- MathadorEmpereur
Techniquement c'est de la politique générale, mais cela me semble suffisamment proche des préoccupations spécifiques des enseignants pour que j'en parle hors du restreint.
Récemment, le Figaro a donc fait écho à la proposition de Pécresse d'augmenter le SMIC régional en IDF proportionnellement au coût de la vie, soit presque 9% de plus que le reste de la métropole. Dans le même article, une citation s'adresse particulièrement aux agents publics:
Bien sûr, cela n'a pas tardé à réveiller les oursins qui rôdent dans le porte-monnaie de celui qui nous a récemment mis deux ans fermes:
Mais ce que ces deux politiques, ainsi que les journalistes du Figaro, omettent complètement de mentionner, c'est l'indemnité de résidence dont le barème actuel trouve justement ses origines dans les barèmes d'abattement du SMIG. Et une révision de ce barème permettrait justement un meilleur regain en attractivité des postes en IDF qu'un SMIC régional qui ne servirait qu'à encore plus écraser les grilles de début de carrière des B et C.
Récemment, le Figaro a donc fait écho à la proposition de Pécresse d'augmenter le SMIC régional en IDF proportionnellement au coût de la vie, soit presque 9% de plus que le reste de la métropole. Dans le même article, une citation s'adresse particulièrement aux agents publics:
(lien: https://www.lefigaro.fr/conjoncture/pour-valerie-pecresse-le-smic-devrait-etre-superieur-de-9-en-ile-de-france-20230920 )Valérie Pécresse a écrit:Le problème c'est pour la fonction publique de l'Île-de-France : l'hôpital, les écoles, les agents de sécurité… Ils ont les plus petits salaires. Et après, on dit qu'on ne trouve pas d'aides-soignantes, mais comment voulez-vous faire ? Il faut que l'État comprenne qu'il ne peut pas rémunérer des agents publics au même tarif à Paris qu'ailleurs.
Bien sûr, cela n'a pas tardé à réveiller les oursins qui rôdent dans le porte-monnaie de celui qui nous a récemment mis deux ans fermes:
(lien: https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-smic-regional-propose-par-valerie-pecresse-est-une-mauvaise-idee-juge-olivier-dussopt-20230921 )Olivier Dussopt a écrit:Le smic différent d'un endroit à l'autre a déjà existé, de 1950 à 1968, et ça a été abandonné. Parce que les écarts de niveau de vie et de loyer ne sont pas forcément à l'échelle d'une région. En région Île-de-France, le coût de la vie, des loyers, n'est pas le même dans toutes les communes.
Mais ce que ces deux politiques, ainsi que les journalistes du Figaro, omettent complètement de mentionner, c'est l'indemnité de résidence dont le barème actuel trouve justement ses origines dans les barèmes d'abattement du SMIG. Et une révision de ce barème permettrait justement un meilleur regain en attractivité des postes en IDF qu'un SMIC régional qui ne servirait qu'à encore plus écraser les grilles de début de carrière des B et C.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- VolteNiveau 5
Une seule solution, les logements réservés à prix normaux.
- JennyMédiateur
Une augmentation de l’indemnité de résidence me semble plus facile à mettre en place et plus juste. Elle faciliterait aussi l’accès à la propriété.
- PlutarqueNiveau 10
Un passage de 3% à 9%, et puis basta !
- lene75Prophète
Jenny a écrit:Une augmentation de l’indemnité de résidence me semble plus facile à mettre en place et plus juste. Elle faciliterait aussi l’accès à la propriété.
+1
Les logements réservés sont assez injustes, parce qu'ils ne peuvent pas concerner tout le monde, donc c'est tout ou rien suivant qu'on l'obtient ou pas, peuvent être situés à des endroits non compatibles avec l'emploi du conjoint ou être inadaptés à la composition familiale, etc.
- MathadorEmpereur
Plutarque a écrit:Un passage de 3% à 9%, et puis basta !
Le truc c'est que les 9% sont une moyenne pour la population, et pour les cas problématiques (typiquement le certifié néo-tit de la province lointaine qui se retrouve envoyé en IDF avec 2000 nets) le poids des loyers fera que le différentiel sera bien plus important.Jenny a écrit:Ça resterait très faible !
