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maikreeeesse
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Grand sage

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 10:41
Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers une réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
valle
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PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par valle Dim 21 Avr 2024 - 10:50
maikreeeesse a écrit:Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers  une  réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.


Dernière édition par valle le Dim 21 Avr 2024 - 10:52, édité 1 fois
belote
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par belote Dim 21 Avr 2024 - 10:50
Ma cde communique par appli pour le PPMS. C'est compliqué pour ceux qui n'ont pas de téléphone ou qui ne veulent pas se servir de leur appareil perso pour des raisons pro.
joebar69
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par joebar69 Dim 21 Avr 2024 - 11:12
belote a écrit:Ma cde communique par appli pour le PPMS. C'est compliqué pour ceux qui n'ont pas de téléphone ou qui ne veulent pas se servir de leur appareil perso pour des raisons pro.
Et dans le cas d'une intrusion réelle avec drame à la clé, je me demande, par ailleurs, à qui les responsabilités pénales s'appliqueraient ?
Et je n'ai aucun doute, que s'il n'y a rien d'autre mis en place (type sirène interne à l'établissement), pour prévenir les équipes éducatives de mise en confinement, ces dites responsabilités retomberaient sur les épaules du/de la CdE.

Edit : Je m'interroge également, non sur l'utilité de ces exercices préventifs, mais sur la non-prise en charge (peut-être, pas partout), post-exercices, des publics fragiles (prise en charge médicale tant sur le plan physique que psychologique). Comme indiqué, sur le fil initial d'actualité relatif au décès de la jeune fille, dans un collège en périphérie de Strasbourg, ma compagne, coordinatrice ULIS, s'est déjà retrouvée avec des gamins, souffrant de troubles autistiques notamment, qui ont vécu ces exercices comme un véritable trauma, sans que rien ne soit mis en place pour débunkériser l'évènement, post-exercice. Ça pose quand même question.
zigmag17
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par zigmag17 Dim 21 Avr 2024 - 11:30
valle a écrit:
maikreeeesse a écrit:Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers  une  réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.

Je travaille dans un LP qui accueille des sections "Métiers de la sécurité ". Les consignes officielles en cas d'alerte intrusion au niveau du lycée sont claires : se calfeutrer. Les consignes officieuses des collègues de cette section sont claires: ne pas attendre en cas de danger et fuir le plus loin possible si on le peut. Encore faut-il que ce soit possible parce que selon la disposition des salles on ne part déjà pas tous à égalité devant le danger. Issues de secours, pièces au sous-sol ou toits-terrasses éventuellement, sont à priori des options pour s'extirper d'un piège. Si l'on n'a pas cette chance honnêtement c'est beaucoup plus compliqué.
En situation réelle c'est l'instinct qui prime je pense, la capacité du cerveau et du corps à se mettre en position " danger", et l'adrénaline qui permet de tenir le temps qu'il faut en attendant la délivrance.
La multitude de paramètres et d'inconnues rendent difficile la diffusion d'un protocole applicable partout, pour tout le monde. C'est très bien d'en avoir un je trouve, mais bien sûr entre la théorie et la pratique il y a un gouffre d'imprévisibilité et personne n'a la main là-dessus.
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par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 11:32
À Joebar 69,c'est plutôt en amont que cela se joue. Comme dit précédemment nous accueillons une classe Ulis et c'est tout un travail mené par le coordonateur et les PE pour anticiper les exercices.
Une appli oblige à avoir un portable certes et c'est un gros problème mais sinon pour donner l'exemple de mon école, je devais sortir la corne de brume, aller dans les couloirs pour alerter mes collègues et les élèves (et celui qui s'est introduit....). Pas franchement efficace, voire dangereux.
Le bruit d'une alarme incendie est angoissante pour des élèves de 3 ans  ou des autistes et pourtant on va effectuer les exercices et ce n'est pas juste faire pour faire. C'est un apprentissage.
Comme le souligne Zigmag, c'est difficile de tout prévoir. Mais y réfléchir en équipe est obligatoire et donne des réflexes.
Chutney
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par Chutney Dim 21 Avr 2024 - 11:44
J'ai bien téléchargé l'application Tchap, mais celle-ci ne peut m'être utile que si je suis au courant du problème. Pour être informé d'une intrusion, le téléphone ne me sert à rien car il est rangé dans mon sac en mode silencieux.
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par zigmag17 Dim 21 Avr 2024 - 11:47
maikreeeesse a écrit:À Joebar 69,c'est plutôt en amont que cela se joue. Comme dit précédemment nous accueillons une classe Ulis et c'est tout un travail mené par le coordonateur et les PE pour anticiper les exercices.
Une appli oblige à avoir un portable certes et c'est un gros problème mais sinon pour donner l'exemple de mon école, je devais sortir la corne de brume, aller dans les couloirs pour alerter mes collègues et les élèves (et celui qui s'est introduit....). Pas franchement efficace, voire dangereux.
Le bruit d'une alarme incendie est angoissante pour des élèves de 3 ans  ou des autistes et pourtant on va effectuer les exercices et ce n'est pas juste faire pour faire. C'est un apprentissage.
Comme le souligne Zigmag, c'est difficile de tout prévoir. Mais y réfléchir en équipe est obligatoire et donne des réflexes.

