les propos que l'on m'a rapportés ( je n'étais pas à cette réunion) et que je ne suis pas en train de créer une ébullition inutile dans la Neosphère!
J'ai foi dans les propos tenus mais pour la fouille je verrai demain.

Par contre pour les contrôles je suis formelle j'en ai vécu: menés par des élèves de ces sections , qui filtrent en demandant de voir nos cartes professionnelles en se prenant très au sérieux et avec qui il faut hausser le ton pour pouvoir franchir le portail si l'on n'a rien à montrer à part son sac .
Si c'est illégal je ne le savais pas et manifestement ça ne pose aucun problème à la direction qui cautionne et valide.

Untitled a écrit:

zigmag17 a écrit:Mais oui c'est sérieux.
Pour le syndicat on peut toujours essayer mais les représentants syndicaux du lycée ne bronchent pas. Tout semble aller de soi.

J'ai également cru à une blague. On se demande vraiment si les gens qui prennent ces décisions ont quelque chose entre les deux oreilles. Franchement ça vaudrait le coup d'avertir la presse tellement c'est délirant.

Sinon, pour revenir à l'expression "hussards noirs", pour moi elle est du même ordre que le champ lexical de la "vocation" qu'on nous sert à tout bout de champ. Il ne faut pas être dupes, ces termes n'ont rien de glorieux, c'est même tout l'inverse. Parler de "vocation", ça permet surtout de présenter l'enseignement comme une activité quasi-bénévole qu'on choisirait par altruisme, c'est nier les compétences professionnelles pointues qui sont les nôtres, c'est légitimer le fait de ne pas nous augmenter davantage. Désormais, nous présenter comme des "hussards noirs" est une nouvelle manière de nous faire avaler la pilule (celle qui consiste à aller travailler tous les matins en se disant qu'on est désormais officiellement dans le viseur du terrorisme islamiste), de nous donner l'illusion que la République nous considère comme des héros, alors qu'elle nous [insérez ici l'expression insultante de votre choix] à longueur de journée le reste du temps. Perso, je n'ai jamais signé pour être une héroïne de guerre. Si le sacrifice doit désormais faire partie du contrat, ça sera sans moi !

C'est le fameux sacerdoce demandé également aux soignants car on devient personnel soignant par vocation, altruisme et empathie donc on peut se faire payer une misère. Et être applaudis pendant le Covid et crachés dessus le lendemain...

Prezbo a écrit:

zigmag17 a écrit:

Nous serons contrôlés par des élèves qui sont inscrits dans les filières "Métiers de la sécurité", supervisés par leurs enseignants quand ceux-ci seront disponibles et par le PA idem.
Comme toujours, on ne sait plus où est la place de qui. On parle bien d'élèves. Qui jouent les Rambo. Je suis furieuse.

Je ne sais plus quoi dire.

Faites remonter au niveau rectoral, en passant par les sections académiques des syndicats si les délégués locaux ne bougent pas.

En réfléchissant je me dis que ça ne sert à rien puisque quand le recteur vient ce sont précisément ces élèves qui filtrent les entrées et forment des cordons de sécurité. De fait il est au courant.

Et si tu tournes les talons, rentres chez toi et envoies un mail à ton CDE indiquant que tu n'as pas pu assurer tes cours ce jour parce que l'accès au lycée t'a été refusé par des élèves ?

Je vote pour la suggestion de lene75.

Oui c'est une bonne idée !

C'est totalement dingue, chez toi, Zigmag.

lene75 a écrit:Et si tu tournes les talons, rentres chez toi et envoies un mail à ton CDE indiquant que tu n'as pas pu assurer tes cours ce jour parce que l'accès au lycée t'a été refusé par des élèves ?

