Attaque au couteau dans un lycée à Arras

Ce matin, la directrice de l'école a envoyé les consignes de Vigipirate.
Je pensais naïvement qu'on serait informés de cet hommage mais il était trop tôt, nous n'avions pas encore reçu le mail de G.Attal (je pensais ne pas l'avoir reçu car plus en présentiel).
Quand j'ai enfin pu lire le texte, j'ai compris que les PE étaient encore "abandonnés" (et ça m'agace ce mépris!). Je me suis permise de mailer la directrice pour la remercier de nous tenir informés du plan Vigipirate et lui demander si elle savait comment le sujet allait être abordé en classe en lui expliquant mes craintes. Elle ne m'a pas répondu, et ne le fera surement pas car elle doit être saturée de boulot.

J'ose pas demander aux autres parents d'élèves si ils en ont parlé avec leurs enfants... j'ai peur de les inquiéter.

Colibri a écrit:

chmarmottine a écrit:Savez-vous si les exercices PPMS intrusion prévus la semaine prochaine sont maintenus ?

Je n'ai rien entendu (ni écouté/lu) d'officiel mais chez nous c'est reporté.

Danska a écrit:

chmarmottine a écrit:Savez-vous si les exercices PPMS intrusion prévus la semaine prochaine sont maintenus ?

Pas de nouvelles chez nous, pour autant qu'on sache c'est maintenu (mais la direction attend peut-être des infos officielles avant d'en parler).

Merci.

Tivinou a écrit:Les deux heures lundi matin et la minute de silence ne sont clairement pas suffisantes pour nous, et mettent les CDE dans l’embarras en ce qui concerne l’organisation de l’accueil des élèves. Nous n’avons pas encore de mail du nôtre, et je pense que c’est parce qu’il cherche des solutions avant de nous écrire.

Et rien pour les PE qui sont censés échanger et organiser le temps d'hommage pendant la pause de midi.

Pas à la hauteur.

Je ne suis pas PE, mais je me demande si la seule option n'est pas de faire confiance aux PE en poste pour qu'ils choisissent, selon leur critère professionnel et la réalité de la classe, entre les deux options :
- ne pas en parler pour ne pas créer des angoisses innécessaires, ou au contraire
- en parler pour évoquer calmement les faits et rassurer les petits, si par exemple il y en a qui sont au courant et qui en parlent aux autres.

Préfères-tu que ce soit tranquillement abordé par la PE ou que ton enfant en entende parler, avec des possibles inexactitudes, dans la cour ?
Mais, comme je le disais, je ne suis pas PE et n'ai aucune réponse...

valle a écrit:Je ne suis pas PE, mais je me demande si la seule option n'est pas de faire confiance aux PE en poste pour qu'ils choisissent, selon leur critère professionnel et la réalité de la classe, entre les deux options :
- ne pas en parler pour ne pas créer des angoisses innécessaires, ou au contraire
- en parler pour évoquer calmement les faits et rassurer les petits, si par exemple il y en a qui sont au courant et qui en parlent aux autres.

Préfères-tu que ce soit tranquillement abordé par la PE ou que ton enfant en entende parler, avec des possibles inexactitudes, dans la cour ?
Mais, comme je le disais, je ne suis pas PE et n'ai aucune réponse...

J'ai une totale confiance dans les PE de l'école de mon fils. Et dans les PE de manière générale, j'hallucine depuis la PS de tout ce que mon fils a appris!!!
C'est juste que je me demande si je dois lui en parler par anticipation

Pour revenir sur les réactions des uns et des autres au moment de l'annonce, une néo expliquait avoir été heurtée par la non réaction de ses collègues en salle des profs. Ça a été mon cas, je l'ai appris tard, quelques minutes avant de reprendre mes élèves pour la première heure de l'après midi. Une collègue nous a annoncé l'événement. Nous avons échangé quelques phrases un peu décousues, et puis j'ai vu passer un collègue à qui je voulais parler d'un élève et je suis allée le voir. J'ai fait mes 2 heures de cours, je suis montée dans ma voiture, j'ai allumé la radio... Et j'ai été submergée par l'émotion.
Pour une raison que je suis incapable d'expliquer, c'est comme si mon cerveau avait littéralement bloqué l'information jusqu'à ce que j'ai fini mes cours et que je sois "disponible" pour subir le choc.
Je ne suis peut être pas la seule, et certains collègues de cette néo (désolée, je ne retrouve plus le message pour le citer) ont peut être eux aussi réagi à retardement.