La réflexion en équipe permet aussi de pointer tous les points matériels à améliorer, qui dont nombreux dans notre lycée vétuste.
joebar69
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par joebar69 Dim 21 Avr 2024 - 11:53
@maikreeeesse : Et le-la collègue qui n'a pas de tel portable, tu fais comment ? Je me doute que dans le cadre d'un exercice tu puisses aller le-la prévenir oralement. Le jour où ce n'est pas un exercice, pardonne-moi d'être un peu cash : tu te sacrifies ?
De même, post-exercice, pour les élèves fragiles, y-a-t-il du personnel médical présent ? Je doute que dans le primaire la réponse soit l'affirmative, puisque dans certains collèges, c'est déjà sur ce plan, le désert des Tartares.
Ma compagne, coordinatrice ULIS, n'attend pas, bien sûr, l'heure H de l'exercice pour "préparer" les gamin.e.s relevant du dispositif. Avec des élèves relevant de troubles autistiques, hélas, la préparation n'a que peu d'intérêt (du moins pour ceux-celles qu'elle a en charge). De plus quand tu tombes, sur une équipe de direction azimutée qui ne prévient pas ces "collaborat.eur.rice.s" d'un exercice imminent, ça pose problème.
valle
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PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par valle Dim 21 Avr 2024 - 12:06
zigmag17 a écrit:
valle a écrit:
maikreeeesse a écrit:Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers  une  réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.

Je travaille dans un LP qui accueille des sections "Métiers de la sécurité ". Les consignes officielles en cas d'alerte intrusion au niveau du lycée sont claires : se calfeutrer. Les consignes officieuses des collègues de cette section sont claires: ne pas attendre en cas de danger et fuir le plus loin possible si on le peut. Encore faut-il que ce soit possible parce que selon la disposition des salles on ne part déjà pas tous à égalité devant le danger. Issues de secours, pièces au sous-sol ou toits-terrasses éventuellement, sont à priori des options pour s'extirper d'un piège.  Si l'on n'a pas cette chance honnêtement c'est beaucoup plus compliqué.
En situation réelle c'est l'instinct qui prime je pense, la capacité du cerveau et du corps à se mettre en position " danger", et l'adrénaline qui permet de tenir le temps qu'il faut en attendant la délivrance.
La multitude de paramètres et d'inconnues rendent difficile la diffusion d'un protocole applicable partout, pour tout le monde. C'est très bien d'en avoir un je trouve, mais bien sûr entre la théorie et la pratique il y a un gouffre d'imprévisibilité et personne n'a la main là-dessus.
Oui, je n'ai pas été clair moi-même : je parlais d'un PPMS "risques majeurs" et non "attentat-intrusion", où il faut "simplement" rejoindre la zone de confinement (je ne sais plus comment elle s'appelle), donc, chez moi, pour la plupart de salles, il faut quitter la salle de cours.

@maikreeeesse, si je comprends bien, il n'y a pas un système de "sonneries" avec le son "incendie", le signal d'alerte, etc. ? Dans ce cas-là, c'est plutôt là le problème, non ?

Comme je l'avais dit ailleurs, je trouve cela extrêmement raisonnable que les cellules de crise utilisent nos portables personnels en cas de problème grave (et on est là dans ce cadre là). Mais il n'est pas possible de faire reposer le système sur ce moyen qui reste très aléatoire et non soumis au contrôle de l'administration ! On peut très bien avoir oublié le téléphone, avoir changé de numéro, ne pas le regarder, etc.


Dernière édition par valle le Dim 21 Avr 2024 - 12:11, édité 1 fois
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PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 12:11
joebar69 a écrit:@maikreeeesse : Et le-la collègue qui n'a pas de tel portable, tu fait comment ? Je me doute que dans le cadre d'un exercice tu peux aller le-la prévenir oralement. Le jour où ce n'est pas un exercice, pardonne-moi d'être un peu cash : tu te sacrifies ?
Ma compagne, coordinatrice ULIS, n'attend pas, bien sûr, l'heure H de l'exercice pour "préparer" les gamin.e.s relevant du dispositif. Avec des élèves relevant de troubles autistiques, hélas, la préparation n'a que peu d'intérêt (du moins pour ceux-celles qu'elle a en charge). De plus quand tu tombes, sur une équipe de direction azimutée qui ne prévient pas ces "collaborat.eur.rice.s" d'un exercice imminent, ça pose problème.
Et je fais quoi avec ma corne ? Tu crois que ce n'est pas se sacrifier ? A l’échelle de l'école on raisonne sur le grand nombre. Ceci dit, le signal d'avant se trouvait sur la porte d'entrée, ce qui signifiait que je devais sortir de ma classe qui est la plus près des portes, passer devant la porte (et donc des intrus ) sonner, retourner dans ma classe et gérer le groupe, ce qui était pire...Rien n'est parfait mais à chaque fois on avance, on pointe, on propose... Je trouve dangereux de contourner ou aplanir les difficultés en les occultant plutôt que d'essayer de les surmonter. Sous prétexte que nous avons des élèves ULIS nous ne faisons pas d'exercices incendie inopinés ?
Il y a une alarme incendie, c'est tout. Le reste c'est l'équipe qui le définit dans le PPMS ; signaux différents pour intrusion/confinement risque chimique, évacuation calme (inondation rupture de barrage), évacuation rapide (fuite). Les écoles sont peu dotées en général. La nouvelle appli est fournie par la mairie et permet de signaler (ou pas) silencieusement les abords, les autres écoles, la mairie d'un coup. C'était une demande récurrente depuis 15 ans.
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par joebar69 Dim 21 Avr 2024 - 12:21
@maikreeeesse : Je pointe simplement plusieurs aspects, qui pour moi posent problème :
1) Le personnel éducatif n'a pas de tel professionnel. Certain.e.s, comme moi, n'en n'ont pas du tout. Jouer sur le "tout application mobile" pose problème.
2) "Raisonner sur le grand nombre" me laisse perplexe. Va dire cela aux parents de la gamine décédée d'un arrêt cardiaque suite au déclenchement du PPMS.
...
Par ailleurs, je n'ai jamais dit (tout au contraire) qu'il faille abolir ces exercices pour les élèves relevant des ULIS ou pour les élèves les plus fragiles. Je pointe simplement le manque de moyens humains relevant du médical, présents sur les lieux, en post-exercice. Nier le trauma que cela induit chez un jeune public, relève, pour moi, de la faute professionnelle (que je ne fais pas reposer sur les épaules des CdE, mais sur celles de l'Institution).
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par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 12:36
Je sais bien que nous n'avons pas de téléphone pro, je ne te dis pas que c'est la solution miracle mais pour l'instant avec les moyens que nous avons c'est la moins mauvaise.
C'est bien le problème, il faut réagir et anticiper pour sauver le plus grand nombre et parfois il n'est pas possible de sauver tout le monde. C'est horrible, révoltant, je ne voudrais jamais me retrouver dans cette situation mais nous savons (enfin la plupart des PE) que c'est possible de se trouver dans ce cas. Certains exercices avec des pompiers nous y préparent .
Je me souviens notamment d'un exercice ou des enfants étaient bloqués à l'étage, nous en bas au point de rassemblement. Nous avions ordre de ne pas les secourir et on les voyait à la fenêtre, (en sécurité avec des pompiers qui nous les avaient "subtilisés"). De même ce pose le problème de l'enfant avec un plâtre et les escaliers. Je n'ai pas la force de le porter. J'attends avec lui ou j'évacue ma classe d'élèves de 6/7 ans qui ne peuvent se débrouiller seul ? Quelle est la réponse des pompiers à ton avis ?
zigmag17
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par zigmag17 Dim 21 Avr 2024 - 12:44
joebar69 a écrit:@maikreeeesse : Je pointe simplement plusieurs aspects, qui pour moi posent problème :
1) Le personnel éducatif n'a pas de tel professionnel. Certain.e.s, comme moi, n'en n'ont pas du tout. Jouer sur le "tout application mobile" pose problème.
2) "Raisonner sur le grand nombre" me laisse perplexe. Va dire cela aux parents de la gamine décédée d'un arrêt cardiaque suite au déclenchement du PPMS.
...
Par ailleurs, je n'ai jamais dit (tout au contraire) qu'il faille abolir ces exercices pour les élèves relevant des ULIS ou pour les élèves les plus fragiles. Je pointe simplement le manque de moyens humains relevant du médical, présents sur les lieux, en post-exercice. Nier le trauma que cela induit chez un jeune public, relève, pour moi, de la faute professionnelle (que je ne fais pas reposer sur les épaules des CdE, mais sur celles de l'Institution).