En outre, je n'ai pas interrogé mes confrères là-dessus mais j'ai l'impression qu'il y a un trou dans la raquette pour les 9%: la non prise en compte du « coût du capital bloqué » (ou, selon le point de vue, du « loyer fictif ») du logement possédé par les propriétaires occupants. Une étude de l'INSEE a établi que cela ne changeait pas grand chose au chiffre de l'inflation ( https://www.insee.fr/fr/information/4773743 ) mais il n'en sera pas forcément de même pour les comparaisons spatiales du coût de la vie…
(au cas où: ces propos n'engagent que moi et pas mon employeur)
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
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- VolteNiveau 5
lene75 a écrit:Jenny a écrit:Une augmentation de l’indemnité de résidence me semble plus facile à mettre en place et plus juste. Elle faciliterait aussi l’accès à la propriété.
+1
Les logements réservés sont assez injustes, parce qu'ils ne peuvent pas concerner tout le monde, donc c'est tout ou rien suivant qu'on l'obtient ou pas, peuvent être situés à des endroits non compatibles avec l'emploi du conjoint ou être inadaptés à la composition familiale, etc.
Ah, je vois le malentendu, c'est ma faute, j'ai été incomplet.
Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Le budget des aides au logement, pour l'essentiel capté par tous les proxénètes de l'immobilier est de 40 ou 60 milliards par an.
Filez moi le ministère du logement, je vais vous montrer comment on peut utiliser l'argent public.
Et au passage, tous ceux qui font du Rb and b, en asséchant le marché de la location pour les gens qui travaillent ou les étudiants, je les fais passer au statut professionnel, comme les hôteliers.
50% de cotisations sociales sur les revenus locatifs, les normes de sécurité, le grand jeu !
- MathadorEmpereur
Ça coûte des €€€ et ça donnerait un urbanisme… particulier, pour le dire pudiquement.Volte a écrit:Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Il y a un système qui s'en rapproche dans le centre de Sommières, ville établie assez bas dans la vallée du Vidourle qui est soumis aux crues cévenoles: le rez-de-chaussée abrite des commerces, et lorsque les crues arrivent on monte tout ce qu'on peux à l'étage. Je ne suis pas certain que ce soit un modèle que grand monde ait envie de généraliser.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Comme il s'agit de la présidente du Conseil Régional d'IDF, si je puis me permettre, je doute du fait que le manque de foncier dans cette région soit principalement le fait de la présence de zones inondables...Mathador a écrit:Ça coûte des €€€ et ça donnerait un urbanisme… particulier, pour le dire pudiquement.Volte a écrit:Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Il y a un système qui s'en rapproche dans le centre de Sommières, ville établie assez bas dans la vallée du Vidourle qui est soumis aux crues cévenoles: le rez-de-chaussée abrite des commerces, et lorsque les crues arrivent on monte tout ce qu'on peux à l'étage. Je ne suis pas certain que ce soit un modèle que grand monde ait envie de généraliser.
- VolteNiveau 5
Les euros, je les prends sur le budget des aides au logement.Mathador a écrit:Ça coûte des €€€ et ça donnerait un urbanisme… particulier, pour le dire pudiquement.Volte a écrit:Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Il y a un système qui s'en rapproche dans le centre de Sommières, ville établie assez bas dans la vallée du Vidourle qui est soumis aux crues cévenoles: le rez-de-chaussée abrite des commerces, et lorsque les crues arrivent on monte tout ce qu'on peux à l'étage. Je ne suis pas certain que ce soit un modèle que grand monde ait envie de généraliser.
Un afflux massif de biens immobiliers fera baisser les loyers non subventionnés.
Tiens, prends Lyon par exemple.
Les loyers sont démentiels, mais le foncier existe en périphérie.
Je construis un campus à l'américaine, plusieurs dizaines de milliers de logements étudiants, j'y localise les université, et je revends le bâti des universités en centre ville.
Finie la fête du slip pour les petits Thénardier de l'immobilier !