Marcelle Duchamp a écrit:

valle a écrit:Je ne suis pas PE, mais je me demande si la seule option n'est pas de faire confiance aux PE en poste pour qu'ils choisissent, selon leur critère professionnel et la réalité de la classe, entre les deux options :
- ne pas en parler pour ne pas créer des angoisses innécessaires, ou au contraire
- en parler pour évoquer calmement les faits et rassurer les petits, si par exemple il y en a qui sont au courant et qui en parlent aux autres.

Préfères-tu que ce soit tranquillement abordé par la PE ou que ton enfant en entende parler, avec des possibles inexactitudes, dans la cour ?
Mais, comme je le disais, je ne suis pas PE et n'ai aucune réponse...

J'ai une totale confiance dans les PE de l'école de mon fils. Et dans les PE de manière générale, j'hallucine depuis la PS de tout ce que mon fils a appris!!!
C'est juste que je me demande si je dois lui en parler par anticipation

Non, non ! Je ne te donnais pas de leçons en te reprochant de ne pas avoir confiance, bien sûr ! Désole si mon message semblait présupposer que je te pensais méfiante.

valle a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:

valle a écrit:Je ne suis pas PE, mais je me demande si la seule option n'est pas de faire confiance aux PE en poste pour qu'ils choisissent, selon leur critère professionnel et la réalité de la classe, entre les deux options :
- ne pas en parler pour ne pas créer des angoisses innécessaires, ou au contraire
- en parler pour évoquer calmement les faits et rassurer les petits, si par exemple il y en a qui sont au courant et qui en parlent aux autres.

Préfères-tu que ce soit tranquillement abordé par la PE ou que ton enfant en entende parler, avec des possibles inexactitudes, dans la cour ?
Mais, comme je le disais, je ne suis pas PE et n'ai aucune réponse...

J'ai une totale confiance dans les PE de l'école de mon fils. Et dans les PE de manière générale, j'hallucine depuis la PS de tout ce que mon fils a appris!!!
C'est juste que je me demande si je dois lui en parler par anticipation

Non, non ! Je ne te donnais pas de leçons en te reprochant de ne pas avoir confiance, bien sûr ! Désole si mon message semblait présupposer que je te pensais méfiante.

Absolument pas!! Il en fait beaucoup plus pour me blesser. Mais merci pour ce message, c'est très sympa!

C'est que tu ne pourras pas anticiper ce que les autres familles feront, et ce que les enfants "apporteront" à l'école. Il n'y a peut-être pas d'autre option que faire comme tu le sens, puisqu'il n'y a pas de "bonne" solution.

Maju a écrit:Pour revenir sur les réactions des uns et des autres au moment de l'annonce, une néo expliquait avoir été heurtée par la non réaction de ses collègues en salle des profs. Ça a été mon cas, je l'ai appris tard, quelques minutes  avant de reprendre mes élèves pour la première heure de l'après midi. Une collègue nous a annoncé l'événement. Nous avons échangé quelques phrases un peu décousues, et puis j'ai vu passer un collègue à qui je voulais parler d'un élève et je suis allée le voir. J'ai fait mes 2 heures de cours, je suis montée dans ma voiture, j'ai allumé la radio... Et j'ai été submergée par l'émotion.
Pour une raison que je suis incapable d'expliquer, c'est comme si mon cerveau avait littéralement bloqué l'information jusqu'à ce que j'ai fini mes cours et que je sois "disponible" pour subir le choc.
Je ne suis peut être pas la seule, et certains collègues de cette néo (désolée, je ne retrouve plus le message pour le citer) ont peut être eux aussi réagi à retardement.