Justement cela vaudrait la peine de demander une AG ou au moins un moment d'échanges pour discuter de tout cela avec la direction.
Et tu as raison : le suivi psychologique est très important.
Lors d'un événement dramatique cette année au lycée, le rectorat a dépêché une cellule d'écoute très efficace. Ils ont certainement le même genre de dispositif pour les situations extrêmes ayant un impact sur tout un établissement.
Il faudra que je demande si ce point a été abordé avec la direction. De notre côté ( collègues avec qui nous sommes concertés) nous n'y avons même pas pensé, c'est un peu la honte ( on a pensé en priorité aux mesures de protection, ce en quoi d'ailleurs nous sommes naïfs je pense).

Edit: oubli de mot


Dernière édition par zigmag17 le Dim 21 Avr 2024 - 12:55, édité 1 fois
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par joebar69 Dim 21 Avr 2024 - 12:52
@maikreeeesse : Mais je me doute bien de la réponse des pompiers, ayant été moi-même, par le passé, pompier-volontaire. Ensuite ceux-ci, dans le cadre de vérification des plans d'actions de mise en sécurité n'émettent qu'un avis (qui a valeur de veto). Au final, dans ton cas, c'est la Préfecture qui valide (ou pas).

J'espère simplement que suite au drame survenu cette semaine, dans le collège en périphérie de Strasbourg, une vraie réponse soit apportée, notamment sur le plan médical (psychologique aussi) d'appui à ces exercices. Et ce serait déjà pas mal, au moins en mémoire de cette jeune fille, pour que "plus jamais ça", comme on dit.
Lili22
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PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par Lili22 Dim 21 Avr 2024 - 13:10
Et que dire , lorsqu une intrusion a lieu et qu aucune alarme n est déclenché et que l évènement n est pas divulgué ,que tout est caché. Seules quelques personnes qui ont du gérer ont pu le dire à quelques collègues dont moi et j en parle le plus possible .Mais nous sommes en vacances depuis vendredi .Les gendarmes sont quand même venus dans l enceinte de l établissement pour prendre les plaintes et aucune information .Dingue !
Balthamos
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par Balthamos Dim 21 Avr 2024 - 13:34
Je ne vois pas de "réticence à la française", mais plutôt de saines questions sur la mise en place de ces plans d'alerte. Comme écrit plus haut, certain.es jouent aux "petits terroristes" avec pétards, bruits etc. et ça pose question.
Je suis en collège et quand je suis concerné, je suis scrupuleusement les consignes. En EMC ce n'est pas rare que je rappelle les modalités et l'utilité des différents protocoles (oui, en cas de feu ou d'intrusion, le téléphone et la veste ne sont pas la priorité...).
Cependant je refuse catégoriquement d'utiliser mon téléphone dans le cadre professionnel. Une cheffe a voulu mettre en place une boucle pro sur un réseau social, on s'y est tous opposé (elle venait d'outre mer, à l'entendre il y a d'autres pratiques).
A nos dirigeants de mettre en place un protocole efficace et adéquate, non contradictoire. Je n'ai pas à utiliser mon smartphone ou en acheter un pour palier les carences de l'administration.
Pour reprendre l'exemple plus haut, si la corne de brume n'est ni efficace, ni souhaitable, il faut voir avec la collectivité concernée pour l'installation d'un système de mise en sécurité pertinent (sirène, lumières, etc.)