C'est ce que j'aurais dû faire la dernière fois! (cuisant accueil de deux élèves comme ça, très "investis" dans leur rôle).
Demain matin je vais voir mais moi qui me présente toujours tôt au lycée je sens que ça va être dur.
La même chose m'est arrivée il y a deux ans, le code du portillon à l'arrière du lycée avait été changé au motif que des collègues l'avaient communiqué à des élèves. Sauf que le PA ne voulait plus nous le donner (il fallait attendre et emprunter l'entrée principale, sauf que quand on a des photocops à faire, l'entrée principale ouvre tard). J'ai fini par m'énerver et lui dire que  l'année suivante il pourrait me rayer de la liste des profs car j'allais passer le concours du personnel ATOSS comme ça je serais en mesure de me pointer au lycée à 6h du mat avec un passe comme qui rigole au lieu de me faire traiter comme un futur poseur de bombe parce que zut je venais travailler dans ce lycée , pas plus pas moins. J'ai eu droit à un "Oh madame Zigmag il ne faut pas se fâcher pour ça". Ben si.
J'ai eu le code!

Oui je sais c'est dingue. Je demanderai à mes collègues d'autres lycées si ça se passe de la même façon avec les élèves de ces filières.

Tout ceci me fait penser qu'il faudra que je pense à me faire réaliser une carte professionnelle un jour ^^^ ...

(jamais eu de toute ma carrière. Soit j'avais pas de photo, soit pas le temps, la flemme ... :-) )

Reçu sur la boîte académique :

Chères et chers collègues,
En ces temps où nous sommes tous profondément bouleversés et sidérés par les événements tragiques d'Arras, au moment de nous recueillir en souvenir de Samuel Paty, nous tenons à vous redire notre entier soutien dans les missions qui sont les vôtres dans vos établissements, à vous affirmer notre reconnaissance dans votre travail au quotidien et notre attachement à l'idée de l'enseignement que chacun porte chaque jour.
Prenez soin de vous.
Très sincèrement,
Les IA-IPR de mathématiques

Les IPR de ma matière ont aussi envoyé un message de soutien, hier soir.

Idem pour l'HG sur Aix-Marseille.

Dans mon bahut, cours normaux à 8h, cause : les transports. On était 3 à trouver ça indigne.

Une mauvaise surprise : nous n'avons bel et bien eu qu'une heure et dix minutes entre adultes. La fameuse reprise des cours à 10 heures s'est imposée ; un collègue qui ne commençait qu'à 9H45 en deuxième heure pour un cours se terminant à la récré à 10h40 est arrivé en retard, croyant que il allait de soi que nous faisions sauter les deux heures de cours pour que l'unité dans ce pays commence par le fait que quand on donne deux heures, c'est deux heures partout, donc que la reprise des cours à 10 heures était une communication lamentable.
Heureusement :
-les parents ont été très bons : 45 élèves seulement à 8h45 sur les 160 qui viennent en autocar, un bel effort pour ne nous les amener qu'à 10 heures.
-nous avons pu trouver un accord pour la minute de silence ensemble dans la cour dite de "récréation", ce qui nous inquiétait donc un peu quand même, mais tenue remarquables des dix classes, j'ai même dit après aux trois classes de mon après-midi n'avoir jamais vécu une minute de silence aussi longue tant le Cde sentait que l'ambiance le permettait ; la plupart des minutes de silence durent moins de une minute, notamment dans les stades de foot.
Pas de questions sournoises ni de mauvaise foi, une élève de 4°, nouvelle dans l'établissement, s'est déclarée musulmane et a demandé que j'explique qu'elle n'était pas avec les terroristes, l'occasion pour moi de voir d'ailleurs que certains élèves, sans penser à mal, pensaient encore que tous les musulmans étaient arabes. Cela permet de faire quelques rectifications utiles.

Plutôt une journée rassurante dans l'ensemble, mais en ce qui me concerne, la crédibilité de Attal en termes de communication interne et de connaissance de l'école réelle, ce sera dur à retrouver. À moins que j'aie toujours eu raison d'opposer la communication à l'information...

Kea a écrit:Les IPR de ma matière ont aussi envoyé un message de soutien, hier soir.

Même type de mail reçu très tôt ce matin, ils sont plus prompts à réagir que lorsqu'il faut nous donner des indications face aux changements de programme.... Je me demande dans quelle mesure il y a eu des consignes venant d'en haut d'essayer de faire preuve d'humanité (je pourrais croire qu'ils se souviennent avoir été aussi enseignants, mais dans ce cas, leur silence dans des circonstances d'assistance professionnelle est peu compréhensible).