J’ai vécu les choses de la même manière.

Maju a écrit:Pour revenir sur les réactions des uns et des autres au moment de l'annonce, une néo expliquait avoir été heurtée par la non réaction de ses collègues en salle des profs. Ça a été mon cas, je l'ai appris tard, quelques minutes  avant de reprendre mes élèves pour la première heure de l'après midi. Une collègue nous a annoncé l'événement. Nous avons échangé quelques phrases un peu décousues, et puis j'ai vu passer un collègue à qui je voulais parler d'un élève et je suis allée le voir. J'ai fait mes 2 heures de cours, je suis montée dans ma voiture, j'ai allumé la radio... Et j'ai été submergée par l'émotion.
Pour une raison que je suis incapable d'expliquer, c'est comme si mon cerveau avait littéralement bloqué l'information jusqu'à ce que j'ai fini mes cours et que je sois "disponible" pour subir le choc.
Je ne suis peut être pas la seule, et certains collègues de cette néo (désolée, je ne retrouve plus le message pour le citer) ont peut être eux aussi réagi à retardement.

Personne, je dis bien personne, ne peut s'octroyer le droit de dire comment nous devons (ré)agir face à l'indicible en se revêtissant de l'habit du redresseur de torts.
Nous fonctionnons tous différemment durant ces phases de chaos abrupt, ce n'est pas en nous divisant entre "ceux qui ont réagi" et les autres qu'un début d'acceptation et de compréhension pourra germer de cette terre gaste.

madu a écrit:

Maju a écrit:Pour revenir sur les réactions des uns et des autres au moment de l'annonce, une néo expliquait avoir été heurtée par la non réaction de ses collègues en salle des profs. Ça a été mon cas, je l'ai appris tard, quelques minutes  avant de reprendre mes élèves pour la première heure de l'après midi. Une collègue nous a annoncé l'événement. Nous avons échangé quelques phrases un peu décousues, et puis j'ai vu passer un collègue à qui je voulais parler d'un élève et je suis allée le voir. J'ai fait mes 2 heures de cours, je suis montée dans ma voiture, j'ai allumé la radio... Et j'ai été submergée par l'émotion.
Pour une raison que je suis incapable d'expliquer, c'est comme si mon cerveau avait littéralement bloqué l'information jusqu'à ce que j'ai fini mes cours et que je sois "disponible" pour subir le choc.
Je ne suis peut être pas la seule, et certains collègues de cette néo (désolée, je ne retrouve plus le message pour le citer) ont peut être eux aussi réagi à retardement.

J’ai vécu les choses de la même manière.

Même chose pour moi. J'ai eu l'info non pas directement mais par une collègue qui l'a vue sur son portable en plein milieu de notre discussion à peine 5 min avant de reprendre nos élèves. Nous étions 3. Aucune de nous trois n'a vraiment réagi. Nous avons simplement dit qu'une simple minute de silence n'allait plus suffir et puis nous avons parlé de nos difficultés à aborder certains thèmes en classe avec nos élèves et des remarques que nous pouvions avoir de leur part, mais sans réelle émotion et sans, je crois, vraiment mesurer ce qui s'était passé. En tout cas pour ma part c'est seulement en rentrant chez moi et en lisant les journaux que j'ai réalisé. Et je crois que ce n'est pas plus mal comme ça, parce que je ne sais pas comment j'aurais pu faire cours vendredi après-midi sinon.

Marcelle Duchamp a écrit:Mon fils est au CP.
Je n'ai aucune idée de comment les PE vont aborder le sujet puisqu'ils sont encore sous estimés dans le message de notre ministre... Je ne lui ai strictement rien raconté car il est très sensible et angoissé. Si on lui dit qu'un enseignant a été assassiné, il risque de s'inquiéter pour moi.
Est ce qu'il y a des PE ici qui ont eu une idée de comment cela va être abordé pour les petits?
Merci d'avance.