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par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 13:55
Oui, cela fait au moins 15 ans que c'est réclamé, depuis que je suis dans l'école. En lisant les PV des CE on pourrait remonter sûrement plus loin. En attendant on fait comment ? Je comprends la posture, dans les faits en sortie je prends toujours mon portable et il a été plus d'une fois utile. Dans le cas de l'appli, l'ensemble des enseignants des 4 groupes scolaires ont donné leur accord et ont salué l'initiative après quelques années d'attente.
lene75
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par lene75 Dim 21 Avr 2024 - 14:43
Je me pose, entre autres, un certain nombre de questions.

J'ai téléchargé l'application Tchap à la demande de notre CDE. Bon, déjà, ça supposerait que j'aie mon téléphone allumé en permanence en cours, et donc que le cours soit perturbé à chaque appel, SMS, etc. Mais j'ai une question encore plus basique : toutes les autres applications que j'ai fonctionnent avec une connexion internet. Le wifi de notre établissement ne fonctionne pas, ou pas pour les enseignants en tout cas : Tchap peut-elle fonctionner hors ligne ? Sinon de toute façon je n'aurai les notifications qu'une fois rentrée chez moi... pas très utile... Évidemment il y a une question de sous et de priorités derrière, mais si vraiment il est nécessaire de mettre en place des moyens de communication autres que les moyens habituels, penser à équiper les enseignants d'un bip comme peuvent en avoir les médecins pour les urgences ne me paraît pas relever de l'absurdité : on est sûr d'être joignable, et sûr de ne pas être dérangé pour d'autres raisons qu'une urgence. On équipe bien tous les lycéens d'ordinateurs, tous les collégiens de tablettes, il doit bien y avoir les moyens de mettre ça en place... si du moins on veut vivre dans ce climat d’hyper-vigilance permanente anxiogène, ce qui est discutable et doit être évalué.

Y a-t-il des études sérieuses qui mettent en balance les bénéfices / risques des procédures, exercices et informations données ? C'est difficile à cerner, d'une part parce qu'il est difficile de faire le tour de toutes les conséquences possibles, ce gravité plus ou moins élevée : troubles psychiatriques, suicides, phobies scolaires, accidents de la circulation, troubles du sommeil, etc., et que les causes de tout ça sont souvent multiples, et qu'il est par ailleurs difficile de savoir combien de vies sont sauvées par les procédures et exercices, mais je crois que les scientifiques ont toutefois des protocoles pour estimer ce genre de choses.  Il me semble qu'on ne peut pas faire l'économie de telles recherches.

Le drame qui vient de survenir pose une question à laquelle la famille et toute la société doivent pouvoir avoir une réponse : combien de vies sauvées en balance de cette vie perdue. Formulé ainsi c'est assez morbide, mais il me semble que c'est la seul calcul possible pour justifier la prise de risque.

De quelque manière qu'on la formule, la réponse "elle avait une fragilité cardiaque" (pas encore confirmée, d'ailleurs) est extrêmement choquante, parce qu'elle laisse entendre que le décès d'une personne fragile est moins grave. Des élèves, et des adultes aussi, d'ailleurs, cardiaques, asthmatiques, épileptiques, etc, connus ou pas, dont la vie peut être mise en danger par un stress intense, il y en a dans tous les établissements scolaires, des personnes fragiles psychologiquement aussi (qui peuvent souffrir, mais aussi parfois passer à l'acte, réalisant ainsi ce qu'on cherche à éviter, l'actualité a déjà témoigné de cet effet d'imitation : "On va te faire une Samuel Paty" est d'ailleurs devenu une expression courante). Des femmes enceintes aussi. Je crois comprendre que c'est ce point aussi que Joebar soulève concernant les élèves de classe Ulis. On ne peut pas faire comme si ce risque n'existait pas et comme si toutes ces personnes étaient quantité négligeable. On ne peut pas ne pas l'intégrer dans la réflexion sur les divers protocoles, à la fois quant à leurs modalités et quant à la pertinence de les déclencher dans telle ou telle situation.

Et comme un certain nombre d'intervenants, je me pose la question du calfeutrage systématique, qui me semble cependant, j'en ai parlé sur l'autre fil, commencer à être remis en question. J'ai déjà discuté avec des professionnels de services de secours plus que réservés sur ce conditionnement fait dans les établissements scolaires à se calfeutrer, à rester groupé, etc., alors qu’en cas d'attaque quand c'est possible la meilleure solution est souvent de fuir en ordre dispersé. C'est d'ailleurs bien ce que disent les affiches qu'on présente aux élèves... avant de leur faire faire tout le contraire. Évidemment, pour des raisons de sécurité, on ne peut pas faire des exercices de fuite dispersée d'un établissement scolaire, mais à défaut de pouvoir le faire, faut-il pour autant donner de mauvais réflexes par des exercices... qui ne sont eux-mêmes pas sans risque ? On peut aussi se poser la question de l'intérêt de ne pas prévenir d'un exercice, en termes de stress et de prise de risque tout à fait concrète. Un truc aussi bête que l'enfant qui ne sera pas récupéré à la descente du bus parce que papa / maman / grand frère / grande sœur est bloqué dans son établissement sans possibilité de communiquer, ou d'un retard de prise en charge médicale parce qu'on n'a pas pu se rendre à un RV. Oui ça peut arriver dans d'autres circonstances, ça fait partie de risques de la vie, mais pour accepter ce risque ici provoqué artificiellement, il faut qu'il y ait en regard un bénéfice supérieur.
maikreeeesse
maikreeeesse
Grand sage

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par maikreeeesse Dim 21 Avr 2024 - 15:02
Je suis d'accord, il faudrait pouvoir comparer les risques que peuvent entraîner des exercices potentiellement stressants et le nombre de vies sauvées  par l'acquisition de gestes réflexes en cas d'accident/incident. Je ne les ai pas. Mais je trouverais étrange que dans de nombreux pays on ait décidé de s'entraîner et que ce soit finalement plus dangereux que de ne rien faire. De mes nombreux recyclages j'ai retenu que risque principal qu'il faut éviter est le sur accident, la panique. C'est par la répétition de situations variées que l'on peut éduquer les élèves et les futurs adultes. En s'améliorant, en revenant sur des comportements dangereux avec les élèves et les équipes. Il ne faut pas regarder un exercice à un instant T, mais la progression.
Pour le PPMS intrusion il a toujours été évoqué deux réactions possibles: confinement et/ou fuite et ce sont bien les 2 qui sont testées dans les écoles du secteur. Les 2 exercices sont réalisés.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par Clecle78 Dim 21 Avr 2024 - 15:13
lene75 a écrit:Je me pose, entre autres, un certain nombre de questions.

J'ai téléchargé l'application Tchap à la demande de notre CDE. Bon, déjà, ça supposerait que j'aie mon téléphone allumé en permanence en cours, et donc que le cours soit perturbé à chaque appel, SMS, etc. Mais j'ai une question encore plus basique : toutes les autres applications que j'ai fonctionnent avec une connexion internet. Le wifi de notre établissement ne fonctionne pas, ou pas pour les enseignants en tout cas : Tchap peut-elle fonctionner hors ligne ? Sinon de toute façon je n'aurai les notifications qu'une fois rentrée chez moi... pas très utile... Évidemment il y a une question de sous et de priorités derrière, mais si vraiment il est nécessaire de mettre en place des moyens de communication autres que les moyens habituels, penser à équiper les enseignants d'un bip comme peuvent en avoir les médecins pour les urgences ne me paraît pas relever de l'absurdité : on est sûr d'être joignable, et sûr de ne pas être dérangé pour d'autres raisons qu'une urgence. On équipe bien tous les lycéens d'ordinateurs, tous les collégiens de tablettes, il doit bien y avoir les moyens de mettre ça en place... si du moins on veut vivre dans ce climat d’hyper-vigilance permanente anxiogène, ce qui est discutable et doit être évalué.

Y a-t-il des études sérieuses qui mettent en balance les bénéfices / risques des procédures, exercices et informations données ? C'est difficile à cerner, d'une part parce qu'il est difficile de faire le tour de toutes les conséquences possibles, ce gravité plus ou moins élevée : troubles psychiatriques, suicides, phobies scolaires, accidents de la circulation, troubles du sommeil, etc., et que les causes de tout ça sont souvent multiples, et qu'il est par ailleurs difficile de savoir combien de vies sont sauvées par les procédures et exercices, mais je crois que les scientifiques ont toutefois des protocoles pour estimer ce genre de choses.  Il me semble qu'on ne peut pas faire l'économie de telles recherches.

Le drame qui vient de survenir pose une question à laquelle la famille et toute la société doivent pouvoir avoir une réponse : combien de vies sauvées en balance de cette vie perdue. Formulé ainsi c'est assez morbide, mais il me semble que c'est la seul calcul possible pour justifier la prise de risque.

De quelque manière qu'on la formule, la réponse "elle avait une fragilité cardiaque" (pas encore confirmée, d'ailleurs) est extrêmement choquante, parce qu'elle laisse entendre que le décès d'une personne fragile est moins grave. Des élèves, et des adultes aussi, d'ailleurs, cardiaques, asthmatiques, épileptiques, etc, connus ou pas, dont la vie peut être mise en danger par un stress intense, il y en a dans tous les établissements scolaires, des personnes fragiles psychologiquement aussi (qui peuvent souffrir, mais aussi parfois passer à l'acte, réalisant ainsi ce qu'on cherche à éviter, l'actualité a déjà témoigné de cet effet d'imitation : "On va te faire une Samuel Paty" est d'ailleurs devenu une expression courante). Des femmes enceintes aussi. Je crois comprendre que c'est ce point aussi que Joebar soulève concernant les élèves de classe Ulis. On ne peut pas faire comme si ce risque n'existait pas et comme si toutes ces personnes étaient quantité négligeable. On ne peut pas ne pas l'intégrer dans la réflexion sur les divers protocoles, à la fois quant à leurs modalités et quant à la pertinence de les déclencher dans telle ou telle situation.

Et comme un certain nombre d'intervenants, je me pose la question du calfeutrage systématique, qui me semble cependant, j'en ai parlé sur l'autre fil, commencer à être remis en question. J'ai déjà discuté avec des professionnels de services de secours plus que réservés sur ce conditionnement fait dans les établissements scolaires à se calfeutrer, à rester groupé, etc., alors qu’en cas d'attaque quand c'est possible la meilleure solution est souvent de fuir en ordre dispersé. C'est d'ailleurs bien ce que disent les affiches qu'on présente aux élèves... avant de leur faire faire tout le contraire. Évidemment, pour des raisons de sécurité, on ne peut pas faire des exercices de fuite dispersée d'un établissement scolaire, mais à défaut de pouvoir le faire, faut-il pour autant donner de mauvais réflexes par des exercices... qui ne sont eux-mêmes pas sans risque ? On peut aussi se poser la question de l'intérêt de ne pas prévenir d'un exercice, en termes de stress et de prise de risque tout à fait concrète. Un truc aussi bête que l'enfant qui ne sera pas récupéré à la descente du bus parce que papa / maman / grand frère / grande sœur est bloqué dans son établissement sans possibilité de communiquer, ou d'un retard de prise en charge médicale parce qu'on n'a pas pu se rendre à un RV. Oui ça peut arriver dans d'autres circonstances, ça fait partie de risques de la vie, mais pour accepter ce risque ici provoqué artificiellement, il faut qu'il y ait en regard un bénéfice supérieur.
Dans le cas présent il ne  s'agissait pas d'un exercice. Il y avait bien un grave danger et il fallait mettre les élèves à l'abri. Qu'aurait il fallu faire ?
sookie
sookie
Grand sage

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par sookie Dim 21 Avr 2024 - 15:18
zigmag17 a écrit:
valle a écrit:
maikreeeesse a écrit:Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers  une  réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.

Je travaille dans un LP qui accueille des sections "Métiers de la sécurité ". Les consignes officielles en cas d'alerte intrusion au niveau du lycée sont claires : se calfeutrer. Les consignes officieuses des collègues de cette section sont claires: ne pas attendre en cas de danger et fuir le plus loin possible si on le peut. Encore faut-il que ce soit possible parce que selon la disposition des salles on ne part déjà pas tous à égalité devant le danger. Issues de secours, pièces au sous-sol ou toits-terrasses éventuellement, sont à priori des options pour s'extirper d'un piège.  Si l'on n'a pas cette chance honnêtement c'est beaucoup plus compliqué.
En situation réelle c'est l'instinct qui prime je pense, la capacité du cerveau et du corps à se mettre en position " danger", et l'adrénaline qui permet de tenir le temps qu'il faut en attendant la délivrance.
La multitude de paramètres et d'inconnues rendent difficile la diffusion d'un protocole applicable partout, pour tout le monde. C'est très bien d'en avoir un je trouve, mais bien sûr entre la théorie et la pratique il y a un gouffre d'imprévisibilité et personne n'a la main là-dessus.

Ainsi que la chance. On a un long bâtiment avec des portes de chaque petit côté et l'entrée des élèves sur un grand côté. En cas d'intrusion, si tu prends la décision de fuir d'un côté du couloir pour attendre une porte, il n'y a personne, tant mieux il y a des possibilités de fuir par la cour, tu prends la décision de fuir de l'autre côté et c'est le côté de l'assaillant.

On sait que pour nous en cas d'attaque, la meilleure réaction est la fuite dehors mais aussi en dehors du collège. Mais on ne fera jamais un exercice où on dit aux élèves d fuir, car le CDE ne veut pas se retrouver avec tous les élèves éparpillés dans le quartier à l'heure des cours. Donc on le fait toujours en se calfeutrant, et si vraiment ça arrive, je ne sais absolument pas ce qui sera le mieux.

Je pense vraiment qu'il y a des réticences face aux exercices, je ne sais pas si c'est "que français", ce qui est sur c'est qu'on n'a pas la culture du risque comme dans d'autre pays. Beaucoup prennent les exercices incendie ou les PPMS à la rigolade (et pas que des élèves), j'ai déjà vu une collègue remonter les escaliers lors de l'exercice incendie "pour aller chercher son manteau".

J'ai été confrontée à l'angoisse des élèves lors d'une erreur de déclenchement de l'alerte intrusion, c'était la semaine après l'attentat d'Arras, j'étais avec des 6e. Evidemment je n'ai pas dit "ouh La la, on n'est pas au courant, c'est une vraie attaque", j'ai dit que c'était un exercice, et qu'on était pas prévenu, mais il m'a fallu quelques secondes pour réagir, peut-être que les élèves ont senti que je ne réagissais pas comme d'habitude. Cela a duré 5 mn mais je les ai sentis vraiment angoissée ensuite. On n'a pas repris le cours tout de suite et j'ai essayé de leur expliquer que le fait de faire des exercices c'était justement pour les rassurer, pour qu'ils sachent quoi faire en cas d'alerte, tout en leur disant que il n'y avait aucun risque, mais que quand même on s'entrainait parce que même si le risque est très faible, il existe malgré tout. Je n'avais jamais senti une telle angoisse auparavant.

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zigmag17
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Guide spirituel

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par zigmag17 Dim 21 Avr 2024 - 15:30
sookie a écrit:
zigmag17 a écrit:
valle a écrit:
maikreeeesse a écrit:Je crois vraiment à l'importance d'effectuer chaque année des exercices réguliers de mise en sécurité de "groupe", élèves pour ce qui me concerne. C'est très français cette réticence face à ces entraînements. Depuis que je suis directrice j'organise des évacuations, puis des PPMS et c'est fondamental, même en maternelle ou avec des élèves ULIS comme dans mon école. Évidemment on ne joue pas au terroriste avec fausse arme et pétard, on évite les phrases angoissantes et on adapte à l'âge.
Depuis cette année la mairie met en place une application qui permet d'informer (silencieusement) les collègues, la gendarmerie, la mairie et les autres écoles avoisinantes. Très utile l'année dernière quand il y a eu une explosion chimique à 8 km. Bien sûr reste l'inconvénient d'avoir son portable sur soi. Sinon nous fonctionnions à la corne de brume autrement inefficace, ridicule et dangereux.
Par la répétition des réflexes se mettent en place, même chez les plus jeunes. On a encore des surprises. Je crois également qu'on ne parvient jamais à une solution idéale et que nous devons faire au mieux avec les conditions données (locaux, mobilités des élèves, type de risque...) On ne peut que tendre vers  une  réponse parfaite, et parfois il faut faire comprendre aux collègues qu'en son absence il faut tout de même proposer des plans pour être efficace.
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.

Je travaille dans un LP qui accueille des sections "Métiers de la sécurité ". Les consignes officielles en cas d'alerte intrusion au niveau du lycée sont claires : se calfeutrer. Les consignes officieuses des collègues de cette section sont claires: ne pas attendre en cas de danger et fuir le plus loin possible si on le peut. Encore faut-il que ce soit possible parce que selon la disposition des salles on ne part déjà pas tous à égalité devant le danger. Issues de secours, pièces au sous-sol ou toits-terrasses éventuellement, sont à priori des options pour s'extirper d'un piège.  Si l'on n'a pas cette chance honnêtement c'est beaucoup plus compliqué.
En situation réelle c'est l'instinct qui prime je pense, la capacité du cerveau et du corps à se mettre en position " danger", et l'adrénaline qui permet de tenir le temps qu'il faut en attendant la délivrance.
La multitude de paramètres et d'inconnues rendent difficile la diffusion d'un protocole applicable partout, pour tout le monde. C'est très bien d'en avoir un je trouve, mais bien sûr entre la théorie et la pratique il y a un gouffre d'imprévisibilité et personne n'a la main là-dessus.

Ainsi que la chance. On a un long bâtiment avec des portes de chaque petit côté et l'entrée des élèves sur un grand côté. En cas d'intrusion, si tu prends la décision de fuir d'un côté du couloir pour attendre une porte, il n'y a personne, tant mieux il y a des possibilités de fuir par la cour, tu prends la décision de fuir de l'autre côté et c'est le côté de l'assaillant.

On sait que pour nous en cas d'attaque, la meilleure réaction est la fuite dehors mais aussi en dehors du collège. Mais on ne fera jamais un exercice où on dit aux élèves d fuir, car le CDE ne veut pas se retrouver avec tous les élèves éparpillés dans le quartier à l'heure des cours. Donc on le fait toujours en se calfeutrant, et si vraiment ça arrive, je ne sais absolument pas ce qui sera le mieux.

Je pense vraiment qu'il y a des réticences face aux exercices, je ne sais pas si c'est "que français", ce qui est sur c'est qu'on n'a pas la culture du risque comme dans d'autre pays. Beaucoup prennent les exercices incendie ou les PPMS à la rigolade (et pas que des élèves), j'ai déjà vu une collègue remonter les escaliers lors de l'exercice incendie "pour aller chercher son manteau".

J'ai été confrontée à l'angoisse des élèves lors d'une erreur de déclenchement de l'alerte intrusion, c'était la semaine après l'attentat d'Arras, j'étais avec des 6e. Evidemment je n'ai pas dit "ouh La la, on n'est pas au courant, c'est une vraie attaque", j'ai dit que c'était un exercice, et qu'on était pas prévenu, mais il m'a fallu quelques secondes pour réagir, peut-être que les élèves ont senti que je ne réagissais pas comme d'habitude. Cela a duré 5 mn mais je les ai sentis vraiment angoissée ensuite. On n'a pas repris le cours tout de suite et j'ai essayé de leur expliquer que le fait de faire des exercices c'était justement pour les rassurer, pour qu'ils sachent quoi faire en cas d'alerte, tout en leur disant que il n'y avait aucun risque, mais que quand même on s'entrainait parce que même si le risque est très faible, il existe malgré tout. Je n'avais jamais senti une telle angoisse auparavant.

La chance c'est certain. Je l'ai évoquée d'ailleurs.
Nous aussi avons eu une alerte intrusion il y a peu ( enquête en cours. Ce n'était pas un exercice). Ce qui nous a sauvés c'est que nous étions deux collègues en train de faire cours dans la même classe, et que l'on a pensé au départ qu'il s'agissait d'un entraînement mais que personne n'avait été prévenu pour que l'on soit sûrs que les consignes soient respectées. On est resté très zen (puis de moins en moins mais on l'a bien caché). Ce calme apparent a rejailli sur les élèves qui se sont bien tenus à part un ou deux plaisantins qui se sont fait remonter les bretelles après. Ce n'est qu'en voyant les minutes, puis les quarts d'heure, passer que tout le monde a compris que c'était peut-être grave.
A la fin il s'est avéré que certains élèves avaient été tétanisés, et ceux qui étaient à l'extérieur ont paniqué en voyant le dispositif installé autour du lycée. Quand on est dans sa classe, on réfléchit à des stratégies. Et il est évident que si un jour malheureusement une telle situation devait arriver, on fera le mieux qu'on pourra.
lene75
lene75
Prophète

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par lene75 Dim 21 Avr 2024 - 15:32
Clecle78 a écrit:
Dans le cas présent il ne  s'agissait pas d'un exercice. Il y avait bien un grave danger et il fallait mettre les élèves à l'abri. Qu'aurait il fallu faire ?

Je parle bien des protocoles, pas seulement des exercices. Même s'il est possible, l'enquête le dira peut-être, que les exercices pratiqués antérieurement aient pu générer du stress chez la jeune fille : a-t-elle cru qu'il y avait un danger imminent alors que l'agression a eu lieu en dehors de l'établissement et que l'agresseur a été rapidement maîtrisé ? On l'ignore pour l'instant. D'où aussi la question cruciale de la communication. Il reste que l'agresseur n'a fait que deux victimes légères (même si probablement très lourdement d'un point de vue psychologique), qu'il n'a a priori pas tenté de pénétrer dans le collège, et que le confinement, lui, a provoqué un décès. Le confinement présentait cette fois-ci un danger bien plus grave que l'agresseur. Évidemment on l'ignorait, sinon personne n'aurait eu l'idée de confiner. Peut-être ne pouvait-on pas faire autrement. Mais peut-être pouvait-on. La question mérite d'être posée. Et elle le sera, puisqu’une enquête est en cours. Non pas pour accuser qui que ce soit, du moins je l'espère, mais pour essayer de comprendre et de sauver des vies... ce qui en principe est quand même le but de tous ces protocoles.

On ignore aussi pour l'instant, il me semble, le mobile de l'agresseur et ce qui lui a donné cette idée. Est-ce que les informations qui tournent en boucle sur des agressions de ce type n’amènent pas certains profils psychologiques fragiles à des passages à l'acte ?

Je ne crois pas qu'on puisse éluder ces questions.
zigmag17
zigmag17
Guide spirituel

PPMS et alertes: modalités de mise en place.  Empty Re: PPMS et alertes: modalités de mise en place.

par zigmag17 Dim 21 Avr 2024 - 15:34
zigmag17 a écrit:
sookie a écrit:
zigmag17 a écrit:
valle a écrit:
+1. Je ne sais pas si la réticence est "très française", mais en tout cas il me paraît clair que ce sont des gestes qui doivent être connus et pratiqués. Même avec des protocoles imparfaits, il ne faut pas négliger les bienfaits du simple fait de "savoir quoi faire" : sans aller chercher des cas d'attentat, etc., il suffit de penser à une évacuation incendie. Le fait que chacun ait déjà évacué un établissement va sans doute améliorer la réponse globale (fenêtre fermées, etc.) mais va surtout limiter les scènes de panique, courses, etc.

OR, comme plein de choses, c'est à se demander qui est au commandements. J'y pensais l'autre jour lorsqu'il était question de "se calfeutrer" sur un autre fil. Beaucoup (la plupart ?) des intéressées me semblent, pour des raisons que j'ignore, accorder une importance fondamentale à se calfeutrer lors d'un PPMS, alors que ce n'est pas du tout la conduite de base à tenir. L'information de l'administration est tout sauf claire. Le cas du PPMS-attentat/intrusion est criant. On fait des exercices par-ci, par-là, mais on a toujours l'impression que, en cas de vrai déclenchement, les "couacs" à prévoir auront bien lieu : des classes qui n'entendront pas le signal, des enseignants qui ne sauront pas si la conduite à tenir est "s'échapper" ou "se cacher", etc.
C'est un peu la même chose pour le PPMS "normal". Il n'y a guère que pour l'alarme incendie que l'information essentielle me paraît connue de tout le monde.

Je travaille dans un LP qui accueille des sections "Métiers de la sécurité ". Les consignes officielles en cas d'alerte intrusion au niveau du lycée sont claires : se calfeutrer. Les consignes officieuses des collègues de cette section sont claires: ne pas attendre en cas de danger et fuir le plus loin possible si on le peut. Encore faut-il que ce soit possible parce que selon la disposition des salles on ne part déjà pas tous à égalité devant le danger. Issues de secours, pièces au sous-sol ou toits-terrasses éventuellement, sont à priori des options pour s'extirper d'un piège.  Si l'on n'a pas cette chance honnêtement c'est beaucoup plus compliqué.
En situation réelle c'est l'instinct qui prime je pense, la capacité du cerveau et du corps à se mettre en position " danger", et l'adrénaline qui permet de tenir le temps qu'il faut en attendant la délivrance.
La multitude de paramètres et d'inconnues rendent difficile la diffusion d'un protocole applicable partout, pour tout le monde. C'est très bien d'en avoir un je trouve, mais bien sûr entre la théorie et la pratique il y a un gouffre d'imprévisibilité et personne n'a la main là-dessus.

Ainsi que la chance. On a un long bâtiment avec des portes de chaque petit côté et l'entrée des élèves sur un grand côté. En cas d'intrusion, si tu prends la décision de fuir d'un côté du couloir pour attendre une porte, il n'y a personne, tant mieux il y a des possibilités de fuir par la cour, tu prends la décision de fuir de l'autre côté et c'est le côté de l'assaillant.

On sait que pour nous en cas d'attaque, la meilleure réaction est la fuite dehors mais aussi en dehors du collège. Mais on ne fera jamais un exercice où on dit aux élèves d fuir, car le CDE ne veut pas se retrouver avec tous les élèves éparpillés dans le quartier à l'heure des cours. Donc on le fait toujours en se calfeutrant, et si vraiment ça arrive, je ne sais absolument pas ce qui sera le mieux.

Je pense vraiment qu'il y a des réticences face aux exercices, je ne sais pas si c'est "que français", ce qui est sur c'est qu'on n'a pas la culture du risque comme dans d'autre pays. Beaucoup prennent les exercices incendie ou les PPMS à la rigolade (et pas que des élèves), j'ai déjà vu une collègue remonter les escaliers lors de l'exercice incendie "pour aller chercher son manteau".

J'ai été confrontée à l'angoisse des élèves lors d'une erreur de déclenchement de l'alerte intrusion, c'était la semaine après l'attentat d'Arras, j'étais avec des 6e. Evidemment je n'ai pas dit "ouh La la, on n'est pas au courant, c'est une vraie attaque", j'ai dit que c'était un exercice, et qu'on était pas prévenu, mais il m'a fallu quelques secondes pour réagir, peut-être que les élèves ont senti que je ne réagissais pas comme d'habitude. Cela a duré 5 mn mais je les ai sentis vraiment angoissée ensuite. On n'a pas repris le cours tout de suite et j'ai essayé de leur expliquer que le fait de faire des exercices c'était justement pour les rassurer, pour qu'ils sachent quoi faire en cas d'alerte, tout en leur disant que il n'y avait aucun risque, mais que quand même on s'entrainait parce que même si le risque est très faible, il existe malgré tout. Je n'avais jamais senti une telle angoisse auparavant.

La chance c'est certain. Je l'ai évoquée d'ailleurs.
Nous aussi avons eu une alerte intrusion il y a peu ( enquête en cours. Ce n'était pas un exercice). Ce qui nous a sauvés c'est que nous étions deux collègues en train de faire cours dans la même classe, et que l'on a pensé au départ qu'il s'agissait d'un entraînement mais que personne n'avait été prévenu pour que l'on soit sûrs que les consignes soient respectées. On est resté très zen (puis de moins en moins mais on l'a bien caché). Ce calme apparent a rejailli sur les élèves qui se sont bien tenus à part un ou deux plaisantins qui se sont fait remonter les bretelles après. Ce n'est qu'en voyant les minutes, puis les quarts d'heure, passer que tout le monde a compris que c'était peut-être grave.
A la fin il s'est avéré que certains élèves avaient été tétanisés, et ceux qui étaient à l'extérieur ont paniqué en voyant le dispositif installé autour du lycée. Quand on est dans sa classe, on réfléchit à des stratégies. Et il est évident que si un jour malheureusement une telle situation devait arriver, on ferait le mieux qu'on pourrait.
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