- VolteNiveau 5
Bon, OK, l'Ile de France, c'est particulier.TrucOuBidule a écrit:Comme il s'agit de la présidente du Conseil Régional d'IDF, si je puis me permettre, je doute du fait que le manque de foncier dans cette région soit principalement le fait de la présence de zones inondables...Mathador a écrit:Ça coûte des €€€ et ça donnerait un urbanisme… particulier, pour le dire pudiquement.Volte a écrit:Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Il y a un système qui s'en rapproche dans le centre de Sommières, ville établie assez bas dans la vallée du Vidourle qui est soumis aux crues cévenoles: le rez-de-chaussée abrite des commerces, et lorsque les crues arrivent on monte tout ce qu'on peux à l'étage. Je ne suis pas certain que ce soit un modèle que grand monde ait envie de généraliser.
Il faudra donc faire aussi un gros boulot de décentralisation.
Quand on voit qu'EM Grenoble s'installe à Pantin, on se dit qu'on marche sur la tête et qu'il va falloir que les pouvoirs publics raccourcissent la laisse !
- BardamuNiveau 5
Volte a écrit:Bien entendu, cela passe par la construction massive de logements par l'état ou les collectivités.
Quand j'entends qu'on manque de foncier, que telle zone, ce n'est pas possible parce que c'est en zone inondable, mais c'est juste de la flûte.
On est capable de construire des ponts avec les piliers dans l'eau, mais on ne serait pas capable de construire des habitations surélevées ?
Il y a l'avenue de France, dans le 13ème arrondissement, construite au-dessus de la voie de chemin de fer. La dalle de la défense est aussi au-dessus du sol naturel. Les prix de revente au m2 des logements/bureaux permettent de financer le surcout lié à la construction.
L'indemnité de résidence fait l'objet de nombreuses questions de parlementaires, souvent pour demander une hausse de celle-ci pour leurs circonscriptions...sans succès jusqu'à présent.
https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-16020QE.htmLa répartition actuelle des communes dans les trois zones de l'indemnité de résidence correspond aux zones territoriales d'abattement de salaires telles que déterminées par l'article 3 du décret n° 62-1263 du 30 octobre 1962 portant majoration du salaire minimum national interprofessionnel garanti, c'est-à-dire au classement opéré après-guerre par le ministère du travail pour instaurer une modulation géographique du salaire minimum national interprofessionnel en fonction du niveau du coût de la vie dans chaque localité de travail. L'article 9 du décret n° 85-1148 du 24 octobre 1985 précité prévoit néanmoins la possibilité pour les communes d'être périodiquement reclassées, après chaque recensement général de la population effectué par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), pour tenir compte des modifications intervenues dans la composition des agglomérations urbaines et des agglomérations nouvelles. Depuis 2001, cependant, l'administration n'a matériellement plus la possibilité d'actualiser le classement des communes dans les trois zones d'indemnité de résidence et n'a fait l'objet d'aucune actualisation, au regard des conditions posées par le décret du 24 octobre 1985. En effet, si l'INSEE a procédé, jusqu'en 1999, à des recensements généraux de populations tous les cinq ans, ce n'est plus le cas depuis 2004, date à laquelle leur ont été substitués des recensements annuels partiels qui ne permettent plus de faire évoluer simultanément le classement des communes. Or, un reclassement différé serait susceptible de générer des contentieux pour rupture du principe d'égalité de traitement. Une réforme du dispositif de l'indemnité de résidence apparaît donc souhaitable. Les discussions avec les organisations syndicales et les représentants des employeurs vont donc se poursuivre sur ce sujet dans ce cadre.
Cette indemnité, proportionnée au traitement indiciaire, est aussi perçue comme socialement injuste :
https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-25247QE.htmProportionnelle au traitement, elle est peu re-distributive alors même que le logement constitue une dépense contrainte.
https://questions.assemblee-nationale.fr/q16/16-1200QE.htmEn outre, le caractère proportionnel au traitement du dispositif actuel ne répond pas totalement aux enjeux d'équité en termes de coût de la vie, et en particulier du coût du logement.
- MathadorEmpereur
L'INSEE a bon dos.
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