(Oui, je suis un poil angoissée...)

J'ai des CP et je n'ai aucune idée de ce qui sera fait dans mon école, mais je ne me vois pas aborder un tel sujet avec des enfants si petits.
On verra avec les autres collègues ce qu'elles envisagent mais j'aimerais préserver mes élèves...
Bien sûr, si certains nous en parlent ou en parlent dans la cour de l'école, on pourra en discuter.
Et en même temps, comment faire, nous adultes, une minute de silence à 14h en étant avec les élèves ?

Chez moi, lors d'agression de chauffeurs de bus, tous les chauffeurs débrayent en bloc... et nous pour un assassinat on fera une minute de silence... C'est désolant

nenesss85 a écrit:J’enseigne dans ce lycée d’Arras. Je confirme que nous n’avons pas cours aujourd’hui, pas plus que lundi. Le lycée est ouvert pour celles et ceux qui voudraient aller parler à la cellule psychologique ou voir l’administration (parents, élèves, enseignants, personnels).
Cela permettra de mettre fin aux conjectures sur ce sujet…  

Bonjour.
Juste vous dire que mes pensées vont vers vous, vers les familles.
Je sais bien que ces mots ne sont que des mots.
Mais, sincèrement, de tout cœur avec vous.

Maud a écrit:

nenesss85 a écrit:J’enseigne dans ce lycée d’Arras. Je confirme que nous n’avons pas cours aujourd’hui, pas plus que lundi. Le lycée est ouvert pour celles et ceux qui voudraient aller parler à la cellule psychologique ou voir l’administration (parents, élèves, enseignants, personnels).
Cela permettra de mettre fin aux conjectures sur ce sujet…  

Bonjour.
Juste vous dire que mes pensées vont vers vous, vers les familles.
Je sais bien que ces mots ne sont que des mots.
Mais, sincèrement, de tout cœur avec vous.

Bonjour,
Je t'envoie mes meilleures pensées de soutien.
Aucun mot ne sera suffisant pour apaiser votre peine à tous mais sincèrement, je pense très fort à vous tous et aux proches de Dominique Bernard.

Le chef nous laisse une grande liberté individuelle pour lundi. Ça me va ! 

Par contre, à 14h, y a des élèves en pause dej, je sais pas trop comment se fera la minute de silence avec eux.

Lundi matin, nous avions le cross organisé pour soutenir l'association ELA (8h/12h), qui se déroule à l'extérieur du collège (autour de l'établissement).
Pour l'instant, aucune nouvelle de la façon dont ça va se passer lundi (notamment sur la question du cross parce que normalement le plan urgence attentat demande à ce qu'on restreigne au maximum les évènements à l'extérieur des établissements, mais depuis que je suis à l'EN (j'étais à l'intérieur avant), j'avoue que je suis frappée des décisions prises en dehors des textes légaux).

Je ne sais même pas si nous aurons ce temps banalisé de 8 à 10 (encore une fois, après avoir vu la gestion au cas par cas du covid alors qu'il y avait des mesures nationales, je ne serais étonnée de rien) et pourtant, personnellement, j'en ai besoin. J'attends un message de notre direction ...

Ils avaient abordé Samuel Paty lorsque mon fils était en moyenne section, ; je viens de lui demander il me dit qu'il se rappelle, qu'on leur a dit que le lendemain ils allaient mettre des photos de lui devant l'école parce qu'il était mort, mais sans leur dire pourquoi. A l'époque j'avais trouvé vraiment très bien et j'étais très contente de voir ce portrait en allant à l'école.
Au collège l'une de mes collègues avait abordé Samuel Paty, il y a deux ans, un élève avait dit ne pas savoir qui c'était et ma collègue avait illico appelé ses parents.
J'avoue avoir moins bien géré, avec des 3 ème, lancés dans des propos guerriers, d'après la direction de mon collège privé, c'était de ma faute...et c'est aussi pour ça que je ne suis plus contractuelle.

Shingola a écrit:Ils avaient abordé Samuel Paty lorsque mon fils était en moyenne section, ; je viens de lui demander il me dit qu'il se rappelle, qu'on leur a dit que le lendemain ils allaient mettre des photos de lui devant l'école parce qu'il était mort, mais sans leur dire pourquoi. A l'époque j'avais trouvé vraiment très bien et j'étais très contente de voir ce portrait en allant à l'école.
Au collège l'une de mes collègues avait abordé Samuel Paty, il y a deux ans, un élève avait dit ne pas savoir qui c'était et ma collègue avait illico appelé ses parents.
J'avoue avoir moins bien géré, avec des 3 ème, lancés dans des propos guerriers, d'après la direction de mon collège privé, c'était de ma faute...et c'est aussi pour ça que je ne suis plus contractuelle.

Là, j'avoue que je ne comprends pas trop.

Chez nous, annonce de l'adjoint reçue à 15 h. Nous ferons un temps d'échange entre nous en M1 mais "du fait de la spécificité de notre collège" (sic), nous reprendrons les cours à 9h. L'accueil des élèves qui ont cours à 9h (M2) se fera ensuite "normalement en privilégiant le dialogue entre vous et votre classe (en lieu et place du cours)" (sic). Le retour à la normale est acté, une heure de moins de garderie nationale ça a l'air déjà d'être de trop...

chmarmottine a écrit:

Shingola a écrit:Ils avaient abordé Samuel Paty lorsque mon fils était en moyenne section, ; je viens de lui demander il me dit qu'il se rappelle, qu'on leur a dit que le lendemain ils allaient mettre des photos de lui devant l'école parce qu'il était mort, mais sans leur dire pourquoi. A l'époque j'avais trouvé vraiment très bien et j'étais très contente de voir ce portrait en allant à l'école.
Au collège l'une de mes collègues avait abordé Samuel Paty, il y a deux ans, un élève avait dit ne pas savoir qui c'était et ma collègue avait illico appelé ses parents.
J'avoue avoir moins bien géré, avec des 3 ème, lancés dans des propos guerriers, d'après la direction de mon collège privé, c'était de ma faute...et c'est aussi pour ça que je ne suis plus contractuelle.

Là, j'avoue que je ne comprends pas trop.

Pour informer les parents qu'elle en avait parlé ?

VanGogh59 a écrit:Chez nous, annonce de l'adjoint reçue à 15 h. Nous ferons un temps d'échange entre nous en M1 mais "du fait de la spécificité de notre collège" (sic), nous reprendrons les cours à 9h. L'accueil des élèves qui ont cours à 9h (M2) se fera ensuite "normalement en privilégiant le dialogue entre vous et votre classe (en lieu et place du cours)"  (sic). Le retour à la normale est acté, une heure de moins de garderie nationale ça a l'air déjà d'être de trop...

C'est vraiment quelque chose que j'ai du mal à comprendre à l'EN : le ministre indique ce qu'il veut mais chacun en fait à sa tête. Pour avoir côtoyé plusieurs autres ministères, c'est rarement le cas ailleurs. Et à mon sens, ça n'a rien d'une force ...

julilibulle a écrit:

VanGogh59 a écrit:Chez nous, annonce de l'adjoint reçue à 15 h. Nous ferons un temps d'échange entre nous en M1 mais "du fait de la spécificité de notre collège" (sic), nous reprendrons les cours à 9h. L'accueil des élèves qui ont cours à 9h (M2) se fera ensuite "normalement en privilégiant le dialogue entre vous et votre classe (en lieu et place du cours)"  (sic). Le retour à la normale est acté, une heure de moins de garderie nationale ça a l'air déjà d'être de trop...

C'est vraiment quelque chose que j'ai du mal à comprendre à l'EN : le ministre indique ce qu'il veut mais chacun en fait à sa tête. Pour avoir côtoyé plusieurs autres ministères, c'est rarement le cas ailleurs. Et à mon sens, ça n'a rien d'une force ...

La fameuse autonomie des établissements sans doute...

Le problème étant que le ministre a décidé de façon isolée, si je ne m’abuse, et donc sans prendre en compte les spécificités locales. En zone rurale, il y a beaucoup d’établissements qui devront forcément recevoir les élèves à l’heure habituelle, du fait du passage du bus scolaire mais également des parents qui déposent les enfants avant de partir travailler. D’ailleurs, même en zone urbaine, j’imagine qu’il y a beaucoup de parents qui accompagnent leurs enfants au collège sur le chemin du travail.
Ce qui me dérange le plus, dans le choix du ministre, c’est que ma fille vient de me rapporter que les élèves de sa classe se réjouissaient de ne pas avoir cours lundi matin… Je sais bien que c’est humain et attendu, mais cela me peine tout de même.

Donc, si on résume : un prof de plus est égorgé et la réaction de la République c'est "on décale la rentrée des élèves de 8h à 10h et on fait une minute de silence à 14". On est tous d'accord que c'est une honte ? Quel recours avons-nous ?

Fires of Pompeii a écrit:Alors pardon de mettre un peu les pieds dans le plat mais j’en ai marre que, dès qu’un professeur est agresse ou assassiné, on ne parle que des élèves. Les élèves on y pense sans arrêt. Là c’est un des nôtres qui est mort. L’accueil des élèves ne me préoccupe guère. Je n’ai pas envie de leur parler de ça, encore une fois seule devant eux. J’ai envie qu’on nous laisse nous recueillir. Entre nous.

Oui, voilà. Comme d'autres professions lorsqu'elles sont malheureusement touchées aussi.

Jenny a écrit:

Baldred a écrit:Autre victime, David Verhaeghe, professeur de sport, a été blessé au visage et à la gorge en tentant de maîtriser Mohammed M. Passionné de handball, ce quadragénaire est également très apprécié dans ce lycée arrageois. D’autant plus après le drame, où il s’est interposé. Une mère d’élève évoque « un professeur très investi qui se dépense pour faire progresser les gamins et en tirer le meilleur ». Et d’ajouter : « On voyait qu’il connaissait bien nos enfants. Il était blessé mais il a quand même pensé à les prévenir pour qu’ils se cachent. Cet homme est un héros. » Dans la soirée, on apprenait que David Verhaeghe n’était plus en urgence vitale.

J'espère qu'il se remettra vite. Merci pour ce post.

Jacques Davoli, lui aussi, grièvement blessé, est le chef d’équipe de la cinquantaine d’agents techniques de l’établissement. Ils sont employés par le Conseil régional des Hauts-de-France. Son président (Les Républicains), Xavier Bertrand, a précisé sur place, vendredi après-midi, que « son pronostic vital n’[était] plus engagé, même s’il [était] toujours en réanimation ». « Plusieurs agents de l’établissement ont essayé de repousser l’assaillant avec des chaises et des manches de balai, quand il était dans la cour. C’est là que l’un d’entre eux est tombé et l’agresseur s’est jeté sur lui. M. Davoli s’est interposé, avec le chef cuisinier, et il a été touché. »

Des pensées pour l'agent blessé également.

Merci, Jenny. Quel soulagement de savoir qu'ils ne sont plus en urgence absolue.

Ce vendredi, il y a trois ans, j'avais écrit au président de mon université (j'avais été son étudiante). J'ai relu sa réponse et le mail qu'il avait envoyé à tout le monde le lundi suivant. L'absence de sa parole aujourd'hui, du fait de sa mort récente, est encore plus aiguë. Un de mes collègues, qui était directeur de composante au moment de l'assassinat de Samuel Paty m'a immédiatement écrit. Nous avions beaucoup échangé à l'époque. Je n'ai pas non plus envie de retourner faire cours lundi, comme si de rien n'était, comme il y a trois ans où nous avions cours la semaine qui suivait (j'en avais parlé avec les étudiants).

Spoiler: